sterling [ stɛrliŋ ] adj. inv.
• 1656; a. fr. esterlin, sterlin; mot angl., du germ. °sterron « étoile »
♦ Livre sterling. ⇒ 2. livre (3o).
● sterling nom masculin (anglais sterling, du latin médiéval sterlingus) En Angleterre, au commencement du règne d'Henri II, principale monnaie d'argent, qui servait d'étalon monétaire. (Le sterling [esterlin] disparut comme monnaie réelle au XVIe s. et devint une monnaie fictive.) Livre sterling. ● sterling adjectif invariable Zone sterling, zone monétaire liée à la livre sterling. (Née à la suite de la dévaluation de la monnaie anglaise en 1931, elle a cessé d'exister en 1979.) ● sterling (difficultés) adjectif invariable Orthographe Ce mot anglais est invariable : des livres sterling. ● sterling (expressions) adjectif invariable Zone sterling, zone monétaire liée à la livre sterling. (Née à la suite de la dévaluation de la monnaie anglaise en 1931, elle a cessé d'exister en 1979.)
sterling
adj. inv. Livre sterling: monnaie de compte de la Grande-Bretagne.
|| Par ext. La zone sterling: la zone monétaire de la livre sterling.
⇒STERLING, adj.
A. — Adj. inv.
1. Livre sterling ou, p. ell. (dans les milieux boursiers), sterling, subst. masc. Unité monétaire anglaise valant vingt shillings de douze pence jusqu'à l'adoption du système décimal en 1971 et valant depuis cent nouveaux pence. Synon. livre2. Qu'est-ce qu'une piastre, un ducat, un florin, une livre sterling, un franc? Peut-on voir autre chose en tout cela que des morceaux d'or ou d'argent ayant un certain poids et un certain titre? (SAY, Écon. pol., 1832, p. 292). L'accord international de Gênes, en 1922, a décidé que le dollar et la livre seraient considérés comme valant de « l'or ». Le sterling est donc, théoriquement, une monnaie de réserve pour toutes les banques d'émission (L'Express, 22-28 mai 1967, p. 89, col. 3).
♦ Zone sterling. Zone monétaire où la livre sterling sert d'étalon, et qui comprend la plupart des pays du Commonwealth. L'histoire de la zone sterling tantôt officieuse, tantôt armée d'institutions officielles et autoritaires, montre bien les interférences des plans d'organisation monétaire avec les pouvoirs propres d'attraction d'une place financière (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 134).
2. HIST. Shilling, sou, sol sterling. Vingtième de la livre sterling. Il y a dix ans que ce pays n'étoit guère connu et fréquenté que par les chasseurs; à peine les terres valoient-elles six sols sterling l'acre (CREVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 57). Je revins à New-York, où, par l'entremise du même ami, j'achetai 1 850 acres, à raison de quatre shellings sterling l'acre (CREVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 182).
B. — Adj. variable ou inv., au fig., vieilli, fam. Synon. de extraordinaire, remarquable. Il est d'une bêtise sterling (Ac. Compl. 1842). Cardot ne veut pas se brouiller avec sa femme à cause d'un gendre. La dévote a fait une scène (...) une scène sterling! (BALZAC, Muse départ., 1844, p. 201). Cette abominable gargote où l'on faisait des sabbats sterlings et où j'ai mangé comme un imbécile tout mon saint-frusquin! (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 942).
Prononc. et Orth.:[]. Vieilli [-] ds LITTRÉ, DG et BARBEAU-RODHE 1930 (à côté de [-]). Voir G. STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n° 1 1981, p. 201, 202, et schilling. Att. ds Ac. dep. 1740. Adj. inv. selon les dict., v. Ac.: cinquante livres sterling. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p. 305: des livres sterlings. Au sens fam. et vx de « remarquable », variable ou inv., v. supra B. Étymol. et Hist. 1. a) 1576 sterlin « monnaie anglaise correspondant à l'origine au penny d'argent anglo-normand » (J. BODIN, Republique, I, 10 ds HUG.); 1653 livre sterlin « monnaie anglaise qui correspondait à l'origine au poids d'une livre de pièces d'argent de un penny anglo-normand » (LA BOULAYE LE GOUZ, Voyages et observations, p. 538); 1656 shilling sterling (Un Subside accordé au roy, 3-4 ds HÖFLER Anglic.); 1685 livre sterling (FURETIERE, Essais d'un dict. universel, p. 274); b) 1743 adj. « de monnaie anglaise » bon argent sterling (AUBERT DE LA CHESNAYE DES BOIS, Lettres amusantes et critiques sur les romans en général, p. 67); 1756 cinquante millions sterlings (MIRABEAU, L'Ami des hommes, p. 480); c) 1951 zone sterling (Réalités, août, 29b ds HÖFLER Anglic.); 2. 1691 adj. « de la meilleure qualité, authentique, vrai » (J. DELOSME DE MONTCHENAY, Le Phénix, 368, ibid.). Empr. à l'angl. sterling de même orig. que esterlin, désignant la pièce de un penny d'argent de la dynastie normande (1297 ds NED), empl. dans le syntagme pound of sterlings pour désigner une valeur corresp. au poids d'une livre de ces pièces, puis d'autres unités monétaires corresp. à un nombre de ces pièces, et, p. ell. de of, les syntagmes mark sterling, shilling sterling et pound sterling (trad. en fr. livre sterling), d'où l'empl. de sterling pour qualifier une monnaie ainsi évaluée et plus gén. la monnaie anglaise (1565, ibid.), et l'empl. adj. au sens de « d'argent, de bon aloi » (fin XVe s., ibid.) et au fig. (fin XVIIe s., ibid.). Zone sterling est la trad. de sterling area att. dep. 1932 ds NED Suppl.2. Fréq. abs. littér.:146. Bbg. BONN. 1920, p. 146. — QUEM. DDL t. 30, 32.
sterling [stɛʀliŋ] adj.
ÉTYM. 1656, in Höfler, livre sterling; sterling, n. m., 1677, « penny d'argent des Normands »; déjà en anc. franç. sous les formes esterlin, estrelin, sterlin, strelin; mot angl., p.-ê. de l'anc. angl. steorling « monnaie d'argent marquée d'une étoile », de steorra « étoile », et -ling, suffixe d'orig. germanique.
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1 Adj. invar. || Livre sterling : monnaie de compte anglaise (2,48828 g d'or fin). → Prélever, cit. 3. || La livre sterling, divisée jusqu'à 1971 en 20 shillings, l'est depuis en 100 nouveaux pence. — Ellipt. (Dans les milieux boursiers). || Le sterling : la livre sterling. — Zone sterling, dans laquelle l'étalon monétaire est la livre sterling. || Balance sterling.
1 Il feuilletait d'extraordinaires catalogues anglais et rêvait à ces pipes de racine qui n'ont l'air de rien et qui coûtent douze livres sterling.
G. Duhamel, Salavin, I, III.
2 Adj. variable ou invar. (1691). Fam., vx. Remarquable.
1.1 Un Anglais qui pousse vingt soupirs sterling auprès de la grisette.
D. de Monchesnay, Phénix (Dictionnaire général).
2 Et la beauté, n'étant pas d'expression et de grâce, mais une vraie beauté sterling et pittoresque, ne perdait presque rien à l'état d'évanouissement.
Stendhal, Lucien Leuwen, II, LXVII.
3 (…) cette abominable gargote où l'on faisait des sabbats sterlings et où j'ai mangé comme un imbécile tout mon saint-frusquin !
Hugo, les Misérables, III VIII, XX.
Encyclopédie Universelle. 2012.