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• stilet 1586; it. stiletto, de stilo « poignard », lat. stilus → style

1 ♦ Poignard à lame mince et très pointue. ⇒ dague. Des « stylets à section triangulaire, avec une seule arête amincie et coupante » (Robbe-Grillet).

♢ Instrument pointu servant à écrire, dessiner. ⇒ style.

♢ Chir. Petite tige métallique dont une extrémité est parfois percée d'un chas, destinée à explorer les canaux naturels, les plaies.

2 ♦ Zool. Pièce buccale pointue d'insectes piqueurs et suceurs. ⇒ rostre.

n. m.

d1./d Poignard à petite lame aiguë.

d2./d ZOOL Partie saillante et effilée de certains organes.

⇒STYLET¹, subst. masc.

A. — [Plus fréq. au XIX^e s. qu'au XX^e s.] Arme blanche (de 25 à 50 cm de long) à lame effilée et très pointue, pouvant provoquer de fines blessures. Lame, pointe du stylet. Il la chasse, son poignard à la main. — Seul. Ta lame, ô mon stylet, est belle toute nue (MUSSET, Coupe, 1832, IV, 1, p. 316). Une arme tranchante, comme le serait un stylet des plus aigus, pouvait seule s'arroger des droits à la paternité d'une si fine blessure (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 316).

1. Expression incisive, tranchante d'un regard. Elle a l'air diablement revêche et farouche! Quels regards elle lançait à ma sœur! C'était autant de coups de stylet (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 495). Le stylet d'acier de vos yeux infaillibles (LAFORGUE, Poés., 1887, p. 112).

2. Ce qui provoque de fines blessures intellectuelles ou morales, par son caractère acéré, acerbe, perfide. Une amitié comme la mienne (...) ne se brise pas sans cri (...). Je ne m'occupe pas des coups de stylet de mes ennemis; je sens le coup d'épingle d'un ami (HUGO, Corresp., 1829, p. 460). Un jour viendra où le stylet de la critique pénétrera à son tour les défauts de la carapace du croyant, et atteindra la chair vive (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 61).

Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1740: stilet; dep. 1762: stylet. Homon. stylet^{2 et 3}. Étymol. et Hist. 1620 stilet « poignard à lame étroite et très pointue » (A. D'AUBIGNÉ, Tragiques, L. III ds Œuvres, éd. Réaume et de Caussade, t. 4, p. 132). Empr. à l'ital. stiletto « id. » (dep. 2^e moit. du XVI^e s., SERDONATO ds TOMM.-BELL.), dér. dimin. de stile « poignard », d'abord « poinçon pour écrire », du lat. stilus (v. DEI et style¹; FEW t. 12, p. 266b et 268a). Bbg. WIND. 1928, p. 132.

⇒STYLET², subst. masc.

A. — 1. Instrument pointu servant à écrire. Synon. style¹ (v. ce mot I A 1). Ces tablettes sont composées d'un papier nouveau, sur lequel on peut écrire aussi distinctement qu'avec la plume, avec le stylet qui y est adapté (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 396). Les scribes (...), avec un stylet, faisaient des trous sur une lame de plomb (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 66).

2. DESSIN. ,,Instrument (...) de dessin. (...) pointe de métal utilisée pour laisser une marque plus ou moins grise sur un support spécialement préparé`` (BÉG. Dessin 1978). La pointe sèche. — On dessine sur le cuivre avec un stylet d'acier ou une pointe de rubis, comme on le ferait à la plume (Arts et litt., 1935, p. 28-14). P. métaph. Cirques étroits de collines mamelonnées, striées par les maisons et les terrasses de lignes horizontales que dessine un stylet d'acier (FAURE, Hist. art, 1914, p. 371).

3. TECHNOLOGIE

a) Pointe métallique servant à inscrire un tracé dans certains appareils enregistreurs. Synon. style¹ (v. ce mot I A 3). Le stylet du levier inscripteur [du pneumographe de Verdin] marque le tracé sur la feuille [de papier] noircie en en enlevant la fumée (BARATOUX, La Voix, 1912, p. 47). Aux tracés mécaniques inscrits sur un tambour rotatif par un stylet encré ont succédé les méthodes électrographiques (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 670).

b) Instrument effilé servant à inciser (généralement pour marquer quelque chose). Stylet pour disséquer les graines (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. 235). Le courant modulé agit sur un électro-aimant (...) qui met en mouvement un stylet traceur (...) en forme de petit burin. (...) le stylet découpe sur la cire un sillon en forme de spirale partant du bord du disque (Arts et litt., 1935, p. 40-4).

B. — CHIR. Petite tige métallique très fine, généralement arrondie à une extrémité et utilisée pour sonder une fistule, un conduit, parfois percée d'un chas pour passer une aiguille (stylet-aiguille, stylet aiguillé) ou portant une cannelure pour guider la pointe d'un bistouri (stylet cannelé). À l'aide d'un stylet aiguillé, on introduit dans cette plaie une mèche (...) et on rapproche (...) ses deux extrémités (NÉLATON, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 37). L'orifice interne ne peut être découvert que par l'exploration au stylet. On introduit dans l'orifice externe de la fistule un stylet spécial pendant que l'index (...) guide l'extrémité mousse de ce stylet jusqu'à l'orifice interne (QUILLET Méd. 1965, p. 172).

♦ Stylet porte-coton. ,,Stylet comportant à son extrémité des stries destinées à retenir le coton qui y est enroulé`` (Méd. Biol. t. 3 1972). V. Catal. instrum. chir. (Duffaud), av. 1914, p. 34.

Prononc.:[]. Homon. stylet^{1 et 3}. Étymol. et Hist. 1. 1789 « poinçon à écrire » (Le Moniteur, loc. cit.); 2. 1814 désigne un instrument chir. (NYSTEN). Dér. de style¹; suff. -et.

⇒STYLET³, subst. masc.

A. — Pièce buccale pointue de certains insectes, rostre, aiguillon. Pour percer la peau, il [le Moustique] applique les deux labelles de sa lèvre inférieure sur les téguments et fait mouvoir entre eux les stylets qui pénètrent rapidement (BRUMPT, Parasitol., 1910, p. 657).

B. — Prolongement effilé d'un élément osseux, organique. Ces vertèbres cervicales d'oiseaux n'ont qu'un bourrelet (...) dont l'extrémité antérieure produit un stylet qui descend (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 171).

C. — Au plur. ,,Os qui jouxtent les deux côtés postérieurs de l'os du canon et dits communément: péronés du canon et, scientifiquement: (...) métacarpiens rudimentaires; (...) métatarsiens rudimentaires, et qui sont des vestiges de la tridactylie des ancêtres du cheval actuel`` (ST-RIQUIER-DELP. 1975). Les stylets du canon d'un cheval sont le résultat de la réduction progressive du métatarse de ses ancêtres tertiaires (MARROU, Connaiss. hist., 1954, p. 41).

Prononc.:[]. Homon. stylet^{1 et 2}. Étymol. et Hist. 1. 1805 (CUVIER, loc. cit.); 2. 1878 (trad. CLAUS, Traité de Zool., Paris, Savy, p. 599: les Taons mâles ne présentent pas de mandibules tranchantes [...] Les mâles des Cerlicides ne possèdent pas de stylets). Dér. de style²; suff. -et.

STAT. — Stylet^{1, 2 et 3}. Fréq. abs. littér.:149.

stylet [stilɛ] n. m.

ÉTYM. 1586, stilet; ital. stiletto, dimin. de stilo « poignard », lat. stilus « poinçon ». → 2. Style.

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I

1 Poignard à lame mince et très pointue. Par métaphore. || Le stylet de la calomnie (cit. 4).