subodorer [ sybɔdɔre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1636, rare av. 1850; lat. subodorari, de sub et odorari
1 ♦ Fam. Pressentir. ⇒ deviner, flairer, soupçonner. Je subodore une manœuvre de dernière minute; qu'ils nous préparent un mauvais coup. Une sensibilité « qui subodore en quelque sorte les défauts des autres mieux qu'eux-mêmes » (Sainte-Beuve). « Je subodore en toi le lecteur de ces publications révoltées » (Queneau).
2 ♦ (1808) Rare Flairer (une odeur), sentir de loin à la trace. « un chien, mettant le nez au vent, essaie de subodorer le gibier » (Balzac).
● subodorer verbe transitif (du latin odorari, sentir) Familier. Pressentir, se douter de quelque chose : Subodorer des secrets. ● subodorer (synonymes) verbe transitif (du latin odorari, sentir) Familier. Pressentir, se douter de quelque chose
Synonymes :
- deviner
- flairer
- soupçonner
subodorer
v. tr. Pressentir, deviner. Je subodore de la malhonnêteté dans cette proposition.
⇒SUBODORER, verbe trans.
A. — Vieilli. Reconnaître une odeur; sentir de loin. Synon. flairer. Le garçon qui devait ramener les chevaux se tenait à leur tête et modérait leur allure, car ils hâtaient le pas, subodorant de loin le chaud parfum de l'écurie (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 182). [Les protestants] ne voient pas où est le Corps, n'étant pas des aigles, mais ils le subodorent infailliblement comme des chiens (BLOY, Journal, 1899, p. 365).
— Part. prés. en empl. adj. C'était un être nocturne, ne dormant qu'au plein jour, (...) furtif et subodorant comme un renard (LA VARENDE, Pays d'Ouche, 1934, p. 180).
B. — Cour. Sentir par intuition quelque chose qui est caché, latent. Synon. deviner, se douter de, flairer, pressentir, soupçonner. Subodorer une gaffe, une mésentente, un mystère, un piège, un secret, une supercherie, une vérité compromettante. À la grandeur de la barque, au nombre des rameurs, à la magnificence de l'installation, et surtout au pavillon d'Angleterre placé à la poupe, il avait subodoré avec son instinct mercantile quelque riche voyageur (GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 155). Quand il s'agit de Joseph, j'ai du flair, je devine tout. Quand il s'agit de papa, je subodore à distance la moindre de ses prouesses (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 27).
— Subodorer que + prop. complét. J'avais une tendresse véritable pour ces deux êtres (...) et je subodorais qu'ils en avaient en retour pour moi (RICHEPIN, Aimé, 1893, p. 62).
Prononc. et Orth.:[], (il) subodore []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1522 « flairer » (GUILLAUME BRICONNET à MARGUERITE, Corresp., éd. Chr. Martineau, M. Veissière, H. Heller, t. 1, p. 172: la superceleste amour nous embrasera et tirera par ardant desir à ne sentir rien du monde, ains seullement savourer, subodorer et gouster nostre naissance celeste et fructiffier fruict de filliacion); 1808 (BOISTE: Subodorer, fig. sentir de loin, à la trace [D'Alembert]); 2. 1648 « se douter de quelque chose » (POUSSIN, Lett. 22 juin ds LITTRÉ). Dér. de odorer; préf. sub-. Cf. au XVIe s. le lat. subodorari « avoir un soupçon » 1526 ds LATHAM, et au XVIIe s. le fr. subodorer « mettre en doute » 1636 (RICHELIEU, V, 647 ds HASCHKE Richelieu, p. 80: Prenés garde quand vous parlerés à Chenelle, qu'elle ne puisse soubçonner qu'on ayt subodoré les escritures). Fréq. abs. littér.:30. Bbg. BALDENSPERGER (F.). Notes lexicol. R. de Philol. fr. et de Litt. 1927, t. 39, p. 63. — GOHIN 1903, p. 262.
subodorer [sybɔdɔʀe] v. tr.
ÉTYM. 1636; rare av. 1850; lat. subodorari, de sub, et odorari « sentir ».
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1 Cour. Pressentir. ⇒ Flairer (fig.), deviner, douter (se), soupçonner (→ Assombrir, cit. 8). || Subodorer un mauvais coup. || Je subodore que ce type nous prépare un mauvais coup.
1 (…) une sensibilité très fine (…) qui saisit la pensée sous l'accent, la fausseté à travers le sourire, qui subodore en quelque sorte les défauts des autres mieux qu'eux-mêmes (…)
Sainte-Beuve, Portraits littéraires, Bernardin de Saint-Pierre.
2 Je subodore en toi le lecteur de ces publications révoltées (…)
R. Queneau, Zazie dans le métro, XVI.
2.1 Mais ce qui grouille en-dessous et sur quoi il est sans pouvoir, nous le subodorons. La pourriture demeure en plein travail.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 83.
2 (Mil. XVIIIe). Rare. Flairer (une odeur), sentir de loin à la trace. || Chien qui essaie de subodorer le gibier (→ Nez, cit. 49).
3 Depuis quelques instants, Béelzébuth (le chat) paraissait inquiet, il levait la tête comme s'il subodorait quelque chose d'inquiétant (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, I.
Encyclopédie Universelle. 2012.