surintendant [ syrɛ̃tɑ̃dɑ̃ ] n. m. ♦ Hist. Officier qui était chargé de la haute surveillance d'une administration, sous l'Ancien Régime. Surintendant des Finances, ou absolt surintendant. Le surintendant Fouquet.
● surintendant nom masculin (moyen français superintendant, du latin médiéval superintendens, -entis) Celui qui dirigeait en chef un service, un secteur. Dans les Églises de la confession d'Augsbourg, pasteur qui, dans une circonscription ecclésiastique, exerce une autorité présidentielle. ● surintendant (citations) nom masculin (moyen français superintendant, du latin médiéval superintendens, -entis) Nicolas Boileau, dit Boileau-Despréaux Paris 1636-Paris 1711 Jamais surintendant ne trouva de cruelles. Satires ● surintendant (expressions) nom masculin (moyen français superintendant, du latin médiéval superintendens, -entis) Surintendant général des bâtiments du roi, administrateur en chef des résidences royales en France de 1529 à la fin de l'Ancien Régime. Surintendant général des finances, chef de l'administration financière en France du XVe s. à 1661. (Les plus connus sont Sully et Fouquet. La charge disparut avec la disgrâce de Fouquet.) ● surintendant (synonymes) nom masculin (moyen français superintendant, du latin médiéval superintendens, -entis) Celui qui dirigeait en chef un service, un secteur.
Synonymes :
⇒SURINTENDANT, subst. masc.
A. — 1. HIST. [Titre de l'administrateur en chef d'un service ou d'un domaine d'activité] Le gouvernement de Louis XIV était donc dans le vrai, à son point de vue, en établissant l'Académie des beaux-arts; car il admettait qu'il y eût une architecture officielle, et la preuve, c'est que tous les projets de bâtiments qui s'élevaient sur la surface du royaume, étaient soumis à l'examen du surintendant Lebrun (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 149).
— En partic.
♦ Surintendant général des Bâtiments du roi. [Titre de l'administrateur des palais royaux] La solution pratique du problème est due à Colbert. Dès 1662, le surintendant des bâtiments avait acheté sur les bords de la Bièvre l'hôtel des frères Gobelins, teinturiers en écarlate, et des terrains attenants. Il avait fait construire des bâtiments et réuni des artistes (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 70).
♦ Surintendant général de la Navigation. [Titre, de 1627 à 1669, du grand amiral de la flotte royale] En 1626, Louis XIII, supprimant la charge d'Amiral de France qui existait depuis le XIVe siècle, institua celle de « Grand Maître, Chef et Surintendant général de la Navigation et Commerce de France » qu'il confia à Richelieu (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 150).
♦ Surintendant des Beaux-Arts. [Titre, sous le Second Empire, du ministre chargé des Beaux-Arts] Je l'ai rencontré promenant dans les salons du surintendant des Beaux-Arts l'échine courbe d'un mendiant de places (GONCOURT, Journal, 1889, p. 1082).
♦ Surintendant général des Finances. [Titre porté par le responsable suprême des finances du royaume, jusqu'en 1661] (Dict. XIXe et XXe s.).
2. RELIG., vx. Dans certaines Églises réformées, pasteur qui exerce une autorité de présidence dans une circonscription ecclésiastique. Les rabbins juifs, les ministres protestants, les surintendants des églises luthériennes (BERN. DE ST-P., Chaum. ind., 1791, p. 69).
B. — Vieilli. Personne chargée de la gestion d'une maison, d'un établissement. La chère Suzanne à nous, chargée de toute la confiance, sera notre surintendant, commandera la domesticité, aura la grande main sur tout (BEAUMARCHAIS, Œuvres compl., t. 2, Théâtre, La Mère coupable, Paris, L. Collin, 1809 [1797], I, 4, p. 346).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep 1694. Étymol. et Hist. 1. 1556 hist. anc. « chef » surintendant au faict des guerres de l'empire [en parlant d'Aetius] (Deux livres de Paul Aemyle, trad. S. de Monthiers, 4 b d'apr. H. VAGANAY ds Rom. Forsch. t. 32, p. 169); 2. a) 1569 surintendant en la justice de la province et gouvernement d'Orléans (G. HANOTAUX, Les 1ers intendants de justice ds R. hist. t. 19, 1882, p. 15, note 1); b) 1588, 14 juill. general surintendant et controlleur des deniers communs (ds A. THIERRY, Monuments de l'hist. du Tiers États, t. 4, 1870, p. 453); 1606 surintendant des finances du Roy; des bastiments (NICOT). Issu, par substitution du préf. sur-, de superintendant (fin XIVe s. d'apr. BL.-W.1-5; 1501 « régisseur » superintendant du Jeu, G. COHEN, Livre de conduite du régisseur, Strasbourg, 1924, p. XXII; v. aussi ID., Hist. de la mise en scène dans le théâtre relig., 2e éd. 1951, p. 164 et 169; 1555, juin superintendant sur le fait et administration des deniers communs, Édit ds ISAMBERT, Rec. gén. des anc. lois fr., t. 13, p. 448) empr. au subst. b. lat. superintendens empl. à propos d'un évêque [traduisant ] (ST JÉRÔME et ST AUGUSTIN ds DU CANGE). Fréq. abs. littér.:41.
surintendant [syʀɛ̃tɑ̃dɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1556; de sur-, et intendant; superintendant, fin XIVe; lat. médiéval superintendens.
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♦ Anciennt (ou hist.). Nom de divers officiers chargés de la haute surveillance d'une administration. || Le surintendant des bâtiments du roi. || Surintendant de la Navigation (de 1627 à 1669). — (Jusqu'en 1661). || Surintendant des Finances (→ Économie, cit. 3; fête, cit. 11), ou absolt surintendant (→ Compte, cit. 17; jamais, cit. 19).
♦ Le surintendant des Beaux-Arts (de 1860 à 1870) : le ministre chargé des beaux-arts.
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DÉR. Surintendance, surintendante.
Encyclopédie Universelle. 2012.