Akademik

sur-

sur- Élément, du lat. super (d'ab. sour-, sor-, puis sur-, par attract. de sus), employé au sens spatial ou temporel de « au-dessus » (surmonter, surlendemain) ou pour marquer l'excès (surabonder, surchauffer; surenchère, surproduction; suraigu, surfin). hyper-, super-, sus-.

sur- Préfixe indiquant une supériorité dans l'espace, le temps, la hiérarchie, le degré ou la qualité.

sur-
élément du lat. super, "au-dessus de" (ex. surélever, surtout), "en plus de, outre" (ex. surabondance, surhomme).

⇒SUR-, préf.
I. — [Sur- exprime une relation de supériorité]
A. — [Sur- signifie « au-dessus de, par-dessus »]
1. [Le dér. est un subst. constr. à partir d'un subst.]
a) Lang. sc. et techn. [Le dér. désigne un élément placé à la partie supérieure ou à la surface de la chose que désigne la base] V. suros et aussi:
surandouiller, subst. masc., vén. ,,Andouiller disposé sur le merrain immédiatement après l'andouiller de massacre`` (La Chasse, Paris, Larousse, 1954, p. 581).
surbille, subst. fém., industr. forestière. Partie du fût de l'arbre qui se trouve au-dessus des grosses branches. [Les traverses pour le réseau SNCF constituent] le débouché traditionnel et unique pour les surbilles et grosses branches de chêne et de hêtre impropres au sciage (Industr. fr. bois, 1955, p. 11).
surcapsule, subst. fém. Feuille d'aluminium, dorée ou argentée, que l'on applique autour du col des bouteilles, pour orner (d'apr. CLÉM. Alim. 1978).
surdent, subst. fém., odontologie. 1. Chez l'homme, dent surnuméraire ou mal placée, qui en chevauche une autre. Anne de Boleyn avait (...) six doigts à une main, et une surdent (HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 196). 2. ,,Saillie en forme de crête et de pointes le long du bord externe de la rangée des molaires supérieures et du bord interne des molaires inférieures du cheval`` (VILLEMIN 1975).
surdos, subst. masc., bourrellerie. ,,Courroie placée sur le dos d'un animal et servant à soutenir les traits`` (RAMA Maroq. 1975).
surfeuille, subst. fém., bot. Nom donné aux organes qui recouvrent le bouton et se déchirent ou s'écartent quand celui-ci grossit. (Dict. XIXe et XXe s.).
surlangue, subst. fém., art vétér. Inflammation aiguë de la bouche, appelée aussi cocotte et fièvre aphteuse. La localisation buccale (stomatite, mal de bouche, surlangue...) est annoncée par la sécheresse de la bouche et la rougeur de la muqueuse (NOCARD, LECLAINCHE, Mal. microb. animaux, 1896, p. 326).
surlonge, subst. fém., bouch. ,,Partie de l'échine du bœuf située entre le paleron et le talon du collier, c'est-à-dire au niveau des trois premières vertèbres dorsales`` (Lar. Lang. fr.).
surpeau, subst. fém., anat., vx. Épiderme. Enfin, la quatrième [couche], ou la plus externe, a reçu le nom d'épiderme, ou de surpeau (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 540).
sursol, subst. masc. Surface du sol. Anton. sous-sol. Finalement les dispositions adoptées ont permis, après de nombreuses études, de ne pas vendre le sous-sol de la gare. Seul le sursol a, après déclassement, été vendu (Revue gén. des ch. de fer, mars 1973, p. 134 ds Clé Mots).
surtaillis, subst. masc., sylvic. ,,Arbre réservé au-dessus du taillis`` (PLAIS. 1969). Les écorces les plus prisées sont celles des taillis de quinze à vingt ans, car ce sont les plus riches en tanin; au delà de vingt-cinq ans, cette teneur diminue rapidement, on exploite cependant encore quelques « surtaillis » (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 58).
surtitre, sur-titre, subst. masc. Titre complémentaire, au-dessus du titre principal. Anton. sous-titre. L'on a empanaché mes simples « notes » d'un tel redoutable sur-titre (VERLAINE, Œuvres en prose complètes, 1895, p. 452 ds QUEM. DDL t. 25).
b) Lang. cour. [Le dér. désigne un vêtement que l'on enfile par-dessus un autre ou une garniture protégeant un équipement vestimentaire] V. survêtement et aussi:
surbotte, subst. fém. ,,Botte de protection`` (CILF, juill. 1977 ds Clé Mots). L'utilisation des protections individuelles que constituent les vêtements spéciaux,combinaisons, gants, surbottes, tenues étanches (Industr. et techn., 3 juin 1977, p. 27, ds Clé Mots).
surculotte, subst. fém. ,,Pantalon ouvert sur le côté, de la ceinture au pied, et porté sur la culotte d'uniforme, d'abord par les hussards, puis par tous les cavaliers de la Ire République et du premier Empire`` (Lar. Lang. fr.).
surmaillot, sur-maillot, subst. masc. Les sur-maillots (...) Pour se rendre à la plage en passant par le marché, rentrer tranquillement en se baladant ou prendre un verre à la terrasse du café du port, on a toujours besoin d'un vêtement léger qui cache un tout petit peu plus de peau qu'un simple maillot (Elle, 30 juill. 1979, p. 34).
surpantalon, subst. masc. Pantalon en duvet, veste de duvet légère, surpantalon et cagoule (La Montagne et l'alpinisme, juin 1967, p. 89 ds QUEM. DDL t. 27).
surtricot, subst. masc. Capitonnages de tricots et surtricots (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 17).
surveste, subst. fém. Les formes sont classiques, les pardessus rivalisant avec les nouvelles survestes aux carrures confortables (Le Monde, 7 sept. 1985, p. 15).
2. [Le dér. est un verbe (ou un déverbal) constr. à partir d'un verbe]
a) [Le dér. désigne une position ou un déplacement à la surface ou au-dessus de qqc.] V. surmonter, surnager, surplomber, survoler et aussi:
suraller, verbe intrans., vén. [En parlant d'un chien, limier ou autre] Rencontrer une voie, sans en donner connaissance (d'apr. DUCHARTRE 1973). [En parlant d'un animal] Revenir sur ses voies (d'apr. DUCHARTRE 1973).
b) [Le dér. désigne une opération qui se fait à la surface de qqc. ou par-dessus le bord de qqc.] V. surfiler, surjeter et aussi:
surglacer, verbe trans., cuis. ,,Déposer à la surface d'un entremets ou d'une confiserie un glacé de sucre`` (CLÉM. Alim. 1978).
surlier, verbe trans., mar. Faire une surliure (v. ce mot infra). (Dict. XIXe et XXe s.).
surligner, verbe trans. 1. Tirer un trait au-dessus d'un signe ou d'une séquence graphique. Anton. souligner. Nous aurions même pu souligner ou surligner pour rappeler qu'il s'agit d'objets présents ou absents (JOLLEY, Trait. inform., 1968, p. 56). 2. Tracer un trait de couleur sur un mot ou plusieurs mots d'un texte, afin de les mettre en relief. La formule qui fera mouche, celle qu'au besoin l'orateur aura d'avance « surlignée » avec un crayon-feutre dans le texte de son discours (La Médiaklatura, mai 1988, p. 74). Surligneur, subst. masc., dér. Crayon qui permet de surligner. Des polycopiés de cours annotés au surligneur fluo (OPPEL, Zaune, 1991, p. 127).
survêtir, verbe trans., rare. Recouvrir. Chacun des mots de la guirlande [= de la phrase] reste en deçà ou s'aventure au delà de ce qu'il prétend exprimer de nous-même, à la manière dont une liane s'enroule autour d'une branche mais ne peut l'épouser étroitement. Toujours par quelque côté, notre moi reste dévêtu: toujours survêtu par quelque autre (GIDE, Journal, 1936, p. 1250).
♦ [Par formation parasynthétique]:
surjaler, surjouailler, verbe intrans., mar. [Le suj. désigne la chaîne d'une ancre] S'enrouler autour du jas (v. jas1 et jouail). Sur ce fond à faire basculer l'ancre, la chaîne eut probablement surjouaillé (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 207).
surpatter, verbe intrans., mar. ,,Faire ou laisser faire un tour de chaîne autour d'une patte de l'ancre`` (MERRIEN 1958).
— [Le dér. est un subst. déverbal]:
surliure, subst. fém., mar. ,,Ligature faite à l'extrémité d'un cordage pour l'empêcher de s'effilocher, en liant un filin de faible diamètre sur une certaine longueur des brins de ce cordage`` (LE CLERE 1960).
surverse, subst. fém., technol. 1. Évacuation par débordement à la partie supérieure d'une cuve, d'un bassin. L'eau entre sous une pression constante par un tuyau à surverse dans l'appareil (QUÉRET, Industr. gaz, 1923, p. 184). 2. Dispositif qui permet cette évacuation. Le niveau de l'eau est déterminé par une surverse également amovible et formée de deux tuyaux de bronze, de longueurs inégales, réunis par un caoutchouc (J. NADAUD, La Pêche, 1955, p. 84).
3. ANAT. [La base est un adj. de relation; le dér. signifie « qui est au-dessus (de ce que désigne la base) »; dans ce type de formation, le préf. réellement vivant est sus-] V. surrénal et aussi:
surclavier, -ière, adj. et subst. masc. La clavicule a deux muscles: l'un qu'on pourroit nommer surclavier, s'attache au premier os du sternum et à l'angle antérieur de la grosse tête de la clavicule (CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 261).
surcostal, -ale, -aux, adj. et subst. masc. Beaucoup d'anatomistes ont appelé muscles surcostaux douze faisceaux musculaires étendus des apophyses transverses des vertèbres au bord supérieur de la côte qui est au-dessous (NYSTEN 1814).
surépineux, -euse, adj. et subst. masc. 1. Fosse surépineuse. Dépression située au sommet de la face postérieure de l'omoplate (d'apr. NYSTEN 1814). 2. Adj. et subst. masc. (Muscle) qui occupe la fosse surépineuse (d'apr. NYSTEN 1814).
B. — [Sur- exprime la supériorité hiérarchique, l'appartenance à un ordre supérieur, transcendant]
1. [Le dér. est un subst. constr. à partir d'un subst.]
a) [Le dér. désigne une pers. occupant une position plus élevée dans une hiérarchie que celle désignée par la base; sur-, dans ce type de formation, est parfois en concurrence avec super-] V. surintendant et aussi:
surarbitre, subst. masc. La loi de décembre 1936 (amendée en 1938) prévoyait en effet des arbitres choisis par les parties, mais, en cas de désaccord, des surarbitres choisis par l'État (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 163).
surcorrecteur, subst. masc. En cas de litige, entre les deux examinateurs, un « surcorrecteur » est chargé de trancher (Le Monde de l'éduc., mai 1978, p. 70 ds Clé Mots).
surexpert, subst. masc. P. plaisant. Depuis que l'École Normale, la Faculté de Droit, Polytechnique, la Faculté de Médecine (...) nous envoient des experts, des surexperts, des ministres (...), rien de va plus (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 174).
b) [Le dér. désigne une pers. appartenant à une couche sociale supérieure à celle désignée par la base]:
sur-bourgeois, subst. masc. Dans notre société à forte mobilité sociale et géographique, en effet, les « sur-ouvriers » (9 % de l'électorat), comme les « sur-bourgeois », sont l'exception, la règle étant le mélange des groupes sociaux bourgeois fils d'agriculteurs ou d'ouvriers, ouvriers mariés à des employées, etc. (Le Point, 23 janv. 1978, p. 49, col. 2).
sur-ouvrier, subst. masc. V. supra sur-bourgeois ex.
sur-prolétaire, subst. masc. Anton. sous-prolétaire. Idéologiquement, il arrive que le prolétaire et le sur-prolétaire d'origine européenne, par une réaction analogue à celle du fellah ou du docker musulman, aient tendance à séparer leur destin de celui des autres opprimés (Fr. CHATELET, in Consciences algériennes, déc. 1950, p. 19 ds QUEM. DDL t. 12).
c) [Le dér. désigne une catégorie d'êtres dans une classification zool.] V. surmulet, surmulot.
d) [Le dér. désigne une entité qui domine ou englobe celle désignée par la base] V. sur-moi et aussi:
surajustement, subst. masc., math. ,,Ajustement des paramètres d'un modèle mathématique aux données expérimentales lorsque celles-ci sont surabondantes`` (CILF, mai 1974 ds Clé Mots).
surça, subst. masc., psychanal. Structure qui se superpose au ça. Une sorte d'organisation nouvelle de la libido que j'ai proposé d'appeler, quelque baroque que ce terme paraisse, le surça. À l'instar de la formation du surmoi au niveau du moi, celle du surça correspondrait à la réponse du ça au principe de réalité (Ch. ODIER, Contribution à l'étude du surmoi et du phénomène moral, 1926 ds QUEM. DDL t. 29).
surchoix, subst. masc., vx. Premier choix, première qualité. (Dict. XIXe et XXe s.). En appos. Un animal de catégorie « surchoix » (...) par exemple un bon bœuf normand (H. ROUY, La Viande, 1967, p. 119).
surcorps, subst. masc., math. Surcorps (d'un corps K). ,,Soit L un corps dont K est un sous-corps; on dit alors que L est un surcorps (ou une extension) du corps K`` (BOUVIER-GEORGE Math. 1979). Mais il restait à élucider les phénomènes qui se produisent lorsqu'on passe d'un corps donné à un « surcorps » plus grandc'est-à-dire à déterminer comment se décomposent dans le surcorps les « idéaux premiers » du corps initial (Gds cour. pensée math., 1948, p. 293).
sur-État, subst. masc. La IIIe Internationale est un sur-État ou bien une confrérie militaire destinée à établir des « marches » en territoire ennemi (P. LAFUE, in R. critique des idées et des livres, 10 févr. 1921, pp. 279-280 ds QUEM. DDL t. 7).
sur-langue, subst. fém. Le parler familial employé par ma femme et moi (...) est un sabir (ou une sur-langue?) des quatre langues (R. ESCARPIT, in Le Français dans le monde, janv. 1979, p. 15 ds QUEM. DDL t. 24).
e) [Le dér. désigne une entité appartenant à un ordre transcendant celui désigné par la base] V. surhomme, surhumanité (dér. 2 s.v. surhumain), surnature et aussi:
surchristianisme, subst. masc. Plusieurs de ces malheureux nouent des chaînes d'affiliés occultistes, ils ouvrent des loges spirites, ils découvrent un surchristianisme (M. D'HERBIGNY, La Tyrannie soviétique et le malheur russe, 1923, p. 29 ds QUEM. DDL t. 26).
surconscience, subst. fém. Aux deux extrêmes, donc, l'homme est en communication avec ce qui le dépasse: par la surconscience (des extases et de l'illumination mystique), il est relié à l'esprit, principe de toutes choses, et, par la préconscience, au corps (BÉGUIN, Ame romant., 1939, p. 92).
sur-être, subst. masc. Les régions à la fois obscures et affranchies du sur-être (G. MARCEL, in NRF, mai 1927, p. 679 ds QUEM. DDL t. 30).
surhistoire, subst. fém. À l'instant où, selon Nietzsche, « Dieu est mort », nous entrons dans une ère nouvelle sans commune mesure avec tout ce qui précède. La surhistoire commence (M. CARROUGES, in Cahiers de la Nouvelle époque, 1945, n° 2, p. 62 ds QUEM. DDL t. 7).
surscience, subst. fém. Singulière science, surscience, suprascientifique. Chercher des renseignements sur un monument, sur une œuvre, sur un texte, pour un texte, pour l'intelligence d'un texte partout ailleurs que dans le texte même (PÉGUY, V.-M., comte Hugo, 1910, p. 812).
2. [Le dér. est un verbe] V. surclasser, surpasser.
3. [Le dér. est un adj. signifiant « qui appartient à un ordre supérieur à (celui que désigne la base) »; dans ce type de formation, sur- est en concurrence avec supra-] V. surhumain, surnaturel, surréel et aussi:
surconscient, -ente. L'homme est davantage que l'on ne croit: il possède, dans l'esprit, une connaissance surconsciente, une racine spirituelle plongée dans l'absolu (BÉGUIN, Ame romant., 1939, p. 92).
surdivin, -ine. Qui dit au-dessus ou en dehors de la nature dans l'ordre des faits dit une contradiction, comme qui dirait surdivin, dans l'ordre des sub-stances. Vain effort pour monter au-dessus du suprême! (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 48).
surmoral, -ale, -aux. Peut-être faudrait-il introduire le mot de transmoral ou de surmoral — dans un sens absolument opposé à la terminologie nietzschéenne. Car il s'agirait ici d'un par-delà qui inclut, d'un plus, contenant un moins, et non pas du tout d'un par-delà qui s'oppose ou se dresse (DU BOS, Journal, 1923, p. 394).
surnational, -ale, -aux. Une espèce d'homme essentiellement surnationale et nomade qui, comme signe distinctif, possède, physiologiquement parlant, un maximum de faculté et de force d'assimilation (H. ALBERT, Pages choisies de Nietzsche, 1899, p. 264 ds QUEM. DDL t. 22).
surorganique. Un mode énergétique plus particulier et plus complexe auquel conviennent indifféremment les noms d'énergie surorganique ou d'énergie rationnelle (E. DE ROBERTY, in R. philosophique, t. 72, 1911, p. 480 ds QUEM. DDL t. 31).
sursensible. Synon. de surnaturel. Empl. subst. masc. Le surnaturel est dans la raison (...) quoi de surprenant que nous cherchions sans cesse le surnaturel, le non-réel, le sursensible? (PROUDHON, Carnets, t. 3, 1850, p. 276 ds QUEM. DDL t. 26, s.v. non-réel).
II. — [Sur- exprime un rapport de postériorité]
A. — [Le dér. désigne un état qui est la prolongation du processus que désigne la base]
1. [Le dér. est un verbe (ou un part. passé en empl. adj.)] V. survivre et aussi:
surfondu, -ue, adj., phys. Qui reste à l'état liquide à la température où se produit normalement la solidification. Pour le scientifique, [le verre est] (...) une substance amorphe, présentant l'état solideà moins que ce ne soit l'état liquide surfondu (Cl. DUVAL, Verre, 1966, p. 9).
2. [Le dér. est un subst.] V. surfusion, survie et aussi:
surmaturation, subst. fém. 1. Vitic. ,,Phase qui peut suivre immédiatement la maturation, la pulpe du raisin s'enrichissant en sucre, uniquement par perte d'eau`` (Agric. 1977). 2. Biol. végét. ,,On applique parfois le nom de postmaturation ou de surmaturation à la phase de vie latente qui s'impose à de nombreuses graines, entre le moment où elles sortent du fruit et le moment où elles sont prêtes à germer`` (L. GUYOT, La Biol. végét., 1970, p. 8).
B. — [Le dér. est un subst. désignant un repère temp.] V. surlendemain.
III. — [Sur- signifie qu'un procès est second par rapport au procès de même nature que désigne la base]
A. — [Le dér. désigne une opération répétée sur la même surface, le même support]
1. [Le dér. est un verbe constr. à partir d'un verbe] V. surcouper, surimposer, surimprimer (rem. 2 s.v. surimpression), surmouler et aussi:
surboucher, verbe trans. Surajouter une capsule décorative au col d'une bouteille. Surboucher une bouteille consiste à en coiffer le goulot d'une capsule préfabriquée ou découpée sur la machine suivant les cas (P.-A. CARON, L'Embouteillage, 1964, p. 258).
surbroder, verbe trans. Broder sur ce qui est déjà brodé. Synon. rebroder. Empl. adj. Un catafalque pointu en drap rouge brodé et surbrodé d'or (DU CAMP, Nil, 1854, p. 57).
surcreuser, verbe trans., géogr., géol. Creuser à nouveau (le lit d'un cours d'eau, d'un glacier). Le cours d'eau surcreuse son lit, formant des terrasses (D. DE SONNEVILLE-BORDES, L'Age de la pierre, 1970, p. 13). Empl. adj. [Les] routes, dont on voit, au loin, le ruban blanchir au fond des vallées surcreusées (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 234).
surfrapper, verbe trans., numism. Refaire une frappe sur une monnaie. Plus tard, pendant la grande révolte juive, on surfrappa à son nom des monnaies romaines (RENAN, Hist. peuple Isr., t. 5, 1892, p. 5).
surgreffer, verbe trans. Greffer à nouveau, sur une partie déjà greffée. [En cont. métaph.] Elle mûrissait comme un fruit bâtard, de souches étrangères, obscures, surgreffées (, Aphrodite, 1896, p. 166).
surpiquer, verbe trans., cout., maroq. Faire une piqûre apparente sur une partie déjà piquée. Empl. adj. Orné de surpiqûres. Une couverture surpiquée. (Dict. XIXe et XXe s.).
sursemer, verbe trans., agric., vx. Semer dans une terre déjà ensemencée (Dict. XIXe et XXe s.).
surtailler, verbe trans. 1. Cout., maroq. Recouper le bord d'une pièce, en se guidant sur un modèle, un gabarit; recouper sur toute leur épaisseur plusieurs matériaux assemblés par couture ou collage (d'apr. GDEL). 2. Bijout. Tailler sur une première taille. Empl. adj. [En cont. métaph.] Le sanctuaire de granit où Ammon était adoré (...) est un bijou taillé, surtaillé, sculpté, peint sur toutes les faces (DU CAMP, Nil, 1854, p. 230).
— [Avec valeur intensive]:
surdorer, verbe trans., orfèvr., reliure. Dorer, pourvoir de dorures. Gén. au part. passé. Une paire de babouches du Levant fleuries et surdorées (MILOSZ, Amour. init., 1910, p. 30). Au fig. Donner un grand éclat. Cette aventure d'Égypte change à la fois la fortune et le génie de Napoléon, en surdorant ce génie, déjà trop éclatant, d'un rayon du soleil qui frappa la colonne de nuée et de feu (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 337).
2. [Le dér. est un subst. constr. à partir d'un subst. de base ou un subst. dér. d'un verbe en sur-] V. surcoupe (rem. s.v. surcouper), surexposition (dér. s.v. surexposer), surimposition, surimpression, surmoulage (dér. s.v. surmouler) et aussi:
surbouchage, subst. masc. Action de surboucher. Bien entendu, le surbouchage, comme l'indique son nom, complète le bouchage, mais ne le remplace pas; il n'est effectué qu'après fermeture de la bouteille par un bouchon de liège, métallique, etc. (P.-.A CARON, L'Embouteillage, 1964, p. 258).
surcreusement, subst. masc., géogr., géol. ,,Nouveau creusement créateur d'une contre-pente dans le lit d'un cours d'eau ou d'un glacier`` (Géomorphol. 1979). La vallée principale est bien réellement surcreusée par rapport aux vallées secondaires qui sont comme suspendues. Le surcreusement est considéré par Penck (...) et Davis (...) comme l'œuvre de l'érosion glaciaire (E. DE MARTONNE, Traité de géogr. phys., 1909, p. 627 ds QUEM. DDL t. 22).
surfrappe, subst. fém., numism. Frappe qui se surajoute à une première frappe. La surfrappe (...) fut faite grossièrement, et, dans un grand nombre de pièces, le type romain primitif est encore visible (RENAN, Église chrét., 1879, p. 204).
surgreffage, subst. masc., arboric., sylvic. Action de surgreffer. Il peut être remédié à l'incompatibilité de greffe [au moyen du] (...) surgreffage du greffon sur une variété « intermédiaire » compatible avec le porte-greffe et le greffon incompatibles (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 79).
surpiqûre, subst. fém., cout., maroq. Piqûre apparente exécutée en guise d'ornement. Les surpiqûres blanches sur les coutures (Marie-Claire, 15 févr. 1965, p. 52 ds QUEM. DDL t. 25).
surpousse, subst. fém. ,,Pousse qui se surajoute à celle de l'année`` (Forest. 1946).
surteinture, subst. fém., text. ,,Teinture en nuance foncée, souvent noire, effectuée sur un tissu déjà teint ou imprimé`` (GDEL).
survitrage, subst. masc. Le survitrage consiste à poser une deuxième vitre par-dessus la première, en prenant appui sur l'ouvrant de la fenêtre et en emprisonnant une couche d'air entre les deux surfaces de verre (Techn. nouv., juin-juill. 1975, p. 12 ds Clé Mots).
3. [Le dér. est un adj.]:
surglacé, -ée , papet. Papier surglacé. Papier présentant une surface très lisse obtenue soit par une pâte spéciale soit un calandrage particulier (d'apr. COMTE-PERN. 1963 et CHAM. 1969).
B. — [Le dér. désigne une phase secondaire, ajoutée en supplément, du procès que désigne la base]
1. [Le dér. est un verbe constr. à partir d'un verbe] V. surinfecter (rem. s.v. surinfection), surnommer et aussi:
surajourner, verbe trans. Ajourner à nouveau. Comment la loi des retraites ouvrières fut ajournée; comment la loi portant établissement d'un impôt sur le revenu fut surajournée (PÉGUY, Œuvres en prose 1898-1908, 1905, p. 805 ds QUEM. DDL t. 15).
surfleurir, verbe intrans., arboric. ,,Avoir de nouveau des fleurs au cours de la même saison ou de la même année`` (FÉN. 1970).
sursouffler, verbe trans., métall. Opérer un nouveau soufflage. Le revêtement en briques de magnésie que l'on recouvre dans une première opération d'un vernis d'oxyde de fer (...) en sursoufflant la première charge (GUILLET, Techn. métall., 1944, p. 55).
— [Le dér. est un part. passé en empl. adj.] V. surcomposé.
2. [Le dér. est un subst.] V. surinfection, surnom et aussi:
suraccélération, subst. fém., math. ,,Dérivée troisième de l'espace par rapport au temps`` (Arrêté du 12 août 1976 ds Néol. off. 1989, p. 77). Les trois premières équations ci-dessus donnent respectivement la composition de la vitesse, de l'accélération et de la suraccélération dans les mouvements relatifs (LAISANT ds C.r. de l'Ac. des sc., t. 87, 1878, p. 205).
surcodage, subst. masc., informat. ,,Imposition d'un codage supplémentaire à un objet déjà codé`` (ANGENOT 1979).
surévolution, subst. fém., biol. végét. Évolution se présentant comme un retour au type ancestral. L'inflorescence totale [des Edelweiss] rappelle à nouveau une fleur primitive. Animaux et végétaux offrent de tels exemples de pseudocycles; ils constituent des cas de surévolution (Gaussen), celle-ci se présentant comme un retour au type ancestral (Bot., 1960, p. 1401 [Encyclop. de la Pléiade]).
surhybridation, subst. fém., biol. Introduction dans l'hybride de chromosomes supplémentaires. Par un procédé de « surhybridation » il est possible d'introduire dans l'hybride un contingent supplémentaire de chromosomes provenant de la cellule maligne (CNRS, Rapp. d'activité des secteurs sc., 1974, p. 127 ds Clé Mots).
surinterprétation, subst. fém., psychol., psychanal. ,,Interprétation qui se dégage secondairement alors qu'une première interprétation, cohérente et apparemment complète, a pu être fournie`` (LAPL.-PONT. 1967).
sursoufflage, subst. masc., métall. Soufflage supplémentaire, intervenant en fin d'opération. Bientôt la flamme se raccourcit, rentre dans la cornue comme disent les ouvriers; alors commence la période du sursoufflage qui dure 2 ou 3 minutes; puis on arrête le soufflage (Ch. DURAND, Industr. minérales Lorr., 1893, p. 52).
surstructure, subst. fém., phys. ,,Structure cristalline ordonnée obtenue par recuit d'une structure désordonnée dans certains alliages`` (MATHIEU-KASTLER Phys. 1983). L'étude de la structure des alliages (...) a fourni sur ces substitutions d'atomes des résultats d'un grand intérêt, conduisant en particulier à la notion de surstructure qui exprime le changement dans la périodicité primitive de l'un des constituants (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 472).
C. — Fam. [Le dér. est un verbe reprenant le verbe de base; le tour a une valeur itérative et équivaut au type dire et redire]:
surbûcher, verbe trans. Je bûche et surbûche le Sexe faible. En huit jours j'ai écrit le premier acte (FLAUB., Corresp., 1873, p. 22).
surficher (se), verbe pronom. Trébuchard: Une demoiselle charmante (...) qui dessine (...) Piquoiseau [capitaine d'infanterie] : Je m'en fiche!... Trébuchard: Qui tape du piano... Piquoiseau: Je m'en surfiche (LABICHE, Les Suites d'un premier lit, 1852, p. 428 ds QUEM. DDL t. 3).
surgueuler, verbe intrans. Moi je gueule, il gueule, je surgueule, il tape, je cogne (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Vente, 1884, p. 145).
surtromper, verbe trans. Ils le savaient bien, les bougres, qu'ils étaient trompés et surtrompés par de jeunes gaillards (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 84).
IV. — [Sur- signifie l'excès, le dépassement d'un seuil quantitatif]
A. — [Le dér. est un subst. constr. à partir d'un subst.]
1. [La base est un subst. désignant la nature de la grandeur évaluée] V. surabondance, suractivité, surnombre et aussi:
surcapacité, subst. fém. 1. Capacité excédentaire de transport, de stockage, etc... Les avions de ligne sont en moyenne remplis à 50 %. (...) les gros porteurs (Boeing 747) (...) ont créé une surcapacité de sièges (Le Point, 4 juin 1973, p. 55, col. 1). 2. Capacité excédentaire (de production). La surcapacité de production de l'industrie automobile mondiale augmente et a atteint cette année 8,4 millions de véhicules (Le Monde, 17 nov. 1990, p. 19, col. 3).
surdensité, subst. fém. Densité excessive. Dans son principe, la taxe de surdensité a pour effet d'annuler l'intérêt de toutes constructions en hauteur (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 365).
surépaisseur, subst. fém. Épaisseur au-dessus de la normale. On termine la tresse du cordon par une surépaisseur de coton faite en enroulant sur place une grande longueur de l'attache de coton terminant le cordon (A. LECLERC, Télégr. et téléph., 1924, p. 202).
surlargeur, subst. fém., voirie. Largeur d'une chaussée au delà de la normale. La surlargeur incitant à la vitesse et aux imprudences, les accidents sont plus fréquents sur les routes à chaussée de 9 mètres que sur celles à chaussée de 6 à 7 mètres (J. THOMAS, Route, 1951, p. 312).
surmortalité, subst. fém., démogr. Excès de mortalité par rapport à une norme. En France la surmortalité masculine est un fait démographique bien connu (A. MICHEL, G. TEXIER, La Condition de la Française aujourd'hui, 1964 ds GILB. 1980).
surnatalité, subst. fém., démogr. Taux de natalité excessif par rapport à une norme ou par rapport aux possibilités économiques. La médecine fait toujours plus de vieux: la surnatalité fait toujours plus de jeunes (Le Nouveau Candide, 17 oct. 1966 ds GILB. 1971).
surpesanteur, subst. fém. Augmentation de la pesanteur. Les effets de la surpesanteur (...) ont été essayés sur des animaux (RUYER, Cybern., 1954, p. 223).
surpuissance, subst. fém. Puissance extrême. On ne dira jamais assez l'importance de la guerre d'Indochine pour tout le continent américain. Un petit peuple résiste victorieusement à la surpuissance des États-Unis (Paris-Match, 19 août 1967, p. 20, col. 1).
2. ÉCON., FISC. [La base est un subst. désignant une quantité d'argent] V. surpaye, surtaxe et aussi:
surcoût, subst. masc. Excédent à payer par rapport à un prix normal, prévu. Le surcoût de la machine automatique par rapport à un équipement classique (Le Monde, 21 avr. 1981, p. 7).
surloyer, subst. masc. ,,Supplément de loyer acquitté par un locataire qui ne remplit pas certaines conditions`` (CILF, août 1973 ds Clé Mots). Versement d'une indemnité d'occupation plus communément appelée surloyer (Le Moniteur des trav. publ. et du bât., 30 déc. 1971, ds Clé Mots).
surprime, subst. fém., assur. Prime complémentaire s'ajoutant à la prime normale due en cas d'aggravation du risque ou de garantie de risques nouveaux. Le plafond de la surprime d'assurance automobile sera réduit le 1er janvier 1986 (Le Monde, 31 août 1985, p 14).
surprix, subst. masc. Prix supplémentaire. Synon. surcoût. La cause du surprix [d'un terrain] peut cesser d'être l'initiative du constructeur; elle semble pouvoir résulter de la prescription administrative (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 363).
surprofit, subst. masc. Profit supplémentaire réalisé sur une même marchandise ou à partir des mêmes investissements. Une gigantesque rationalisation du spectacle forain s'opérait, dont les forains eurent leur part, mais dont les surprofits s'accumulèrent surtout dans les caisses de Vincennes [siège de Pathé] (SADOUL, Cin., 1949, p. 49).
surremise, sur-remise, subst. fém. Remise plus forte que les remises normalement pratiquées. La F.N.A.C., loin d'exiger des sur-remises de la part des éditeurs, se contente des 40 à 42 % couramment pratiqués dans la profession et réalise cependant une marge bénéficiaire confortable (Le Nouvel Observateur, 26 juill. 1976, p. 43, col. 3).
sursalaire, subst. masc. 1. Salaire supérieur aux normes tarifiées. (Dict. XXe s.). 2. Sursalaire familial. Dénomination de l'allocation familiale attribuée par certains chefs d'entreprise aux salariés ayant des charges de famille. Le sursalaire familial avait été créé par une initiative patronale, dans l'Isère puis dans le Nord, où des groupes d'employeurs avaient formé les premières caisses de compensation (REYNAUD, Syndic. en Fr., 1963, p. 75).
survaleur, subst. fém., écon. marxiste. ,,Excédent de valeur produit par l'ouvrier salarié pendant son temps de travail global, une fois qu'il a reproduit la valeur de sa force de travail (son salaire)`` (Marxisme 1982).
3. ÉCON., GESTION. [La base est un subst. désignant une quantité]:
sureffectif, subst. masc. Excès de postes de travail. (Dict. XXe s.).
surfret, subst. masc. Fret en plus de la quantité de fret normale. Le désir des bateliers de profiter librement des surfrets que leur offraient, par plan, les chargeurs (Nav. intér. Fr., 1952, p. 19).
surtemps, subst. masc. [Calque de l'angl. overtime] Temps de travail au delà de la durée normale (d'apr. Lar. mens. t. 2 1913, p. 864).
surtravail, sur-travail, subst. masc., écon. marxiste. Dans la journée de travail, quantité de travail que fournit l'ouvrier au delà du temps nécessaire pour produire sa force de travail. Sur-travail. Dans la théorie marxiste, travail fourni par l'ouvrier et non payé par le patron. (V. plus value) (Encyclopédie populaire illustrée du XXe siècle, 1900, p. 166 ds QUEM. DDL t. 26).
4. TECHNOL. V. surpression, surtension, survoltage et aussi:
surbrillance, subst. fém., informat. ,,Marquage par une luminosité plus grande`` (Arrêté du 30 mars 1987 ds Néol. off. 1989, p. 116).
surintensité, subst. fém. 1. Électr. Intensité (d'un courant) qui dépasse la normale. (Dict. XXe s.). 2. Informat. Intensité lumineuse plus forte (de certaines lignes ou parties de l'écran). En déplaçant la souris verticalement dans le cadre, on fait apparaître en surintensité (ou en vidéo inverse) la ligne du menu sélectionné (Temps micro, févr. 1988, p. 129, col. 1).
surrégime, subst. masc., mécan. Fait qu'un moteur tourne au-dessus de son régime normal. Les voitures (...) serpentent sur la glace, hurlent en surrégime (Le Nouvel Observateur, 2 févr. 1970, p. 29, col. 1).
survitesse, subst. fém., aéron. Vitesse supérieure à la normale. Un appareil dont les ailes se désentoilent dans un essai de survitesse (Sport-Digest, févr. 1950 ds PETIOT 1982).
B. — [Le dér. est un verbe ou un subst. désignant un procès (subst. déverbal, dér. morphol. ou fonctionnant avec un verbe support); il exprime le fait de dépasser une limite]
1. [Le dér. est un verbe constr. à partir d'un verbe] V. suractiver, surajouter, suralimenter, surbaisser, surcharger, surchauffer, surcompenser, surcomprimer, surélever, surenchérir, surestimer, surévaluer, surexploiter, surexposer, surfaire, surmener, surpayer, sursaturer, surtaxer et aussi:
suraiguiser, verbe trans., au fig. Exacerber. La fréquentation de Jeanne d'Arc a certainement suraiguisé ses élans vers Dieu (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 82).
surcolorer, verbe trans., histol. Ajouter un excès de colorant à une préparation microscopique. Lorsque la culture est entourée d'une épaisse couche de plasma coagulé, il y a intérêt à surcolorer la préparation, puis à la différencier dans la solution B très diluée (J. VERNE, Vie cellul., 1937, p. 41).
surcoter, verbe trans. Coter au-dessus de la valeur réelle. Au fig. C'est un travers de notre époque de surcoter l'originalité (GIDE, Journal, 1948, p. 323).
surfacturer, verbe trans. Facturer (des travaux) au-dessus de leur coût réel. P. métaph. [Le socialisme] ne s'est inspiré qu'après-coup des symboles de l'intelligence; comme on dit en jargon commercial: il les a surfacturés (W. RATHENAU, La Triple révolution, trad. par D. Roget, 1921, p. 197 ds QUEM. DDL t. 14).
surfonctionner, verbe trans. Fonctionner au delà de sa capacité normale. Quand l'une des glandes du couple est en défaut, l'autre s'hypertrophie et surfonctionne, et inversement (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 166).
surhypothéquer, verbe trans. Hypothéquer trop lourdement. Est-ce vrai (...) que tu as tué ton frère et ton oncle, ruiné ta famille, surhypothéqué la maison de tes enfants (...)? (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 320).
surinvestir, verbe intrans. Investir de manière excessive. Ces limitations à l'introduction de la publicité à la télévision (...) font les beaux jours de la radio dont le marché publicitaire est très nettement surinvesti (Le Monde aujourd'hui, 25-26 nov. 1984, p. III, col. 2).
surprotéger, verbe trans. 1. Protéger à l'excès sur le plan psychologique. La mort de son épouse, qui « aurait surprotégé cette enfant », est l'occasion de pousser Marie-Anne dans la vie (L'Express, 12 avr. 1976, p. 43, col. 2). [P. anal.] Au part. passé. La France, expliquait (...) [le Premier Ministre] en quelques mots, est surprotégée socialement (Le Point, 2 oct. 1978, p. 70, col. 1). 2. Protéger au maximum. Une zone (...) de côtes menacée par le tourisme sauvage mérite d'être surprotégée: c'est le site des caps Gris-Nez et Blanc-Nez (Le Monde loisirs, 13 juill. 1985, p. XII, col. 2).
sursimuler, verbe trans., psych. Exagérer son état pathologique. Les causes qui peuvent déterminer l'aliéné simulateur sont extrêmement variées et dépendent du milieu dans lequel il est placé. Le Dr Ingegnieros rapporte plusieurs observations d'aliénés ayant « sursimulé » une forme particulière de maladie mentale ou seulement quelques symptômes de cette maladie (L. THIVET, in Annales médico-psychol., t. 2, 1904, p. 250 ds QUEM. DDL t. 29).
surtordre, verbe trans., vx. Donner une torsion plus grande ou excessive. Certains fils artificiels et synthétiques et comme des filés naturels sont surtordus pour leur conférer soit une résistance supplémentaire soit des qualités nouvelles (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 14).
survendre, verbe trans., vx. Vendre au-dessus du prix normal. (Dict. XIXe et XXe s.).
surventer, verbe impers., mar. [En parlant du vent] Augmenter de force. On espérait que la tempête diminuerait au lever du jour. Vain espoir. Vers huit heures du matin, il surventa encore, et le vent, avec une vitesse de dix-huit toises par seconde, se fit ouragan (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 56).
— [Le dér. est un part. passé en empl. adj.] V. suralimenté, surbaissé, surchargé, surchauffé, surdoué, surélevé, surentraîné, surexcité, surfait, surgelé, surmené, surpayé, surpeuplé, survolté et aussi:
suradministré, sur-administré, -ée. Administré avec excès. Sommes-nous donc vraiment sur-administrés comme le laissent entendre les nouvelles têtes pensantes (...) du grand chambardement administratif? (Le Nouvel Observateur, 20 sept. 1980, p. 64, col. 3).
sur-armé, -ée. Qui dispose d'un niveau d'armement excessif. Même si (...) l'Allemagne obtenait les armes défensives nécessaires, « la France et les autres États sur-armés » conserveraient une force puissante (Lar. mens. t. 9 1934, p. 797).
surdéveloppé, -ée. Ayant un très haut niveau de développement. Une ceinture presque continue de peuples économiquement développés ou surdéveloppés, plus unis que séparés par l'océan Atlantique (BEAUFRE, Dissuasion et strat., 1964, p. 171).
surdimensionné, sur-dimensionné, -ée . Dont les dimensions sont supérieures à la normale. De toutes les études réalisées auprès des utilisateurs de l'informatique, il ressort que près de 60 % des installations sont surdimensionnées (Interélectronique, juin 1974, p. 27 ds Clé Mots). [Une voiture] bien servie par la traction avant (...) et ses pneus sur-dimensionnés (L'Express, 31 oct. 1977, p. 40, col. 2).
suréclairé, -ée . Éclairé de manière intense. Vitrines suréclairées (DU BOS, Journal, 1928, p. 11).
surendetté, -ée . Qui est lourdement endetté. Pays surendetté. Empl. subst. Dans leur grande majorité, les surendettés sont employés et ouvriers (59,4 %), avec une forte proportion de fonctionnaires (Le Monde, 17 nov. 1990, p. 19, col. 3).
surexhaussé, -ée , géol. Surélevé. La région surexhaussée livra ses flancs à une destruction dont les dépouilles (...) formèrent de larges nappes détritiques (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. fr., 1908, p. 152).
surinformé, -ée . Soumis à la surinformation (v. ce mot infra 2). Qui pourrait croire que dans ce monde surinformé il peut y avoir place pour la rumeur? (Le Monde, 24 nov. 1974 ds GILB. 1980).
surnourri, -ie . Trop bien nourri. Synon. usuel suralimenté. Le gros notaire, (...) l'aspect étoffé, surnourri, de sexagénaire solidement établi (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 242).
suroccupé, -ée . 1. [En parlant d'une pers.] Qui a trop d'occupations. Suroccupé du matin au soir. Nous avons eu, ces derniers jours, une avalanche de cas pathétiques (GIDE, Journal, 1915, p. 512). 2. [En parlant d'un logement] Qui est occupé au delà des normes. Logements vétustes ou « suroccupés » (Le Monde dimanche, 12 déc. 1982, p. VI).
surpressé, -ée , technol. Gaz surpressé. Gaz dont la pression est augmentée. Becs de gaz surpressé (Lar. mén. 1926, p. 619).
surraffiné, -ée . Qui a fait l'objet d'un raffinage particulier. Les huiles légères et les huiles surraffinées (CHARTROU, Pétroles natur. et artif., 1931, p. 122).
sur-représenté, -ée . Dont la représentation est excessive. [Les membres des professions libérales] sont très largement sur-représentés parmi les maires des Hauts-de-Seine (Le Point, 28 févr. 1977, p. 52, col. 2).
survalorisé, -ée . Qui est estimé au-dessus de sa valeur. Des prix survalorisés à la suite du rétablissement du Goldmark (D. SERRUYS, in R. des vivants, juin 1929, pp. 916-917 ds QUEM. DDL t. 25).
2. [Le dér. est un subst. désignant un procès; il est dér. d'un verbe en sur- ou/et lié au subst. dér. du verbe qui sert de base au verbe en sur-] V. suractivation (rem. s.v. suractiver), suralimentation, surcharge, surchauffe, surcompensation, surcompression, surcroissance (dér. s.v. surcroître), surcuisson (dér. s.v. surcuire), surentraînement, suréquipement, surestimation (dér. s.v. surestimer), surévaluation (dér. s.v. surévaluer), surexcitation, surexploitation (dér. s.v. surexploiter), surexposition (dér. s.v. surexposer), suroxydation (dér. s.v. suroxyder), surproduction, sursaturation (dér. s.v. sursaturer) et aussi:
suraccumulation, subst. fém., écon. marxiste. Excès d'accumulation de capital, par rapport au profit qu'il est possible d'obtenir pour valoriser ce capital, dans le système capitaliste (d'apr. BOUV.-IBARR. 1975).
suradministration, sur-administration, subst. fém. Excès d'interventionnisme administratif. La France est malade de sur-administration (Le Point, 28 févr. 1977, p. 43, col. 1).
suralcoolisation, subst. fém. 1. Œnol. ,,Processus d'enrichissement d'un vin au-delà du taux normal d'alcool`` (GDEL). 2. Taux d'alcoolisme supérieur à la normale. Le Finistère (...) est un îlot de suralcoolisation intense (L. LAGRIFFE, in Annales médico-psychol., t. 2, 1912, p. 160 ds QUEM. DDL t. 25).
surarmement, subst. masc. Armement excessif. Chaque nation [d'après Hitler] a droit à se défendre. — Oui, mais ce principe, en soi légitime, n'a rien de commun avec le surarmement massif commencé en 1936 (E. VERMEIL, Le Racisme allemand, 1939, p. 38 ds QUEM. DDL t. 7).
surcapitalisation, subst. fém. Augmentation excessive du capital d'une entreprise. Sans doute cette surcapitalisation (...) permet de dissimuler au public une partie des bénéfices réalisés par le trust (M. MÉNY, Le Dumping, v. 1900, p. 45 ds QUEM. DDL t. 13).
surcoloration, subst. fém., histol. Coloration renforcée. V. mordançage dér. s.v. mordancer ex. de J. Verne.
surconsommation, subst. fém. Consommation excessive, qui excède les besoins réels. Des millions de personnes vivent avec des ressources largement insuffisantes, en marge d'une société de surconsommation (Le Point, 25 mars 1974 ds GILB. 1980).
surdéveloppement, subst. masc. Développement extrême ou excessif. Conjonction d'une crise de la religion et de la société avec un surdéveloppement scientifique (L'Express, 7 janv. 1974 ds GILB. 1980).
surdilatation, subst. fém., physiol. Dilatation excessive. Ce phénomène de surdilatation [de vaisseaux capillaires] est remarquable par sa longue durée (C.r. de l'Ac. des sc., t. 87, 1878, p. 799).
surdimensionnement, subst. masc., technol. Accroissement de quelque chose par rapport à une norme standard. On croit pouvoir éviter le surdimensionnement nécessaire à cet effet de l'usine de déminéralisation thermique en mettant en place parallèlement une usine de déminéralisation de dimensions correspondantes, fonctionnant sur la base d'énergie électrique (Én. nucl., 20 janv. 1976, p. 186 ds Clé Mots).
surdosage, subst. masc. Dosage excessif ou renforcé. Leur association fréquente [des accidents] à des œdèmes ou à l'hypertension artérielle souligne le rôle déterminant du surdosage en DOCA [médicament] (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p. 549).
surdose, subst. fém., toxicomanie. [Calque de l'angl. overdose] Dose excessive de drogue entraînant des troubles graves, parfois la mort. Au fig. La surdose du volume des annonces nuit à leur efficacité (Le Monde aujourd'hui, 25-26 nov. 1984, p. III, col. 2).
surécartement, subst. masc., ch. de fer. Écartement supplémentaire donné à la voie dans une courbe. On donnait un assez fort surécartement à la voie dans les courbes; aujourd'hui ce surécartement est faible, parfois même nul (Lar. mensuel, t. 4, sept. 1918, p. 574c ds QUEM. DDL t. 16).
surémission, subst. fém. banque. Émission excessive de billets de banque. (Dict XIXe et XXe s.).
suremploi, subst. masc. 1. Utilisation excessive d'une ressource (machine, main d'œuvre, équipements). Le suremploi des moyens de production (Univers écon. et soc., 1960, p. 32-10). 2. Situation du marché du travail dans laquelle le nombre des chômeurs est inférieur au nombre des emplois vacants. Il n'y a pas actuellement de risque sérieux de chômage; il y a même suremploi dans certains secteurs (Le Monde, 12 oct. 1966 ds GILB. 1971).
surendettement, subst. masc. Endettement excessif. Le surendettement des pays du Tiers-Monde. Le bilan de huit mois d'application de la loi Neiertz sur le traitement du surendettement des ménages, est optimiste (Le Monde, 17 nov. 1990, p. 29, col. 1).
surexhaussement, subst. masc., géol. Relèvement par rapport à un niveau initial. À mesure qu'on s'avance vers la partie méridionale du département, son assiette offre un surexhaussement progressif (Agriculture fr., département de la Haute-Garonne, 1843, p. 2 ds QUEM. DDL t. 15).
surfacturation, subst. fém. Incorporation, dans un prix, d'éléments qui ne peuvent être justifiés dans le détail d'une facture. Les prix de transfert et la surfacturation (overpricing) qui constituent un coût caché du transfert de technologie (Actuel développement, sept. 1975, p. 30 ds Clé Mots).
surféminisation, subst. fém. Excès de la composante sexuelle féminine dans le comportement humain. En chacun de nous coexistent, à des degrés variables, les deux principes viril et féminin. Il n'y a d'équilibre sexuel que si l'un d'eux domine nettement, mais une condition de cet empire semble être qu'il fasse à l'autre quelque place. Survirilisation ou surféminisation (...) sont de véritables déséquilibres, non des achèvements (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 157).
surinformation, sur-information, subst. fém. Excès quantitatif d'information. Les limites de l'organisation Kenneth Arrow (...) contre la sur-information, une politique moderne d'organisation des sociétés (Le Nouvel Observateur, 28 juin 1976, p. 68, col. 3).
surinvestissement, subst. masc. 1. Écon. Investissement excessif, au delà des besoins réels. Peu d'économistes avertis accepteraient aujourd'hui de condamner par principe les coordinations propres à diminuer les risques des surinvestissements partiels (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 407). 2. Psychol., psychanal. ,,Apport d'un investissement supplémentaire à une représentation, une perception, etc., déjà investies`` (LAPL.-PONT. 1967).
sur-irritation, subst. fém. Irritation intense.V. surexcitation A 1 ex. de Broussais.
surmédicalisation, subst. fém. Médicalisation excessive d'un processus physiologique. Une surmédicalisation de la sexualité et de la procréation risque de blesser la plénitude de la relation du couple (...) estime le délégué de l'épiscopat (Le Monde, 13 janv. 1988, p. 19, col. 3).
surmodulation, subst. fém., acoust., électron. ,,Taux de modulation trop élevé provoquant une déformation par saturation du signal porteur`` (Électron. 1960).
suroccupation, subst. fém. Fait d'être très ou trop occupé. Des hommes dont on sait qu'ils sont grands, mais que soit paresse, soit négligence, soit suroccupation on ne fréquente que trop rarement (DU BOS, Journal, 1927, p. 165).
suroffre, subst. fém. Synon. de surenchère. (Dict. XIXe et XXe s.).
surpâturage, subst. masc. Pacage excessif conduisant à une dégradation de la végétation, du sol. La vaine pâture était l'expression technique de cette forme d'exploitation. Le bétail se nourrissait aussi en grande partie au détriment des forêts dégradées souvent en landes sous les effets du surpâturage (WOLKOWITSCH, Élev., 1966, p. 95).
surprotection, subst. fém., psychol. Soins excessifs qu'apportent les parents à leurs enfants. Après la démission [du père], son contraire: la surprotection. C'est là que l'expression « être élevé dans les jupes de sa mère » prend tout son sens et perd toute sa drôlerie. L'enfant y étouffe, au sens littéral du terme (A. ROUEDE, in L'Express, 9 janv. 1967 ds QUEM. DDL t. 24).
surreprésentation, subst. fém. Représentation excessive (des individus d'un échantillon, des représentants élus) relativement à leur importance dans la réalité. Leur échantillon est en effet composé d'étudiants parisiens avec une nette surreprésentation des filles (75 %) (Le Monde, 23 mars 1988, p. 22, col. 4).
surréservation, subst. fém., transp. ,,Action de réserver des places en nombre plus important que celui des places offertes, en prévision de défaillances éventuelles`` (Arrêté du 12 janv. 1973 ds Néol. off. 1989, p. 206). Rem. Recommandé par cet Arrêté à la place de surbooking (calque hybride de l'angl. overbooking).
sur-sécrétion, subst. fém., physiol. Sécrétion intense ou excessive. L'hypersécrétion idiopathique (...) mérite à peine le nom de maladie (...) Lorsqu'au contraire c'est l'inflammation qui cause la sur-sécrétion, ce produit est plus abondant, surtout il se montre différent, il change de nature (BOSSU, Anthropologie, t. 2, 1849, p. 30 ds QUEM. DDL t. 31).
sursignification, subst. fém., psychol. ,,Surabondance de significations fournies par le sujet sur sa propre conduite`` (MARCH. 1970).
sursimulation, subst. fém., psych. Exagération d'un état pathologique préexistant. La simulation, considérée chez de véritables aliénés, constitue un phénomène particulier que l'auteur [Dr Ingegnieros] propose de désigner sous le nom de « sursimulation » (L. THIVET, in Annales médico-psychol., t. 2, 1904, p. 249 ds QUEM. DDL t. 29).
surspécialisation, sur-spécialisation, subst. fém. Spécialisation extrême ou excessive. Une couche de techniciens qualifiés, réduits à la sur-spécialisation et à l'épuisement nerveux (A. MURCIER, in Le Monde, 12 juill. 1964, p. 5, col. 5 ds QUEM. DDL t. 28).
surtorsion, subst. fém., text. Torsion supplémentaire ou excessive. La surtorsion s'obtient en augmentant la torsion initiale d'un certain nombre de tours (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p. 14).
survirilisation, subst. masc. Excès de la composante sexuelle masculine. V. supra surféminisation ex.
3. [Le dér. est un subst. désignant un appareil; il est soit dér. d'un verbe en sur-, soit constr. directement sur un subst.] V. surégénérateur/surrégénérateur, survolteur (dér. s.v. survolter) et aussi:
suramplificateur, subst. masc. ,,Amplificateur de puissance complémentaire pour véhicule automobile`` (Arrêté du 24 janv. 1983 ds Néol. off. 1989, p. 60).
surconvertisseur, subst. masc. Réacteur nucléaire produisant plus de matière fissile qu'il n'en consomme, cette matière fissile produite étant différente de celle qu'il consomme (d'apr. Arrêté du 12 janv. 1973, ibid., p. 131).
C. — [La base est un adj.; le dér. est un adj.]
1. [Sur- signifie l'augmentation en quantité ou en intensité] V. surabondant, suractif, suraigu, surfin et aussi:
suralcoolique. Dont la teneur en alcool est renforcée, supérieure à ce qui est attendu. Bière suralcoolique en canettes truquées (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 171).
surcritique , phys. nucl. Masse surcritique. Masse qui dépasse le seuil critique nécessaire pour une réaction en chaîne. La difficulté consiste dans la nécessité de rassembler, à partir de masses ou de volumes sous-critiques, la substance fissile en une masse surcritique (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 44).
surgras, -asse . [En parlant d'un produit] Qui comporte une forte proportion de corps gras. Il est utile d'en changer fréquemment [de savons], alternant savons surgras et savons acides (QUILLET Méd. 1965, p. 316).
surpuissant, -ante , technol. [En parlant d'un moteur, d'une machine, d'un système] Dont la puissance a été poussée; dont la puissance est très grande. La Mathis 666 (...) avec son moteur « surpuissant » et sa carrosserie très légère (TINARD, Automob., 1951, p. 371). Les techniques électroniques —qui sont autre chose que des machines comptables surpuissantespermettent le stockage et l'utilisation de tous les renseignements disponibles, l'exploitation de la mémoire ainsi constituée selon des programmes définissant les informations à trier, à rapprocher ou à combiner (BELORGEY, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 138).
2. Fam., p. hyperb. [Sur-, associé à des adj. ayant par eux-mêmes une valeur abs. ou intensive, joue le rôle d'un adv. d'intens.; il est en concurrence avec super-]:
surcomplet, -ète . L'autobus était loin. Et moi dedans. C'était surcomplet (QUENEAU, Exerc. style, 1947, p. 136).
surrepu, -ue. Ivre-mort et surrepu, je me suis laissé tomber sur la couche que les Cattan avaient préparée (GIDE, Journal, 1943, p. 169).
— Dans la lang. relig. ou mystique. V. suréminent et aussi:
suressentiel, -elle. Il suffit de lire les deux phrases qui précèdent pour se convaincre que Denys parle de la divinité suressentielle comme ayant produit toutes choses et les faisant subsister (Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1126).
Vitalité et Productivité. Sur- est productif a) dans la formation de subst. désignant des objets servant à en recouvrir d'autres (supra I A); b) dans la formation de subst. ou d'adj. exprimant la supériorité hiérarchique (supra I B): dans cet empl. il est concurrencé par supra- et super-; c) dans la formation de verbes ou de subst. désignant un procès complémentaire du procès que désigne la base (supra III): dans cet empl., il est en concurrence avec post-, parfois avec épi-. Sur- est surtout productif comme subst. exprimant le dépassement d'une limite quantitative (supra IV). Prononc.: []. Étymol. et Hist. Le préf. est tiré de la prép. sur. Il a d'abord existé, comme celle-ci, sous la forme sour-/sor-, dont on a la survivance dans sourcil. Le préf. lat. super-, très productif, a servi de modèle dans certains cas. Bbg. BRUNET (É). Le Vocab. fr. de 1789 à nos jours d'après les données du Trésor de la langue française. Genève; Paris, 1981, pp. 610-613, p. 633, p. 682. — GUILBERT (L.), DUBOIS (J.). Formation du syst. préf. intensif en fr. mod. et contemp. Fr. mod. 1961, t. 29, pp. 87-111. — PEYTARD 1975, pp. 598-615. — WIDDIG (W.). Archi-, ultra-, maxi-... Genève, 1982, pp. 117-140, p. 256.

sur-
Élément, du lat. super (d'abord sour-, sor-, puis sur- par attraction de sus), employé au sens local ou temporel de « au-dessus » (surmonter, surlendemain) ou pour marquer l'excès (surabonder, surchauffer; surenchère, surproduction; suraigu, surfin…). Hyper-, super-, sus-.
REM. Ces composés (sur- + nom, + verbe, + adjectif) sont fréquents chez certains auteurs. Cf. Huysmans et surtout Gide : surélégant (Journal, I, p. 1267), suroccupé (Gide, Journal, I, p. 1269), survêtu (Gide, Journal, I, p. 1250), surraisonnable (la Symphonie pastorale, I)…
Cet élément de formation est très vivant avec des noms, verbes et adjectifs (cf. infra et passim).
1 Sur + verbe : (…) On trouve aussi des formations individuelles. Flaubert écrit : Adieu, pauvre tante adorée; je t'embrasse, et je te surembrasse (Corresp., I, 293). Je me suis surembêté ces jours-ci d'une façon truculente (Ib., I, 293).
K. Nyrop, Grammaire historique, t. III, p. 239.
Vieilli (sur- + n. de personne) correspond au sens de super-, en français actuel.
2 (…) elle se représentait non seulement que la musique progresse, mais sur une seule ligne, et que Debussy était en quelque sorte un sur-Wagner, encore un peu plus avancé que Wagner.
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 815.
(Avec un n. abstrait) :
3 Le mieux est de le mettre tout de suite dans un état de surattention, de surévaluation.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XXIII, p. 175.
4 Si l'agencement topographique du cortex cérébral des Anthropiens primitifs portait en conséquence le développement conjoint du matériel et du verbal, la structuration topographique du sur-organisme urbain traduit la même contiguïté.
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, I, p. 299.
(Avec un adj. ou p. p.) :
5 Au XVIIIe siècle déjà, certains médecins guérissaient les alcooliques en les soumettant à un régime suralcoolisé : brandy à volonté, cuisine exclusivement préparée au vin. Quelques jours de ce régime suffisaient, paraît-il, à les dégoûter durablement de la boisson.
Science et Vie, no 593, p. 101.
6 Quand on songe, me dit-il, qu'à Alger les deux races ennemies sont également surarmées et que le massacre n'a pas été déclenché le 6 février, ni le lendemain, ni depuis, alors que régnait une atmosphère de folie, nous pouvons croire qu'elles se contiendront désormais.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 220.
7 Pour moi qui passe mon temps à aller de l'avant à l'arrière, j'éprouve la sensation d'une douche écossaise, passant en quelques heures de zones surchauffées à des zones surcalmes.
L. H. Lyautey, Paroles d'action, p. 252.
8 La plantation était un État « surgouverné », comme le sont aujourd'hui tous les États européens (…)
Henri Fauconnier, Malaisie, p. 74.
9 Amélie n'admet pas qu'il puisse y avoir quoi que ce soit de déraisonnable ou de surraisonnable dans l'enseignement de l'Évangile.
Gide, la Symphonie pastorale, I, in Romans, Pl., p. 881.

Encyclopédie Universelle. 2012.