1. teneur [ tənɶr ] n. f.
1 ♦ Contenu exact, texte littéral (d'un écrit, d'une communication orale). La teneur d'un article, d'une lettre. La teneur d'un discours. « Des alliances dont vous ignoriez la teneur » (Martin du Gard).
2 ♦ (1872) Quantité (d'une matière) contenue dans (un corps). ⇒ titre. Teneur en or d'un minerai. La teneur du sang en hémoglobine. — Teneur isotopique : rapport du nombre des atomes d'un isotope d'un élément chimique au nombre total des atomes de l'élément contenus dans une matière. — Teneur moléculaire. ⇒ molarité.
teneur 2. teneur, euse [ tənɶr, øz ] n.
♦ Vx Personne qui tient.
♢ (1670) Mod. Teneur, teneuse de livres : personne qui tient les livres de comptabilité. — Teneur de compte, qui tient un compte de titres.
● teneur nom féminin (latin tenor, du latin classique tenire, tenir) Contenu essentiel d'un propos, d'un texte, d'un acte juridique : Quel est exactement la teneur de cet article ? Ce qu'un corps contient d'une matière déterminée (mesurée en %) : La teneur en fer d'un minerai. ● teneur (expressions) nom féminin (latin tenor, du latin classique tenire, tenir) Teneur isotopique, dans un mélange d'isotopes d'un même élément, rapport du nombre des atomes d'un isotope donné au nombre total des atomes de cet élément. ● teneur, teneuse nom (de tenir) Teneur, teneuse de livres, personne chargée de tenir des livres de comptabilité. ● teneur, teneuse (expressions) nom (de tenir) Teneur, teneuse de livres, personne chargée de tenir des livres de comptabilité.
teneur, euse
n. COMPTA Teneur de livres: personne qui tient les livres de comptabilité.
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teneur
n. f.
d1./d Contenu, sens général (d'un écrit, d'un discours). Quelle est la teneur de cette lettre?
d2./d Proportion d'une substance dans un corps, dans un mélange. La teneur de l'air en gaz carbonique.
I.
⇒TENEUR1, subst. fém.
A. — Vieilli. Suite continue de choses constituant un ensemble, continuité d'une chose dans la durée. Moralement, sa Correspondance [de Buffon] nous le montre partout, et dans toute la teneur de sa vie, sensé et digne (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 14, 1860, p. 323).
— [Avec prise en compte de l'espace] Surface continue. Montrant à son innocente compagne le petit jour rond qui rompait de son vide la teneur unie du panneau: « Ce sera quelque domestique qui aura voulu espionner... » (BOURGET, Cosmopolis, 1893, p. 438).
— MUS. VOC. Chant principal tenu par un même ensemble de choristes; partie de la psalmodie presque toujours exécutée sur le même ton, qui règne de la fin de l'intonation jusqu'à la médiation, et de la médiation jusqu'à la terminaison. Chaque verset [du psaume dans sa forme grégorienne] se compose de deux parties: après la formule d'intonation réservée au premier verset (...), teneur sur la dominante (c'est-à-dire lecture recto tono), puis formule mélodique de médiante; ensuite, retour à la teneur, et formule mélodique finale (POTIRON, Mus. église, 1945, p. 118).
B. — Ce qui est contenu exactement dans un texte, dans des propos, dans un ensemble d'éléments combinés et transmis à des fins d'information. La teneur d'une loi. Aux visites de l'évêque ou du provincial, le père Corbinon ne modifiait en rien la teneur de son cours (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 181). Le cinéma parlant n'ajoute pas seulement au spectacle un accompagnement sonore, il modifie la teneur du spectacle lui-même (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 271).
— P. métaph. ou au fig.
♦ Dans le domaine de l'affectivité. Contenu apte à provoquer l'apparition de tel ou tel sentiment. Les gens appelés par leur profession à manipuler, entreposer ou vendre des substances réputées pour leur teneur en joie: parfums, fruits, étoffes, finissent par en perdre la compréhension et même par en contracter le dégoût ou le mépris (DUHAMEL, Poss. monde, 1919, p. 99).
♦ Dans le domaine esthét. [Les symphonies de Beethoven] se colorent de reflets et s'estompent d'ombres qui les distinguent l'une de l'autre aussi bien que font leur tonalité, leur teneur mélodique (CHANTAVOINE, Symph. Beethoven, 1932, p. 26).
♦ Dans les domaines intellectuel et moral. On ne saurait espérer fixer la teneur propre du conservatisme ou de la novation dans des systèmes d'opinions formellement identifiables (ANTOINE, PASSERON, Réforme Univ., 1966, p. 217).
C. — Proportion d'une substance déterminée, d'une réalité physique, contenue dans un mélange, dans un espace donné. Synon. quantité. Teneur constante, élevée, garantie en qqc.; faible, forte teneur d'un corps en qqc.; teneur en acide(s), en carbone, en eau. La grosse infirmière (...) ouvrit largement la fenêtre, la referma à demi, dosant la teneur de lumière (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 459).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. a) 1174-76 d'une tenur littéral. « selon un mouvement, un processus continu [cf. lat. uno tenore] ici: à la suite l'une de l'autre » (GUERNES DE PONT SAINTE MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 4038: Dous iraignes vit surdre des funz d'une tenur); 1355 d'une teneur « id. » (BERSUIRE, f° 42 v° ds LITTRÉ: continuement et tout d'une teneur); b) 1669 (DU PERRON cité ds THIEME, Hist. vers. fr., p. 183: Nostre langue se prononce quasi toute d'une teneur, sans changement de voix); 2. a) 1257 « ce que contient, ce que signifie un écrit en substance » (Texte cité ds RUNKEWITZ, p. 37: des lettres dont la teneur est tex); b) 1462 selon cette teneur « selon ce texte, conformément à ce refrain » (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 956); 3. p. ext. a) 1563 jouxte la teneur de mon dessein « d'apr. le plan, les dispositions prévues sur ma représentation graphique » (B. PALISSY, Recepte veritable, éd. A. Cameron, p. 44); b) 1601 (CHARRON, De la sagesse, éd. B. de Negroni, p. 451: l'on va contre la teneur de sa religion); c) 1610 (DEIMIER, Acad. de l'art poét., p. 577: une personne sacree prefere un terme qui est du tout contre la teneur de son cœur et de sa religion); 4. av. 1615 (E. PASQUIER, Recherches de la France, p. 310: Ce malheureux Empereur (...) ne s'estoit-il pas sur son premier aage rendu Moine, accompagnant lors toute la teneur de sa vie de toutes œuvres charitables); 5. 1866 teneur en eau (d'un composé chim.) (DAUBRÉE, Ac. des sciences, comptes rendus, t. 62, p. 663 ds LITTRÉ). B. 1377 mus. dans le plain-chant, partie appelée aussi taille ou ténor (GACE DE LA BUIGNE, Roman des Deduis, éd. Å. Blomqvist, 8083). Empr. au lat. tenor subst. masc. « mouvement, processus continu (sans solution de continuité) [en partic. dans le syntagme uno tenore « d'un même cours, d'une manière égale »] », « suite, continuité (de conditions, événements), uniformité (d'apparence) », « accent de la voix, ton », « manière (dont les choses se passent); cours (de la vie, p. ex.) » et, à basse époque chez les juristes « dispositions (d'une loi, d'un texte...) ». En a. m. fr. a vécu également un autre subst. fém. tenor, tenour, teneur « terres, domaine (dont la possession est liée à certaines obligations vis-à-vis d'un seigneur) », dér. de tenir au sens qu'avait pris le mot dans le cont. de la féod. (v. tenir F 1), att. du XIIe s. au XVe s. (v. T.-L. et GDF, s.v. tenor1).
II.
⇒TENEUR2, -EUSE, subst.
A. — 1. [Désigne une pers.]
a) Subst. masc. [Corresp. à tenir 1re Section I A 1] Celui qui tient à la main, pour des raisons professionnelles ou plus ou moins habituellement, une chose, un objet. Quand (...) elle eut rejoint son berlingot (...), le teneur de guides (...) remarqua (...) que (...) ses fumeuses prunelles (...) flambaient à l'instar de deux tisons (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 96). Pour être un véritable apprenti, il ne suffit pas (...) d'être devenu une espèce de saute-ruisseau (...) ou de pousseur de voiture à bras, ou de « teneur derrière » ou de « frappeur à devant » occasionnel (FILLON, Serrurier, 1942, p. 42).
— IMPR. Teneur de copie. ,,Celui qui tient et lit la copie au lecteur d'épreuves en première, pendant que celui-ci corrige`` (DES.-MULLER Impr. 1912). Quand David vint dîner, elle lui dit: — Es-tu sûr, mon ami, de ce petit drôle de Cérizet? — Cérizet? répondit-il. Eh! c'est mon gamin (...), je l'ai eu pour teneur de copie, je l'ai mis à la casse (...). Eve apprit à son mari que Cérizet lisait des épreuves pour le compte des Cointet (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 562).
b) Subst. [Corresp. à tenir 1re Section I A 4 b] Personne qui, par profession ou dans ses loisirs, occupe certaines fonctions, exerce certaines activités. Des teneurs de loteries et des bonneteurs sont là, aguichant le montagnard (LORRAIN, Heures Corse, 1905, p. 101).
— JEUX. Personne qui tient jeu à quelqu'un. Colonel, ne vous défendez pas, ce n'est pas moi qui accuse, ce sont vos gants froissés, chiffonnés tous les deux, quand l'adversaire de votre teneur tournait le roi ou faisait la vole (BALZAC, Œuvres div., t. 1,1830, p. 208). V. mouton C 3 a ex. de Hogier-Grison.
— ÉCON. Teneur/teneuse de livres. Personne chargée de l'exécution matérielle des travaux de comptabilité dans une entreprise, une administration. J'ai tous les jours ma soirée libre à partir de huit heures, je chercherai une place de teneur de livres chez quelque petit marchand (A. DAUDET, Pt Chose, 1868, p. 187).
2. Rare. [Dans un syntagme nom. empl. comme adj.; corresp. à tenir 1re Section I A 4 c] En tous cas, n'en veuillez jamais de ces retards à l'homme le plus ordinairement ponctuel et teneur de parole que je suis (VERLAINE, Corresp., t. 3, 1887, p. 281).
B. — Subst. masc., CHASSE. [Désigne un animal; corresp. à tenir 1re Section I A 3 b] ,,Oiseau de vol qui donne la troisième attaque au héron`` (BAUDR. Chasses 1834). Cet oiseau est bon teneur (BAUDR. Chasses 1834).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 a. fr. tenëor « celui qui tient une terre (dans le cont. féodal) » (Ducs Normandie, 12864 ds T.-L.); b) 1278 « id. » teneur (Pontigny, Montigny, Arch. Yonne H 1497 ds GDF., s.v. teneor); 2. 1545 teneurs de tavernes « tenanciers » (J. BOUCHET, Ep. mor., II, X ds GDF. Compl.); 3. a) 1680 juré teneur de livres (RICH.); b) 1718 « commis qui tient les livres de commerce » (Ac., Additions et corrections); c) 1843 typogr. teneur de copie (BALZAC, Illus. perdues, p. 562); 4. 1743 chasse « oiseau qui attaque, le troisième, le héron dans son vol » (LIGER, Nouv. mais. rustique, t. 2, p. 782); 5. 1775 « mousse qui reçoit le câble au sortir du cabestan et le tient ferme pour empêcher qu'il ne ripe » (DUHAMEL DU MONCEAU, Traité gén. des pêches, t. 2, p. 576). Dér. de tenir; suff. -eur1; teneur a été att. du XVe au XVIIe s. au sens de « personne qui chante la partie de taille, ténor [v. ténor et teneur1] » (v. GDF., s.v. teneur3). Fréq. abs. littér.:122. Bbg. QUEM. DDL t. 5 (s.v. teneur de copie), 6 (s.v. teneur d'outils).
1. teneur [tənœʀ] n. f.
ÉTYM. XIIe, d'une tenur « d'une suite »; lat. jurid. tenor « contenu (d'un acte) », class. « tenue, continuité », de tenere « tenir ».
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1 a Vx. Continuité, suite. || « Se mouvoir d'une même teneur » (Descartes, les Passions de l'âme, 160).
b (1767). Mus. Mod. Mélodie suivie qui sert de base dans la composition des œuvres polyphoniques du moyen âge. ⇒ Ténor (1.).
2 (1257, du lat. jurid.). Contenu exact, texte littéral d'un écrit officiel ou important. || La teneur d'une instruction (cit. 14), d'un article (→ Perfidement, cit. 2), d'une lettre… || Des alliances dont vous ignorez (cit. 13) la teneur.
3 (1872, Littré). « Quantité de matière solide, liquide ou gazeuse, rapportée à une masse ou à un volume d'autres matières dans lesquelles elle est en mélange, suspension ou dissolution » (AFNOR). ⇒ Concentration (degré de); titre. || La teneur en carbone de la fonte (1. Fonte, cit. 3). || Teneur en or d'un minerai (→ 2. Placer, cit. 1). || La teneur du sang (cit. 3) en hémoglobine. || Teneur en cendres (d'un papier).
♦ (1973). || Teneur isotopique : rapport du nombre des atomes d'un isotope d'un élément chimique au nombre total des atomes de l'élément contenus dans une matière. — Teneur moléculaire ou molarité.
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DÉR. Teneurmètre.
HOM. 2. Teneur.
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2. teneur, euse [tənœʀ, øz] n. et n. m.
ÉTYM. XIIe, teneor « possesseur »; de tenir.
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1 Vx. Personne qui tient (peu usité).
2 Personne qui tient (une boutique, une maison…). || La vieille teneuse de gargot (Goncourt, Journal, 7 avr. 1860). ⇒ Tenancier.
3 (1670). Mod. || Teneur, teneuse de livres : personne qui tient les livres de comptabilité (→ Lettre, cit. 32; tenue, cit. 3). ⇒ Comptable. — N. m. (1876). Imprim. || Teneur de copie : celui qui lit l'original d'un texte pendant que le correcteur suit sur l'épreuve imprimée.
1 (…) le dos à la fenêtre, dans la pose un peu rigide d'une teneuse de livres dans une librairie protestante.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, 23 nov. 1863, t. II, p. 131.
2 On constata que le décès remontait à la veille au soir. Les papiers trouvés sur lui révélèrent qu'il était teneur de livres chez MM. Labuze et Cie et qu'il se nommait Leras.
Maupassant, Promenade, Pl., t. II, p. 132.
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HOM. 1. Teneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.