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thora

torah [ tɔra ] n. f. VAR. thora
• 1666 thore mil. XIVe; mot hébr. « doctrine, enseignement, loi »
Relig. Nom que les juifs donnent au Pentateuque. Par ext. Ensemble formé par les livres du canon biblique et le Talmud. Torah écrite et Torah orale. Les Lévites « passionnément attachés [...] au texte de la torah » (Daniel-Rops). Rouleau de parchemin enroulé autour de deux baguettes, portant le texte du Pentateuque copié à la main, selon des rites stricts. Ornements de la Torah. Torah déposée dans l'arche de la synagogue.

Torah ou Thora
n. f. RELIG Nom donné par les Juifs à la loi mosaïque et, par ext., au Pentateuque, qui contient les Dix Commandements (ou Décalogue ou la Loi) dont la tradition attribue la rédaction à Moïse inspiré par Dieu. (Le Talmud l'appellera Torah chébiketav, la "Loi qui est par écrit". Parallèlement, de nombreuses traditions circulaient dans l'ancien Israël; cette Loi orale, la Torah chébealpé, la "Loi qui est dans la bouche", est consignée dans le Talmud. (V. aussi Kabbale.)
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Thora
V. Torah.

⇒THORA, TORA(H), (TORA, TORAH)subst. fém.
RELIG. JUIVE
A. — Thora ou Thora écrite
1. Loi de Moïse, loi juive. Une Loi a été révélée, à Adam, puis à Noé, à Abraham, enfin, à l'époque de Moïse, au Mont Sinaï, au peuple juif tout entier. C'est la Thora, qui n'est pas loi seulement, c'est-à-dire impérative, mais, selon l'étymologie hébraïque du terme: chemin, voie, mise sur la route, enfantement (A. NEHER, Clefs pour le judaïsme, 1977, p. 55). V. judaïsme ex. de A. Harris, A. de Sédouy, juif ex. 5, pharisien ex. 1.
2. P. méton.
a) Pentateuque qui renferme cette loi. En 444 environ, le Jour de l'An hébreu, Esdras lut en présence de Néhémie des extraits du Livre de la loi de Moïse devant une grande assemblée (...). La lecture publique de la Torah n'était pas une innovation en Israël (I. EPSTEIN, Le Judaïsme, trad. L. Jospin, 1959, p. 79). V. sabbatique A 2 ex. de Neher.
b) P. méton. Rouleau de parchemin portant le texte du Pentateuque écrit à la main et lu aux offices religieux, notamment le Sabbat et les jours de fêtes. Le bedeau me remit un des rouleaux sacrés, et je me vois encore, avec ma Thora sur les bras, tournant autour de l'almémor [estrade où se tient l'officiant], tandis que la foule des Juifs, se pressant autour de moi, venait toucher les sonnettes et baiser les franges sacrées (THARAUD, An prochain, 1924, p. 32).
B. — Thora orale. [P. oppos. à Thora écrite] Ensemble de précisions, de commentaires apportés à la Thora écrite, qui furent consignés dans le Talmud. L'étude exclusive de la tora écrite et orale, seule patrie qui subsiste quand tout s'est écroulé, a pris, depuis l'asservissement sous le joug romain, une place prépondérante dans la vie juive (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 178).
Prononc. et Orth.:[]. LITTRÉ: thora; Lar. Lang. fr.: tora, thora. Étymol. et Hist. 1240-44 Tore, Thore (Assises de Jérusalem, éd. A. Beugnot, t. 2, p. 172 cité par R. ARVEILLER ds Mél. Horrent (J.), p. 13: le Jude deit jurer sur la Tore de sa lei [ms. M, fin XIVe s.]; la Thore [var. ms. A, mil. XIVe s.]); 1295 thorath (GUIART DESMOULINS, Bible historiale, ms. BN fr. 15392, f° 68 v° ds TRENEL, p. 232, note 2: li Ebrieu apelent ainsi ces V livres thorath); déb. XIVe s. tore (Les Gestes des Chiprois, éd. G. Raynaud, p. 214: la tore des Juis); 1624 Torah (MERSENNE, Impiété des déistes, t. 1, p. 153); 1817 thorâh (L'Israélite fr., I, p. 60 ds QUEM. DDL t. 25); 1840 Thora (P. LEROUX, Humanité, p. 921). Empr. à l'hébr. biblique h « instruction, enseignement, doctrine; loi, la Loi de Moïse (le Pentateuque) », nom verbal de h « montrer, indiquer; diriger, enseigner, instruire », forme hiphil (causative) de h « jeter, lancer ». Fréq. abs. littér.:14. Bbg. QUEM. DDL t. 25, 28.

torah ou thora [tɔʀa] n. f.
ÉTYM. 1846; mot hébreu « doctrine, enseignement, loi ».
Religion.
1 Le Pentateuque; spécialt, la loi de Moïse (→ Ritualiste, cit.).
1 (…) cette Thora ne contient (…) pas de dogmes; pas même d'idées métaphysiques; pas, proprement, d'éthique. Elle pose des affirmations décisives sur la souveraineté et la volonté de Dieu et elle prescrit des pratiques, les unes négatives : des interdictions; les autres positives : des obligations.
Ch. Guignebert, le Monde juif…, p. 86.
2 Rouleau de parchemin enroulé autour de deux baguettes, portant le texte du Pentateuque copié à la main, selon des rites stricts, et qui sert aux offices religieux israélites, notamment à ceux du sabbat. || La sainte Torah. || Armoire aux thoras dans une synagogue.
2 (…) Reb Eljé ne s'était pas contenté de copier le Livre avec amour, il avait encore envoyé une gaine de soie brodée d'un écusson aux deux lions de Juda, et deux riches couronnes garnies de clochettes d'argent. Hertz Wolf glissa le parchemin dans sa gaine, posa sur les bâtons de buis les couronnes tintinnabulantes. Et la Thora ainsi parée, il la plaça debout, sur un rayon de l'armoire grande ouverte.
Jérôme et Jean Tharaud, l'Ombre de la croix, V.

Encyclopédie Universelle. 2012.