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titanesque

titanesque [ titanɛsk ] adj.
• 1842; titanique 1552; de Titan
Gigantesque, démesuré. colossal, cyclopéen. Orgueil titanesque.
Gigantesque et difficile. Une entreprise titanesque.

titanesque ou titanique adjectif Littéraire. Relatif aux Titans ; gigantesque : Ouvrage titanesque.

titanesque
adj. Digne d'un titan. Syn. gigantesque.

⇒TITANESQUE, TITANIQUE, adj.
I. A. — 1. Qui présente des caractères de taille, de force démesurés, gigantesques. Synon. colossal. Colère titanesque; gloutonnerie titanique; muraille, ruine, temple titanesque; des fêtes titaniques. Il a donc fallu pour monter si haut ce titanique édifice une continuité d'efforts, de constructions provisoires, démolies successivement quand elles avaient servi à permettre de construire plus haut (MICHELET, Insecte, 1857, p. 233). Rien de ces catastrophes titanesques (et quel qu'en soit le retentissement dans notre conscience) n'est à la mesure de l'angoisse d'un seul homme (MAURIAC, Journal occup., 1942, p. 318).
2. Qui est digne des Titans. Combat, épopée, effort, orgueil titanique; œuvre, besogne titanesque; tâche titanesque. Que des journées tout entières se sont passées dans ce labeur titanique et que parfois, le soir, j'étais heureux quand j'avais enlevé un pouce carré de ce vieux ciment, devenu aussi dur que la pierre elle-même (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 189). Le même clair de lune (...) nous rend sensible, à travers le théâtre de Shakespeare, l'harmonie d'un monde dont ces luttes que nous croyons titanesques ne troublent même pas le silence (MAURIAC, Journal, 1934, p. 415).
B. — Qui montre une capacité, une envergure intellectuelle, morale hors du commun. Rubens, le roi d'Anvers, l'artiste à tempérament titanique, qui semble, comme Michel-Ange, avoir vécu dans un monde de colosses, d'hercules et d'athlètes, occupe une grande place au musée du Louvre (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 125). Ainsi parlait Staline, le prométhéen, le titanesque Staline à l'époque où Vorochilov lui reconnaissait le plus grand génie stratégique de tous les temps (BILLOTTE, Consid. strat., 1957, p. 40-9).
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Une merveille tombée de la Bible, Booz. Mais bien de l'effort, des caricatures de force, du titanesque factice, la recherche puérile des mots sonores qui grisent la rime (GONCOURT, Journal, 1860, p. 713).
II. — Qui se rapporte à Titan, satellite de Saturne. On sait que Titan est bien le seul satellite du système solaire à posséder une atmosphère, brumeuse et opaque, composée d'azote comme celle de la Terre à son origine (...). Mais pas de biologie titanesque en vue. Car dans ces mondes glacés la beauté n'est que chimique, pas humaine (Le Nouvel Observateur, 20 août 1981, p. 59, col. 1).
Rem. Les deux formes s'emploient indifféremment au sens de « gigantesque », mais la forme titanesque est mieux reçue dans l'usage (d'apr. COLIN 1971).
Prononc. et Orth.:[], [-nik]. Ac. dep. 1878: titanique. Étymol. et Hist. I. 1552 titanique (RABELAIS, Quart Livre, éd. R. Marichal, LXII, p. 248, 4) — 1611, COTGR., repris par la lexicogr. dep. 1842 Ac. Compl. II. 1613 titanesque (Fanfares des Roule Bontems, p. 130 ds HUG.); puis 1842 (NERVAL, L'Âne d'or, Le Bal de l'Opéra, in Nouv. R. fr., févr. 1955, p. 377 ds QUEM. DDL t. 1). I empr. au gr. « id. », dér. de , v. titan. II dér. de titan; suff. -esque. Fréq. abs. littér.:52.

titanesque [titanɛsk] adj.
ÉTYM. 1842, Nerval, in D. D. L.; de Titan, et suff. -esque.
Digne d'un Titan. Colossal, démesuré, gigantesque. || Une taille titanesque. || Un orgueil titanesque. || Une entreprise titanesque. || « Cette œuvre titanesque témoigne hautement de la puissance de notre industrie métallurgique » (Année sc. et industr. 1868, p. 8.).
REM. Alors que titanique, plus littéraire, évoque les Titans de la mythologie, titanesque est seul utilisé en emploi figuré, sans allusion à la mythologie; cependant on dira aussi : un combat titanesque.

Encyclopédie Universelle. 2012.