Akademik

• 1080; lat. topazus, gr. topazos, nom d'une île de la mer Rouge

♢ Par ext. Autres pierres jaunes. Topaze dorée, topaze d'Espagne : quartz chauffé. Topaze d'Orient : alumine cristallisée, corindon jaune.

♢ Couleur topaze : d'un jaune vif et transparent. « Les ales d'or et le whisky, couleur topaze » (Verhaeren).

n. f.

d1./d Pierre fine jaune composée de silicate d'aluminium contenant deux atomes de fluor d'aluminium.

d2./d Par ext. Pierre fine de couleur jaune.

⇒TOPAZE, subst.

A. — MINÉR. Pierre semi-précieuse, transparente et brillante, le plus souvent d'un jaune vif. Synon. vx chrysolithe. Topaze de Bohême, du Brésil, d'Écosse, de l'Inde. La topaze est le symbole de l'amitié; elle calme la colère, atténue la folie, calme les hémorragies; on prétendait qu'elle illuminait l'espace environnant au point que, dans les sombres cathédrales, les fidèles pouvaient lire leur missel à sa lueur (METTA, Pierres préc., 1960, p. 99).

— Topaze brûlée. Topaze du Brésil qui a acquis une teinte rose après calcination. L'eau-forte de ce tableau est très-répandue et vous devez la connaître. Mais ce que je ne puis vous dire, c'est le charme de son coloris ferme et cependant transparent comme une topaze brûlée (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 47).

♦ (Couleur de) topaze brûlée. D'un jaune doré. Les falaises reprirent leurs teintes mordorées, gorge-de-pigeon, améthyste et topaze brûlée (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 269). Elle commença par repousser le vin couleur de topaze brûlée (COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, p. 202).

1. Pierre semi-précieuse de couleur jaune.

♦ Topaze dorée, topaze d'Espagne. Quartz chauffé. V. soi-disant I rem. 2 ex. de Metta.

♦ Topaze orientale, topaze d'Orient. Alumine cristallisée; variété de corindon jaune. J'appelle cristallisation cette tendance que certains minéraux ont à se réunir à un centre commun, suivant des directions qui semblent caractériser leur nature particulière. Les unes se réunissent en deux pyramides à quatre faces, comme les diamants et les rubis; en six, comme les topazes d'Orient et le cristal de roche (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 207). V. émeraude ex. de Lapparent.

— JOAILL. Pierre semi-précieuse taillée et montée en bijou. Collier de topazes. Au front une topaze Rose avec trois rubis s'étoilant sur la peau, Le petit duc est là (LORRAIN, Modern., 1885, p. 29). Lapidaires et joailliers conserveront encore jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale l'usage de désigner diverses gemmes de couleur jaune par « topaze », précisée par un qualitatif: le saphir jaune (topaze orientale, topaze royale, topaze des Indes), la topaze jaune (topaze du Brésil, topaze de Saxe, topaze des Indes occidentales, topaze impériale, topaze noble), la citrine (topaze de Bohême, topaze occidentale (...)) (BARIAND-POIROT Pierres préc. 1985, p. 233).

2. Couleur jaune vif lumineux et transparent. La topaze liquide du vermout, le grenat fondu du bitter, la purée d'émeraude de l'absinthe (RICHEPIN, Pavé, 1883, p. 279). La topaze claire d'un petit verre d'eau-de-vie de cidre (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 24).

♦ Loc. adj. (Couleur) de topaze. Yeux de topaze. L'astre coule et fait un ruisseau Couleur d'or, d'ambre et de topaze (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 195). Un tableau de Rembrandt devait flamber comme un paysage des tropiques — fruits d'or sombre, fleurs écarlates, oiseaux de topaze et de feu — aperçu au travers d'une brume argentée ou de la lumière roussie d'un intérieur de pauvres gens (FAURE, Hist. art, 1921, p. 155).

— En appos. avec valeur d'adj. inv. Liqueur, robe, soie topaze. Collier cristal, à facettes, bleu, rose, rouge, blanc ou topaze (Catal. jouets (B.H.V.), 1936). Vous choisirez de dormir en chemise de nuit « topaze », c'est la couleur à la mode pour la lingerie (Les Lettres fr., 5 janv. 1967, p. 20, col. 1).

♦ [Sert parfois à nuancer la couleur jaune] Une robe neuve, aussi courte, toutefois, aussi jaune que par le passé; plus jaune même; d'un jaune incomparable, jaune-canari ou jaune-topaze, jaune soleil, jaune d'or, jaune d'œuf (TOULET, Demois. La Mortagne, 1920, p. 70).

II. — Subst. masc., ORNITH. Colibri des régions tropicales d'Amérique, à plumage d'un rouge cuivreux à reflets intenses et à la gorge d'un vert vif. (Dict. XIX^e et XX^e s.).

Prononc. et Orth.:[]. PASSY 1914, MARTINET-WALTER 1973 [-pa:z], [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. FÉR. 1768: topase. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « gemme dure de couleur mordorée, transparente, brillante » (Roland, éd. J. Bédier, 1500); 1839 topaze brûlée (Comm. t. 2); 2. 1843 « couleur jaune doré » (GAUTIER, loc. cit.). Empr. au lat. topazus « topaze, pierre précieuse », du gr. « id. ».

topaze [tɔpɑz] n. f.

ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; lat. topazus, grec topazos, nom d'une île de la mer Rouge.

❖

1 Fluorosilicate d'aluminium naturel, comprenant de nombreuses variétés dont la plus connue est d'un brun jaune (d'autres sont jaunes, bleues, vertes, roses, incolores), et qui se rencontre surtout dans les gisements d'étain et dans des roches très acides. || La topaze est une des références dans l'échelle de dureté (elle porte le numéro 8). ⇒ Chrysolithe (vx). || Topaze du Brésil. || Topaze brûlée : topaze devenue rose par chauffage. — Une topaze : une pierre taillée, montée en bijou. || Collier de topazes (→ Rational, cit.). || Des topazes brûlées (→ Pierre, cit. 26).