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toutou

toutou [ tutu ] n. m.
• 1640; mot expressif de formation enfantine
Chien, bon chien, chien fidèle. « Un caniche très maigre vint à passer. Gavroche s'apitoya. — Mon pauvre toutou, lui dit-il » (Hugo). Par compar. Il la suit comme un toutou.
En peau de toutou : de médiocre qualité, nul.

toutou nom masculin (onomatopée) Familier Chien, dans le langage enfantin. Personne très docile : Filer comme un toutou.

toutou
n. m. Fam. Chien; spécial. chien fidèle.

⇒TOUTOU, subst. masc.
Familier
A. — Dans le lang. enf. ou affectif. [N. que les jeunes enfants donnent aux chiens (sans distinction de taille, de race ou d'appartenance) et, par imitation, terme employé parfois par les adultes pour désigner un petit chien, ou un chien qui leur est particulièrement cher, fidèle ou sympathique] Un beau, un bon, un brave, un gentil, un gros, un petit, un pauvre toutou; un toutou blanc, noir, frisé. Miss est heureusement accouchée de trois toutous; la mère et les enfants se portent bien (FLAUB., Corresp., 1874, p. 150). C'est le petit toutou adoré qu'on embrasse éperdument, qu'on nourrit de sucre, qu'on couche sur l'oreiller du lit (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Homme-fille, 1883, p. 614).
— [Dans un cont. iron. ou dépréc.] C'est un toutou, cette fois, où son cœur s'intéresse, un mauvais toutou de gouttières, qu'elle a ramassé rue Dauphine, venant de se faire écraser la patte par un camion et qui hurlait son âme (TOULET, Nane, 1905, p. 183). Le mâtin de la bistrote du coin, le pékinois ou le king charles de la poule de luxe, le toutou qui aboie dans les tapis de la petite dame entretenue (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 240).
— [En appellatif affectueux] Mon (bon, cher, gros, pauvre) toutou! Mon beau chien, mon bon chien, mon cher toutou, approchez et venez respirer un excellent parfum acheté chez le meilleur parfumeur de la ville. Et le chien (...) s'approche et pose curieusement son nez humide sur le flacon débouché (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 36). Il disait (...): « Viens, klebs, viens toutou de mon cœur » (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 105).
P. compar.
[Avec l'aspect physique du chien] Mon mignon Pierrot, donne ta bonne grosse tête de toutou à ta chère petite femme qui veut l'embrasser (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Yvette, 1884, p. 500).
♦ [Avec le caractère docile et obéissant de certains chiens] Il restait très poli (...) la suivant à dix pas d'un air de toutou obéissant (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 725).
Expr. Suivre (qqn) comme un toutou. Le suivre pas à pas, ne pas le lâcher d'une semelle. Qu'est-ce qu'elle lui faisait donc pour s'être attaché cet homme-là qui la suit comme un toutou? (BALZAC, Goriot, 1835, p. 241). Filer comme un toutou (au fig.). Obéir aux ordres, se laisser mener sans opposer la moindre résistance. (Dict. XIXe et XXe s.).
Loc., vieilli, iron. À la peau de toutou. Sans valeur, sans intérêt. Boniment à la peau de toutou (CARABELLI, [Lang. pop.], s.d.). Dans Godard aussi il y a du gangster à la peau de toutou, du trafic d'armes, de la fille pour qui l'on meurt (Arts et loisirs, 2 mars 1966, p. 18, col. 1).
B. P. anal.
1. [En appellatif affectueux pour s'adresser à un enfant ou à un adulte] Elle lui a pris le menton en l'appelant: « Mon gros toutou ». Si tu avais vu sa bille! (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 99). Mon petit toutou adoré, ne pleure pas! Je ne suis qu'une vieille rabat-joie (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 42).
Au fém. Tantôt c'est l'amour, enfantin, puéril, comme lorsqu'il appelle Sophie sa bonne mimi, sa toutou adorée (RICHEPIN, Gdes amour., S. Monnier, 1884, p. 39).
2. Souvent iron. ou péj. Personne fidèle, docile et conciliante, que l'on traite un peu en animal familier. Si j'ai commencé par un calcul, dit Crevel, depuis je suis devenu votre toutou. Vous me mettez les pieds sur le cœur, vous m'écrasez, vous m'abasourdissez, et je vous aime comme je n'ai jamais aimé (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 181). L'amant ridicule, le toutou d'une actrice, le jouet absolu de son caprice, l'amant à quatre pattes (GONCOURT, Journal, 1861, p. 1000).
Empl. adj. Frédie, toujours très toutou, jappe de loin, espionne Folcoche pour mon compte, me rabat les nouvelles (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 257).
REM. Toutoute, subst. fém., rare. Tirant sa chienne, il s'éloigna en direction de la teinturière (...). Pour rendre service, elle accepterait de garder la toutoute un jour ou deux (J. PERRET, Le Machin, 1955, p. 19).
Prononc. et Orth.:[tutu]. Ac. 1740-1878: tou-tou (id. ds LITTRÉ avec un ex. du plur.: des tou-tous); 1935:toutou. Plur. des toutous. Étymol. et Hist. 1. 1640 « chien (dans le langage des enfants) » (OUDIN Curiositez); 2. 1648 terme d'amitié s'adressant à une pers. (D'ASSOUCY, Jug. de Pâris, II, p. 36 ds DG: Mon mignon, mon petit toutou); 3. 1776 « personne soumise comme un petit chien; favori du moment » (VOLTAIRE, Œuvres complètes, Commentaire historique sur les œuvres de l'auteur de la Henriade, t. 48, 217, Kehl ds QUEM. DDL t. 15). Redoublement enf. et expr. du rad. onomat. to- désignant un objet, un être de petite taille, FEW t. 13, 2, p. 1a. Fréq. abs. littér.:50. Bbg. QUEM. DDL t. 15, 40.

toutou [tutu] n. m.
ÉTYM. 1640, Cyrano de Bergerac, Scarron; onomat. de formation enfantine.
1 (Lang. enfantin ou affectif). Chien; spécialt, bon chien, chien fidèle.
1 Un caniche très maigre vint à passer. Gavroche s'apitoya. — Mon pauvre toutou, lui dit-il, tu as donc avalé un tonneau, qu'on te voit tous les cerceaux.
Hugo, les Misérables, IV, XI, II.
Loc. compar. Suivre qqn comme un toutou. || Il accourait comme un toutou (→ Lèche-cul, cit. 2).
2 (1776). Vx. || Le toutou de (qqn) : le favori.
3 Loc. Peau de toutou : chose, personne sans intérêt, méprisable.À la peau de toutou : médiocre, nul. Peau.
2 (…) tes pilules, ce sont des pilules à la rien, à la peau de toutou.
Christine de Rivoyre, les Sultans, p. 92.

Encyclopédie Universelle. 2012.