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tulipe

tulipe [ tylip ] n. f.
• 1611; tulipan 1600; turc tülbend « (plante) turban » turban
1Plante herbacée à racine bulbeuse (liliacées), dont la fleur renflée à la base est évasée à l'extrémité. Oignon, bulbe de tulipe. Tulipes botaniques, cultivées; tulipes doubles, panachées « perroquet ». Tulipes mannequin, à pétales pointus recourbés. La tulipe noire. Champs de tulipes en Hollande. Collectionneur de tulipes.
2Objet dont la forme rappelle celle d'une tulipe (verre à boire; globe électrique, lampe, etc.). « la tulipe de verre suspendue au plafond et où brûlait une étoile de gaz » (Courteline). Par appos. Verre tulipe.

tulipe nom féminin (latin scientifique tulipa, du turc tülbent, turban) Liliacée bulbeuse à grande et belle fleur solitaire en forme de vase, cultivée industriellement. (La fleur montre six grandes pièces pétaloïdes ou tépales, de couleur très diverse selon la variété culturale.) Objet ou ornement en forme de tulipe. Abat-jour en pâte de verre qui a la forme d'une tulipe. Surnom donné sous l'Ancien Régime aux soldats insouciants et gais (avec majuscule).

tulipe
n. f. Plante bulbeuse ornementale des régions tempérées (Fam. liliacées) à fleur de couleur variable (blanche, rouge, etc.); cette fleur.

⇒TULIPE, subst. fém.
A. — 1. BOT. Plante bulbeuse de la famille des Liliacées, caractérisée par une haute tige droite et lisse, de longues feuilles lancéolées, engainantes, de grandes fleurs terminales, généralement solitaires, évasées en urne, formées de six divisions vivement colorées, au fond panaché de noir, de bleu, garni d'un gros pistil et d'étamines rayonnantes, et qui est très appréciée pour l'ornementation. Tulipe double, simple; tulipes de Hollande; tulipes panachées, rouges; oignon de tulipe. Des champs de tulipes, aux vives panachures de faïences peintes (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1352). Tulipe (...) peinte comme un œuf de Pâques, rouge, léchée de jaune et d'orange. Ton postère lourd se tient ferme sur ta tige, et tu caches en ton centre l'ecchymose bleutée (COLETTE, Pour un herbier, Lausanne, Mermod, 1955 [1948], p. 40).
Tulipe perroquet.
— [P. réf. au fait que la tulipe noire a été longtemps un rêve irréalisable pour les horticulteurs] M. Asselineau, comme tout être délicat favorisé par le ciel d'une jolie manie, a sa tulipe noire, son dalhia bleu, son desideratum; il voudrait posséder en original le Prince des sots (GAUTIER, Hist. romant., 1872, p. 77). V. alchimiste ex. 6.
2. P. méton. Fleur de cette plante, utilisée pour sa valeur ornementale. Dans les couleurs d'un bouquet de tulipes, je vois une lanterne vénitienne, la soie (...) d'un vêtement de carnaval (J. BOUSQUET, Trad. du sil., 1936, p. 144). V. feu1 ex. de Bousquet. Fleur de cette plante utilisée comme motif décoratif en arts. Cet art [hollandais] qui eut pour tombeau la tulipe de Van Huysum (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 160).
B. — P. anal.
1. (Partie d'une) personne dont l'aspect rappelle la beauté florissante ou les couleurs brillantes d'une tulipe. De continuelles rougeurs lui viennent à fleur de peau. Son visage est une tulipe intermittente (RENARD, Journal, 1897, p. 395). Je vais aller voir (...) la fraîche et claire Hollande (...). Mais je ne saurais me passer de vous, qui êtes ma tulipe jaune et blanche (NOAILLES, Domination, 1905, p. 54).
2. a) Chose évoquant une fleur de tulipe par sa forme ovoïde ou évasée. Au-dessus des têtes abattues, jaillit, dans le pétillement clair des clochettes, la tulipe dorée d'un calice (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 96). Hautes cheminées incrustées, dont la forme évasée et le rouge épanouissement de tulipes fait penser à tant de Venises de Whistler (PROUST, Fugit., 1922, p. 646). En (forme de) tulipe. Des colonnes (...), des décorations de stuc en tulipes (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 834). Faire la tulipe, former tulipe. Se retourner et prendre une forme de fleur de tulipe. Les autres, [dans l'ouragan] pendant que leur parapluie fait la tulipe, font des grimaces (SUE, Myst. Paris, t. 8, 1843, p. 61). Chaussettes trop courtes, qui formaient tulipe et retombaient désolément (GIDE, Si le grain, 1924, p. 405).
b) DANSE (quadrille), arg., vx. (Pas de la) tulipe orageuse. ,,Cavalier seul exécuté par une danseuse de bal public qui enlève ses jupes à la hauteur de la tête en tournant sur elle-même`` (RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 379). Son amour pour la chorégraphie s'était développé au Prado où elle dansait la tulipe orageuse avec un chic (ABBOT, La Princesse Mathilde, ds RIGAUD, Dict. arg. mod., 1881, p. 379).
c) Spécialement
Tulipe (de verre, etc.). Pièce arrondie, globe (en verre) dont on recouvre une lampe dans divers systèmes d'éclairage. Deux lustres en bronze doré tenaient (...) des grappes d'ampoules électriques dans des tulipes de cristal (HAMP, Champagne, 1909, p. 226). Le gaz commençait de chantonner dans la tulipe de verre (...) les vieux meubles comparurent dans la lueur crue du bec Auer (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 150).
— ,,Pièce de passementerie destinée à décorer l'attache d'un lustre`` (BOUDET-GOMOND 1981). Ce type de passementerie remplace la chaîne d'un lustre et se compose: d'une tulipe, d'un cablé roulé sur un tube, d'un gland. On fait aussi des tulipes simples pour cacher l'attache du lustre (R. HEUTTE, Le Livre de la passem., 1972, p. 187).
En appos. Verre tulipe. Verre à boire de forme renflée. Le verre tulipe du dégustateur à la main (CHARDONNE, Attach., 1943, p. 201).
REM. Tulipomanie, subst. fém. Goût passionné pour les tulipes allant jusqu'à la déraison et qui a sévi particulièrement en Hollande au XVIIe s. Des sommes énormes étaient dépensées par les amateurs [de tulipes en Hollande] pour se procurer des oignons rares. Des « notaires des tulipes » furent institués pour présider à ces spéculations, qui atteignirent leur sommet vers 1630 (...). La « tulipomanie » se manifesta aussi en Turquie (G. BAZIN, Les Fleurs vues par les peintres, 1984, p. 66).
Prononc. et Orth.:[tylip]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1593 bot. tulipa (MARNIX DE SAINT-ALDEGONDE, Corresp., 25 nov., éd. A. Gerlo, Bruxelles, 1985, p. 112 [cf. G. ROQUES ds Z. rom. Philol. t. 103, p. 636]: il y a de bulbes 5 tulipas orientaux); 1600 tulipan (O. DE SERRES, Théâtre d'agriculture, 6, 12, p. 577: le Tulipan); 1611 tulippe (COTGR.); 1624 tulipe (GUEZ DE BALZAC, Lettres, éd. H. Bibas et K. T. Butler, t. 1, p. 48); 2. 1752 zool. (Trév. Suppl.); 3. a) [1876 « verre à boire de forme ovoïde, renflé au milieu » (Lar. 19e d'apr. FEW t. 19, p. 188, mais ce sens n'apparaît pas s.v. tulipe)] 1893 (DG); b) 1893 « globe en verre ou en cristal dont on recouvre une lampe » (COURTELINE, Boubouroche ds Œuvres compl., Paris, Bernouard, t. 3, 1926, p. 17: la tulipe de verre suspendue au plafond). Empr. au turc tülbent « turban » (en raison de la forme de la fleur), et celui-ci au persan dulband « turban ». La tulipe, appelée en persan et lâle en turc, est mentionnée par Busbeck en 1554 dans la relation de son ambassade en Turquie (A. DE BUSBECQ, Itinera Constantinopolitanum, Anvers, 1582, 27, cité par R. ARVEILLER ds Mél. Rostaing (Ch.), Liège, 1974, p. 20: [flores] quos Turcae Tulipan vocant; ibid., 28: Tulipanti [...] odor [lettre datée de sept. 1554]; v. aussi LOK., n° 544 et FEW t. 19, pp. 188-189). La tulipe fut introd. en Europe occidentale vers 1560 (PRIVAT-FOC. 1870). Fréq. abs. littér.:224. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 433, b) 277; XXe s.: a) 176, b) 327.

tulipe [tylip] n. f.
ÉTYM. 1611; tulipan, 1600; turc tülbend « (plante) turban ». → Turban.
1 Plante (Liliacées) à haute tige, à racines bulbeuses, aux feuilles allongées et dont la fleur renflée à la base est évasée à l'extrémité. || Oignon, bulbe de tulipe (→ Livrer, cit. 14). || Le commerce des oignons de tulipe. || Variétés de tulipes : tulipes sauvages, cultivées, tulipes de Gesner, simples, doubles, panachées, perroquets, flamboyantes, noires. || La tulipe fut répandue en Europe à la fin du XVIe siècle. || La Hollande, centre de la culture des tulipes. || Champs de tulipes. || « Vous le voyez planté (cit. 21) et qui a pris racine au milieu de ses tulipes » (La Bruyère). || L'amateur de tulipes, titre traditionnel donné à un passage des Caractères de La Bruyère (De la Mode, 2). || La Tulipe noire, roman de Dumas père.Par ext. Fleur de tulipe. || Avril fleuri (cit. 19) de tulipes.
1 — Comment appelez-vous cette fleur-là, s'il vous plaît ?
— Une tulipe. Que veux-tu prouver ?
— Une tulipe rouge, ou une tulipe bleue ?
A. de Musset, Fantasio, II, 1.
2 Les pots de terre dans lesquels étaient les tulipes dont les noms se lisaient sur des ardoises gravées, avaient été enterrés et disposés de manière à former une pyramide au sommet de laquelle s'élevait une tulipe Gueule-de-dragon que Balthazar (Claës) possédait seul. Cette fleur, nommée tulipa Claësiana, réunissait les sept couleurs, et ses longues échancrures semblaient dorées sur les bords (…) La tige était énorme, bien droite, ferme, d'un admirable vert (…)
Balzac, la Recherche de l'Absolu, Pl., t. IX, p. 527.
2 (1752). Objet dont la forme rappelle celle d'une tulipe.Spécialt. || Tulipe de verre (verre à boire; globe électrique, lampe, etc.). || Tulipe de certaines cafetières en verre.
3 (…) le demi-jour du vestibule, que noyait d'un bleu incertain la tulipe de verre suspendue au plafond et où brûlait une étoile de gaz à ras de bec (…)
Courteline, Boubouroche, Nouv., III.
Loc. Vx. Faire la tulipe : se retourner (en parlant d'un parapluie).
4 Ô, vous, Mesdames, qui êtes obligées, par un grand vent, de passer sur le Pont-Neuf (…) si vous avez un parapluie, ne l'ouvrez pas, car vous seriez encore plus embarrassées : votre parapluie ferait la tulipe; et pendant que vous chercheriez à le remettre dans son état naturel, vos jupons feraient la tulipe aussi !
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 144.
3 La tulipe, surnom donné, sous l'Ancien Régime, aux soldats gais et pleins d'entrain. || Fanfan (enfant) la Tulipe, héros populaire.
DÉR. 1. Tulipier ou tulipiste, 2. tulipier.

Encyclopédie Universelle. 2012.