vagabondage [ vagabɔ̃daʒ ] n. m.
• 1767; de vagabonder
1 ♦ Le fait ou l'habitude d'errer, d'être vagabond. ⇒ course, errance. « Tout un décor de vagabondage et d'aventure » (Martin du Gard).
2 ♦ État de vagabond (II, 2o). Dr. Délit de vagabondage : délit de toute personne « qui n'a ni domicile ni moyens de subsistance et n'exerce habituellement aucun métier » (C ODE PÉNAL ). Vagabondage de mineurs. Vagabondage et fugue.
3 ♦ Fig. État de l'imagination entraînée d'objet en objet par association d'idées. Vagabondage(s) de l'imagination, de l'esprit.
● vagabondage nom masculin Le fait de vagabonder, d'errer sans but précis. Littéraire. Habitude de laisser divaguer son esprit au gré de la rêverie : Le vagabondage de la pensée. Autrefois délit qui consistait pour une personne à ne pas avoir de domicile fixe ni de moyens de subsistance.
vagabondage
n. m.
d1./d Fait d'être un vagabond. Délit de vagabondage.
d2./d Fait d'errer sans but. Des vagabondages nocturnes.
d3./d Fig., litt. Les vagabondages de l'imagination.
⇒VAGABONDAGE, subst. masc.
A. — 1. Fait de vagabonder, d'aller çà et là, à l'aventure. Synon. errance, vadrouille2 (fam.). Vagabondage en mer, en forêt; vagabondage dans la campagne, dans les rues; vagabondage à travers l'Europe; années de vagabondage. C'était cette coureuse de Lydie qu'elle avait enfermée, disait-elle, pour la punir de n'être rentrée qu'à cinq heures, après toute une journée de vagabondage (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1360). Mes longs vagabondages m'ont donné l'habitude d'une liberté intransigeante. Je ne puis en voyageant supporter la contrainte des étapes prévues, du logement banal, des repas à heure fixe (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 15).
2. Fait de voyager beaucoup, d'effectuer de nombreux déplacements. Les hasards de ses tournées ne l'avaient jamais conduit sur les bords de la Néva. Mais, il était un peu du Tout-Europe, par les vagabondages cosmopolites de ses représentations (BOURGET, Conflits int., 1925, p. 104).
B. — Fait de mener une vie errante. À sa nombreuse population sédentaire, brave, endurcie, dévouée, passive, se joignaient d'immenses peuplades, dont le dénuement et le vagabondage sont l'état naturel (LAS CASES, Mém. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 276). On ne saurait douter, en effet, que le vagabondage ne soit, au fond, très naturel à l'homme (COMTE, Philos. posit., t. 5, 1894 [1841], p. 67).
— DR. Délit de toute personne n'ayant ni domicile, ni moyen de subsistance et n'exerçant habituellement aucun métier, ni profession. Le gendarme déclara: « Je vous prends en flagrant délit de vagabondage et de mendicité, sans ressource et sans profession, sur la route, et je vous enjoins
de me suivre » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Vagabond, 1887, p. 674). Mais, au cours du « Tour de France », il faut vivre; la loi sur le vagabondage est impitoyable et le gendarme est parfois sans pitié (FILLON, Serrurier, 1942, p. 34).
♦ Vagabondage (de mineur, d'enfant). Délit d'un enfant mineur ayant quitté sans cause légitime le domicile de ses parents ou de ses tuteurs et n'ayant ni travail, ni domicile ou tirant ses ressources de la débauche ou de métiers prohibés. Les mineurs de 18 ans et au-dessous qui, ayant quitté leur famille, se livrent au vagabondage sans travail ni domicile fixe tombent sous le coup du décret-loi du 30 octobre 1935 (Encyclop. éduc., 1960, p. 202).
♦ Vagabondage spécial. ,,Délit qui consiste à aider, assister ou protéger habituellement le racolage public en vue de la prostitution d'autrui pour en partager les profits`` (CAP. 1936). Synon. proxénétisme. Le vagabondage spécial est aujourd'hui plus volontiers désigné sous l'expression de métier de souteneur ou encore assistance à la prostitution d'autrui (CAP. 1936).
— P. anal. Fait de pacager librement pour des animaux domestiques. Longtemps le vagabondage du bétail fut libre, et le laboureur devait protéger ses récoltes contre d'éventuelles dégradations (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p. 44).
C. — Au fig. Fait d'aller sans cesse d'un objet à un autre sans pouvoir se fixer. Vagabondage des idées, de l'esprit, de la mémoire; vagabondage spirituel, métaphysique, sentimental. C'est un dîner amusant par le vagabondage de la conversation, qui va de l'envahissement futur du monde par la race chinoise à la guérison de la phtisie par le docteur Koch (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1268). Le fait est qu'il n'est pas de plus commode observatoire, ni de plus propice au vagabondage de l'imagination et au coup d'œil de la pensée que cette humble place de dessus d'omnibus (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 228).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. [1767 d'apr. BL.-W.2-5 sans précision de sens] 1. 1783 « fait, habitude d'errer çà et là » interrogé sur son vagabondage (LINGUET, Annales polit., civiles et litt., Londres, t. 14, p. 239 ds GOHIN, p. 238); 2. 1810 « état d'une personne qui mène une vie errante, sans domicile fixe ni moyens de subsistance reconnus » (Code pénal, livre III,269); 1936 vagabondage de mineurs (CAP.); 3. 1817 fig. les vagabondages de l'imagination (STENDHAL, Rome, Naples et Flor., t. 1, p. 405); 4. 1885 vagabondage spécial (B. des lois, 27 mai ds Lar. Lang. fr.). Dér. de vagabonder; suff. -age; 1836 vagabonderie « errance, promenade » (BARB. D'AUREV., Memor. 1, p. 68) dér. de vagabonder; suff. -erie. Fréq. abs. littér.:121. Bbg. QUEM. DDL t. 18, 40.
vagabondage [vagabɔ̃daʒ] n. m.
ÉTYM. 1767; de vagabonder.
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1 Le fait ou l'habitude d'errer, d'être vagabond. ⇒ Course, errance (→ Aventure, cit. 25). || Le démon du vagabondage (→ Emparer, cit. 12), des voyages. || Les vagabondages imprévus (→ 2. Bande, cit. 4).
1 Sa poésie (de Shakespeare) a le parfum âcre du miel fait en vagabondage par l'abeille sans ruche.
Hugo, Shakespeare, II, I, V.
2 État de vagabond (II., 2.). || La Cour (cit. 5) des Miracles, ce ruisseau de vices, de mendicité, de vagabondage. — Dr. Délit de toute personne qui n'a ni domicile ni moyens de subsistance et n'exerce habituellement aucun métier (Code pénal, art. 270). || Vagabondage de mineurs : état des mineurs qui, ayant quitté sans motif légitime le domicile des parents, tuteurs, etc., vivent sans exercer une profession ou un métier légalement admis. || Vagabondage et fugue. || Procédure de vagabondage : mesures d'éducation et de « protection » prises par la justice à l'égard du jeune vagabond.
♦ (En raison de l'assimilation juridique des souteneurs aux vagabonds, jusqu'en 1917). || Vagabondage spécial : délit par lequel une personne aide, assiste ou protège le racolage en vue de la prostitution, pour en tirer profit.
3 (1831). Fig. État de l'imagination entraînée d'objet en objet. || Vagabondage(s) de l'imagination, de l'esprit. ⇒ 1. Écart (A., 5.), errance…
2 (…) j'ai l'impression d'être parti pour une série de vagabondages de l'esprit qui m'éloignent de plus en plus du travail scolaire.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, VII, p. 56.
Encyclopédie Universelle. 2012.