vallon [ valɔ̃ ] n. m.
• 1564; « grande vallée » 1529, sens de l'it. vallone
♦ Petite dépression allongée entre deux collines, deux coteaux. ⇒ vallée. « Coupant la plaine ainsi qu'un fossé, l'étroit vallon de l'Aigre » (Zola).
● vallon nom masculin (italien vallone, grande vallée) Petite vallée. ● vallon (homonymes) nom masculin (italien vallone, grande vallée) valons forme conjuguée du verbe valoir
vallon
n. m. Petite vallée.
⇒VALLON, subst. masc.
A. — GÉOGR. Petite dépression allongée entre deux collines, deux coteaux, deux hauteurs. Synon. val. Vallon adouci, boisé, étroit, resserré; versant d'un vallon. De toutes parts, des montagnes de schiste s'élèvent en amphithéâtre (...) et recèlent dans leurs versants des vallons pleins de fraîcheur (BALZAC, Chouans, 1829, p. 11). Nous voici « sur le terrain »... Pénétrons dans un massif par un vallon dont les pentes nous fourniront une coupe naturelle; à droite et à gauche s'étagent les couches sédimentaires (COMBALUZIER, Introd. géol., 1961, p. 120).
— P. métaph. Sache ce que devient à ton contact la goutte précieuse dont tu humectes le lobe de ton oreille, le vallon d'ombre entre tes seins (COLETTE, Pays et portr., 1954, p. 186).
B. — POÉT. Double vallon, sacré vallon. Vallon situé entre le Parnasse et l'Hélican, séjour des Muses et patrie allégorique des poètes; p. méton., la poésie. L'amour seul dans mon âme a créé le génie; L'amour est seul arbitre et seul Dieu de ma vie; En faveur de l'amour quelquefois Apollon Jusqu'à moi volera de son double vallon (CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 130). Il faut une extrême délicatesse pour parler aujourd'hui ailleurs que dans le genre burlesque, d'Apollon et de Pégase, des Muses, de la fontaine d'Hyppocrène et du sacré vallon (BONALD, Législ. primit., t. 1, 1802, p. 230).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Mil. XVIe s. « vallée » (Mém. de ce qui est contenu en l'isle de Saint-Dominigo ds Discours de la Navigation de Jean et Raoul Parmentier, éd. Ch. Schefer, Paris, 1883, p. 92: de grandes prairies parmi les valons, là où il y a grande quantité de vaches sauvages); 2. id. « grande vallée » (THEVET, Grand Insulaire et Pilotage, ibid., p. 163: un vallon long de quelques vingt cinq lieües de l'est à l'ouest et large de six du sud au nord), ex. isolé de ce sens; 3. 1564 « petite vallée » (J. THIERRY, Dict. fr. lat. d'apr. FEW t. 14, p. 138a); 4. 1660 le double vallon désigne le séjour des Muses entre les deux croupes du Parnasse (BOILEAU, Satires, I ds Œuvres, éd. F. Escal, 1966, p. 16); 1662-65 le Sacré vallon (ID., Discours au roy, ibid., p. 10). Issu du lat. vallis (val) par un intermédiaire discuté: soit l'ital. vallone (XIIe s., DEI), augm. de valle « vallée », hyp. suggérée à FEW t. 14, p. 150b, note 12 par le sens de « grande vallée » qu'il attribue au mot dans les 2 premiers ex., le sens 3 étant dans ce cas issu de 1-2 p. assim. au suff. -on1 de valeur dimin.; soit l'a. prov. valon (dep. 1197, Marseille ds LEVY Prov.; dimin. de val), hyp. de J.-P. CHAMBON ds Bibl. Human. Renaissance t. 50, 1988, p. 37, note 19, qui met en doute le sens de « grande vallée » dans le premier ex., et relève la présence dans ce texte de plusieurs occitanismes (une infl. de l'ital. pouvant seulement être avancée pour l'ex. de Thevet). Fréq. abs. littér.:1 162. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 2 915, b) 1 682; XXe s.: a) 1 420, b) 697. Bbg. HOPE 1971, p. 226.
vallon [valɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1564; « grande vallée », 1529; ital. vallone « grande vallée », le sens mod. est dû à l'infl. du suff. français -on.
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1 Petite dépression allongée entre deux collines, deux coteaux. ⇒ Val, vallée. || « Les montagnes et les creux (cit. 13) vallons » (→ Jouer, cit. 2). || Vallon resserré (→ Faufiler cit. 9). ⇒ Ravin. || « Waterloo (…) Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons » (→ Bataillon, cit. 5). || Hameau (cit. 2) enfoncé dans un pli du vallon. || Au penchant (→ Recueillir, cit. 12), au versant d'un vallon. || Un étroit vallon (→ Rossignol, cit. 2), un vallon ombreux, secret (→ Ramage, cit. 1). || Le Vallon, titre d'une des Premières méditations de Lamartine (→ Prêter, cit. 4).
0.1 L'autre jour, au fond d'un vallon
Un serpent piqua Jean Fréron
Que pensez-vous qu'il arrivât ?
Ce fut le serpent qui creva.
Voltaire, Épigrammes.
1 Le vallon où je vais tous les jours est charmant,
Serein, abandonné, seul sous le firmament.
Hugo, les Contemplations, V, XXIII.
2 (Jean) avait devant lui, tout proche, coupant la plaine ainsi qu'un fossé, l'étroit vallon de l'Aigre, après lequel recommençait la Beauce, immense, jusqu'à Orléans.
Zola, la Terre, I, I.
3 Je suis né dans un pays de ruisseaux et de rivières, dans un coin de la Champagne vallonnée, dans le Vallage, ainsi nommé à cause du grand nombre de ses vallons. La plus belle des demeures serait pour moi au creux d'un vallon, au bord d'une eau vive, dans l'ombre courte des saules et des osières.
G. Bachelard, l'Eau et les Rêves, p. 11.
2 (1658). Poét., vx. || Le sacré vallon, le double vallon : le séjour des Muses entre les deux croupes du Parnasse. Par ext. La poésie (→ Alliance, cit. 9; audace, cit. 27).
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DÉR. Vallonné, vallonnement, vallonner.
HOM. Formes du v. valoir.
Encyclopédie Universelle. 2012.