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vaporeux

vaporeux, euse [ vapɔrø, øz ] adj.
XIVe sens 2; lat. vaporosus
1(XVIe) Littér. Où la présence de la vapeur est sensible; que des vapeurs couvrent, voilent. nébuleux. « Les horizons de mer légèrement vaporeux » (Chateaubriand). Peint. Lointain vaporeux, aux contours incertains comme s'il était voilé de vapeurs. ⇒ flou, fondu ; sfumato.
2Qui est léger, fin et transparent, quasi immatériel. aérien. Tissu vaporeux. Cheveux vaporeux, mousseux. « Une folle petite tête ébouriffée en blond, toute vaporeuse dans les dentelles » (A. Daudet).

vaporeux, vaporeuse adjectif (latin vaporosus, de vapor, vapeur) Qui est voilé de brume, de nuages : Ciel vaporeux. Littéraire. Dont l'éclat est comme voilé par un brouillard : Lumière vaporeuse. Qui est transparent, flottant et léger : Un déshabillé vaporeux.vaporeux, vaporeuse (synonymes) adjectif (latin vaporosus, de vapor, vapeur) Qui est voilé de brume, de nuages
Synonymes :
- brumeux
- nébuleux
- voilé
Littéraire. Dont l'éclat est comme voilé par un brouillard
Synonymes :
- flou
- nébuleux

vaporeux, euse
adj.
d1./d Litt. Dont la luminosité, la netteté est estompée par une brume légère. Ciel vaporeux.
d2./d Qui est fin, léger, flou et transparent. (Qualifie surtout un tissu, un vêtement.) Robe vaporeuse.

⇒VAPOREUX, -EUSE, adj.
A. — [Corresp. à vapeur1 A 1]
1. Qui est formé de vapeur; d'où s'élève de la vapeur. Brume, buée vaporeuse. Bientôt la pluie abondante, qui battait la surface de la terre, n'arriva plus à lui qu'en rosée fine et vaporeuse (HUGO, Han d'Isl., 1823, p. 365). Cette délicieuse matinée de septembre qu'enchantait la douceur d'un rayon de soleil venu dissiper le manteau vaporeux et comme irréel d'une fine brume (AYMÉ, Bœuf cland., 1939, p. 215).
2. Qui est couvert ou voilé de vapeur, de brume. Synon. brumeux, nébuleux. Ciel, horizon, lointain vaporeux; atmosphère, aurore vaporeuse. Tout un monde flottant, fantomatique, vu au travers des vitres vaporeuses par un temps de pluie (RENARD, Journal, 1887, p. 11). La nuit est maintenant sans nuages, profonde, à peine vaporeuse (GIDE, Nourr. terr., 1897, p. 233).
PEINT. Dont les contours ou l'éclat sont vagues et comme voilés de vapeurs. Lumière vaporeuse; paysage vaporeux. On a reproché à Corot cet estompage des formes qui, à force d'être vaporeuses, deviennent parfois cotonneuses (RÉAU, Art romant., 1930, p. 115).
3. a) [En parlant d'un vêtement, d'un trait physique] Léger, fin et transparent, aux contours flous. Synon. aérien, immatériel. Chevelure vaporeuse; tissu vaporeux. Ce sont des beautés pâles (...): elles passent vite, et leurs pieds s'évanouissent enveloppés dans les plis vaporeux de leurs robes blanches (VIGNY, Serv. et grand. milit., 1835, p. 83). Ses moustaches blondes, de dimensions inaccoutumées, semblaient faites de soie floche (...): elles ondulaient au vent avec la légèreté d'une écharpe, avec la souplesse de ces barbes vaporeuses qu'on voit à certains poissons d'Extrême-Orient (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 48).
b) [En parlant d'une pers. (partic. d'une femme) ou de son attitude] Qui semble immatériel, enveloppé d'une aura. Synon. diaphane, ethéré. La plus jolie, la plus vaporeuse et délicate jeune fille qu'il soit possible d'imaginer (L. DAUDET, Temps Judas, 1920, p. 225). Déjà les deux mains tendues, elle m'accueillait (...) Avec quelle grâce vaporeuse elle jetait ce pont par-dessus l'absence, les malentendus, les années! (MORAND, Champions du monde, 1930, p. 208).
c) Domaine de la mus. Plein de légèreté, de nuances. Les Dryades s'avancent (...) et l'on n'entend qu'un murmure dans les instruments à corde (...) peu à peu ces sons, à peine distincts, deviennent des mots mais (...) le chant est si vaporeux, son accompagnement si diaphane, qu'ils semblent arriver à travers l'écorce des arbres (NERVAL, Lorely, 1852, p. 87). La possibilité [grâce à la pédale droite du piano] de lier et de prolonger des accords à grande distance, de créer des enveloppements sonores, vaporeux ou brillants (Arts et litt., 1935, p. 38-4).
d) Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Le ténébreux, l'embrouillé, le vaporeux, le pénible me sont abominables (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 476). V. diaphane c rem. ex. de Morand.
B. — Vx. [Corresp. à vapeur1 C 2 b]
1. Sujet à des vapeurs; qui souffre de vapeurs. Ce pauvre poète si nerveusement constitué, souvent vaporeux autant qu'une femme, dominé par une mélancolie chronique (BALZAC, L. Lambert, 1832, p. 59).
2. Qui est de la nature des vapeurs. Le docteur fit une brochure dans laquelle il rappela l'antiquité de ces eaux (...) et prouva qu'elles étaient le remède infaillible de ces affections nervales, de ces migraines vaporeuses dont les femmes comme il faut se trouvaient affectées depuis quelque tems d'un bout de l'Europe à l'autre (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 106).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin XIVe s. vapoureus « qui a l'apparence légère de la vapeur » (Gl. gall.-lat., B. N. l. 7684 ds GDF. Compl.); XVe s. [ms.] matiere vapoureuse (EVRART DE CONTY, Prob. d'Arist., B. N. 210, f° 47 v°, ibid.); b) 1575 (PARÉ, Œuvres, XXV, 8, éd. J.-Fr. Malgaigne, t. 3, p. 623: le vin est de substance vaporeuse et aërée); c) 1579 air vaporeux (GARNIER, La Troade, 1308 ds Œuvres, éd. W. Foerster, t. 2, p. 126); 2. a) 1689 subst. « personne sujette aux vapeurs » (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., éd. R. Duchêne, t. 3, p. 570); b) 1696 adj. (DANCOURT, Foire de St-Germain, sc. 20 ds LITTRÉ); 3. 1765 arts (Encyclop. t. 16, s.v. vapeur1); 4. a) 1801 (MERCIER Néol. (citant une adresse de l'Assemblée Constituante): arts futiles, sciences vaporeuses [par opposition à l'Agriculture]); b) 1848 subst. (CHATEAUBR., loc. cit.); c) 1883 (BOURGET, Essais psychol., p. 173: les vagues et vaporeuses formules se solidifient sous sa main [de Taine] de Français perspicace); 5. a) 1831 boucles vaporeuses (BALZAC, Sarrasine, p. 404); b) 1874 toilette de bal vaporeuse (MALLARMÉ, Dern. mode, p. 795). Empr. au lat. vaporosus « plein de vapeurs ». Fréq. abs. littér.:299. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 513, b) 333; XXe s.: a) 480, b) 365.
DÉR. Vaporeusement, adv., littér. D'une manière vaporeuse; avec quelque chose de vaporeux. a) [Corresp. à supra A] Un frais paysage (...) vaporeusement illuminé par les lueurs de l'aurore (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 191). b) [Corresp. à supra B] À vous voir ainsi, ma belle délicate, les pieds dans la fange et les yeux tournés vaporeusement vers le ciel, comme pour lui demander un roi, on dirait vraisemblablement une jeune grenouille qui invoquerait l'idéal (BAUDEL., Poèmes prose, 1867, p. 55). []. 1re attest. 1831 (BALZAC, loc. cit.); de vaporeux, suff. -ment2.
BBG. — GOHIN 1903, p. 348. — QUEM. DDL t. 9, 13, 28 (s.v. vaporeusement).

vaporeux, euse [vapɔʀø, øz] adj.
ÉTYM. XIVe, lat. impérial vaporosus « plein de vapeurs »; de vapor.
1 Littér. Où la présence de la vapeur est sensible; que des vapeurs couvrent, voilent. Nébuleux. || Horizons, ciel (cit. 18) vaporeux. || « Et le char (cit. 2) vaporeux de la reine des ombres… ». || Lumière frisante (cit. 1) et vaporeuse.(En peinture). || Lointain (cit. 9) vaporeux, aux contours incertains comme s'il était voilé de vapeurs. Flou, fondu (→ 1. Feuillé, cit. 2).
1 Les peupliers sur l'autre rive sont à peine dessinés d'un trait immatériel dans la brume. On devine le ciel bleu; les mouettes effleurent d'un vol blanc des fantômes d'arbres. Ce paysage vaporeux où tout est silence, pureté de givre, joie rose d'aurore, doit ressembler aux jardins du Paradis.
J. Chardonne, Éva, II.
N. m. || Le vaporeux. Sfumato.
2 Qui est léger, fin et transparent, quasi immatériel. Aérien, éthéré. || Tissu vaporeux. || Cheveux vaporeux, mousseux. || Nuques, tempes vaporeuses (→ Bestialité, cit. 2; bourrelet, cit. 4; saut-de-lit, cit.).(Personnes). Qui semble immatériel, enveloppé de vapeurs.
2 Il vient de se lever là, devant moi (…) une femme étrange : elle m'a semblé plutôt appartenir à la nature des ombres qu'au monde des vivants. Elle est si svelte, si légère, si vaporeuse, qu'elle doit être diaphane.
Balzac, Adieu, Pl., t. IX, p. 756.
3 (1696; n., 1689). Vx. Qui souffre de vapeurs, est sujet aux vapeurs.Mélancolique (→ Libertin, cit. 10). Hypocondre.
3 Je vous avertis, ma chère enfant, de la part de Mme de La Fayette et de toute la nombreuse troupe des vaporeux, que les vapeurs d'épuisement sont les plus dangereuses et les plus difficiles à guérir.
Mme de Sévigné, Lettre à Mme de Grignan, 6 avr. 1689, in D. D. L., II, 9.

Encyclopédie Universelle. 2012.