veillée [ veje ] n. f.
• 1617; veilliee 1316; de veille
1 ♦ Temps qui s'écoule entre le moment du repas du soir et celui du coucher, consacré à des réunions familiales ou de voisinage (surtout dans les campagnes). ⇒ soirée. « Je m'assieds pour écouter le conteur des veillées d'hiver » (Loti). « Nous prolongions la veillée sur la terrasse » (A. Gide). Veillée d'armes : nuit que le futur chevalier passait à veiller avant d'être armé; fig. préparation morale à une épreuve, une action difficile.
2 ♦ (1690; de veiller) Action de veiller un malade, un mort; nuit passée à le veiller. Veillée funèbre. « On avait interdit les veillées rituelles, si bien que celui qui était mort dans la soirée passait sa nuit tout seul » (Camus).
● veillée nom féminin (de veiller) Vieux. Temps passé après le repas du soir et avant le coucher : Passer la veillée à jouer à la belote. Action de passer la soirée en groupe à des jeux, des chants, des discussions, etc. : Faire une veillée en colonie de vacances. Action de veiller un malade, ou un défunt avant les obsèques. ● veillée (expressions) nom féminin (de veiller) Veillée d'armes, nuit de méditation qui précédait l'adoubement du chevalier ; veille pendant laquelle on se prépare psychologiquement à une action importante. ● veillée (synonymes) nom féminin (de veiller) Temps passé après le repas du soir et avant le...
Synonymes :
- soirée
veillée
n. f.
d1./d Temps consacré à une réunion familiale ou amicale qui se tient (en zone rurale, surtout) après le repas du soir et jusqu'au coucher.
d2./d Action de veiller un malade ou un mort; nuit passée à le veiller.
— (Maghreb) Veillée du quarantième jour: rassemblement de la famille et des proches d'un défunt le quarantième jour qui suit son inhumation.
|| Loc. fig. Veillée d'armes: soirée qui précède une action difficile, une épreuve.
⇒VEILLÉE, subst. fém.
A. — [Le plus souvent à la campagne] Soirée plus ou moins longue, entre le dîner et le coucher, consacrée à une réunion de famille ou entre amis et/ou voisins. Longues veillées; veillées d'hiver; le soir à la veillée; raconter des contes, des histoires à la veillée. C'était le moment ou jamais des réunions du soir (...) la saison des veillées devant l'âtre autour des bolées de cidre chaud (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 235). Les premiers instants sont silencieux, on entend le doux ronflement des rouets et le léger cliquetis des aiguilles qui s'entrecroisent (...) mais bientôt (...) l'on devise gaiement pendant les quatre ou cinq heures que dure ordinairement la veillée. Les vieillards pleins de souvenirs (...) narrent des récits que l'on se transmet oralement depuis des générations (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 2, 1954, p. 89).
♦ Loc. verb., vieilli. Faire la veillée. Participer à une telle réunion. Chaque soir les sœurs et les frères, auxquels se joignaient les amis de Saxon, faisaient la veillée autour du feu de la cuisine. Tout en écossant les légumes pour l'hiver, on causait des menus événements du jour (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 163).
— P. méton., rare. Les personnes qui assistent à une telle réunion. Les muscles et les mots se détendent (...). Et peu à peu les voix ne sont plus à personne; la veillée cause (ROMAINS, Vie unan., 1908, p. 221).
B. — Fait de ne pas dormir. Synon. veille.
1. [Pour travailler] Ayant de tout temps très peu dormi, il prolonge jusqu'à trois heures du matin ses veillées studieuses (GIDE, Journal, 1943, p. 222).
2. [Pour veiller un malade] Depuis trois mois qu'elle ne sortait pas, clouée près du lit de Jeanne, elle n'avait pas d'autre compagnon de veillée au chevet de la malade que le grand Paris étalé à l'horizon (ZOLA, Page amour, 1878, p. 965).
3. [Pour veiller un mort]. Synon. de nuit funèbre. Veillée mortuaire. Il songea à la veillée funèbre, auprès de son père mort (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 368).
4. HIST. Veillée d'armes/des armes (plus rare). Nuit de prière, de méditation que le futur chevalier passait avant l'adoubement. Pendant la veillée des armes, tel lira au futur chevalier une édifiante vie de saint, ou bien, si le jeune « bacheler » n'est pas d'humeur austère, viellera simplement pour le distraire (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 110).
— P. ext.
♦ Réunion nocturne, moment ou période précédant une action armée, une bataille. La veillée de ce soir-là était une veillée d'armes. N'étaient invités que les jeunes hommes qui devaient participer à l'expédition sur la voie ferrée; ils arrivaient l'un après l'autre, posant leur mitraillette contre le mur, près de la porte d'entrée (VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, p. 148).
♦ Réunion nocturne, moment ou période précédant un événement important. L'automne devenait une veillée d'armes; et quand, à l'heure de la marée, le vent s'élevait, les vieux tilleuls frémissaient de présages (MAURIAC, Journal 2, 1937, p. 116).
REM. Veglione, subst. masc., vieilli. Fête de nuit, parfois costumée. Le veglione de l'Opéra (Nouv. Lar. ill., Lar. 20e). Voilà ma nuit mangée, flûte! Si encore la petite dame saoule revenait, celle de la nuit du veglione, qui m'a jeté la monnaie de son addition! (COLETTE, Music-hall, 1913, p. 83).
Prononc. et Orth.:[], [ve-]. MARTINET-WALTER 1973 [-], [ve-] (9, 8). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1292 veilliee « soirée passée en commun pour travailler ou causer » (Trad. des institutes en français ds BARTSCH-HORNING 1887, p. 639, ligne 8); 1616 veillée (CRESPIN); b) 1823 « temps qui s'écoule entre le moment du repas du soir et celui du coucher » passer la veillée (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 83); 2. 1580 « état de veille » (MONTAIGNE, Essais, I, 40, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 249); d'où a) 1690 « action de veiller un malade, de passer la nuit auprès d'un défunt avant les obsèques » (quatre veillées de malade (FUR.)); b) 1871 veillée d'armes « toute veillée précédant un acte, un événement important » (ZOLA, Fortune Rougon, p. 247); c) 1904 veillée des armes « nuit de méditation qui précédait l'adoubement du chevalier » (Nouv. Lar. ill.). 1 dér. de veille; suff. -ée, v. -é; 2 part. passé subst. fém. de veiller. Fréq. abs. littér.:511. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 438, b) 857; XXe s.: a) 968, b) 757.
1. veillée [veje; vɛje] n. f.
ÉTYM. 1617; veilliee, 1316; de veille.
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1 Temps qui s'écoule entre le moment du repas du soir et celui du coucher, et qui était consacré à des réunions familiales ou de voisinage, surtout dans les campagnes (⇒ Après-dîner, soirée). || Récits à la veillée (→ 1. Parler, cit. 86). || Le conteur des veillées d'hiver (→ Djinn, cit. 2). || Prolonger la veillée (→ Intraitable, cit. 2; soir, cit. 2). — (De nos jours). || Passer la veillée à regarder la télévision.
0 (…) la veillée commença. Les femmes, autour de l'unique chandelle, tricotaient, filaient, travaillaient à des ouvrages, qu'elles ne regardaient même pas. Les hommes, en arrière, fumaient lentement avec de rares paroles, pendant que, dans un coin, les enfants se poussaient et se pinçaient, en étouffant leurs rires.
Zola, la Terre, I, V.
2 Réunion familiale ou amicale, de voisinage, où l'on disait des contes. — La Veillée des chaumières, titre d'une publication populaire.
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DÉR. 2. Veilleur.
HOM. 2. Veillée, 1. veiller, 2. veiller.
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2. veillée [veje; vɛje] n. f.
ÉTYM. 1690; « état de veille », 1580; de 1. veiller.
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1 Action de veiller (un malade, un mort); nuit passée à le veiller. || Veillée d'un mort ou veillée funèbre (cit. 9), coutume qui consiste pour les parents, les amis à passer la nuit sans dormir auprès du défunt.
0 (…) la pompe funéraire avait été supprimée. Les malades mouraient loin de leur famille et on avait interdit les veillées rituelles, si bien que celui qui était mort dans la soirée passait sa nuit tout seul (…)
Camus, la Peste, p. 191.
2 ☑ (1904; en remplacement de veille, I., 1.). Loc. Veillée d'armes : nuit que le futur chevalier passait à veiller avant d'être armé. — Fig. Préparation morale à une épreuve, une action difficile.
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HOM. 1. Veillée; 1. veiller, 2. veiller.
Encyclopédie Universelle. 2012.