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vermillon

vermillon [ vɛrmijɔ̃ ] n. m.
vermeillon XIIe; de vermeil
1Poudre fine de cinabre, substance colorante d'un rouge vif tirant sur le jaune; couleur extraite de cette substance. Un tube de vermillon. « ce vermillon qui étonne souvent chez Rubens » (Gautier).
2Couleur rouge vif. « Le vermillon de son visage » (France). Adj. inv. Robes vermillon.

vermillon nom masculin (de vermeil) Sulfure rouge de mercure, qui existe sous la forme de pigment artificiel et de produit naturel (cinabre). ● vermillon adjectif invariable et nom masculin Rouge vif.

vermillon
n. m. et adj. inv.
d1./d Sulfure naturel de mercure rouge réduit en poudre, utilisé en peinture.
d2./d Couleur rouge vif tirant sur l'orangé. Syn. cinabre.
|| adj. inv. Une étoffe vermillon.

⇒VERMILLON, subst. masc.
A. — 1. TECHNOLOGIE
a) Poudre fine de cinabre, d'un rouge éclatant tirant plus ou moins sur l'orangé, employée notamment en peinture et pour la fabrication des fards. Fabriquer du vermillon; une livre de vermillon; vermillon d'Allemagne, de France. Prenons du cinabre; (...) quand il sera réduit en poudre impalpable, il offrira un rouge éclatant et deviendra du vermillon (Ch. BLANC, Gramm. arts dessin, 1876, p. 567). Le vermillon est broyé à faible vitesse pour éviter sa décomposition sous l'action de la chaleur dégagée par le broyage, cette décomposition provoquant un noircissement préjudiciable à la couleur du vermillon (Civilis. écr., 1939, p. 6-10).
Vermillon d'antimoine. Sulfure rouge d'antimoine. Le produit auquel je donne ici le nom de vermillon d'antimoine est le résultat d'une nouvelle modification du sulfure d'antimoine, que j'obtiens par la décomposition de l'hyposulfite de soude en présence du chlorure d'antimoine (E. MATHIEU-PLESSY ds B. de la Sté industr. de Mulhouse, t. 26, 1854, p. 297).
b) Couleur d'un rouge éclatant plus ou moins orangé produite par le vermillon. [Les chaises] ressemblaient, tant par la couleur de la paille que par leur construction un peu cyclopéenne, à ces chaises où l'on s'assied, pour un sou, au Luxembourg et aux Tuileries: mais on avait eu soin de peindre les bâtons en vert-pomme et les pieds en vermillon (ABOUT, Grèce, 1854, p. 456). M. Pommerol:Pour l'étiquette, je m'inspire des caractères des assignats de la Révolution. (...) Sous le nom de la maison et le mot cognac, en vieux vermillon, simplement: 1840 (CHARDONNE, Dest. sent., I, 1934 p. 309).
2. a) BOT. Arbre au vermillon ou vermillon, subst. masc. Synon. de chêne kermès (v. kermès I B). Te rappelles-tu quand la grand-mère Renaud nous emmenait cueillir du vermillon du côté de Montmajour? je t'aimais déjà dans ce temps-là; et lorsqu'en fouillant les chênes nains, nos doigts se mêlaient sous les feuilles, je ne te disais rien, mais je me sentais frémir toute (A. DAUDET, Arlésienne, 1872, II, 2e tabl., 6, p. 399).
b) ZOOL. Vermillon (végétal). Cochenille du chêne kermès (d'apr. DUVAL 1959). Synon. kermès (v. ce mot I A).
B. — P. anal.
1. Couleur naturelle d'un ton de rouge éclatant plus ou moins orangé rappelant celui du vermillon. Ce jaune doré, relevé d'un peu de vermillon, forme la couleur de l'aurore proprement dite, et s'élève ensuite, par différentes teintes de rouge, jusqu'au carmin au zénith (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 159). Le vermillon des tuiles, contre le bleu du ciel (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 942).
— [À propos du visage humain, du teint]
♦ [comme signe de santé, de jeunesse ou de fraîcheur] On eût dit que ses joues étoient peintes du vermillon de ces baies d'églantiers qui brillent au milieu des neiges (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 292). Comme ses joues étaient du plus beau vermillon, Marc Ribert comparait le visage de mon parrain, dans son vaste faux col, à un bouquet de roses dans du papier blanc (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 375).
♦ [comme signe d'une vive émotion, d'un sentiment de pudeur, de honte ou de colère, etc.] Le comte qui avait jusque-là salué courtoisement, mais avec une froideur et une impassibilité tout anglaise, fit malgré lui un pas en avant, et un léger ton de vermillon passa comme l'éclair sur ses joues pâles (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 584). — Quoi? fit Grattedoulot... vous dites? Nous le vîmes passer d'un coup du rose tendre qui était sa teinte habituelle au vermillon, puis à l'écarlate (VIALAR, Morts viv., 1947, p. 86).
Arg., pop., vieilli. ,,Anglais, à cause de l'habit rouge des soldats de la Grande-Bretagne`` (FRANCE 1907).
2. Loc. adj. De vermillon. De la couleur du vermillon, d'un rouge éclatant plus ou moins orangé. Agricol Lambertier (...) jacassait, riait, batifolait avec une jolie fille bien découplée, haute en couleur, à la chair appétissante, aux lèvres de vermillon (FABRE, Barnabé, 1875, p. 305).
3. Adj.,gén. inv. De la couleur du vermillon. Ciel, visage vermillon; joues vermillon(nes). Une longue robe de cachemire vermillon (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 181). Parfois, sur la grève, je tombais sur une basse-cour travestie, sur des oies vermillonnes; des canards bleu-blanc-rouge (GIRAUDOUX, Suzanne, 1921, p. 76). Près du bungalow, un flamboyant flamboie sans feuilles de toutes ses corolles vermillon (CHARDONNE, Femmes, 1961, p. 35).
— [Qualifie la couleur rouge] Poussière d'un rouge vermillon, presque identique avec celle du cinabre (LAPPARENT, Minér., 1899, p. 615).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 vermeillon « poudre fine de cinabre, ou sulfure de mercure, d'un rouge vif tirant sur l'orangé; couleur extraite de cette substance » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 432: Sanz vermeillon et sanz azur); ca 1165 (Troie, éd. L. Constans, 3071: Azur ne teint ne vermeillon); 1327 (Archives du Nord, B 3271, f° 25 r° ds IGLF: 1 libvre de vermelon); mil. XIVe (ROQUES t. 1, IV, n° 9031: vermiculum vermillon); b) 1854 vermillon d'antimoine (E. MATHIEU-PLESSY, loc. cit.); 2. ca 1165 « couleur rouge vif » (Troie, 30008: cort mantel D'un vermeillon e freis e bel); ca 1360 (ORESME, Quadripartit, B. N. 1348, f° 31 v° ds GDF. Compl.: dont la couleur si trait a vermeillon); 3. ca 1200 adj. (Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, p. 184, 32: lor mentiaus vermillons; 37: el mantel vermeillon), attest. isolée; à nouv. 1840 (HUGO, Rayons et ombres, p. 1087: cet éventail ailé, pourpre, or et vermillon); 1867 (GONCOURT, Man. Salomon, p. 43: des gens qui sont turquoise ou vermillon). Dér. de vermeil; suff. -on1. Fréq. abs. littér.:134. Bbg. HASSELROT 20e s. 1972, p. 83. — THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p. 272.

vermillon [vɛʀmijɔ̃] n. m. et adj. invar.
ÉTYM. 1530; vermeillon, v. 1130; de vermeil.
1 Poudre fine de cinabre, substance colorante d'un rouge vif tirant sur le jaune; couleur extraite de cette substance. Carmin (→ Chair, cit. 23; hésiter, cit. 9; teinte, cit. 2).
0 Malgré l'air assez vif, elles étalaient des bras robustes nus jusqu'à l'épaule, hâlés, rougis et fouettés de ce vermillon qui étonne souvent chez Rubens et s'explique par les morsures de la bise jointe à l'action de l'eau sur ces chairs blondes (…)
Th. Gautier, Voyage en Russie, II.
2 (1625). Couleur rouge vif. || Le vermillon des baies (3. Baie, cit. 1) d'églantier. || Le vermillon de son visage (→ Fagotage, cit. 2; pigmentaire, cit.).
tableau Désignations de couleurs.
3 (1898). Adj. invar. || Robes vermillon (→ Maîtrise, cit. 6).
DÉR. 2. Vermillonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.