cinabre [ sinabr ] n. m.
• cenobre XIIIe; lat. cinnabaris, gr. kinnabari
1 ♦ Minér. Sulfure de mercure naturel, de couleur rouge, principal minerai de ce métal.
2 ♦ Littér. Couleur rouge de ce sulfure. ⇒ vermillon.
● cinabre nom masculin (latin cinnabaris, du grec kinnabari) Sulfure rouge naturel de mercure, cristallisant dans le système rhomboédrique. (C'est le principal minerai de mercure.) Couleur rouge vermillon.
cinabre
n. m.
d1./d MINER Sulfure naturel de mercure (HgS) rouge-brun.
d2./d Couleur rouge vermillon.
⇒CINABRE, subst. masc.
MINÉR. Sulfure de mercure de couleur rouge, utilisé notamment pour la fabrication du vermillon. Cinabre naturel ou natif (Ac. 1835-1932) :
• 1. Les médailles étaient la plupart en soufre rouge (rougi par un mélange de cinabre), ce qui est beau et sérieux; ...
STENDHAL, Vie de Henry Brulard, t. 1, 1836, p. 224.
— P. méton. Couleur rouge vermillon :
• 2. ... restaient donc les verts plus pâles, tels que le vert paon, les cinabres et les laques, mais alors la lumière exile leur bleu et ne détient plus que leur jaune qui ne garde, à son tour, qu'un ton faux, qu'une saveur trouble.
HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 18.
♦ Emploi subst. apposé :
• 3. On écrivait naguère, en ces temps romantiques
Où les chants de Ducis étaient des émétiques,
Où, sans pourpoint cinabre, on se voyait banni;
...
BANVILLE, Odes funambulesques, 1859, p. 269.
Prononc. et Orth. :[]. Attesté ds Ac. 1694-1932. Orth. cinnabre ds LITTRÉ. FÉR. 1787 propose cinâbre. Cette orth. est à rapprocher de l'observation suiv. : ,,L'a est long et assez fermé [post.] dans les finales -abre et -avre : cabre, macabre, délabre, candélabre, ou sabre; havre, cadavre, ou navre; toutefois cette prononc. n'est pas absolument générale, notamment pour palabre et cinabre, ni sans doute pour glabre`` (MART. Comment prononce 1913, p. 32). Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. cenobre « sulfure rouge de mercure » (Remedes anciens, B.N. 2039, f° 6 ds GDF. Compl.), forme isolée; 1394 sinabre (Inventaire de meubles de la mairie de Dijon, 5 févr., Archives de la Côte-d'Or, ibid.); 2. 1552 « couleur rouge » (RONSARD, Amours de 1552, p. 64 ds IGLF : de son teint le cinabre vermeil); graphie concurrente cinnabre par réfection étymol. dep. 1606 (NICOT), mais plus rare. Empr. au lat. impérial cinnabaris « cinabre », lui-même empr. au gr. « cinabre, sang de dragon, sorte de teinture; plante tinctoriale, garance », mot d'orig. orientale, prob. persane. Fréq. abs. littér. :36.
DÉR. Cinabrin, ine; cinabarin, ine, adj. De la couleur du cinabre. Ses lèvres sont cinabrines (HUYSMANS, Marthe, 1876, p. 139). — Seule transcr. de cinabarin ds LITTRÉ : si-na-ba-rin, -ri-n'. — 1re attest. 1553 cinabrin (RONSARD, Odes V, 13 ds HUG.) — 1611, COTGR.; repris en 1838 sous la forme cinabarin ds Ac. Compl. 1842; de cinabre, suff. -in; cinabarin prob. par réminiscence du gr. , id. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 446.
cinabre [sinabʀ] n. m.
ÉTYM. 1394, sinabre; cenobre, XIIIe; du lat. cinnabaris, grec kinnabari.
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1 Chim. Sulfure de mercure (HgS) de couleur rouge, d'où l'on tire ce métal. || Des troncs d'arbre barbouillés de cinabre (→ Piédestal, cit. 2).
1 La mauvaise vapeur et qualité du soufre et vif-argent, dont le cinabre est composé.
Ambroise Paré, XXVI, 14.
2 (…) ce rouge ne se tire pas seulement de matières animales ou végétales (…) mais aussi de minéraux comme le cinabre, le minium (…)
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe s., II, p. 141.
2 (1552). Littér. Couleur rouge de ce sulfure. ⇒ Vermillon.
➪ tableau Désignations de couleurs.
Encyclopédie Universelle. 2012.