1. véronique [ verɔnik ] n. f.
• 1545; lat. bot. veronica (1542), de sainte Véronique→ 2. véronique
♦ Plante herbacée des bords d'eau (scrofulariacées) aux fleurs bleues à quatre pétales en croix. Véronique officinale ou thé d'Europe, dépurative.
véronique 2. véronique [ verɔnik ] n. f.
• 1911; esp. veronica, du nom de sainte Véronique, par anal. du geste qu'elle fit pour essuyer la face du Christ
♦ Taurom. Passe exécutée par le torero avec la cape. « un geste large et rond qui me faisait songer à la véronique du torero » (J.-P. Milovanoff).
● véronique nom féminin (latin scientifique veronica) Nom générique de 250 espèces de scrofulariacées aux fleurs gamopétales à tube très court, telles que le petit chêne, aux fleurs bleues ornementales, le thé d'Europe et diverses plantes des jardins. ● véronique nom féminin (espagnol verónica) Passe dans laquelle, la cape tenue à deux mains devant lui, le torero attend sans bouger la charge du taureau, qu'il déviera au dernier instant de son corps en déplaçant la cape.
Véronique
(sainte) personnage légendaire qui aurait essuyé la face du Christ pendant son calvaire.
I.
⇒VÉRONIQUE1, subst. fém.
BOT. Plante dicotylédone, de la famille des Scrofulariacées, herbacée ou arbustive, caractérisée par une tige velue couchée ou plus ou moins dressée, par des feuilles opposées, ovales, dentées, velues, par des fleurs bleues, plus rarement roses ou blanches, à quatre ou cinq divisions, et qui présente de nombreuses espèces, notamment la véronique anagallis, dite mouron d'eau, la véronique bécabunga ou aquatique, dite cresson de cheval, la véronique officinale ou véronique mâle, dite thé d'Europe (utilisée comme stomachique), la véronique petit chêne ou véronique femelle, la véronique à feuilles de lierre. Usage des détersifs, tels que les infusions de millepertuis, de verge d'or, de véronique (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 258). La véronique aux petites fleurs bleues en grappes, aux étroites feuilles presque grises existe abondamment à l'état sauvage (...): il y a la véronique des champs (...), la véronique des montagnes (...), la véronique des ruisseaux (...), la véronique est associée à tous les types de campagne (P. GASCAR, Un Jardin de curé, 1979, p. 226).
— P. méton., en compos. ou en appos. avec valeur d'adj. inv. Bleu(-) véronique ou véronique. Bleu clair rappelant le bleu de certaines véroniques. Le regard est bleu clair (...), j'ai donc les yeux bleu-véronique. Ce bleu, qui, chez mon père, était (...) froid, est chez moi... mettons « sensible, avec une nuance de naïveté » (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 10). Une robe légère (...) portant des lys violet sur un fond véronique, sous laquelle on voyait sa combinaison pervenche (VIALAR, Pt jour, 1947, p. 436).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. véronique2. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1550 (J. GUEROULT, Hist. des plant. de L. Fousch, LIX ds GDF. Compl.). Empr. au lat. des botanistes veronica (1542, L. FUCHS, De historia stirpium Commentarii, p. 168), du lat. Veronica, nom d'une sainte femme liée à diverses légendes miraculeuses: la véronique fut aussi appelée herbe aux ladres (déb. XVIIe s. d'apr. FEW t. 5, p. 232b; encore att. en norm., ibid.), et Véronique, selon l'une des légendes, serait venue à Rome avec un portrait miraculeux du Christ qui aurait guéri l'empereur Tibère de la lèpre (v. FEW t. 14, p. 303).
II.
⇒VÉRONIQUE2, subst. fém.
A. — HIST., ICONOGR. RELIG., vieilli. Linge avec lequel, selon la tradition, sainte Véronique essuya sur le chemin du Golgotha le visage de Jésus-Christ et sur lequel l'image de celui-ci serait restée imprimée; p. méton. ,,image de la face du Christ, représentée sur une pièce peinte ou sculptée`` (GAY t. 2 1928). Une des femmes de Jérusalem qui suivaient le Christ essuya la figure de ce dernier avec un linge. Il n'est personne qui n'ait vu cette scène représentée dans les églises catholiques, sur un des tableaux du chemin de la croix. (...) la peinture (...) a souvent représenté la véronique soutenue par un ange ou aux mains d'une femme (Lar. 19e).
B. — TAUROM. ,,Passe de cape, présentée (à l'origine) au taureau de face, à deux mains, comme le voile dont sainte Véronique essuya le visage du Christ. Aujourd'hui le torero présente la cape de profil, mais garde les pieds immobiles`` (PETIOT 1982). Quand le taureau (...) parut fixé, Alban alla à lui, le cita avec la cape, l'y reçut pour une véronique serrée (...) qu'il fit en dansant (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 537).
REM. Véroniquer, verbe intrans., taurom. Où avez-vous appris (...) à véroniquer? — À l'église (...) quand j'étais enfant de chœur, avec le drap de l'autel. Pepe, le fils du cordonnier, faisait le taureau. C'est pourquoi mes véroniques sont saintes (ARNOUX, Renc. Wagner, 1927, p. 87).
Prononc.:[]. Homon. véronique1. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1200 « linge avec lequel, selon la légende, Véronique essuya la face du Christ pendant la montée au Golgotha, et qui en garda l'empreinte » (ROBERT DE BORON, Estoire Graal, éd. W. A. Nitze, 1747); 2. 1380 « pièce sculptée ou peinte représentant la face du Christ figurée sur un linge » (Invent. de Charles V, 1964, Labarte ds GDF.). II. 1926 taurom. (MONTHERL., op. cit., p. 421). I empr. au lat. médiév. veronica, att. au sens 1 dès 1140 (PETRUS DIACONUS d'apr. FEW t. 14, p. 303a), de Veronica, nom lat. de la sainte femme qui aurait essuyé de son voile le visage du Christ pendant la montée au Calvaire. II empr. à l'esp. Veronica, nom d'une passe tauromachique, issu du lat. Veronica p. allus. au geste de Véronique.
STAT. — Véronique1 et 2. Fréq. abs. littér.:26.
1. véronique [veʀɔnik] n. f.
ÉTYM. 1545; p.-ê. de véronique (XIIe) « voile de sainte Véronique ». → 2. Véronique.
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♦ Plante dicotylédone (Scrofulariacées), herbacée, indigène, à fleurs le plus souvent bleues, aux nombreuses variétés (→ Précoce, cit. 2). || Véronique officinale (ou mâle), appelée thé d'Europe, dont on fait des infusions. || Véronique petit chêne (ou femelle). || Véronique becabunga, appelée cresson de cheval. || Véronique anagallis, dite mouron d'eau.
➪ tableau Noms de remèdes.
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HOM. 2. Véronique.
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2. véronique [veʀɔnik] n. f.
ÉTYM. 1911; esp. veronica, du nom de sainte Véronique, par analogie avec le geste de la sainte pour essuyer la face du Christ.
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♦ Taurom. Passe de cape par laquelle le torero, placé de profil par rapport au taureau, le fait passer le long de son corps en l'enveloppant dans les plis de la cape et en le menant aussi loin que possible. || Demi-véronique : véronique interrompue, qui arrête le taureau dans son élan.
1 (…) ses jambes (…) finirent par se joindre l'une à l'autre et elles ne bougèrent plus tandis qu'il consommait enfin, parfaitement, la passe dite véronique.
Montherlant, les Bestiaires, II.
2 Comme les treize mille spectateurs de l'arène, je garde dans les yeux l'image orgueilleuse des véroniques, les quatre passes de cape liées dont il nous fit la grâce. Dans ce mouvement, la magnificence de son masque brûlé, du vêtement vert jade et blanc, l'arrogance de ses jambes longuement fendues, de ses reins de danseur, l'élan de son buste sanglé furent une chose à ne plus oublier.
Joseph Peyré, Sang et Lumières, 1964, p. 408.
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HOM. 1. Véronique.
Encyclopédie Universelle. 2012.