viager, ère [ vjaʒe, ɛr ] adj. et n. m. ♦ Dr. Qui doit durer pendant la vie d'une personne et pas au-delà. Rente viagère. Revenu, intérêts viagers. À titre viager.
♢ N. m. Le viager : la rente viagère. Mettre son bien en viager. « sa fortune, consistant en usufruits et viager » (Beaumarchais).
● viager, viagère adjectif (ancien français viage, durée de la vie) Se dit d'un droit qui s'éteint à la mort de son titulaire ou d'une tierce personne. ● viager, viagère (expressions) adjectif (ancien français viage, durée de la vie) Rente viagère ou viager (nom masculin), rente dont les arrérages sont dus jusqu'à la mort du bénéficiaire ou d'une tierce personne : Acheter une maison en viager.
viager, ère
adj. et n. m. Dont on jouit sa vie durant. Pension ou rente viagère.
— Rentier viager, qui jouit d'une rente viagère.
|| n. m. Le viager: le revenu viager.
— Mettre son bien en viager: céder son bien contre une rente viagère.
⇒VIAGER, -ÈRE, adj. et subst. masc.
I. — Adjectif
A. — DR. CIVIL. Qui dure pendant la vie d'une personne déterminée. Revenu viager; fortune viagère. Mademoiselle Lalouette avait, pour vivre avec ses quatre chats, une pension viagère de quinze cents francs (A. FRANCE, Bergeret, 1901, p. 55).
♦ Rente viagère. V. rente B 1.
B. — Rentier viager. Rentier qui jouit, sa vie durant, de ressources ne provenant pas d'un travail. Monsieur de Beauséant était un de ces gens ironiques et entêtés qui, semblables à des rentiers viagers, trouvent un plaisir de plus que n'en ont les autres à se lever bien portant chaque matin (BALZAC, Femme aband., 1832, p. 294).
II. — Subst. masc. Revenu provenant d'une rente viagère. Le père Bonhumour (...) avait troqué à son fils ses trois mille francs d'économies (...) contre un viager de trente louis (COURTELINE, Client sér., Opposition, 1897, p. 62).
— DR. En viager. En donnant à bail un bien pendant la durée de vie du donneur, sans excéder quatre-vingt-dix-neuf ans. Maison en viager; vendre qqc. en viager. Ses ressources consistaient (...) dans huit mille francs de rente placés en viager (BOURGET, Disciple, 1889, p. 20).
REM. Viagèrement, adv. De manière à durer pendant la vie d'une personne déterminée. Je lui ai donné en cadeau, lors de son mariage, la ferme de mon oncle avec quelque bout de terre qui en dépendait, ne me réservant viagèrement, de ce côté, qu'un autre petit quartier modique (SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834, p. 272).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. dep. 1694, 1718: viager, -ere; dep. 1740: viager, -ère. Étymol. et Hist. A. 1. 1332 « qui jouit d'une rente viagère » (Cart. de Guise, Richel. l. 17777, f° 118 r° ds GDF.); 2. 1417 rente viagere (Cart. de Cysoing, p. 327 ds GDF. Compl.), cf. déjà 1291 en wiagere « en rente viagère » (1er Cartul. de Hainaut, pièce 136, f° 439, Chron. belg. ds GDF.). B. 1762 le viager « la rente viagère » (Ac.); 1794 en viager (CHAMFORT, Caract. et anecd., p. 130). Dér. de l'a. fr. viage « cours, durée de la vie » (1281, Test. de Guy de Lusignan, Arch. J 270, pièce 19 ds GDF.), dér. de vie; suff. -age. Fréq. abs. littér.: 236. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 722, b) 285; XXe s.: a) 155, b) 140.
viager, ère [vjaʒe, ɛʀ] adj. et n. m.
ÉTYM. 1332; wiager, dial., 1291; de l'anc. franç. viage « durée de vie » et, en dr., « usufruit »; de vie.
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1 (1417). Dr. Qui doit durer pendant la vie d'une personne et pas au delà. || Rente viagère (→ Enrager, cit. 8; obérer, cit.). || Revenu, intérêts viagers (→ 1. Tontine, cit. 1). || À titre viager (→ Empereur, cit. 3).
♦ N. m. (1762). || Le viager : la rente viagère. — En viager. || Mettre son bien en viager. ⇒ Bail (à rente). → Aliénation à fonds perdus; et aussi 1. placer, cit. 12; taux, cit. 1. || « Achat à viager » (Zola, la Terre, V, II).
1 Ma seconde femme, en mourant, depuis peu d'années, a emporté plus des trois quarts de sa fortune, consistant en usufruits et viager (…)
Beaumarchais, Mémoires… dans l'affaire Goëzman, p. 119.
2 Qui bénéficie, sa vie durant, de ressources.
2 Monsieur de Beauséant était un de ces gens ironiques et entêtés qui, semblables à des rentiers viagers, trouvent un plaisir de plus que n'en ont les autres à se lever bien portants chaque matin.
Balzac, la Femme abandonnée, Pl., t. II, p. 235.
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CONTR. (Du sens 1) Foncier.
Encyclopédie Universelle. 2012.