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vulgariser

vulgariser [ vylgarize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1823; « publier » 1512; du lat. vulgaris vulgaire
1Répandre (des connaissances) en mettant à la portée du grand public. Voltaire « vulgarisa les résultats et les problèmes de l'exégèse biblique » (Lanson).
Répandre (un mot, un fait de langue, une mode...). Le mot enliser a été vulgarisé par Les Misérables de Hugo.
2(1837) Rendre ou faire paraître vulgaire (3o). Une expression « insolemment sensuelle déformait et vulgarisait ses traits » (Martin du Gard).
⊗ CONTR. Ennoblir.

vulgariser verbe transitif Mettre des connaissances, des idées à la portée de tous, les faire connaître au grand public : Vulgariser une science. Littéraire. Faire perdre à quelque chose son caractère distingué, délicat : Vulgariser un air d'opéra par une prononciation canaille.vulgariser (synonymes) verbe transitif Mettre des connaissances, des idées à la portée de tous...
Synonymes :
- démocratiser
- diffuser
- propager

vulgariser
v. tr. Rendre accessible, mettre (des connaissances) à la portée de tous. Vulgariser une science.

⇒VULGARISER, verbe
A. — Empl. trans.
1. Répandre largement; faire entrer dans les habitudes du grand public, de l'ensemble d'une société. Synon. diffuser, propager. Vulgariser un art, des connaissances, une idée, une pensée. On ne vulgarise pas le beau; on le dégrade (...) Ce qu'il y a de meilleur dans l'Art échappera toujours aux natures médiocres, c'est-à-dire aux trois quarts et demi du genre humain (FLAUB., Corresp., 1853, p. 199). L'objet le plus précieux pour lui était, avec sa vieille malle, un de ces moulages, si vulgarisés depuis, du masque de Beethoven (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 793).
♦ Dans le domaine des productions orales ou écrites. Vulgariser un mot, une expression, une forme écrite. Je crois même que c'est dans sa bouche que j'ai entendu pour la première fois, bien avant qu'ils ne fussent vulgarisés, les mots subjectif et objectif (GONCOURT, Journal, 1892, p. 305). V. émérite B ex. de Gourmont.
En partic. Mettre à la portée des non-spécialistes des notions, des théories de différents domaines de savoir. Vulgariser une conception, une doctrine, une méthode, un procédé, une science. Vulgariser les grands résultats de la science est le seul moyen de faire comprendre et accepter les idées nouvelles de la critique (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 297). Nous passerons rapidement sur les autres « preuves de l'évolution », vulgarisées par tous les manuels scolaires (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 163).
2. Péj. Rendre vulgaire, grossier; faire perdre toute distinction, toute élégance. Tantôt tu fais de moi une espèce de maudit de mélodrame, et la fois suivante tu m'assimiles au commis voyageur. Entre nous, je ne suis ni si haut ni si bas; tu me vulgarises ou me poétises trop (FLAUB., Corresp., 1846, p. 318). L'élégance de Claire lui semblait écrasée, vulgarisée par la démarche lourde de Risler (A. DAUDET, Fromont jeune, 1874, p. 104).
B. — Empl. pronom.
1. [Le suj. désigne une chose] Se répandre largement, devenir accessible à tous. Tout va si vite de nos jours, tout se vulgarise si rapidement! cinq minutes d'avance sur le public, c'est déjà beaucoup (SAINTE-BEUVE, Pensées, 1846, p. 30).
2. [Le suj. désigne une pers., une chose] Devenir vulgaire, grossier, trivial. Se vulgarisant de plus en plus, il prenait des habitudes grossières et dispendieuses (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 217). Dans le visage encore enfantin, parfois presque charmant de Victor, on distingue déjà quels traits vont se vulgariser, se durcir ou s'épaissir (GIDE, Journal, 1943, p. 165).
Prononc. et Orth.:[], (il) vulgarise [-]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Verbe trans. 1. 1512 « faire connaître » (J. LEMAIRE DE BELGES, Illustrations, éd. J. Stecher, t. 1, p. 181), absent des dict. jusqu'au XIXe s.; 2. 1801 « parler comme le vulgaire, le commun des hommes » (MERCIER Néol.); 3. 1823 « mettre à la portée de tous » (BOISTE); 4. 1837 « faire paraître ou rendre vulgaire » (VIGNY, Journal poète, p. 1072: il ne faut pas se mêler à l'action, qui vous vulgarise et vous rabaisse). B. Verbe pronom. 1. 1838 « devenir banal, grossier » (BARB. D'AUREV., Memor. 1, p. 267: je la crois partie pour la campagne, où ce pâle front va se vulgariser et se brunir); 2. 1845 « devenir accessible à tous » (BESCH.). Dér. sav. de vulgaire; suff. -iser. Fréq. abs. littér.:83.

vulgariser [vylgaʀize] v. tr.
ÉTYM. 1829, Boiste; « publier », 1512; dér. du lat. vulgaris (→ Vulgaire).
1 Répandre (des connaissances) en mettant à la portée du grand public. Propager.
1 On s'était imaginé que l'on pouvait impunément vulgariser, pour ainsi dire, le socialisme, le faciliter (…)
Ch. Péguy, la République…, p. 25.
Répandre (un mot, un fait de langue, une mode…). || Expression introduite et vulgarisée par… (→ 3. Droit, cit. 62). || Ceux qui ont créé et vulgarisé l'adjectif ogival (cit. 2). || Vulgariser un procédé, une mode. Répandre (II., 3.).
2 (1846). Péj. Rendre ou faire paraître vulgaire. Trivialiser. || « Tu me vulgarises ou me poétises trop » (Flaubert, Correspondance, 18 sept. 1846).
2 La figure d'Alfreda n'était pas moins changée : une expression ardente, résolue, insolemment sensuelle, déformait et vulgarisait ses traits : on eût dit le visage d'une fille, le visage d'une fille saoule.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 64.
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se vulgariser v. pron.
1 (1845). Se répandre, devenir accessible à tous.
2 (1876). Péj. Devenir vulgaire, trivial, banal et grossier.
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vulgarisé, ée p. p. adj.
3 — Vous regardez ma bague… un cadeau d'Annick, la bague de Mélusine… Ce n'était pas vulgarisé, alors.
F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 82.
DÉR. Vulgarisateur, vulgarisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.