FUSILIER
FUSILIER
Terme générique désignant autrefois tout militaire armé du fusil. Cette arme n’ayant été introduite que très progressivement dans les armées françaises au cours du XVIIe siècle, le fusilier est encore en infime minorité dans les unités d’infanterie en 1670: quatre par compagnie. Mais la proportion augmente très rapidement après l’invention de la baïonnette à douille par Vauban (1688). Et, en 1703, toute l’infanterie française est dotée du fusil. Dès 1671 avait été créé un régiment de fusiliers du roi chargé de l’escorte des convois d’artillerie. Plus tard, les fusiliers constituent l’ensemble des soldats de l’infanterie à l’exception des compagnies d’élite (grenadiers, voltigeurs).
Le terme tombera peu à peu en désuétude, sauf dans quelques expressions: fusilier voltigeur, élément mobile du groupe de combat (devenu ensuite grenadier-voltigeur); fusilier marin, créé en 1854, qui subsiste jusqu’à nos jours: gradé ou matelot, rompu aux manœuvres de l’infanterie, chargé d’assurer l’ordre à bord et de participer aux manœuvres d’abordage et de débarquement. On notera toutefois que, pendant les deux guerres mondiales et les opérations d’Algérie, l’emploi des fusiliers marins n’a pas toujours répondu à cette définition. Certaines unités de fusiliers marins ont été en permanence utilisées à terre, soit sur le front de l’Yser en 1914-1918 sous le commandement de l’amiral Ronarc’h, soit comme unités organiques de divisions engagées dans les opérations de 1943-1945 (1er régiment de fusiliers marins à la 1re division française libre, régiment blindé de fusiliers marins à la 2e D.B.), soit pendant les opérations de maintien de l’ordre en Algérie (demi-brigade de fusiliers marins dans le secteur de Nemours). Enfin, les fusiliers de l’air, constituant l’escadron des fusiliers commandos et d’intervention puis, en 1976, groupement des fusiliers commandos de l’air, sont chargés d’assurer la protection des bases de l’armée de l’air, et en particulier des installations nucléaires, ainsi que d’effectuer des interventions en n’importe quel point du territoire en cas d’accident ou de menace.
fusilier [ fyzilje ] n. m.
• 1589; de fusil
♦ Vx Soldat armé d'un fusil. Mod. Fusilier marin : marin, gradé ou non, assurant à bord l'ordre, la discipline et l'instruction, et participant aux combats d'abordage et de débarquement. — Fusilier mitrailleur. ⇒ tireur.
● fusilier nom masculin Autrefois, soldat armé d'un fusil. Soldat faisant partie d'une équipe chargée du service d'un fusil-mitrailleur. Tireur au fusil-mitrailleur. Officier marinier, quartier-maître ou marin chargé de l'ordre, de la police à bord et des débarquements à terre. ● fusilier (difficultés) nom masculin Prononciation [&ph90;&ph109;&ph110;&ph93;&ph96;&ph94;&ph89;], comme pour rimer avec résilier. Orthographe Fusilier (= soldat, en particulier fantassin de marine), avec un seul l et un i de chaque côté du l, à la différence du verbe fusiller. ● fusilier (expressions) nom masculin Fusilier de l'air, fusilier commando de l'air, soldat des unités de l'armée de l'air chargées de la protection et de la défense au sol. Fusilier marin, fusilier commando de la marine, marin des formations de la marine nationale destinées à être employées à terre.
fusilier
n. m. Fusilier marin: marin entraîné pour les opérations de débarquement et chargé à bord du maintien de l'ordre et de la discipline.
⇒FUSILIER, subst. masc.
A.— Vx. Soldat armé d'un fusil. Chaque bataillon [serait] de neuf compagnies, dont une de grenadiers et huit de fusiliers (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 101). Un simple fusilier de la garde nationale (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Boigne, 1870, p. 23) :
• Tous les fusiliers qu'on levait parmi ces messieurs ou chez les paysans n'étaient pas également adroits, et un jour, M. de Luines faillit être atteint par un coup de fusil d'un de ces apprentis tirailleurs.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 307.
B.— En partic., mod.
1. Fusilier (marin). Marin appartenant à un corps spécial destiné au combat sur terre et chargé de l'ordre et de la discipline à bord. Les fusiliers marins, le corps de débarquement (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 92). Un détachement de cinquante fusiliers, en uniforme blanc, leurs revers et leurs parements bleu ciel (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 68).
2. Fusilier de l'air. Soldat chargé de la protection et de la défense des bases aériennes. (Ds Lar. encyclop., QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. :[fyzilje]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1589 fusilier « celui qui enflamme comme le fusil » (P. MATTHIEU, Aman, IV, p. 107 ds HUG.); id. droit de premier fusilier (ds ANQUEZ, Henri IV et l'Allemagne, p. 221 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 713). Dér. de fusil; suff. -ier. Fréq. abs. littér. :74.
fusilier [fyzilje] n. m.
ÉTYM. 1589, « celui qui enflamme comme le fusil »; de fusil.
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1 Soldat armé d'un fusil. — Vx. || Fusiliers à cheval (1649), fusiliers du roi (1671). → Baïonnette, cit. 1. — Spécialt. Soldat faisant fonction de garnissaire (→ Exaction, cit. 1).
2 (1888). Mod. || Fusilier-marin : matelot breveté ou gradé, initié aux manœuvres de l'infanterie, assurant à bord l'ordre, la discipline et l'instruction, et participant aux combats d'abordage et de débarquement.
3 Fusilier-mitrailleur (⇒ Tireur).
Encyclopédie Universelle. 2012.