GRAPHOLOGIE
Si l’acte d’écrire est bien, pour l’enfant comme pour l’adulte, «la réponse de tout l’individu à un espace fermé dans lequel il doit agir, aux formes graphiques qu’il peut simplifier et à l’instrument qu’il doit utiliser» (Julien de Ajuriaguerra), la graphologie, qui prétend voir dans le geste graphique une «expression» de son auteur, se trouve justifiée. Mais comment interpréter cette qualité expressive perceptible dès les gribouillis de l’enfant et plus ou moins stabilisée après les fluctuations de l’adolescence? «Il existe une graphologie naturelle, notait en 1872 Jean-Hippolyte Michon, c’est-à-dire une puissance d’instinct à déduire le caractère d’un individu de l’impression produite par son écriture ; Lavater et le célèbre Goethe, son ami, avaient compris qu’il fallait faire sortir cette science de son état purement empirique et l’élever, par des principes, par des règles précises, à l’état de vraie science.»
Johann-Gaspar Lavater (1741-1801) avait en effet remarqué «une analogie admirable entre le langage, la démarche, et l’écriture». Cette analogie «exprime» la personnalité et a, dans l’écriture, l’avantage d’être dessinée et fixée. D’où le succès de la graphologie qui, historiquement, vient après l’expertise en écriture mais qui, en un siècle, va connaître un développement parallèle à celui de la psychologie ou des sciences humaines.
Il arrive qu’au cours de ce progrès la graphologie perde son unité. L’observation de Charles Darwin, selon laquelle l’écriture consiste en une «combinaison de structures physiques, de caractéristiques psychiques et d’apprentissage», prévoyait en quelque sorte l’importance de ces facteurs; considérés isolément, ils susciteraient trois orientations pour la graphologie: physiologique, psychanalytique et sociale. Mais le fait d’être une science de l’expression de la personnalité, étroitement liée à la médecine et à la psychologie, d’une part, au symbolisme, d’autre part, oblige la graphologie à dépasser ce cloisonnement, légitime seulement s’il faut situer un individu par rapport à une norme ou à un groupe.
Cet aspect technique n’a pas été redouté par les élèves du théoricien de l’expression Karl Ludwig Klages (1872-1956). En combinant les aspects rationnels et irrationnels de l’écriture, c’est-à-dire les éléments mesurables, d’une part, et l’évolution dynamique des formes et des mouvements, d’autre part, il a été possible d’établir un véritable test de l’équilibre psychique de la personnalité.
Cette application récente succède à beaucoup d’autres. La vitalité sociale de la graphologie s’accroît, sans que se ferme pour autant le domaine de la recherche.
1. Les classiques
De Michon à Crépieux-Jamin
La valeur expressive du mouvement graphique ne fut pas plus contestée, au cours des siècles, que l’intonation de la voix; mais, si les «experts en écriture» reçoivent par une charte, dès 1570, un rôle officiel, il faut attendre la parution du livre de Carlo Baldo: Trattato como da una lettera missiva si cognoscono la natura e la qualità dello scrittore (Naples, 1622), pour que se répande le goût de retracer le portrait d’un individu à partir de son écriture.
En 1872, l’abbé Jean-Hippolyte Michon donne ses premières bases et son nom à un art considéré d’abord comme divinatoire, malgré deux ouvrages qui, à presque deux siècles d’intervalle, avaient ouvert la voie: celui de Carlo Baldo et surtout celui d’Édouard Hocquart: L’Art de juger de l’esprit et du caractère des hommes sur leur écriture (Paris, 1812). Ce dernier influença la société européenne du XIXe siècle; et Michon s’en réclame ainsi que d’une tradition orale, transmise par l’abbé Flandrin, chanoine de Notre-Dame de Paris.
Il étudie le «mouvement graphique, chose dont personne n’a jamais parlé», avec une loupe «qui est à l’écriture ce que le scalpel est à l’anatomie», et considère que «le premier diagnostic à faire dans une écriture est celui du trait : l’âme ici s’est peinte involontairement, fatalement.» Michon fonde sa science sur l’observation, la déduction et l’analogie. Stimulés par ces travaux, les docteurs Wilhelm Preyer et Georg Meyer, en Allemagne, font de la graphologie une matière scientifique; ils tiennent compte des alphabets nationaux et des modèles scolaires ainsi que de l’apprentissage. Ils étudient expérimentalement du point de vue physiologique les possibilités de variation de l’écriture et remarquent les «oscillations» de l’attention au cours du tracé. Ils s’exercent, Preyer en particulier, à écrire avec la bouche ou avec le pied, s’obligeant à pousser l’apprentissage de telles pratiques jusqu’à y acquérir une aisance suffisante: Preyer démontre ainsi que l’écriture n’est pas de la main, mais du cerveau. Dès la fin du XIXe siècle, Meyer et lui préparent, avec Klages, très jeune encore, et avec d’autres, les progrès futurs de la graphologie en Allemagne.
C’est alors que Jean Crépieux-Jamin, élève et héritier du fondateur de cette science nouvelle, organise les quelque cent soixante-quinze signes (que la graphologie française corrige et augmente aujourd’hui encore) en sept grandes espèces: direction, continuité, forme, vitesse, pression, dimension, ordonnance; il propose un modèle d’analyse de l’écriture comportant l’appréciation de l’harmonie du graphisme, puis le relevé des signes selon leur fréquence et leur intensité. Il énonce quinze règles, dont les suivantes: «Ne pas s’engager à fond dans un examen graphologique sur un seul document; rechercher d’abord les caractéristiques graphiques et classer les dominantes par ordre d’intensité; si l’on est embarrassé pour définir une écriture, on cherche à revivre les mouvements de celui qui l’a tracé... On retire un grand avantage à fixer les mesures des signes qui s’y prêtent: mesures de dimension, mesures proportionnelles, mesures d’angles... Une définition est bonne quand on peut retrouver sans hésitation l’écriture qui en est l’objet parmi vingt autres... On ne doit pas aborder le portrait graphologique détaillé tant que l’on n’est pas rompu aux difficultés des définitions.»
«Praticien incomparable, mais non homme de science», dira de lui Robert Saudek, Crépieux-Jamin eut le mérite de rendre populaire la graphologie. Il démontra, seul contre tous ses collègues, l’innocence du capitaine Dreyfus. Son dernier livre, l’A B C de la graphologie , fut salué en Allemagne comme «un monument de géniale simplicité», sans que pour autant il fût traduit.
Klages et Pulver
Mais le théoricien du mouvement expressif, Karl Ludwig Klages, avait déjà fait paraître, en 1917, une œuvre capitale, Expression du caractère dans l’écriture (Handschrift und Charakter ). Ce chimiste, fils d’un postier, fut membre du célèbre groupe littéraire de tendance symboliste de Munich que dirigea Stefan George et où régnait l’esprit de la culture grecque. Sa «science de l’expression» trouve sa source dans ce mouvement: «Il n’y a aucune science qui n’exige un sentiment cognitif», car «le sentiment de l’âme précède le jugement», et «l’objet de la perception est moins la chose elle-même que le caractère dont la chose a l’aspect». Ce caractère, c’est la manière dont «l’esprit soumet la vie à la loi qui lui est propre» – manière heureuse ou non, car ces forces toujours fluctuantes sont opposées, l’esprit étant ordre et régularité, la vie étant création, mouvement, turbulence. L’homme, qui est force active, doit maintenir l’un et l’autre; le rythme ou les rythmes de l’écriture reflètent jusque dans le moindre trait le jeu de ces forces: «Celui qui va au fond des choses verra l’être tout entier dans chaque trait, et celui-là seulement qui sait le reconnaître ici découvre dans l’écriture le germe de vie du scripteur.» Klages apprécie l’ensemble d’un graphisme par son niveau vital, ou Formniveau , différent du niveau de culture: «Entre deux écritures de même niveau, si l’une indique une haute culture et l’autre une absence de culture, c’est cette dernière qui aura la valeur vitale la plus élevée.» Les notions klagésiennes d’images anticipatrices (qui «dirigent de manière sous-jacente le processus d’affirmation de l’individu»), d’écriture «acquise» (non modifiable), de «tension graphique», d’ornementation et de simplification se sont montrées fécondes pour la recherche; mais Klages exige de ses lecteurs une attention désintéressée vis-à-vis des applications immédiates; il incite à la recherche; il désire, en effet, que pour ses élèves le goût de l’observation des mouvements expressifs, c’est-à-dire du rythme, soit «passé dans le sang».
À l’apport capital de Klages s’ajoute celui de Max Pulver. Il réclame, comme Klages, une attitude d’abord passive: les traits essentiels d’un graphisme sont bien moins perçus par l’organe physique que flairés, pressentis par un acte «prérationnel», puis, le graphisme entre dans le champ d’observation, avec la «connaissance toujours recommandée de l’alphabet et des courbes et angles qui le composent». Pulver s’attache particulièrement à la pression exercée par la plume dans un espace considéré comme symbolique (voir figure) et où la profondeur prend une importance capitale: «La plume dont l’élan vers le haut et le bas produit la grandeur variable de l’écriture, dont le glissement en avant et en arrière crée l’espace graphique, pénètre aussi en profondeur.» Par là s’expriment les pulsions instinctuelles. Philosophe, psychanalyste et médecin légiste, Pulver exige du graphologue la connaissance des œuvres de Freud, de Jung, d’Adler et de Steckel, car «il est absolument nécessaire de connaître les représentations inconscientes qui agissent sur l’acte graphique». Il insiste sur la complexité de l’homme, dont l’intentionnalité (Gesinnung ) oriente le destin vers une intégration positive ou négative. La «qualité existentielle» (Wesensgehalt ) remplace ici le Formniveau klagésien.
Ces trois interprétations sont aussi les trois points de vue qui fondent la graphologie. Elles apparaissent comme les outils indispensables au défrichement de la personnalité. Avant elles, la graphologie n’existait pas; après elles, elle va trouver maints perfectionnements et spécialisations.
2. Recherches nouvelles
La période moderne de la graphologie visera à approfondir la notion de rythme et, avec elle, celle de la tension du trait et de la pression; à simplifier et à rationaliser l’acquis, en le confrontant à d’autres branches de la psychologie et de la psychopathologie; à perfectionner l’étude de l’apprentissage de l’écriture; à corriger les troubles du graphisme chez l’enfant.
Le portrait, que la graphologie française a si bien défini du point de vue caractérologique, trouve dans les diverses typologies des modèles de structuration de la personnalité adaptés aux psychologies nouvelles. Ces typologies reposent sur un couple d’opposés: dilaté-rétracté chez Louis Corman, actif-passif chez H. Saint-Morand, primaire-secondaire chez René Le Senne; ou sur trois paires d’opposés comme dans la conception d’Ania Teillard, élève de Klages et de Pulver, fondée sur la psychologie analytique de Jung: rationnel-irrationnel, conscient-inconscient, extraverti-introverti, qui tient compte des complexes et de leur expression graphique.
Mensuration des traits graphiques
À partir de cette polarité déjà remarquée par William James (volonté bloquée ou explosive) et capitale pour Klages (esprit et vie) vont se construire des échelles évaluant les aspects dynamiques de l’écriture (T. Lewinson et J. Zubin). Mais elles sont précédées par des recherches sur le rythme auxquelles s’appliquent les élèves de Klages: Margaret Hardge, dès 1925, étudie et classe les aspects différents de la tension du trait; Walter Hégar différencie chaque côté du trait, selon sa forme courbe et son orientation; Klara Roman met au point un instrument de mesure de la pression individuelle dans son tempo propre (le graphodin ), plus précis que celui du psychiatre E. Kraepelin, qui s’attachait à vérifier dans l’écriture la spécificité de la tension musculaire de chacun des trois types de sa caractérologie: athlétique, pycnique et leptosome. Ce graphodin est aujourd’hui renouvelé par un crayon à bille, à champ magnétique, beaucoup plus sensible. Le grand neurophysiologiste de l’écriture, le médecin légiste Rudolf Pophal, de Hambourg, s’appuyant sur l’ontogenèse et sur le principe de l’analogie de finalité, classe les traits graphiques selon leur origine cérébrale: trait «cortical» homogène et net, trait «pallidaire» donnant le balancement de la guirlande, trait «strio-pallidaire» dans les cas d’hypokinésie et d’hyperkinésie, de mollesse et de durcissement. Mais il n’est pas d’accord en cela avec l’interprétation de Roda Wieser, dont le travail colossal sur sept cents écritures d’escrocs et de criminels, comparées à deux cents écritures de sujets normaux, l’oblige à conclure à la «polarité» du rythme de base klagésien; cette polarité traduirait la cohésion des forces antagonistes, âme et esprit, chez l’individu. «Conformément à l’emploi tout empirique mais correct du Leitbild (image directrice inconsciemment efficace) et des signes interprétables de la trace graphique du mouvement, la mollesse excessive du tracé représente un trait essentiel du caractère tendant à sa dissolution, tandis qu’un tracé trop rigide dénote une nature portée avec dureté à l’affirmation de soi, à la possessivité, à la volonté de puissance... L’absence de ces traits se manifeste par des degrés de tension très différenciés depuis moelleux, souple, détendu (mais non mou et lâché) jusqu’à ferme, solide, tendu (mais non rigide); ... le caractère graphologique qui imprègne ainsi positivement l’écriture (associant souplesse et tension) se reconnaît surtout quand il manque, la non-élasticité étant le négatif de l’élasticité.» Roda Wieser estime que cette polarité représente la qualité essentielle et presque spirituelle du «rythme de base»; elle ne peut l’expliquer totalement, comme le voudrait Pophal, par des influences corticales, pallidaires ou striaires, et préfère y voir le reflet de la vie selon l’expression de Goethe: «changeante et toujours ferme se maintenant...»
Graphologie et tests
Les recherches les plus poussées en ce qui concerne la confrontation des tests et de la graphologie ont été faites dans les pays anglo-saxons, notamment par une méthode d’appariement entre analyses graphologiques et études de cas (cf. G. W. Allport et P. E. Vernon, H. J. Eysenck). J. Downey, qui avait travaillé avec D. Starch et A. Gesell sur ce sujet, avait entrevu comment unifier l’étude de l’écriture: «S’il existe une possibilité de déchiffrer le caractère par l’écriture, elle repose sur l’apparition dans celle-ci de signes de détente des impulsions motrices ou de leur contraire... Il est possible d’identifier dans l’écriture des signes d’explosion ou d’inhibition motrice.» C’est la voie qu’a suivie Thea Lewinson après une longue recherche et en recourant à l’analyse factorielle.
Utilisant les concepts de Klages et de Pulver, Thea Lewinson propose, selon Jacques Salce, qui reprend en France cette méthode en la modifiant, «une sorte de test structural, particulièrement indiqué pour les explorations cliniques en série...» Le point de départ en est la définition suivante: «L’écriture est une ligne fermée qui se développe dans trois dimensions (verticale, horizontale et de profondeur), lesquelles sont combinées entre elles par un processus de relations dynamiques (concentration, équilibre, expansion). Les espèces graphiques prises en considération sont au nombre de 21, chacune étant dichotomisée sur un diagramme entre concentration maximale et expansion maximale, avec au centre le zéro ou balance, qui représente le juste équilibre, la tension vivante, la créativité dynamique qui diminue au fur et à mesure que l’on va vers davantage de concentration, ou vers davantage d’expansion, jusqu’à la désorganisation par le triomphe exclusif de l’une des tendances 漣 3 ou + 3.» Cette «graphométrie psychométrique» permet de comparer l’individu au groupe: elle apparaît comme un véritable test (fig. 1 et 2).
L’enfant et l’écriture
L’étude de l’apprentissage de l’écriture, commencée dès le début du siècle, principalement en Amérique et en Angleterre, avec E. Lee et E. L. Thorndike, a mis en évidence des constantes remarquables entre certains aspects de l’écriture et le développement intellectuel de l’enfant. Le dessin étudié d’âge en âge révèle lui aussi l’évolution psychique du sujet et ses possibilités mentales (test du bonhomme de Florence Goodenough). Mais l’effort d’Hélène de Gobineau, qui abandonna la nomenclature jaminienne pour choisir elle-même ses signes ou items à partir de groupes présentant tel trait défini et pour créer ainsi sa «graphométrie» au sens propre du terme, a été en France l’origine d’un travail immense et très fructueux développé par une nombreuse équipe sous la direction du professeur Julien de Ajuriaguerra. L’examen de la motricité graphique, l’évolution de celle-ci en fonction de synthèses propres à chaque âge ont permis une étude expérimentale très approfondie des difficultés de l’écriture chez l’enfant (dysgraphie) et de ses corrélatifs psychologiques. La rééducation de l’écriture repose ainsi sur une base psychophysiologique solide. Est considéré comme dysgraphique l’enfant «chez qui la qualité de l’écriture est déficiente alors qu’aucune déficience neurologique ou intellectuelle n’explique cette déficience». Il s’agit donc d’enfants intellectuellement normaux, qui ont une écriture illisible, ou lente à l’excès, ces difficultés entravant leur scolarité. La rééducation consiste dans le réapprentissage de chacun des gestes nécessaires à l’écriture; elle se fait par maints exercices relevant le plus souvent du jeu, car il faut d’abord détendre l’enfant et le mettre en confiance; il aura, par exemple, à manier une petite boule de glaise, à peindre, à dessiner, à reproduire telle forme dérivant du graphisme. La graphothérapie est un aspect de cette rééducation de l’écriture.
Les applications de la graphologie intéressent des domaines assez variés: psychiatrie, neurologie, psychanalyse, vie professionnelle, secteur judiciaire enfin, avec l’«expertise en écriture» qui est la forme la plus ancienne de l’étude de l’écriture individuelle. Dans ce dernier domaine, les travaux de Marcadant tendraient à supposer qu’une vision inconsciente régit au cours de toute la vie les proportions individuelles de l’écriture à la manière d’un «modèle» idéal au sens de F. J. J. Buytendijk. L’empreinte digitale aurait-elle son équivalent dans ces proportions spécifiquement individuelles que résume la signature?
La graphologie devrait approfondir l’histoire de l’origine de l’écriture et aussi de toutes les formes d’écriture étrangères au monde occidental. En étudiant, comme l’a fait admirablement D. H. Callewaert, le geste graphique physiologique (mécanique et praxique), elle en viendrait à pouvoir parler de l’influence de la constitution sur le caractère, s’il est vrai, comme l’affirme cet auteur, que la part expressive du mouvement graphique est infime: à peine quelques reflets émotifs...
Néanmoins, en dépit de ses lacunes et perplexités, la graphologie semble en avance par rapport aux autres branches des sciences de l’expression. Mais il lui faut toujours revenir à des recherches partielles et limitées dans le temps (par exemple, celle du Bauhaus sur le sens des formes) pour trouver une ébauche de ce que Swedenborg considérait comme les deux aspects essentiels du monde: la représentation et la contemplation. Il importerait alors, selon la suggestion de Gilbert Durand, de reprendre l’étude du symbole et de retrouver une méthodologie des correspondances. On rejoindrait ainsi Lavater et Goethe, qui sont à l’origine de la graphologie.
graphologie [ grafɔlɔʒi ] n. f.
• 1868; de grapho- et -logie
♦ Étude du graphisme, de ses lois physiologiques et psychologiques.
● graphologie nom féminin Interprétation de l'écriture considérée comme une expression de la personnalité.
graphologie
n. f. Technique de l'examen scientifique de l'écriture manuscrite, qui a pour but soit d'identifier l'auteur d'un texte, soit d'analyser sa personnalité.
⇒GRAPHOLOGIE, subst. fém.
A. — Étude de la forme des lettres et de l'allure générale de l'écriture afin de déterminer l'identité du scripteur ou d'observer son caractère et sa personnalité à travers son écriture. Graphologie : mettez les points sur les i, et votre esprit deviendra net. Paraphez en coup de sabre, et vous n'aurez pas peur (RENARD, Journal, 1894, p. 211).
B. — P. ext. ,, Ensemble des études, méthodes et techniques concernant l'analyse de l'écriture et ses applications `` (LAFON 1969).
REM. Graphologique, adj. Relatif à la graphologie. Une série de tests transportant l'épreuve graphologique dans une zone du geste plus primaire encore que l'écriture (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 22).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. [1868 (mot dû à l'abbé Michon d'apr. DG)] 1877 (LITTRÉ Suppl.). Composé des élém. grapho- et -logie. Fréq. abs. littér. : 24. Bbg. QUEM. DDL t. 10.
graphologie [gʀafɔlɔʒi] n. f.
ÉTYM. 1868, abbé Michon; de grapho-, et -logie.
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♦ Étude du graphisme, de ses lois physiologiques et psychologiques. || Système de graphologie, de J.-H. Michon (1871); A. B. C. de la graphologie, de J. Crépieux-Jamin. || Faire le portrait psychologique d'un scripteur par la graphologie. || Applications de la graphologie à la pédiatrie, à la criminologie, à l'orientation professionnelle.
0 (…) la graphologie (…) s'occupe (…) du rapport qui existe entre une écriture et son auteur, en tant que reflet de la personnalité intime de celui-ci.
Herbert Hertz, la Graphologie, p. 6.
➪ tableau Noms de sciences et d'activités à caractère scientifique.
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DÉR. Graphologique, graphologue.
Encyclopédie Universelle. 2012.