GRISONS
GRISONS
À l’extrémité orientale de la Suisse, les Grisons sont le canton le plus étendu de la Confédération (7 108 km2), dont ils couvrent près du sixième de la superficie totale. Centre de dispersion hydrographique, c’est un haut domaine montagnard, découpé dans les roches cristallines et métamorphiques par des affluents du Rhin, du Danube et du Pô. Le «canton aux Cent Vallées» se ferme à l’est par le massif fortement relevé de la Bernina (4 052 m). De part et d’autre de l’axe central (Adula, 3 042 m; Albula, 3 418 m; Silvretta, 3 999 m), le relief a été disséqué, sur le flanc nord-ouest par le Rhin et ses puissants affluents de rive droite (Rhin postérieur, Landwasser, Landquart), et sur le versant opposé par le sillon Mera (val Bregaglia)-Inn supérieur (Engadine). Deux traits principaux marquent la géographie physique des Grisons: d’une part, l’abondance des cols qui font communiquer, à forte altitude, les divers compartiments naturels (passages de la Greina, du San Bernardino, du Splügen, du Septimer, de la Maloja, du Julier, de l’Albula, de la Bernina, de la Flüela, de l’Ofen); d’autre part, l’ensoleillement et la sécheresse du climat qui permettent à l’habitat et aux cultures de remonter très haut (Juf, hameau du village de Cresta est, à 2 133 mètres, l’habitat permanent le plus élevé de toute les Alpes).
Le passé tourmenté des Grisons, dont l’histoire est celle de la Suisse, explique le tracé capricieux des frontières, l’enclavement des vallées méridionales (val Bregaglia, Poschiavino) privées de leur issue aval, demeurée italienne. Elle rend compte aussi du mélange des langues: allemand (qui est l’idiome commun), romanche, italien, et de religions (catholiques, protestants).
L’économie des Grisons, le canton le plus pauvre de la Confédération, est lourdement pénalisée par les contraintes de la haute montagne. Les espaces improductifs couvrent 30,2 p. 100 de la surface totale; 10 p. 100 du sol sont au-dessous de 1 200 mètres, et l’entretien d’un immense réseau routier est très onéreux. L’agriculture, aux mains d’une population vieillie, souffre des conditions géographiques, relief escarpé et morcellement des terres. On y trouve des céréales et, dans les vallées, des vergers, mais l’essentiel des revenus provient d’un gros troupeau bovin, élevé sur les prairies naturelles et les alpages. L’industrie se heurte à une localisation excentrique et au manque de capitaux locaux. Elle ne compte pas de grandes entreprises, à l’exception de l’électrochimie et de la fabrication des engrais, à Ems. Mais son potentiel hydroélectrique, avec le cinquième du potentiel national, lui permet d’exporter une grande partie de son énergie dans le reste de la Confédération. L’importance du tertiaire reflète l’ancien rôle du canton dans la circulation internationale à travers les Alpes. Au réseau des chemins de fer rhétiques, à écartement réduit, s’ajoute celui des routes de montagne. Les Grisons sont devenus un axe de franchissement moderne, avec la construction, entre 1961 et 1967, d’un tunnel routier sous le col du San Bernardino (2 065 m). Ouvert à 1 613 mètres, au nord, et débouchant, au sud, à 1 631 mètres, le tunnel est long de 6 596 mètres, mais il est fermé de novembre à mai à cause des neiges. Le tourisme a débuté, dès 1865, avec le thermalisme et le séjour d’été, et il a pris un énorme essor, avec les sports d’hiver, grâce aux domaines skiables de haute altitude, très ensoleillés: vallées du Prättigau (Klosters), de la Landwasser (Davos, avec 11 800 hab.), de la Plessur (Arosa), de la Haute-Engadine (Sils-Maria, Pontresina, Saint-Moritz) et de la Basse-Engadine (Sculs-Tarasp-Vulpera) qui dessert le parc national suisse de 142 kilomètres carrés.
L’augmentation globale de la population (179 300 hab., selon les estimations de 1992) ne doit pas faire oublier le dépeuplement des hautes vallées au profit du chef-lieu, Coire (32 000 hab.) et des zones touristiques.
Grisons
(les) (en all. Graubünden, en romanche Grischun) le plus grand des cantons suisses (entré dans la Confédération en 1803), au S.-E. du pays; 7 109 km²; 172 560 hab.; ch.-l. Coire. Langues: all., ital., romanche. à cause de l'altitude (4 049 m au pic Bernina), le peuplement est clairsemé. Le canton comprend les hautes vallées du Rhin et de l'Inn (Engadine). L'hydroélectricité est abondante. Coire groupe les industries. Le tourisme est florissant (stations de Davos, Saint-Moritz, etc.).
Encyclopédie Universelle. 2012.