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GUYANA
GUYANA

C’est en 1966 que l’ancienne Guyane britannique (215 000 km2) s’est constituée en pays indépendant sous le nom de Guyana, tout en demeurant membre du Commonwealth. À la suite des graves problèmes économiques et de la forte répression qui ont marqué les années 1970 et 1980, sa population, de quelque 800 000 habitants, a plutôt décru, du fait d’une émigration massive. À côté des deux principaux groupes ethniques «East Indians» et Noirs, on trouve d’importantes minorités de Chinois, de Portugais, d’autres Européens, et quelque 35 000 Amérindiens autochtones.

Géographiquement, la Guyana est la plus occidentale des anciennes Guyanes coloniales. Bordée par l’océan Atlantique, elle est limitée par le Venezuela, le Brésil et le Suriname.

Cinq régions naturelles

On distingue en Guyana cinq régions naturelles.

La région côtière , large de 25 à 30 kilomètres, est cultivée dans la partie orientale, c’est-à-dire entre l’embouchure de l’Essequibo et celle de la Corentyne, qui constitue la frontière avec le Suriname. Cette côte a été gagnée sur la mer, tant par l’œuvre de la nature que par l’effort de l’homme: la protection contre les eaux et marées est en effet organisée par tout un système de digues et d’écluses.

La région des Sables blancs (entre l’Essequibo et la Corentyne) est située en arrière de la précédente. Sa largeur varie de 80 à 150 kilomètres; elle est peu fertile et porte une forêt dense assez fragile; mais ces sables blancs contiennent de grands gisements de bauxite.

Le Nord-Ouest , région proche de la côte, dans le triangle Venezuela-Atlantique-cours du Mazaruni, est un pays très peu peuplé, mais dont le sous-sol recèle du manganèse.

Une région montagneuse , située dans le centre-ouest du pays, culmine à la frontière brésilienne dans la serra Pacaraima; sommet le plus élevé, le Roraima atteint 2 810 mètres. Les terrains anciens, soumis à une érosion différentielle, sont pourvus de chutes remarquables (la chute de Kaieteur a plusieurs centaines de mètres de hauteur: elle est deux fois plus haute que la chute Victoria sur le Zambèze, quatre fois plus que les chutes du Niagara); il existe donc dans cette région des possibilités hydroélectriques considérables.

Le Sud , enfin, est un plateau de 500 à 1 500 mètres d’altitude qui, du point de vue climatique, se distingue du reste du pays; en effet, beaucoup moins arrosé, il est couvert de vastes savanes: la savane Rupununi sert de pacage à de nombreux troupeaux.

Une population mêlée

Les premières installations européennes, sur l’Essequibo en 1616, furent l’œuvre des Hollandais; en 1627, d’autres Hollandais s’établissaient sur la rivière Berbice et fondaient Fort Nassau. Certes, une colonie anglaise s’implanta sur le fleuve Surinam en 1651, mais c’était sur le territoire de la future Guyane hollandaise. Jusqu’en 1814, la Guyane dite «britannique» fut donc administrée par des Hollandais, le commerce étant assuré par l’intermédiaire de la Compagnie hollandaise des Indes occidentales (tout au moins jusqu’en 1792). La plus grande figure de l’histoire de la colonie fut, au XVIIIe siècle, Laurent Storm van’s Gravesende; il administra les régions de l’Essequibo et du Demerara, qui furent réunies en une seule colonie en 1784.

La ville de Georgetown, de nos jours capitale de la Guyana, n’a été fondée qu’en 1772 sous le nom de Stabrock. Au cours des guerres de la Révolution et de l’Empire, l’Angleterre occupa les colonies hollandaises et finalement acquit en 1814 les colonies du Demerara, de l’Essequibo et du Berbice. Jusqu’en 1831, date de l’union définitive, l’ensemble Berbice-Demerara et l’Essequibo furent administrés par deux gouverneurs distincts.

À cette date, la colonie comptait un petit nombre de colons anglais qui faisaient travailler des esclaves noirs. L’esclavage fut supprimé progressivement de 1834 à 1838, et l’on attribua aux Noirs des parcelles des anciennes plantations. Le passage de l’esclavage au travail libre paraissait se réaliser mieux qu’ailleurs, lorsque éclata une très grave crise économique due à la décision de la métropole anglaise de renoncer au protectionnisme pour autoriser le libre-échange: le sucre étant la production principale de la Guyane au XIXe siècle, la crise due à la concurrence de plus grands producteurs, comme le Brésil et Cuba, fut difficile à résorber.

Cependant, les colons anglais avaient fait appel pour le développement de la colonie à des émigrés de l’Inde (qui furent introduits d’abord avec engagement de trois ans), ce qui permit de développer de nouvelles cultures, en particulier celles du riz et du café. La canne à sucre resta pourtant la culture principale, tandis que l’immigration hindoue continuait jusqu’en 1917. De 1846 à 1917, 240 000 émigrés arrivèrent en Guyane anglaise, y compris un certain nombre de Chinois et quelques Portugais.

La démographie de la Guyana est donc fort complexe. Les tensions entre Indiens et Noirs, éléments principaux de la population, ont été vives au cours des dernières décennies.

Luttes pour l’indépendance au sein du Commonwealth

Unique possession anglaise en Amérique du Sud, la Guyane est dirigée jusqu’en 1928 par un gouverneur. Un homme va jouer un rôle décisif dans la conquête de l’indépendance: Cheddi Jagan. De son origine indienne, il a hérité la finesse d’un pur-sang nerveux. Issu de l’élite, il a la chance de pouvoir suivre des études, grâce à un père aisé qui l’envoie en Amérique. Là, il apprend le métier de chirurgien-dentiste. En 1950, il fonde le Parti progressiste du peuple (People’s Progressive Party, ou P.P.P.). En avril 1953, profitant de l’octroi d’une Constitution plus libérale par le gouvernement de sir Winston Churchill, il remporte un franc succès aux élections et devient Premier ministre. De fortes tensions ne tardent pas à se manifester avec la Grande-Bretagne. Le pays est agité par des grèves accompagnées d’incendies de plantations. Londres redoute un coup d’État communiste, envoie des renforts de troupes à Georgetown et suspend la Constitution. En août 1957, de nouvelles élections ont lieu. Cheddi Jagan redevient Premier ministre.

Mais le P.P.P. a connu entre-temps des dissensions internes. La fraction minoritaire, sous la conduite d’un des lieutenants de Jagan, Forbes Burnham, a formé en 1955 un nouveau parti, le Congrès national du peuple (People’s National Congress, ou P.N.C.). À partir de ce moment, l’antagonisme entre P.P.P. et P.N.C. ne cesse de croître, prenant un caractère de plus en plus racial. Cheddi Jagan reste la tête de file des Indiens, alors que Forbes Burnham défend la minorité africaine.

Cependant, la bataille pour l’indépendance au sein du Commonwealth se poursuit. Le 18 juillet 1961, la Guyane reçoit un statut d’autonomie interne. Aux élections d’août de la même année, le P.P.P. obtient à nouveau la majorité. Cheddi Jagan s’en prend aux grands planteurs de canne à sucre, dont les intérêts sont soutenus, dit-il, par les Anglais et les Américains. En 1962, il présente un budget dont certaines mesures (impôts sur les revenus du capital et sur la propriété, chasse à l’évasion fiscale pratiquée par les sociétés étrangères) provoquent la colère des industriels. L’opposition s’exprime par la voix du parti United Force (U.F.), auquel se joint le P.N.C. De leur côté, les gouvernements britannique et américain voient dans une réforme du scrutin qui introduirait la représentation proportionnelle le moyen de mettre le P.P.P. en minorité. La nouvelle Constitution du 26 mars 1964 retient donc cette disposition.

Pour obtenir la chute de Cheddi Jagan, le P.N.C. provoque de nombreuses grèves en 1962, 1963 et 1964. Financées par la C.I.A., elles culminent dans des émeutes raciales que Washington et Londres ne font rien pour apaiser, craignant par-dessus tout que la Guyane ne se transforme en un «nouveau Cuba». En 1964, alors que souffle un vent de guerre civile, des élections se déroulent. Avec 45 p. 100 des voix (soit 3 p. 100 de plus qu’en 1961), le P.P.P. se trouve minoritaire à la Chambre, en face d’une coalition qui regroupe le P.N.C. et l’U.F. Forbes Burnham est nommé Premier ministre, et le pays s’achemine vers son indépendance. Celle-ci est proclamée le 26 mai 1966. Après trois cents ans de colonisation, un nouvel État est né. Il prend le nom de Guyana – «Terre des eaux» en amérindien – et devient le vingt-troisième membre du Commonwealth.

Le règne de Forbes Burnham

Le 17 décembre 1968, de nouvelles élections donnent au P.N.C. la majorité absolue, ce qui permet d’évincer son ancien allié, l’U.F. C’est alors qu’apparaissent les premières fraudes électorales importantes, fraudes qui ne feront que s’amplifier. Le 23 février 1970, un amendement à la Constitution substitue au gouverneur britannique un président élu par l’Assemblée. Le 19 mars, Arthur Chung, d’origine chinoise et juge à la Cour suprême, devient le premier président de la République coopérative de Guyana. La reine Élisabeth II a cessé d’être la souveraine en titre du pays. Le 16 juillet 1973, des élections législatives donnent au P.N.C. la majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale.

En avril 1978, le P.N.C. estime qu’il faut aller vers un système présidentialiste. Aussi utilise-t-il la majorité dont il dispose à la Chambre pour modifier les procédures de révision constitutionnelle et les faire entériner par un référendum. Ce dernier est boycotté par le P.P.P., qui en a dénoncé les truquages. Le 10 juillet 1978, le gouvernement obtient 97,4 p. 100 de oui et, grâce à cette «victoire», le mandat du Parlement se trouve prolongé de deux ans. Finalement, les élections du 15 décembre 1980, toujours fort suspectes selon les observateurs, donnent officiellement 78 p. 100 des suffrages au P.N.C.

Le règne de Forbes Burnham, qui accède alors à la présidence de la République, se consolide. Vu au départ comme un «pion des Américains», ce personnage éloquent, jovial et autoritaire surprend son monde en se radicalisant au fil des ans. Il se proclame socialiste, mais à sa manière, qui n’est pas celle de Cheddi Jagan, un marxiste trop orthodoxe à son goût. En fait, pragmatisme et goût du pouvoir sont les traits caractéristiques du chef de l’État. Autour de lui se crée un véritable culte de la personnalité. Pour se maintenir coûte que coûte aux postes de commande, son parti, le P.N.C., accentue les divisions ethniques de façon caricaturale.

Parce que le P.N.C. persécute ses détracteurs et se laisse gagner par la corruption, son assise s’effrite peu à peu. À partir de 1976, à la classique opposition du P.P.P., dont les offres en vue de former une coalition sont constamment repoussées, vient s’ajouter celle de la Working People’s Alliance (Alliance du peuple travailleur, W.P.A.), fondée par Walter Rodney. Cet intellectuel combatif, respecté, est assassiné en juin 1980, dans des circonstances où la responsabilité des services secrets de l’armée est engagée. De tels faits, de même que la censure imposée à la presse et le départ d’opposants allant grossir la diaspora des réfugiés, sont dénoncés par les organisations de défense des droits de l’homme.

Forbes Burnham n’en joue pas moins, sur la scène internationale, son rôle de champion du tiers-mondisme: participation active au Mouvement des non-alignés, auquel Georgetown avait adhéré en 1970, excellentes relations avec Cuba et son leader, Fidel Castro, liens étroits avec ce qui était alors le camp soviétique et la Chine, aide aux mouvements de libération en Afrique australe, appui accordé au système économique latino-américain. Peu de temps avant sa mort subite (6 août 1985), le président Burnham mettait en accusation les «intrigues impérialistes pour étrangler la Guyana». Sans doute avait-il ressenti depuis longtemps déjà l’échec du grand projet qu’il avait nourri: alimenter, vêtir et offrir un toit à tous les habitants (feed , clothe and house to the people ). En décembre 1985, lorsque Desmond Hoyte, ancien ministre du Développement économique, est «élu» président, grâce à un bourrage des urnes devenu traditionnel, le pays est ravagé par la crise économique et sociale, étranglé par la dette et soumis aux décisions du Fonds monétaire international (F.M.I.).

Faillite de l’économie étatisée

La «petite» Guyana dispose de bons atouts pour son développement: importantes réserves minières (bauxite mais aussi or, diamants, manganèse et uranium), énormes ressources hydroélectriques, terres aptes à l’agriculture sur la bande du littoral. Voulant briser l’emprise des sociétés multinationales qui contrôlent la quasi-totalité des richesses, le gouvernement de Forbes Burnham pense tracer la «voie guyanaise vers le socialisme», à travers le «coopérativisme», doctrine officielle de la République. Quelque mille coopératives sont constituées, dans les domaines de la construction, de la pêche, de l’élevage, de l’abattage du bois, de la distribution. À l’apogée de ce système, vers 1978, elles ne représentent pourtant que 10 p. 100 de l’activité économique, et seules la moitié d’entre elles fonctionnent réellement. Le fait est que, pendant le «règne» de Forbes Burnham, c’est l’État qui se renforce, au point de devenir le principal agent de l’économie, en dirigeant plus de trente state corporations . En 1971 et en 1974, les compagnies Alcan (canadienne) et Reynolds (américaine), qui exploitent la bauxite, principale source de devises, sont nationalisées. En 1975 et en 1976, c’est le tour du secteur sucrier, contrôlé en grande partie par le consortium britannique Booker. Ne restent dans le secteur privé que 20 p. 100 de l’activité économique. Mais les nationalisations sont loin de produire les bénéfices attendus. Plus qu’une société socialiste, elles engendrent un capitalisme d’État marqué par de graves erreurs de gestion et par l’inefficacité. Des facteurs externes, très défavorables, viennent noircir le tableau: choc pétrolier de 1973, mauvaise tenue des prix internationaux pour les produits exportés (principalement bauxite et sucre).

Tandis que le projet coopérativiste fait eau de toutes parts, le revenu per capita se réduit de 25 p. 100 entre 1981 et 1985. Le chômage et l’inflation augmentent; le marché noir prospère, à cause de la pénurie de biens courants. Comme dans d’autres pays d’Amérique latine, la dette extérieure, qui atteint 1,3 milliard de dollars en 1985, se transforme en une épée de Damoclès.

Privatisations et mesures d’ajustement

Avec le président Desmond Hoyte (1985-1992), la Guyana décide de partir à la «redécouverte» du capitalisme. En même temps que presque tous ses voisins latino-américains, elle se met à appliquer des mesures à caractère néo-libéral. Ce phénomène s’accompagne d’un rapprochement avec les États-Unis et surtout avec le Venezuela, en dépit du litige territorial qui oppose les deux pays. Depuis le traité d’arbitrage de 1899 signé par Londres et par Washington, Caracas n’a cessé de réclamer ce que les Vénézuéliens appellent la Guyana Essequiba , ou Essequibo , région riche en minerais qui couvre près de 150 000 kilomètres carrés, soit plus de 60 p. 100 du territoire national. Devant le piétinement des négociations, les deux voisins choisissent la voie de la conciliation, favorisée par le virage des autorités guyanaises en matière d’économie.

En juillet 1987, des lois sont votées afin de promouvoir les investissements étrangers. La première entreprise à profiter de la nouvelle législation, en août 1987, est la compagnie Golden Star Resources. Une concession lui est octroyée pour exploiter l’or dans un endroit situé précisément à l’intérieur de l’Essequibo. En juin 1988, la Guyana Exploration Ltd. et la Petrel Petroleum Corporation, toutes deux américaines, reçoivent elles aussi des concessions.

En mars 1989, le président Desmond Hoyte signe un accord avec le F.M.I.: dévaluation du dollar guyanais de 70 p. 100, augmentation des taux d’intérêt de 35 p. 100, hausse du prix de certaines denrées de plus de 200 p. 100.

La revanche de Cheddi Jagan

En réponse à cette thérapie de choc, très dure pour la population, une grève générale est déclenchée le 4 avril 1989, tandis que se déroulent des manifestations houleuses organisées par les ouvriers et les étudiants. Une centaine de personnes sont arrêtées et accusées de «conspiration». Parmi les personnes inculpées figurent plus de soixante militants du P.P.P. et du syndicat des travailleurs agricoles du sucre, le G.A.W.U., qui protestent également contre le vaste plan de privatisations lancé par le Congrès national du peuple. Ce plan fait l’objet de nombreuses controverses, aiguisées par le fait qu’il est appliqué alors que les élections prévues pour la fin de l’année 1990 sont constamment ajournées par le P.N.C. La bataille fait rage autour de ce fleuron qu’est la Guyana Sugar Corporation (Guysuco), la plus grande entité étatique avec la Guyana Mining Enterprise. Ces véritables piliers de l’économie sont en partie privatisés lorsque survient la victoire de Cheddi Jagan aux élections du 4 octobre 1992.

Bien que mouvementées, elles sont reconnues free and fair (libres et honnêtes), au dire des cent observateurs étrangers venus du centre Carter et de la communauté britannique. Le Parti progressiste du peuple remporte 55 p. 100 des voix et une courte majorité de un siège au Parlement; le Congrès national du peuple doit se contenter de 41,5 p. 100 des suffrages.

Si l’on fait le bilan du mandat de Desmond Hoyte, qui aspirait à la réélection et n’a cédé la place qu’à contrecœur, on constate certains résultats macro-économiques positifs. Mais le taux d’inflation reste élevé; le salaire minimum équivaut à un demi-dollar par jour. Un médecin, l’une des professions les mieux payées du pays, gagne à peine 100 dollars par mois. Comment le nouveau président Cheddi Jagan, âgé de soixante-quatorze ans, compte-t-il affronter les tensions sociales et ethniques qui ne vont pas manquer de surgir? Jadis qualifié d’«enfant terrible» par les Anglais, ce lutteur infatigable a évolué dans ses convictions idéologiques, sans se renier sur le fond. Il se prononce en faveur d’une économie mixte et du rétablissement des libertés. Dès son entrée en fonctions, quelques jours après son élection, il met en place un gouvernement de coalition en faisant appel au parti United Force (gauche) et surtout à l’Alliance du peuple travailleur (W.P.A., centre gauche).

Là est le défi essentiel. «Le P.P.P. entend éliminer tout type de discrimination politique ou ethnique, déclare le président. Aucun groupe racial, aucune minorité ne se sentira menacée dans notre nouvel État.» Cette ambition est à coup sûr la condition de la stabilité d’un pays divisé et appauvri, soucieux de renégocier dans de meilleures conditions l’accord passé avec le F.M.I. et la Banque mondiale sur le remboursement de la dette (2,1 milliards de dollars en 1993).

En politique extérieure, la priorité est de resserrer les liens avec les membres de la communauté anglophone des Caraïbes (le Caricom, composé de treize membres, a son siège à Georgetown) ainsi qu’avec le Suriname, la Guyane française et les proches voisins latino-américains (Brésil, Colombie, Venezuela). Plus largement, la Guyana espère développer une «juste coopération», fondée sur le respect mutuel et un véritable partenariat, avec l’Union européenne, – et, à l’intérieur de celle-ci, le Royaume-Uni particulièrement –, le Canada, et les États-Unis, – en qui Cheddi Jagan voit «des amis traditionnels». Son décès en cours d’exercice, en mars 1997, ne lui permet pas d’achever son entreprise. Le Premier ministre Samuel Hinds assure l’intérim jusqu’à l’élection présidentielle, qui se déroule à l’automne.

Guyana
(république de) (Republic of Guyana), état du N.-E. de l'Amérique du Sud, sur l'Atlant. (anc. Guyane britannique); 214 970 km²; env. un million d'hab.; croissance démographique: 2 % par an; cap. Georgetown. Nature de l'état: rép. parlementaire. Langue off.: angl. Monnaie: dollar de la Guyana. Pop.: Indiens originaires de l'Inde (50 %), Noirs (30 %), métis (11 %), Amérindiens (4 %), Européens et Chinois. Relig.: protestantisme, hindouisme.
La plaine côtière, où débouche le fleuve Essequibo, concentre 90 % de la pop. et les cultures. Plateaux et montagnes de l'intérieur sont couverts de forêt dense équat. Le pays, qui exporte de la bauxite, du sucre, du riz, de l'or et des diamants, a connu une grave crise écon. En 1989, un plan de redressement du F.M.I. a provoqué d'importants troubles sociaux. Depuis, la croissance oscille entre 6 et 9 %.
Brit. depuis 1803, colonie en 1831, le territ. acquit son indép. en 1966 et forme depuis 1970 une rép. Le P.N.C. (People National Congress), se réclamant du marxisme, parti des Noirs, au pouvoir depuis 1970, a engagé à la fin des années 1980 des réformes écon. libérales. En oct. 1992, le candidat de l'opposition (Indiens), Cheddi Jaggan, a remporté les élections présidentielles. Après sa mort, en mars 1997, sa veuve, Janet Jaggan, a remporté l'élection présidentielle d'octobre.

Encyclopédie Universelle. 2012.