excellent, ente [ ɛkselɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• XIIe; lat. excellens, p. prés. de excellere → exceller
♦ Qui, dans son genre, atteint un degré éminent de perfection; très bon. ⇒ admirable, merveilleux, parfait, supérieur.
A ♦
1 ♦ (Choses) Un lit excellent. ⇒ confortable. Un plat excellent. ⇒ succulent. D'excellents vins. ⇒ délicieux , exquis, fameux. Cela paraît excellent. Voiture en excellent état. D'excellents conseils. Voilà une excellente idée ! ⇒ génial, fam. 2. super. C'est un excellent film. Être d'excellente humeur. Être en termes excellents avec qqn.
2 ♦ (Personnes) Qui est remarquable dans son action. Un excellent professeur. Une excellente pianiste. ⇒ compétent, doué, talentueux . « les acteurs doivent être comme les vers, les melons et les vins, c'est-à-dire excellents, sans quoi ils sont détestables » (Gautier).
3 ♦ (Personnes et actions jugées sur le plan moral) Qui a une grande bonté, une nature généreuse. Une excellente personne. « La faculté de rire aux éclats est preuve d'une âme excellente » (Cocteau). « un excellent garçon, trop bon, stupide de confiance et de bonté » (Maupassant). ⇒ brave. — Vieilli Mon cher et excellent ami.
B ♦ (Constructions particulières) C'est excellent pour la santé. Sirop excellent contre la toux. Être excellent en latin. Acteur excellent dans le rôle de Sganarelle. ⇒ exceller. — Ce n'est pas excellent, pas bon. — Rare Moins, plus excellent que... Très excellent.
⊗ CONTR. Déplorable, détestable, exécrable, mauvais, médiocre, passable.
● excellent, excellente adjectif (latin excellens, -entis, de excellere, exceller) Qui est dans son genre à un degré éminent : Un excellent peintre. Familier. Qui a très bon cœur ou qui suscite la sympathie : C'est un homme excellent. ● excellent, excellente (citations) adjectif (latin excellens, -entis, de excellere, exceller) Denis Diderot Langres 1713-Paris 1784 Si tout ici-bas était excellent, il n'y aurait rien d'excellent. Le Neveu de Rameau ● excellent, excellente (difficultés) adjectif (latin excellens, -entis, de excellere, exceller) Orthographe Avec un a pour le participe présent d'exceller : cet acteur excellant dans la tragédie, il a été choisi pour le rôle. Avec un e pour l'adjectif : cet acteur est excellent dans le rôle ; c'est un ingénieur excellent dans la planification des projets. ● excellent, excellente (homonymes) adjectif (latin excellens, -entis, de excellere, exceller) excellant participe présent excellent forme conjuguée du verbe excellent excellent adjectif ● excellent, excellente (synonymes) adjectif (latin excellens, -entis, de excellere, exceller) Qui est dans son genre à un degré éminent
Synonymes :
- accompli
- achevé
- bon
- brave
- consommé
- délicieux
- dévoué
- exquis
- extra
- fameux
- parfait
- supérieur
Contraires :
- mauvais
Familier. Qui a très bon cœur ou qui suscite la sympathie
Contraires :
- cruel
- dur
- méchant
excellent, ente
adj. Qui excelle dans son genre. Un vin excellent.
— Un homme excellent, très bon.
⇒EXCELLENT, ENTE, adj.
I.— Emploi adj. Qui est très bon.
A.— En gén.
1. [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Qui possède le maximum de qualités requises pour correspondre, presque parfaitement, à la représentation idéale de sa nature, de sa fonction ou pour manifester une très nette supériorité par rapport à d'autres choses ou personnes du même type.
a) Domaine gastr. Qui possède le maximum de valeur alimentaire, de saveur, pour satisfaire, presque parfaitement, les besoins nutritifs, pour flatter le goût. Excellent(s) fruits, thé, vin; excellent déjeuner, souper. La graisse, qui leur paraît un mets aussi délicieux que l'excellent beurre, ou le meilleur fromage (Voy. La Pérouse, t. 2, 1797, p. 269). Un excellent chocolat, chaud, moiré, parfumé, et de succulentes grillades (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 23).
b) Domaine techn., pratique. Qui possède le maximum de qualités requises pour procurer un sentiment de grand bien-être et confort, ou pour fournir très efficacement le résultat matériel attendu. Excellent(e) (s) affaire, chose, conditions, état, hôtel, occasion, tenue; excellent(e) appétit, santé. C'était une savante préparation (...), ce doit être un excellent antispasmodique. — Souverain (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 766). On a un excellent moyen (...) : la mère dort sur le dos, le petit entre les jambes; rien de plus pratique (...), c'est le bon système (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 268). Le chêne constitue un excellent bâti, très solide et prenant bien la colle, mais nombre de meubles plaqués sont faits de bois de bien moins bonne qualité (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 13) :
• 1. ... c'était une grande maison dont l'aspect donnait des idées de bien-être et de vie confortable; les appartements étaient nombreux, bien clos, bien meublés, de bons vieux meubles et d'excellents lits, sans ciselure, sans dorure, sans rien de tous ces misérables luxes par lesquels on remplace aujourd'hui les matelas et les lits de plume.
KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 201.
c) Domaine des activités hum. en gén. Qui possède le maximum de qualités requises pour assumer, presque parfaitement, un rôle professionnel ou social, une entreprise quelconque. Excellent confrère, juge, maître, officier, ouvrier, serviteur, soldat. De bons cultivateurs, des citoyens paisibles, d'excellens pères de famille (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, 1801, p. 52). Ces jeunes gens sont instruits, travailleurs, ils examinent avec conscience leurs malades, sont d'excellents cliniciens (BIOT, Pol. santé, 1933, p. 20).
— P. anal. Ils [les setters Gordon] sont d'excellents chiens de marais et vont courageusement au fourré (VIDRON, Chasse, 1945, p. 116).
d) Domaine des arts
— Qui possède le maximum de valeur esthétique pour répondre, presque parfaitement, aux critères du beau, du bon goût. Il résulte de cette rare et merveilleuse unité, en même temps que des proportions excellentes de toutes les parties de l'édifice, un ensemble qui produit sur l'âme une impression de douceur pieuse et de satisfaction intime (MONTALEMBERT, Ste Élisabeth, 1836, p. 346). Tout dans cet excellent portrait, les chairs, les ajustements, le fond, est traité avec le même bonheur (BAUDEL., Salon, 1845, p. 41).
— Qui possède de grandes qualités artistiques. Excellent acteur. Synon. accompli. Cette collection prouve que les gens qui ont pillé les églises et les couvents sont d'excellents artistes et d'admirables connaisseurs (GAUTIER, Tra los montes, 1843, p. 63). Il était excellent musicien, possédait son métier (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 664). Après s'être montré habile dans tous les genres, Aimé Morot se contente d'être un excellent portraitiste (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 410).
e) Domaine intellectuel, littér.
— Qui possède le maximum de qualités requises pour répondre, presque parfaitement, à certains critères logiques, stylistiques, etc. Excellent(e) goût, jugement, mémoire, méthode; excellent(e) (s) article, école, étude, livre, pages, plaisanterie, traduction; paraître, rester, trouver excellent. Quelles que soient les critiques, (...) je lirai avec reconnoissance et plaisir celles qui me paroîtront judicieuses (car une bonne critique est un excellent conseil) (GENLIS, Chev. Cygne, t. 1, 1795, p. XVII). Chaque livre lui semblait renfermer quelque excellente maxime, quelque bonne théorie qu'il adoptait aussitôt (RENARD, Journal, 1889, p. 30) :
• 2. ... quelle délicatesse dans la peinture des sentiments! Si nul démon majeur n'habite Jane Austen, en revanche une compréhension d'autrui jamais en défaut, jamais défaillante. La part de satire est excellente et des plus finement nuancées. Tout se joue en dialogues et ceux-ci sont aussi bons qu'il se puisse. Certains chapitres sont d'un art parfait.
GIDE, Journal, 1944, p. 272.
— Qui est doué en matière intellectuelle, qui possède un grand talent littéraire. Quel excellent écrivain vous êtes, l'esprit prend les grâces du corps le plus souple, quel bel usage de la syntaxe (CLAUDEL, Corresp. [avec Gide], 1906, p. 66). Il avait toujours été un excellent élève. Bonnes notes en philo, en physique et chimie, en sciences naturelles (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 297) :
• 3. Excellent écrivain, facile, harmonieux, lumineux, spécieux, spacieux, il tenait, autant qu'aucun des plus illustres, sa place dans le siècle; c'est un de ces génies, si j'ose dire, qui décorent le mieux les fonds et le ciel d'un siècle; — c'est une grande image. Le succès littéraire et mondain que n'avait pas eu Descartes, c'est Malebranche qui l'a eu.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 215.
f) Domaine moral, relig., idéol. Qui possède le maximum de qualités, de vertus requises pour répondre, presque parfaitement, à certaines exigences morales, pour jouer un rôle spirituel très bénéfique. Excellent(e) (s) choix, éducation, effet, exemple, impression, nouvelles, raison, résultats; excellent(e) famille, parti. Il jouit, dans son quartier, de toute la considération que lui donne une excellente réputation, une probité exemplaire (JOUY, Hermite, t. 2, 1812, p. 214). Les hautes et excellentes qualités de son âme (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 957).
— Subst. Il en est parmi eux d'excellents; c'étaient les excellents de naguère; ils ont cette modestie de croire qu'ils ne doivent qu'à leur conversion cette excellence. Trouvent ici leur lieu ces âmes exquises sans s'avouer qu'elles eussent été, sous n'importe quel étendard, exquises (GIDE, Feuillets, 1937, p. 1285).
g) Domaine des relations interpersonnelles, soc.
— Qui permet, exprime de très bons rapports avec autrui. Excellent(e) (s) accueil, dispositions, esprit, humeur, intentions, manières; être, rester en excellents termes. D'excellentes façons, une exquise politesse, une douceur de manières aristocratique (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1055).
— Qui est d'un heureux caractère, d'un commerce agréable. Le Docteur Parpalaid est un excellent homme. Nous avions les meilleures relations privées (ROMAINS, Knock, 1923, II, 3, p. 10). Un excellent garçon plein de sagesse et de bonhomie (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 372) :
• 4. Tous ceux qui ont connu particulièrement Talma, s'accordent pour dire qu'il avait d'excellentes qualités. Il était serviable, généreux jusqu'à la prodigalité, et excellent camarade. Je ne l'ai vu en particulier que quatre ou cinq fois. Il avait de fort bonnes manières dans le monde.
DELÉCLUZE, Journal, 1826, p. 353.
♦ Péj. Dans la majorité se trouvent des niais qui affectent les airs d'hommes d'esprit (...) ces excellentes natures qu'un rien contente, qu'un ruban rallie à jamais, (...) braves gens, qui mangent volontiers leur pain à la fumée! (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 343).
2. [Avec une valorisation affective; en parlant d'une pers., d'un aspect de son comportement] Qui a une grande bonté de cœur, qui est porté à considérer, traiter les autres de façon extrêmement favorable, qui témoigne d'une générosité exceptionnelle. Excellent(e) créature, femme, fille, personne, sujet. Synon. brave, dévoué. Les femmes (...) de figure douce et remarquablement jolies, ont d'excellents airs féminins, pleins d'une bénignité voluptueuse (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 173). La mère Alippe, une petite vieille toute ronde et toute bonne, un excellent cœur de femme (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 80). D'excellentes gens qui tout de suite vous voulaient du bien (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 56).
— P. ext. Merci, mon cher ami, pour votre excellente lettre. Elle m'a été une grande joie et un grand secours (RENAN, Souv. enfance, 1883, p. 401).
— Fam. Voilà un excellent garçon, trop bon, stupide de confiance et de bonté (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, M. Parent, 1886, p. 604).
Rem. 1. Comme bon (mais avec un degré supérieur dans l'intensité), excellent tend à se vider de son contenu sém. positif pour devenir un simple intensif. D'où son assoc., apparemment paradoxale, avec des termes ayant un caractère négatif. Reçu « Durendal », revue belge d'une sottise excellente, qui publie à mon insu un de mes inédits (...). Publication inautorisée, défectueuse et préjudiciable (BLOY, Journal, 1897, p. 259). 2. On rencontre ds la docum. un emploi de excellent qui rappelle l'expr. bon(ne) premier(ière), où bon marque une valorisation intensive (cf. bon1 I A 2 a rem.). Nous étions huit à courir (...) et j'arrivais excellent premier, battant Carillon de sept à huit longueurs (FEUILLET, Morte, 1886, p. 17).
B.— Par affaiblissement (dans des formules appellatives).
1. [En s'adressant directement à la pers. concernée] Il vint au-devant mon père, et lui prit les mains. « Mon ami, lui dit-il, mon excellent ami! » (DURAS, Édouard, 1825, p. 118).
— En partic. [dans une formule épistolaire] Adieu, mon cher, mon excellent ami (STAËL, Lettres div., 1794, p. 606). Et tout à vous, cher et excellent ami (FLAUB., Corresp., 1876, p. 285).
— Arg. Excellent bon. ,,Cher ami`` (ESN. 1966). Cf. bon1 ex. 49.
2. [En évoquant une pers. absente, gén. précédé de notre et avec une nuance de familiarité] Je viens de voir notre excellent abbé de Lamennais (...). Il m'a demandé bien affectueusement de tes nouvelles (HUGO, Corresp., 1825, p. 410). Il [Philéas] joignait à toutes ses demandes de santé relatives aux personnes absentes les épithètes de cher, de bon, d'excellent (BALZAC, Député d'Arcis, 1847, p. 296).
C.— Emploi interjectif. [Excellent est inv. et marque une très vive satisfaction, approbation] Mais enfin (...) Moi, je l'aime comme une bête! — Excellent, cela, général (FEUILLET, Camors, 1867, pp. 184-185).
Rem. (relative aux emplois I). Excellent marque un degré très élevé dans l'échelle des valeurs, mais non le summum. Il peut donc s'accompagner (dans la lang. littér. vieillie) d'adv. d'intensité qui expriment une certaine relativité. Adieu, bien cher et bien excellent père (HUGO, Corresp., 1825, p. 397). La blague n'est pas mauvaise! Et il la jugeait, en effet, si excellente! si excellente!! si supérieurement excellente!!! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 4, p. 133). La plus excellente des géhennes (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 230). Une très excellente et bienfaisante conversation (DU BOS, Journal, 1923, p. 403).
II.— Emploi subst. masc. sing. inv. avec valeur de neutre. L'excellent. Ce qui est très bon, de très haute qualité. Un furieux appétit de lecture, où s'engouffraient l'excellent et le pire, si avides d'admirer, que souvent des œuvres exécrables les jetaient dans l'exaltation des purs chefs-d'œuvre (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 39). Tout l'excellent, toute l'âme de Metz prête à se laisser soulever (BARRÈS, C. Baudoche, 1909, p. 240). Il ne faut pas calculer avec la vie pour n'en retenir que l'excellent : on est frustré. La vie n'est riche que dans sa plénitude agitée et bourbeuse (CHARDONNE, Claire, 1931, p. 108) :
• 5. ... il se peut fort bien que l'état social à l'américaine vers lequel nous marchons (...), ne soit pas plus insupportable pour les gens d'esprit que les états sociaux mieux garantis (...). « L'ère de la médiocrité en toute chose commence, disait naguère un penseur distingué. L'égalité engendre l'uniformité, et c'est en sacrifiant l'excellent, le remarquable, l'extraordinaire, que l'on se débarrasse du mauvais. Tout devient moins grossier; mais tout est plus vulgaire. »
RENAN, Souv. enf., 1883, p. XVII.
Prononc. et Orth. :[], [e-] ou [ekse-], fém. [-]. Cf. é-1. Pour la 2e syll. avec [e] cf. exceller. Étymol. et Hist. Ca 1170 Sor toz les autres excellenz (B. DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 11319). Empr. au lat. excellens (part. prés. de excellere, v. exceller) « éminent, excellent ». Fréq. abs. littér. : 5 833. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 9 493, b) 11 098; XXe s. : a) 7 131, b) 6 466. Bbg. LYER (St.). Part. prés. actif avec le sens passif. Archivum Romanicum. 1932, t. 16, p. 285.
excellent, ente [ɛkselɑ̃, ɑ̃t; ɛksɛlɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. XIIe; lat. excellens, entis, p. prés. de excellere. → Exceller.
❖
♦ Très bon; qui, dans son genre, atteint une qualité proche de la perfection. ⇒ Beau, bon; admirable, merveilleux, parfait, supérieur; excellentissime.
REM. Le sémantisme du mot appelle les mêmes remarques que bon. → Bon, I., rem. 3.
1 (Choses). Concret. || Un excellent lit, un excellent fauteuil. || Un excellent hôtel. Spécialt (choses comestibles). ⇒ Délicieux, exquis, fameux. || Un plat excellent. || Cette viande est excellente. || D'excellents vins. || Fruits excellents et juteux (→ ci-dessous, cit. 4). — Une excellente voiture. — Abstrait. || Un excellent travail, très bien exécuté. || Une excellente occasion. || Excellent moyen (→ Conséquence, cit. 4). || Cette voiture est en excellent état.
1 (…) les plus excellentes choses sont sujettes à être copiées par de mauvais singes, qui méritent d'être bernés (…)
Molière, les Précieuses ridicules, Préface.
♦ Très digne d'approbation, de confiance; extrêmement sûr. || Un excellent avis. || D'excellents conseils. || C'est un excellent choix, un choix excellent. || Une excellente réputation.
♦ Parfaitement approprié à un but. || Un excellent moyen. || La méthode est excellente.
♦ Spécialt (des productions de l'esprit). Très bon. || Un livre excellent. || Une excellente plaisanterie. || Un spectacle excellent. || Un excellent film. || Une excellente traduction.
1.1 Tout, dans cet excellent portrait, les chairs, les ajustements, le fond, est traité avec le même bonheur.
Baudelaire, Salon de 1845, p. 41.
♦ Tout à fait conforme aux règles. || Il a répondu en excellent français.
♦ Très agréable. || Nous avons pris un excellent bain. || Comment est l'eau ? Excellente ! || Une excellente promenade.
♦ Spécialt. Qui permet de très bons rapports avec autrui. || Être d'excellente humeur. || Être en excellents termes avec qqn.
♦ (Dans tous les emplois). || Trouver qqch. excellent. || Cela paraît excellent.
♦ Exclam. || Excellent ! : très bien, parfait !
♦ (Devant des noms à valeur dépréciative). Iron. || Une excellente sottise, ânerie.
REM. Même en parlant des objets concrets, excellent, plus encore que bon, fait référence à un jugement positif concernant la finalité et la fonction. Ceci explique que l'on puisse parler plus facilement d'un excellent lit (adapté à sa fonction : où l'on est bien) que d'une excellente table (concret) ou d'une excellente casserole. En revanche, on dira parfaitement : cette pierre plate fera une excellente table, la fonction de table étant alors acquise. De même, un excellent hôtel n'est pas un « très bon bâtiment », mais une organisation hôtelière bien adaptée. Il en va de même pour les personnes. → ci-dessous rem.
2 (Humain). Organes; qualités. || Il a un cœur, un foie excellent. || Avoir un excellent esprit, une excellente mémoire. — REM. La remarque ci-dessus rend compte du fait que l'on ne dit guère une excellente imagination, etc., la fonctionnalité n'étant pas envisagée aussi nettement.
♦ (Personnes). Qui est remarquable dans son action, son activité propre. || Un excellent ébéniste, plombier. || Un comédien excellent, meilleur que le reste de la troupe. || C'est une excellente pianiste, mais elle manque encore de personnalité. || Un excellent professeur. || Une excellente élève, la meilleure de sa classe. — Vieilli. || Un esprit excellent (→ ci-dessous, cit. 3).
2 (…) employez-y l'or et tout l'art des plus excellents ouvriers; que les Phidias et les Zeuxis de votre siècle déploient toute leur science (…)
La Bruyère, les Caractères, VI, 78.
3 La nature, fertile en esprits excellents,
Sait entre les auteurs partager les talents.
Boileau, l'Art poétique, I.
4 (…) il estime que les acteurs doivent être comme les vers, les melons et les vins, c'est-à-dire excellents, sans quoi ils sont détestables (…)
Th. Gautier, les Grotesques, p. 325.
REM. 1. Lorsque le substantif a un contenu esthétique, excellent peut ne pas être au sommet des hiérarchies de valeur, qu'il occupe en matière de technique : un excellent peintre, poète est un très bon technicien de la peinture, de la poésie, mais pas forcément un grand peintre ou poète. C'est encore l'accent mis sur la fonctionnalité qui explique ce trait.2. Comme pour bon, le « jugement d'excellence » est fonction des critères d'appréciation sociaux. Un excellent ouvrier relève d'un jugement utilitaire, de fonctionnalité, évidemment récusable d'un autre point de vue.
♦ Iron. (Devant des noms à valeur dépréciative). || C'est un excellent escroc, voleur. || Ce professeur aurait fait un excellent garde-chiourme, un excellent flic.
3 Spécialt. (Personnes et actions jugées sur le plan moral). Qui a une grande bonté, une nature généreuse; très bon. ⇒ Bon, I., B., 4. || C'est une excellente personne, un homme excellent mais un peu faible. || L'excellent homme ! — Une âme excellente. — REM. Cet emploi tend à vieillir ou à prendre des connotations condescendantes. C'est un excellent garçon. → Brave.
5 Il y a des ivrognes méchants; ce sont des gens naturellement méchants. L'homme mauvais devient exécrable, comme le bon devient excellent.
Baudelaire, Du vin et du haschisch, III.
6 La faculté de rire aux éclats est preuve d'une âme excellente. Je me méfie de ceux qui refusent le rire et refusent son ouverture.
Cocteau, la Difficulté d'être, p. 181.
♦ (Actions). Absolument conforme au jugement moral. || Une excellente action. || Un acte excellent et généreux.
♦ Vieilli. (Dans des formules d'adresse). || Oui, mon excellent ami. || « Tout à vous, cher et excellent ami » (Flaubert, in T. L. F.). ⇒ Cher.
♦ Vieilli. (En parlant d'un tiers). || Cet excellent untel. ⇒ Brave, cher.
B (Constructions particulières; → Bon, I., C.). || Excellent pour… || C'est une formule excellente pour le voyage. — Excellent contre… || Ces cachets sont excellents contre la migraine. — Excellent pour (et inf.). || Cette voiture est excellente pour parcourir des pistes. || Excellent en… (et attribut). || Excellent dans (un rôle, une activité…).
♦ Rare (mais non fautif). Avec un comparatif. || Moins, plus excellent que… || Très excellent. — (Avec si…) || Si excellent que…
♦ (En négation). || Ce n'est pas excellent, pas très bon.
C N. m. Ce qui est excellent; l'ensemble des choses excellentes.
7 (…) se consoler du grand et de l'excellent par le médiocre.
La Bruyère, les Caractères, IX, 11.
8 Ils (les Sermons de Bossuet) dépassent dans l'excellent et dans le pire tout ce que j'espérais.
Gide, Journal, 1er mars 1924.
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CONTR. Abominable, déplorable, détestable, exécrable, mauvais, méchant. — Correct, médiocre, passable.
Encyclopédie Universelle. 2012.