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ANXIOLYTIQUES
ANXIOLYTIQUES

ANXIOLYTIQUES

Par opposition aux tranquillisants majeurs ou neuroleptiques dont les indications thérapeutiques sont différentes, les anxiolytiques ou tranquillisants mineurs forment un groupe de produits vaste et hétérogène. Ces médicaments agissent principalement dans l’anxiété névrotique ou réactionnelle sur laquelle ils produisent une réduction du symptôme anxieux et une diminution des manifestations concomitantes: irritabilité, agressivité, émotivité et troubles du sommeil. Ils sont en général inactifs sur l’anxiété psychotique qui est habituellement justiciable des neuroleptiques. On peut les séparer en deux types: les non-benzodiazépiniques et les benzodiazépiniques.

Les tranquillisants mineurs non benzodiazépiniques forment un groupe hétérogène avec des sédatifs végétaux (valériane, jusquiame, aubépine, passiflore, etc.), et des principes actifs issus de la synthèse, appartenant à des familles chimiques variées, tels que le méprobamate ou procalmadiol, l’hydoxyzine, le diphénylméthane, les dérivés bromés, les barbituriques utilisés à faible dose, etc.

Les tranquillisants mineurs benzodiazépiniques constituent un groupe homogène non seulement du point de vue structural (noyau des benzodiazépines substitué obligatoirement en position 7 et en position 5) mais aussi par leurs propriétés biologiques. Ces molécules possèdent toutes, en effet, à des degrés variables, un certain nombre de propriétés communes. Elles ont ainsi en plus de leur action anxiolytique plus ou moins prononcée des composantes (parfois prédominantes): hypnotiques (ce sont surtout des inducteurs de sommeil), relaxantes musculaires, anticonvulsivantes et sédatives. La sédation peut être responsable de somnolence, d’apathie et de ralentissement des réflexes. Cela explique d’ailleurs leur précaution d’emploi chez les conducteurs de véhicules et de machines et chez les sujets exerçant des travaux dangereux. Leur association avec l’alcool est à éviter, il se produit en effet une potentialisation de l’activité sédative des deux produits.

Les propriétés des benzodiazépines, y compris leur action anxiolytique, permet de les utiliser, de plus, en association avec un traitement de fond dans les manifestations aiguës de l’alcoolisme chronique (delirium tremens, états confusionnels alcooliques), et dans les affections organiques aggravées par une anxiété, notamment en cardiologie (angine de poitrine, etc.), gastroentérologie (ulcères, colopathies, etc.), dermatologie (eczéma, etc.). Les benzodiazépines anticonvulsivantes sont également prescrites dans le traitement de l’épilepsie. Ces médicaments sont aussi utilisés en anesthésiologie, comme prémédication pour s’opposer à une éventuelle anxiété pré-opératoire. Leurs effets secondaires (amnésie, somnolence) et leur toxicité sont relativement faibles, ce qui explique aussi le succès commercial de cette classe thérapeutique.

Les benzodiazépines, substituées à la fois par un atome de chlore en 7 et par un phényle en 5, constituent la famille la plus nombreuse et sont principalement utilisées comme anxiolytiques. Il s’agit par exemple du chlordiazépoxide, la première molécule de la série commercialisée par Hoffman La Roche en 1960, du diazépam lancé en 1963, du chlorazépate dipotassique, du lorazépam, de l’oxazépam, du prazépam, etc. En revanche, les dérivés nitrés, les plus actifs, sont surtout prescrits comme hypnotiques (nitrazépam, flunitrazépam), ou anticonvulsivants (clonazépam), alors que les dérivés substitués en 5 par un cyclohexényle (tétrazépam) ou par un hétérocycle (bromazépam) sont principalement utilisés comme myorelaxants.

Encyclopédie Universelle. 2012.