● boute-selle nom masculin invariable Autrefois, sonnerie de trompette ordonnant aux cavaliers de seller leurs chevaux pour partir.
⇒BOUTE-SELLE, subst. masc.
Signal donné avec la trompette pour avertir les cavaliers de placer la selle et de monter à cheval. Le signal du boute-selle (GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 97).
— P. ext. et au fig. Signal d'un départ. Sonner le boute-selle (BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, p. 165) :
• À ce mot, qui fit l'effet du boute-selle sur un régiment en halte, tous les truands, hommes, femmes, enfants, se précipitèrent en foule hors de la taverne avec un grand bruit d'armes et de ferrailles.
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 463.
Rem. La plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. notent le subst. masc. boute-charge qui désigne également une sonnerie de trompette avertissant les cavaliers de placer la charge sur les chevaux.
1re attest. 1549 (G. DU BELLAY, Instructions sur le faict de la guerre, 75b cité par Vaganay dans Fr. mod., t. 5, p. 71); dér. de la forme verbale boute (bouter étymol. 2) et selle. — [] Pour BESCH. 1845 le mot ,,ne varie point, il s'écrit au pluriel comme au singulier des boute-selle``. Pour la majorité des dict. boute-selle est inv. Seuls LITTRÉ et QUILLET 1965 écrivent des boute-selles. Noter la graph. bouteselle chez ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 236. — Fréq. abs. littér. : 11.
boute-selle [butsɛl] n. m. invar.
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♦ Anciennt. Sonnerie de trompette pour avertir les cavaliers de mettre la selle pour partir, et de monter à cheval. || Des boute-selle.
1 Tout à coup, un boute-selle furieux sonna, appelant aux armes. C'était l'ennemi qui nous surprenait et qui avait égorgé au couteau, silencieusement, nos sentinelles. Il fallait sauter à cheval.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « À un dîner d'athées ».
2 (…) il ne faut pas être le dernier à faire son paquet, si les jeunes gens nous arrivent en sonnant le boute-selle. C'est notre jour de mobilisation, à nous.
J.-R. Bloch, Et compagnie, p. 85.
Encyclopédie Universelle. 2012.