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MESCALINE
MESCALINE

MESCALINE

Alcaloïde naturel qui constitue le principe actif du peyotl (Echinocactus williamsii , cactus du Mexique et du sud-ouest des États-Unis), la mescaline ( 廓-triméthoxy-3, 4, 5 phényl-éthylamine) a été utilisée comme hallucinogène à partir de la fin du siècle dernier. La molécule de mescaline a une structure apparentée à celle de deux hormones sécrétées par les glandes surrénales, l’adrénaline et la noradrénaline, qui sont des catécholamines jouant un rôle dans la transmission de l’influx nerveux et dans le fonctionnement du système nerveux. Ces trois molécules dérivent d’une même molécule mère: la tyrosine. On pense actuellement que l’activité de la mescaline s’explique par une indolisation. La mescaline a été isolée comme principe actif du peyotl en 1896, et sa ressemblance structurale avec l’adrénaline a été reconnue vers 1919. Cette parenté structurale permet probablement à cet hallucinogène d’intervenir dans les processus biochimiques régulateurs des fonctions psychiques et d’exercer ainsi son action. Les trois atomes adjacents d’oxygène sur le noyau benzénique de la molécule semblent indispensables pour son activité hallucinogène.

Expérimentalement, la mescaline n’agit qu’après deux ou trois heures, et son effet peut durer plus de douze heures. Les manifestations hallucinatoires varient beaucoup selon les individus et parfois chez un même individu d’une séance à l’autre. Ces variations semblent être le reflet de facteurs tels que la disposition d’esprit et la personnalité du sujet, ainsi que des conditions dans lesquelles la drogue est administrée. Le premier signe qui apparaît est une modification de l’humeur et de l’activité émotionnelle: gaieté, rire incoercible. Puis surviennent des altérations des perceptions, des illusions ou des hallucinations. Enfin l’état antérieur se rétablit progressivement. Ce qui est primordial, c’est la variété et l’importance des perturbations de la vision; la perception des couleurs est énormément accrue. Les effets secondaires consistent en nausées et vomissements.

La mescaline est préparée par extraction et purification à partir du peyotl, mais elle peut être synthétisée. La mescaline cristallisée est soluble dans l’eau et dans l’alcool. Le sulfate et le chlorhydrate sont des poudres blanches cristallines, qui sont également solubles dans l’eau. La formule chimique brute de la mescaline est: C11H173.

mescaline [ mɛskalin ] n. f.
• mil. XXe; du mexicain mexcalli « peyotl »
Alcaloïde extrait du peyotl et qui produit des troubles hallucinatoires. Il « lui proposa de se faire piquer à la mescaline; cette drogue provoquait des hallucinations » (Beauvoir).

mescaline nom féminin (mexicain mescalli, peyotl) Substance hallucinogène extraite d'un cactus mexicain, le peyotl. (Elle est utilisée par certaines ethnies mexicaines pour ses propriétés psychodysleptiques au cours de rituels religieux.)

mescaline
n. f. Alcaloïde doté de propriétés hallucinogènes, extrait du peyotl.

⇒MESCALINE, subst. fém.
Alcaloïde doué de propriétés hallucinogènes qui est extrait d'une cactée du Mexique, le peyotl. L'intoxication par la mescaline (...) devra donc favoriser les synesthésies. En fait, sous mescaline, un son de flûte donne une couleur bleu vert, le bruit d'un métronome se traduit dans l'obscurité par des taches grises, les intervalles spatiaux de la vision correspondant aux intervalles temporels des sons (MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 263). Un autre acide aminé (...), l'acide succinique, met fin aux hallucinations provoquées par la mescaline, alcaloïde du peyotl (DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 222).
Prononc.:[], [me-]. Étymol. et Hist. 1934 (Le Mois, mars-avr., 282 ds QUEM. DDL t. 15). Dér. en -ine, de mescal «boisson alcoolique en usage au Mexique» (1874, Lar. 19e), empr. au nahuatl, à l'aztèque mexcalli «sorte d'agave dont on utilise les feuilles charnues pour en faire des aliments et les racines pour en faire une eau-de-vie» (fin du XVIe s. ds FRIED.). Déjà mezcaline «id.» en 1896, en angl. (cf. NED Suppl.2). Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 69.

mescaline [mɛskalin] n. f.
ÉTYM. 1934, in D. D. L.; mezcaline, 1907; empr. à l'all. Mezcalin (1896), d'une langue amérindienne du Mexique mexcalli, par l'esp. mezcal. → Mescal.
Alcaloïde extrait du peyotl (cactée du Mexique) et dont l'absorption cause des troubles hallucinatoires. || Hallucinogène puissant, la mescaline est utilisée de manière rituelle par certaines ethnies du Mexique.
1 Le docteur Lagache lui proposa de venir à Sainte-Anne se faire piquer à la mescaline; cette drogue provoquait des hallucinations.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 216.
2 Dès 1888, Louis Lewis isole le principe actif du peyotl. C'est un alcaloïde, la mescaline. Mais celle-ci agit à des doses beaucoup plus élevées que le produit synthétisé plus tard par Hoffmann  : le diéthylamide de l'acide lysergique, le LSD, dont il fait involontairement l'expérience le jour de sa synthèse. Mescaline et LSD provoquent des hallucinations visuelles toujours très colorées, mais peu figuratives.
Jean-Pierre Changeux, l'Homme neuronal, p. 199.
Le poète Henri Michaux a tiré de ses expériences de la mescaline un texte, Misérable miracle et de nombreux dessins « mescaliniens ».
3 La mescaline multiplie, affine, accélère, intensifie les prises intérieures, dont on voit, médusé, sans la comprendre, la crue extraordinaire. Les yeux fermés, on est en présence d'un immense monde… Rien n'y préparait. On ne le reconnaît pas. Prodigieusement présent, actif, coloré, fourmillant, en toutes petites îles, extrêmement rapprochées, sans place libre (les petites îles sont un signe des plus certains de l'état second), grouillant, trépidant sur place, foisonnant d'ornements, saturant l'espace pourtant incommensurable. (…) On jurerait qu'on est dedans, et non lui en vous, tant il est grand, épouvantablement, magnifiquement, stellairement grand (ou électroniquement petit), lui seul important, ingouvernable, hors de votre pouvoir d'action !
Henri Michaux, Variante de l'allocution prononcée à la galerie Daniel Cordier de Francfort en 1959, in Henri Michaux, peintures, Fondation Maeght, 1976, p. 43.
DÉR. Mescalinique.

Encyclopédie Universelle. 2012.