⇒AURICHALQUE, ORICHALQUE, subst. masc.
CHIM., vx. Sorte de laiton, alliage de cuivre, d'étain et de zinc imitant l'or. Synon. chrysocale ou chrysochalque, cuivre jaune, léton :
• 1. Elle portait au doigt un petit anneau (...) il était de laiton, autrement appelé aurichalque. L'aurichalque était, comme on disait, l'or des pauvres.
A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 524.
Rem. On note un emploi partic. du mot orichalque, dans un sens proche du sens étymol. « métal de la montagne » :
• 2. — C'est du bronze, — murmurai-je. — Ce n'est pas là un front humain. C'est du bronze.
M. Le Mesge haussa les épaules.
— C'est un front humain, — affirma-t-il, tranchant, — et ce n'est pas du bronze. Le bronze est plus foncé, monsieur. Ce métal-ci est le grand métal inconnu dont parle Platon dans le Critias, et qui tient le milieu entre l'or et l'argent; c'est le métal particulier à la montagne Atlantide. C'est l'orichalque.
Me penchant davantage encore, je constatai que ce métal était le même que celui dont étaient revêtues les parois de la bibliothèque.
— C'est l'orichalque, — continua M. Le Mesge. — Vous n'avez pas l'air de comprendre comment un corps humain peut vous apparaître sous l'espèce d'une statue d'orichalque.
BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 163.
Orth. — Ac. Compl. 1842 écrit auricalche; BESCH. 1845 emploie parallèlement aurichalcum, aurichalche ou aurichalque. GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill. ainsi que Lar. encyclop. enregistrent aurichalcite. Cf. aussi QUILLET 1965 qui écrit auricalcite.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1547 chim. « métal à peu près débarrassé de plomb et contenant outre, le cuivre et l'étain, de la calamine en excès » (DU FAIL, Propos rustiques, ch. 4 ds HUG. : Autres [oiseaux] qui là et ça volants descouvrent le Renard, dont le plus souvent, avec la chorde de aurichal tendue, avez la peau); 1597 « id. » (J. BODIN, Théâtre de la Nat., 1. 2, sect. 10 ds GAY : Quest-ce que l'aurichalque? C'est lairein du quel la couleur retire à l'or. Mais si nous cherchons autrement la propriété du mot, c'est une confusion d'or avec esgalles parties d'airein, sinon il faut que ce soit or impur et participant à l'airein).
Empr. au lat. aurichalcum, orichalcum « cuivre jaune » (PLAUTE, Curc., 202 ds TLL s.v., 1493, 51); cf. vers 1200, THÉOPHILE, 1. 3, c. 66, 67 ds GAY : Commixtio [cupri cum calamina] vocatur aes, unde caldaria, lebetes et pelves funduntur, sed non potest deaurari, quando ante mixtionem cuprum non fuit penitus a plumbo purgatum. Deinde facturus auricalcum quod possit denurari sic incipe.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — CHESN. 1857 (s.v. aurichalcum). — DUVAL 1959. — GAY t. 1 1967 [1887]. — LABORDE 1872 (s.v. aurichalcum).
Encyclopédie Universelle. 2012.