⇒BESTIALISER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Rendre bestial; dégrader, avilir. L'habitude de vivre avec les bêtes bestialise l'homme (Nouv. Lar. ill.) :
• 1. Cela fait voir combien toute passion nous bestialise.
E. DE GUÉRIN, Journal, 1835, p. 77.
• 2. Il y avait là, pêle-mêle avec les détenus politiques, des condamnés de droit commun, des faces bestialisées et qui suaient le crime et dont le rire, la voix, le seul regard, faisaient horreur.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 280.
B.— Emploi pronom. Devenir bestial, prendre des instincts bestiaux. Lorsque nous craignons la mort nous nous bestialisons (J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 85); ...si l'homme peut se bestialiser, la bête ne peut pas s'humaniser (J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 85).
Rem. Le part. prés. comme l'adj. verbal est rare et à plus forte raison l'emploi subst., synon. de bestialitaire. Nos satanistes et nos bestialisants (A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 72).
bestialiser [bɛstjalize] v. tr.
ÉTYM. 1835, E. de Guérin; de bestial.
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1 Mais un sein n'est pas une figure. Quoique je sache ces choses très bien, néanmoins, chaque fois que je vis les seins d'une personne spirituelle, ils me la bestialisaient et me la changeaient tellement, tellement.
Henri Michaux, Un barbare en Asie, p. 230.
♦ Décrire, représenter comme une bête.
2 Les reconstitutions de cette époque ont trop souvent tendu à bestialiser les Paléanthropiens : soit par le remontage des fragments du crâne, soit par la disposition des dessins ou photographies, « l'inévitable prognathisme » s'est imposé !
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. I, p. 26.
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se bestialiser v. pron.
♦ Devenir semblable à la bête. || « (…) si l'homme peut se bestialiser, la bête ne peut pas s'humaniser » (J. Vuillemain, Essai sur la signification de la mort, 1949, in T. L. F.).
REM. Le p. p. bestialisé, ée est rare.
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CONTR. Civiliser, élever, humaniser.
Encyclopédie Universelle. 2012.