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escamper

ESCAMPER, verbe
Région (sud de la France), fam.
A.— Emploi intrans. S'esquiver, se retirer en grande hâte. (Quasi-)synon. décamper, s'enfuir. Ariane nous avait précédés sur le bateau, (...). Nous n'attendions plus que Phèdre pour escamper (GIDE, Thésée, 1946, p. 1443).
Emploi pronom. Alors, lui [Védrine] (...) s'escampait tout le jour, travaillait dehors (A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 248). Un lit qui s'escampe derrière le cadre (PLOWERT 1888).
B.— Emploi trans. Faire disparaître, jeter, retirer (quelque chose). Quand leurs mains, par hasard, se rencontraient, elle [Violante] escampait la sienne vivement (L. DAUDET, Phryné, 1937, p. 16).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. I. Mil. XIIIe s. escanper « s'échapper » (Joufrois, éd. P. B. Fay et J. L. Grisby, 744). II. 1298 excanper (Voy. de Marco Polo, C. XXXVI, Roux ds GDF.). I empr. à l'a. prov. escampar « id. » (dep. 2e moitié XIIe s., B. de Born ds LEVY Prov.). II empr. à l'ital. scampare « id. » (dep. XIIIe s., Jacopone d'apr. DEI), tous deux dér. (à l'aide des préf. es-, s-, du lat. ex) de l'a. prov. campo et de l'ital. campo (camp, champ); il n'est pas toujours possible de préciser à partir du XIVe s. si le mot représente I ou II. Bbg. HOPE 1971, p. 149, 187.

escamper [ɛskɑ̃pe] v.
ÉTYM. V. 1360; escanper, mil. XIIIe; anc. prov. escampar et ital. scampare « s'enfuir (du champ) », de campo « champ ».
Vieux et régional.
1 V. intr. Décamper.
0 J'escampai sans lui dire adieu.
Charles Sorel, Vraye histoire comique de Francion, p. 206.
2 V. tr. Retirer, cacher (vivement). Escamoter. || Escamper discrètement qqch.
3 V. pron. || S'escamper : s'enfuir, se sauver.
DÉR. Escampette.

Encyclopédie Universelle. 2012.