1. campo [ kɑ̃po ] n. m.
• 1857; mot port. du Brésil « plaine »
♦ Savane des plateaux du Brésil.
campo 2. campo [ kɑ̃po ] n. m. VAR. campos
• fin XVe; du lat. ire ad campos « aller aux champs »
♦ Fam. et vieilli Congé, repos accordé aux écoliers, étudiants, etc. Donner campo. ⇒ permission, vacance (cf. Clé des champs). — Fig. « Notre imagination nous donna plus d'un quart d'heure de campos » (Mme de Sévigné). « Pendant ce mois-là, je me suis donné campo » (Dutourd).
● campo nom masculin (mot portugais) Au Brésil, savane où dominent les graminacées, dépourvue d'arbres.
I.
⇒CAMPO1, CAMPOS, subst. masc.
Fam., vieilli. [Seulement compl. d'obj. sans article dans des loc. verbales] Congé, repos qu'on donne à un écolier. Donner campos. Des écoliers qui ont campos, qui demandent campos (Ac. 1798-1878). Les écoliers ont campos aujourd'hui (Ac. 1932).
— P. ext. Campos ou campo. (Jours, heures de) repos que l'on donne ou que l'on prend au cours d'occupations quelconques. Donner campo(s) à des commis; la bonne a campo; c'est campo :
• 1. Charmé de cette vie champêtre, M. Bizieu du Lézard a une moitié d'idée : c'est de réclamer aussi campo le lundi en faveur des députés.
BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 338.
• 2. Écoutez-moi bien, Monsieur Obregon. Nous travaillerons après le dîner et nous dicterons ensemble la note à l'avocat. Pour l'instant, n'en parlons plus, c'est campo.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 36.
Prononc. et Orth. :[]. Aucun dict. ne prononce l's final. C'est aussi la recommandation de l'Ac. : ,,on ne fait point sentir l's``. L'ensemble des dict. préconise la graph. campos (forme de l'Ac. éd. 1718-1932). LAND. 1834 et Lar. 20e soulignent : ,,campos et non campo``; ROB. Suppl. 1970 constate cependant : ,,on écrit aussi campo conformément à la prononciation``. Cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et QUILLET 1965 qui notent en vedette : ,,campos et par erreur campo``. Lar. 19e fait la rem. suiv. : ,,L'orthographe fautive est expliquée [...] par la prononciation générale, qui n'est pas moins fautive; on devrait prononcer camposs et non campo [...] campos est une forme purement latine, qui devrait se lire comme le latin.`` La docum. montre que la graph. class. campos s'est maintenue dans et pour le mil. scol., et que campo l'emporte en dehors de ce milieu. Étymol. et Hist. XVe s. campos « congé donné aux étudiants » (Le grant garde derriere, III, 5 ds IGLF Litt. : magister campos, Donnez congé à vos estudians De leur pourveoir, car ils sont mendians?); 1532 (RABELAIS, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, p. 28); 1690 « jour de congé en général » (FUR.). Empr. à l'arg. lat. des écoliers campos (dare, habere), proprement « (accorder, avoir) les champs », c'est-à-dire « (donner, avoir) la permission d'aller jouer aux champs » (cf. M. CORDIER, De corrupti emendatione [jargon lat. des écoliers du collège de Navarre, accompagné de la trad. fr. et de l'équivalent en lat. class.], 1530, p. 159, cité par SAIN. Lang. par., pp. 435-436). Fréq. abs. littér. Campos : 75. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 436.
II.
⇒CAMPO2, subst. masc.
Grande place dans une localité (d'Italie) :
• Tout à coup, au bout d'une de ces petites rues, il semble que dans la matière cristallisée se soit produite une distension. Un vaste et somptueux campo à qui je n'eusse assurément pas, dans ce réseau de petites rues, pu deviner cette importance, ni même trouver une place, s'étendait devant moi, entouré de charmants palais, pâle de clair de lune.
PROUST, La Fugitive, 1922, p. 651.
Rem. Attesté encore chez E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1867, p. 364.
Prononc. et Orth. :[]. Noter le plur. campi ds PROUST, Albertine disparue, 1922, p. 115. Étymol. et Hist. 1867 juill., supra. Ital. campo proprement camp, champ « place à Venise » attesté dep. 1761 (G. GOZZI, Gazzetta veneta, I, 255 ds BATT.).
III.
⇒CAMPO3, subst. masc.
Gén. au plur. Lande dénudée et sans arbres (Espagne, Brésil, etc.). L'immensité des campos (MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 158). Cette enfant du campo andalou (MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, p. 593).
Rem. Attesté ds GUÉRIN 1892, Lar. encyclop., QUILLET 1965, ROB. Suppl. 1970, FÉN. 1970.
Prononc. et Orth. :[]. Au plur. des campos, supra MICHELET, loc. cit. et VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géogr. hum., 1921, p. 40. Étymol. et Hist. 1857 géogr. campo, supra. Mot hispano-amér., signifiant proprement en Espagne « plaine » (dep. le XIIe s., Poema del Cid, d'apr. AL.), du lat. campus (champ).
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♦ Fam. Congé, repos accordé aux écoliers… || Donner campos à qqn. ⇒ Clef (clef des champs), permission, vacance. — (1690). Vx. Repos que l'on s'accorde. || C'est campos aujourd'hui.
♦ Fig. Répit.
1 Elle comprit cela comme moi, et notre imagination nous donna plus d'un quart d'heure de campos.
Mme de Sévigné, 61, 9 déc. 1664.
♦ Mod. (écrit campo). Repos, détente qu'on accorde. || Je vous donne campo, vous pouvez aller jouer (→ Passage, cit. 3). || Faire campo.
2 Quand on reçoit un décor sur la « cafetière », et que ça se passe chez des directeurs assez dégoûtants pour vous donner campo moyennant deux sous d'éther sur une compresse d'eau froide (…) quand on reste huit jours à moitié claquée à la taule (…)
Colette, l'Envers du music-hall, p. 39.
2.1 — Alors, dit le maire, comment va le chantier là-bas à Saint-Jean ?
— Ça va, dit le maçon, mais je suis obligé de faire campo. Ils sont allés chercher du sable à la rivière.
J. Giono, les Vraies Richesses, p. 164.
♦ Figuré :
3 Pendant ce mois-là, je me suis donné campo. Je remettais la décision d'un jour sur l'autre.
J. Dutourd, Pluche, XIII, p. 240.
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CONTR. Travail.
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campo [kɑ̃po] n. m.
ÉTYM. 1857; mot port. du Brésil, « plaine ».
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♦ Géogr. Savane des plateaux du Brésil.
0 À la « mata » s'opposent les « campos », associations ouvertes d'herbes et de graminées où l'arbre disparaît. En réalité le mot « campos » recouvre des paysages et des associations très différents. Le Brésilien distingue d'innombrables nuances parmi les campos : « campos limpos », dépourvus du moindre arbrisseau, « campos sujos » parsemés de buissons, et d'arbustes isolés.
Pierre Monbeig, le Brésil, p. 19.
REM. On rencontre parfois l'hispanisme campo (plur. : campos) au sens de « plaine ». || « Cette enfant du campo andalou » (Montherlant).
Encyclopédie Universelle. 2012.