et caetera ou et cetera
loc. adv. (lat.) Et le reste. (Abrév.: etc.)
⇒ET CÆTERA, ET CETERA, ET CŒTERA, ETC., loc. adv.
[Au terme d'une énumération, quand on ne peut ou ne veut pas l'allonger; abrév. écrite etc. (v. infra ex. 2)] Et le reste, et ainsi de suite, on pourrait continuer. Et cœtera, et cœtera. Mallarmé n'aimait pas cette locution, — ce geste qui élimine l'infini inutile. Il la proscrivait. Moi qui la goûtais, je m'étonnais (VALÉRY, Tel quel I, 1941, p. 162) :
• 1. Et de l'argent et de la folie et de la boue
Et Wagner et la mort qui repose debout
Et la certitude qu'on se taira...
Et cœtera... et cœtera.
COCTEAU, Poèmes, 1916-23, p. 275.
— Emploi subst. masc., inv. Des et cœtera :
• 2. Besoin non pas d'argent, mais de sous, chocolat, timbres, carafons de temps en temps, etc. (les et cœtera ne sont ni nombreux ni formidables).
VERLAINE, Corresp., t. 2, 1887, p. 69.
♦ Et cœtera de notaire. Omission dans un acte notarié pouvant engendrer des querelles. Les motifs de la clémence du comte envers son fils étaient puisés dans un et cœtera de notaire (BALZAC, Enf. maudit, 1831-36, p. 364).
Loc. proverbiale. Dieu nous garde des et cœtera de notaires. Les omissions dans les actes de notaires sont sources de procès.
Prononc. et Orth. :[], [-]. L'Ac. fr. met en garde, dans un communiqué du 2 oct. 1969, contre une prononc. « excetera ». Ac. 1694-1878 : et cœtera. Ac. 1932 : et cœtera. Cette dernière forme, qui n'est celle ni de LITTRÉ, ni de DG, ni de ROB., ni de Lar. Lang. fr., est qualifiée ds DUPRÉ 1972 de « barbarisme ». Forme et cetera ds ROB., Lar. Lang. fr.; cette forme paraît à DUPRÉ la meilleure. Étymol. et Hist. 1458 et cetera (A. GREBAN, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 8684); 1579 abrégé sous la forme etc. (LARIVEY, Les Esprits, IV, 4 ds HUG.). Loc. du lat. médiév. (DU CANGE) signifiant « et toutes les autres choses », composée du lat. class. et et cetera/caetera neutre plur. de ceteri « tous les autres ». Bbg. Nouvelles mises en garde de l'Ac. fr. Déf. Lang. fr. 1969, n° 50, p. 5. — BRAESCU (I.). La Fonction styl. de etc. chez Stendhal. In : Congrès Internat. de Ling. et Philol. romanes. 13.1971. Québec. 1976, t. 2, pp. 979-983. — QUEM. DDL t. 12.
ÉTYM. 1370; lat. « et les autres choses ».
❖
1 Loc. Et le reste. Rarement écrit en toutes lettres; abrév. (1690) : etc. || Il y a dans son laboratoire toutes sortes d'ustensiles, des fourneaux, des cornues, des creusets, etc. (Académie).
1 (…) leur plan (de l'abri dit les Cheminées) géométrique représentait ce signe typographique , qui signifie et cætera en abrégé. Or, en isolant la boucle supérieure du signe, par laquelle s'engouffrait le vent du sud et de l'ouest, on parviendrait sans doute à utiliser sa disposition inférieure.
J. Verne, l'île mystérieuse, p. 42.
2 Je me suis dit que j'étais une ratée, que j'étais incapable de faire quoi que ce soit dans la vie, et cetera.
J.-M. G. Le Clézio, le Déluge, p. 164.
3 Elle a fait le tour, cette fois. Avec les exercices respiratoires encore neuf minutes et demie de passées. Toutes les perspectives ont été triées, l'énumération s'achève, pas d'etc. Ne reste plus que la peur, il fallait bien en arriver là.
Colette Audry, l'Autre Planète, p. 175.
♦ (En parlant de personnes). Et les autres du même genre.
Gide, Journal, 6 janv. 1892.
2 N. m. invar. (XVIe). || Un et cætera. || Des et cætera. ☑ Loc. prov. (Vx). Dieu nous garde d'un et cætera de notaire : les et cætera de notaires engendrent les procès.
Encyclopédie Universelle. 2012.