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RHINOPHARYNX
RHINOPHARYNX

Situé profondément sous la base du crâne, le rhinopharynx est un carrefour important entre les voies respiratoires et l’oreille moyenne. Contrairement à l’oropharynx et au pharyngolarynx qui constituent un carrefour des voies respiratoires et digestives, le rhinopharynx n’est qu’un conduit aérien, le voile du palais l’isolant totalement de l’oropharynx lors de la déglutition alors qu’il laisse librement passer l’air lors de la respiration. Son rôle est également de drainer le mucus sécrété dans les fosses nasales et les sinus vers les voies digestives. Enfin, lors de la déglutition, l’orifice des trompes d’Eustache, en s’ouvrant, permet à l’air de pénétrer vers l’oreille moyenne, en régulant ainsi sa pression.

Anatomie

Le rhinopharynx ou cavum est la partie la plus haute du pharynx où s’ouvrent les fosses nasales et les trompes d’Eustache. Il se prolonge en bas avec l’oropharynx puis avec le pharyngolarynx (cf. LARYNX, pathologie, fig. 1).

Sa forme approximativement cubique permet de lui décrire six parois. La paroi antérieure du cavum répond aux choanes ou orifice postérieur des fosses nasales. La paroi supérieure ou voûte du pharynx répond en avant au sphénoïde (creusé du sinus sphénoïdal) et, plus en arrière, au corps de l’occipital; sur cette paroi se trouve l’amygdale pharyngée de Luschka, dont l’hypertrophie constitue les végétations adénoïdes. La paroi postérieure correspond au ligament occipito-atloïdien antérieur et à l’arc antérieur de l’atlas; elle en est séparée par les muscles grands droits antérieurs. Les parois latérales présentent l’orifice pharyngé de la trompe d’Eustache et, en haut et en arrière, la fossette de Rosenmüller; autour de l’orifice se trouvent de nombreux follicules lymphoïdes formant l’amygdale tubaire qui peut être responsable de catarrhes tubaires récidivants. La paroi inférieure correspond au voile du palais. Pendant la respiration, cette limite est virtuelle et fait communiquer le pharynx nasal avec le pharynx buccal.

Examen clinique

L’examen du cavum est parfois laborieux en raison des réflexes nauséeux, et cette difficulté est encore accrue chez l’enfant par la peur de l’examen médical.

La rhinoscopie postérieure indirecte est la méthode la plus simple car elle ne nécessite aucun appareillage complexe; cependant, elle demande la collaboration du malade qui doit être docile et détendu. Elle consiste, après avoir abaissé la langue, à introduire derrière le voile un petit miroir à l’aide duquel on examine les choanes, la paroi supérieure (végétations) et latéralement les orifices tubaires et les fossettes de Rosenmüller, grâce à un éclairage réfléchi par le miroir.

La rhinoscopie postérieure peut être facilitée en utilisant, à la place du miroir manuel, une optique grossissante éclairée par fibres conductrices portées sur tube rigide, réfléchissant l’image selon un angle de 900; le calibre réduit du tube, introduit par la bouche jusqu’à la paroi postérieure de l’oropharynx, permet un examen de bonne qualité.

La rhinopharyngoscopie directe consiste à examiner le cavum par l’avant à travers les fosses nasales, en utilisant une fibre optique rigide ou encore un fibroscope souple qui explore facilement les différentes parois.

Chez l’enfant il est possible de faire un toucher nasopharyngien qui, exécuté avec rapidité et douceur, n’est pas douloureux.

La visualisation du cavum peut être faite par radiographie en profil simple ou en incidence de Hirtz, tomodensitométrie, ou encore par imagerie par résonance magnétique (IRM), ces deux dernières techniques permettant d’étudier parfaitement les différentes structures tissulaires des parois.

Maladies du cavum

Végétations adénoïdes

Les végétations adénoïdes sont formées par l’hypertrophie d’une formation lymphoïde normale: l’amygdale pharyngée de Luschka . Situées sur la paroi postéro-supérieure du cavum, elles entraînent des troubles obstructifs; latéralement, elles peuvent recouvrir les orifices des trompes d’Eustache, donnant naissance à de fréquentes complications tubo-tympaniques.

L’adénoïdien typique souffre d’une insuffisance respiratoire nasale. Il se présente la bouche ouverte, la respiration bruyante, gênée par un encombrement rétro-nasal; il ronfle la nuit. Les complications infectieuses sont fréquentes. Parfois, il existe un certain degré d’atrophie du maxillaire avec voûte palatine ogivale: c’est le faciès adénoïdien .

Les rhinites et les sinusites sont traînantes et rebelles aux thérapeutiques banales.

Des otites aiguës de l’oreille moyenne peuvent s’ensuivre. Le catarrhe tubo-tympanique à évolution sournoise constitue la cause majeure des surdités de transmission de l’enfant.

Parmi les affections descendantes, citons la toux rebelle à prédominance nocturne, les crises de laryngite sous-glottique récidivantes, les infections bronchiques à répétition, enfin les infections ganglionnaires.

On doit savoir que les végétations adénoïdes existent parfois dès la naissance. Elles se caractérisent alors chez le nourrisson par une gêne à la déglutition. Le traitement est essentiellement chirurgical.

Rhinopharyngites

La rhinopharyngite aiguë est une affection de l’enfant ou du nourrisson, qui se traduit par un syndrome infectieux bruyant, au sein duquel les signes rhinopharyngés restent suffisamment discrets pour devoir être recherchés. L’évolution est généralement favorable sous antibiothérapie.

La rhinopharyngite chronique , état inflammatoire limité au cavum, s’observe essentiellement chez l’adulte. Le signe majeur est l’écoulement rétro-nasal muqueux ou mucopurulent, qui a valu à cette affection le nom de catarrhe naso-pharyngien chronique et qui constitue le trouble le plus gênant.

On trouve souvent un facteur irritant tel que l’excès de sécheresse des atmosphères surchauffées ou polluées. Le tabac, l’alcool, un trouble de la ventilation nasale peuvent être en cause. Les facteurs endocriniens et surtout métaboliques sont à envisager, particulièrement un régime trop riche en hydrates de carbone, des troubles digestifs et un éventuel déséquilibre acido-basique.

En fait, il existe toujours un élément psychogénique plus ou moins important.

Tumeurs

Le polype choanal , ou polype solitaire de Killian, siège dans le cavum mais provient des fosses nasales et parfois du sinus maxillaire. Son extraction peut être délicate. On ne le confondra pas avec le fibrome nasopharyngien , de pronostic beaucoup plus grave, qui se développe chez le garçon à la puberté. Cette tumeur rare, bénigne histologiquement, peut menacer la vie par les hémorragies redoutables qu’elle provoque et par son extension. En pratique, les signes révélateurs attirent l’attention vers les fosses nasales: obstruction unilatérale ou bilatérale et surtout épistaxis répétées. Le traitement reste essentiellement chirurgical, aidé par l’embolisation de la tumeur réalisée pendant l’artériographie diagnostique.

Quant aux tumeurs malignes du cavum , elles sont rares dans la population européenne, mais très fréquentes dans la population du Maghreb et de la Chine du Sud, sous forme de carcinome indifférencié d’origine virale. Les symptômes en sont au début très discrets, rendant le dépistage difficile. Il faut y penser devant des signes apparemment banals, sinon le diagnostic risque d’être posé à une période tardive, lors d’atteinte des nerfs crâniens ou d’adénopathies cervicales. Le diagnostic est assuré par l’examen du cavum, les examens radiologiques et surtout la biopsie au moindre doute. Le traitement comporte de la chimiothérapie et de la cobaltothérapie, portant à la fois sur le cavum et les aires ganglionnaires.

rhinopharynx [ rinofarɛ̃ks ] n. m.
• 1902; de rhino- et pharynx
Anat. Partie supérieure du pharynx qui communique avec les fosses nasales.

rhinopharynx nom masculin Partie supérieure et aérienne du pharynx située en arrière des fosses nasales. ● rhinopharynx (synonymes) nom masculin Partie supérieure et aérienne du pharynx située en arrière des...
Synonymes :
- arrière-cavité des fosses nasales
- cavum
- nasopharynx

rhinopharynx
n. m. ANAT Partie haute du pharynx, en arrière des fosses nasales.

⇒RHINOPHARYNX, RHINO-PHARYNX, subst. masc.
ANAT. Synon. de cavum (v. rhino-pharyngé B) et de naso-pharynx (v. naso- B). Le pharynx comprend trois étages qui sont, de haut en bas, le rhino-pharynx, l'oro-pharynx et le laryngo-pharynx [synon. hypopharynx, s.v. hypo-] (Encyclop. Sc. Techn. t. 8 1972, p. 819).
Rem. Pour le praticien non spécialiste, rhinopharynx désigne l'ensemble constitué par le nez et le pharynx.
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1902 rhino-pharynx (J. COMBY, Traité des maladies de l'enfance, p. 597 ds QUEM. DDL t. 8). Formé de l'élém. rhino- et de pharynx. Bbg. QUEM. DDL t. 8.

rhinopharynx [ʀinofaʀɛ̃ks] n. m.
ÉTYM. 1902; de rhino-, et pharynx.
Anat. Partie du pharynx qui communique avec les fosses nasales.Syn. (méd.) : cavum.
DÉR. Rhino-pharyngien (ou rhinopharyngé), rhinopharyngite.

Encyclopédie Universelle. 2012.