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alis

⇒ALIS, ISE, adj.
A.— Vx. ,,Poli, gracieux, courtois.`` (Ac. Compl. 1842); (cf. aussi Nouv. Lar. ill..)
B.— Région. (Canada), inv. [En parlant du pain, de la pâte] Serré, compact, mal ou non levé. Biscuits alis, galette alis (G. DULONG, Fonds canadien, 1969).
Rem. Attesté en outre ds BÉL. 1957.
Étymol. ET HIST. — 1. Ca 1121 « serré, compact (de la pâte qui n'est pas levée) » (S. Brandan, 409, Michel ds GDF. : Pain lur portet de sun pais, Grant e mult blanz, guasteus alis); 1240 judéo-fr. alize, synon. de azyme « (pain) sans levain » (J. BEN SIMSON, Gloss. hebr. fr. du XIIIe s., Gen., XIX, 3 ds LEVY Trésor 1964); encore au XVIe s., Palissy ds GDF.; actuell. dans dial. du Centre et de l'Ouest (Vienne, Vendée, Deux-Sèvres, d'apr. LALANNE, Gloss. poitevin, Anjou, VERR.-ON. 1908, cf. FEW t. 1, s.v. allisus); can. ds G. DULONG, Fonds can.; 2. ca 1190 « uni, poli, lisse (d'une chose) » (BEROUL, Rom. de Tristan, éd. Muret, 922 ds T.-L. : pierre alise); fin XIIe-début XIIIe s. « délicat, fin (d'une pers.) » (Roum. d'Alix, f° 21 c, Michelant ds GDF. : Filotes estoit lons, ce provons nous lisant, Et alis chevaliers, mais plus bel ne demant); vx lang. ds Ac. Compl. 1842.
Prob. du lat. alisum « sans levain », attesté au Xe s. ds GOETZ, Corp. gloss. lat., III, 597 : azima, id est alisum [azimus, même sens, dep. SCRIBONIUS LARGUS, Compositionum liber, 123 ds TLL s.v., 1645, 63]. L'identification de ce lat. alisum avec le part. passé de allidere « heurter, frapper » (dep. ACCIUS, Trag., 34, ibid., 1678, 30) sans doute p. allus. à une certaine manière de fabriquer le pain, acceptable du point de vue sém., fait cependant difficulté car il est surprenant que dès le Xe s., on écrive alisum pour allisum; A. Thomas ds Romania, t. 38, p. 359. — Peut-être à rapprocher du gr. « compact ».
BBG. — BÉL. 1957. — Canada 1930.

Encyclopédie Universelle. 2012.