TEXAS
Le Texas est de loin le plus vaste de tous les États traditionnels de l’Union dont il devint membre dès 1845. Avec 691 000 kilomètres carrés, il dépasse largement l’étendue du territoire français. Avec 18 031 000 habitants (en 1993), il se classe au troisième rang, derrière la Californie et l’État de New York. Cet État du Nouveau Sud, en pleine expansion, qui dans de nombreux domaines occupe le premier rang dans les statistiques fédérales, apparaît en contraste complet avec un certain essouflement du Nord-Est.
Le cadre physique
Le Texas s’étend depuis la frontière mexicaine, au sud-ouest, marquée par le cours du Rio Grande jusqu’à la limite occidentale de la Louisiane qui inclut le delta du Mississippi; au nord-est, sa frontière coïncide en partie avec le tracé de la Red River. Au nord-ouest, il atteint les derniers plateaux au sein desquels se ramifient les prolongements des montagnes Rocheuses qui, dans les monts Guadalupe et Davis, d’orientation sensiblement nord-nord-ouest - sud-sud-est, dépassent encore 2 600 mètres et dominent les plateaux du Llano Estacado, au nord, et de Stockton, au sud. En contrebas, le plateau Edwards coïncide avec les terrains du Crétacé inférieur et moyen, plissés et nivelés, et tombe par un escarpement marqué sur les plaines qui bordent la partie occidentale du golfe du Mexique et se composent de terrains du Crétacé supérieur et du Tertiaire inclinés vers le Golfe. On distingue trois bandes parallèles: des cuestas de grès dont l’escarpement, au pied duquel jaillissent des sources, est tourné vers le nord-ouest et porte des lignes de forêts; des collines et des plaines s’inclinant vers le Golfe et constituées par d’anciens cônes alluviaux entaillés en terrasses par les rivières actuelles qui y déblaient des bassins plus ou moins larges, couverts d’alluvions fertiles, les bottoms , où se sont installées les villes et les cultures: on peut citer ceux de Waco, de Dallas, de la vallée moyenne de la Red River. Enfin, la côte elle-même est très basse, formée d’une succession de lagunes séparées de la mer par de longs cordons littoraux sablonneux, rectilignes et désolés.
Tout comme le relief, le climat se caractérise par des variations d’est ou d’ouest. Près de la frontière avec la Louisiane, les pluies sont très abondantes (1,40 m à 1,90 m par an), favorisant la croissance d’une forêt vigoureuse. À mesure que l’on se dirige vers l’ouest, les précipitations diminuent et ne sont plus que de 75 centimètres près de la vallée du Rio Grande: c’est le domaine de la forêt de chênes à petites feuilles, coupée de vastes clairières. Sur les plateaux de l’ouest, on passe même rapidement aux grandes étendues herbeuses. En effet, si l’hiver n’est pas très rigoureux (il ne gèle pratiquement pas dans la plaine côtière), la chaleur de l’été est forte et, jointe à la nature calcaire des sols, elle explique l’aridité presque totale des plateaux intérieurs où, en dehors des principales rivières, on ne trouve que des vallées rarement drainées. Ces conditions générales imposent certaines caractéristiques à la vie agricole: une intense érosion des sols ravage de vastes régions; l’élevage extensif est l’activité la mieux adaptée à de grandes parties de l’intérieur; dans les bassins et au voisinage des vallées, l’irrigation permet des récoltes exceptionnelles.
Population et activités
Le Texas a une population en forte expansion puisqu’elle a augmenté de plus de 29 p. 100 entre 1972 et 1982 (alors que la population de l’ensemble du pays ne s’accroissait que de 10,6 p. 100). Pendant l’année 1981, le Texas, avec un gain de presque un demi-million d’habitants, a eu la plus forte croissance en valeur absolue des États-Unis. Cependant la densité n’est que de 26 habitants au kilomètre carré en 1993. L’augmentation est due à un accroissement naturel qui est l’un des plus élevés des États-Unis (11,7 p. 1 000), ainsi qu’à un important courant migratoire, attiré par le dynamisme des activités modernes. La population comporte un fond hispano-indien, renforcé par l’afflux des immigrants mexicains arrivés depuis la guerre (au total 3 millions d’hispanophones) et environ 12 p. 100 de Noirs.
Traditionnellement, le Texas est un grand pays d’élevage; cependant, certaines cultures y ont connu un développement spectaculaire et il se classe au troisième rang dans l’Union pour le revenu agricole. Il possède le premier troupeau de bovins et le premier troupeau de moutons de la nation (respectivement 13,7 millions et 2,1 millions de têtes); à l’est, l’élevage est le complément de l’agriculture; à l’ouest, c’est l’activité traditionnelle implantée dès la période hispanique dans les immenses et célèbres ranches (le plus vaste de toute l’Amérique du Nord, le King Ranch, s’étend sur 400 000 ha). Le troupeau fournit environ 60 p. 100 du revenu agricole. Outre le bétail, dont la vente dépasse la valeur de la récolte de coton, on produit du lait, de la laine, de la viande de porc. Depuis la deuxième décennie du XXe siècle, l’extension de la culture du coton vers l’ouest a fait du Texas le premier producteur national (30 p. 100 de la récolte, rendement de 20 p. 100 supérieur à la moyenne); pourtant, récemment, on constate un recul des superficies cultivées conquises grâce à l’irrigation. Celle-ci a permis aussi de développer la production du riz (3e rang), du blé (5e rang), du sorgho (1er rang), du maïs, des arachides, des légumes, des agrumes et des vergers de pêchers bien connus. La vallée du Rio Grande est une véritable oasis réputée pour ses légumes, ses pamplemousses, ses oranges, tandis que les vergers de figuiers font la renommée des environs de Houston.
Les richesses minières sont non moins abondantes; dans des dômes structuraux de la plaine côtière ou du plateau continental, on extrait le sel, le soufre, la potasse, le fer et le pétrole: la valeur de la production minière dépasse celle de tous les autres États; les gisements de pétrole sont exploités jusque sous la mer (zones off shore ), et on y trouve les puits les plus profonds des États-Unis (3 000 et même 4 000 m); d’autres gisements se trouvent dans l’intérieur (Amarillo, Midlands). Depuis la découverte, en 1901, la prospection n’a pas cessé et la production en progression constante s’accompagne de celle de gaz naturel: 55 p. 100 des réserves et 36 p. 100 de la production nationale de pétrole viennent du Texas. La production de gaz atteint environ 300 000 millions de mètres cubes (90 p. 100 des réserves). Une partie de ces précieux carburants est transportée par oléoducs et gazoducs vers les raffineries côtières de Houston, Beaumont, les ports d’embarquement de Galveston et de Port Arthur et même par interconnexions vers les régions industrielles des Grands Lacs, du Nord-Est et de Californie (qui consomme désormais plus de gaz qu’elle n’en produit). La capacité des raffineries du Texas avoisine les 90 millions de tonnes par an. On extrait aussi du magnésium à partir des eaux de mer, à Freeport.
Toutes ces ressources minières et énergétiques ont donné naissance à une puissante industrie chimique favorisée encore par l’importation de minerais d’Amérique latine (zinc et étain). Au cours de ces dernières décennies, de nombreuses grosses firmes du Nord-Est se sont implantées dans les grandes villes texanes: pétrochimie, caoutchouc synthétique, explosifs. Corpus Christi produit de l’acide sulfurique, de la soude, et a créé une industrie métallurgique du zinc tandis que celle de l’étain est implantée à Texas City. La production de l’aluminium s’est également développée à partir de l’alumine importée grâce aux centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel: usines de Point Comfort (Alcoa) et de Corpus Christi (Reynolds). La métallurgie et les constructions mécaniques ont progressé dans les principales agglomérations. La sidérurgie littorale est en expansion à Galveston (fer importé du Venezuela). Les activités spatiales sont aussi présentes avec une base militaire et un centre de la N.A.S.A. – le Manned Space-Craft Center – qui est le plus grand centre de contrôle des vols (Houston). L’essor industriel est remarquable, constant, et cette activité qui employait en 1970 plus de 700 000 personnes atteint désormais le million. Le taux de chômage se révèle faible (de 4 à 5 p. 100 des actifs), moins élevé qu’en Californie ou dans les États du Nord-Est.
Les grandes villes
Dallas est le principal centre de l’intérieur, la capitale du cotton belt occidental; sa population, qui a doublé entre 1950 et 1970, est de 1 006 900 habitants en 1990 et fait de Dallas la huitième ville des États-Unis. Bien desservie par voies ferrées, Dallas a commencé par être un grand marché agricole (cuir, coton); elle est devenue un centre financier régional, un gros centre commercial et industriel (textiles, confection – un des trois piliers de la mode aux États-Unis –, machines textiles, appareillages d’extraction du pétrole, avions, matériel électronique – 75 000 emplois environ –, raffineries, cimenteries). Le seul combustible y est le gaz naturel, aussi est-ce une des grandes villes industrielles les plus propres du monde. Non loin, Fort Worth (447 619 hab. en 1990), carrefour ferroviaire important, est la porte de l’Ouest et possède un marché de bétail renommé (conserves de viande). Au sud-ouest, San Antonio, la plus vieille ville du Texas, est un centre touristique. Mais Houston (desservie par son avant-port Galveston) est la ville la plus dynamique: sa population a augmenté de 85 p. 100 de 1950 à 1970 et encore de 45 p. 100 entre 1970 et 1980. En 1990, la ville rassemble 1 630 600 habitants et, devançant Dallas, devient la quatrième ville des États-Unis. Elle vise à ravir à La Nouvelle-Orléans le titre de capitale des plaines du Golfe. Cité ultra-moderne, écrasée de gratte-ciel, elle doit sa vitalité exceptionnelle au pétrole – depuis 1970, date à laquelle la Shell a transféré son siège de Manhattan à Houston, la ville a accueilli la plupart des centres de décision des grandes compagnies pétrolières – à la conquête de l’espace et aux industries de pointe, chimiques et électroniques. L’installation des sièges sociaux des banques a suivi le développement industriel. Houston est également un très grand centre de recherche médicale, de commerces, un entrepôt et un important marché cotonnier. Il faut ajouter des activités portuaires (96 millions de tonnes) où les sorties sont prépondérantes.
Face aux agglomérations du Nord-Est, dont le bilan migratoire est devenu nettement négatif, les grandes villes du Texas s’opposent en gardant toute leur capacité d’attraction.
Texas
le plus vaste état des È.-U. après l'Alaska, sur le golfe du Mexique; 692 402 km²; 16 987 000 hab.; cap. Austin.
— Une large plaine alluviale est dominée par un plateau (terminaison des Grandes Plaines) qui, à l'extrême O., rejoint la bordure des Rocheuses. Le climat, subtropical au S. et à l'E., continental au centre, devient désertique à l'O. Ce pays de céréales et d'élevage a pour richesse fondamentale les hydrocarbures (env. 50% de la production des È.-U.), l'hélium, le brome, le lignite, etc. L'industrie (princ. à Houston et Dallas) est soutenue par une forte activité portuaire.
— Reconnue (XVIe s.) et colonisée (XVIIe s.) par les Espagnols, la région forma un état du Mexique (1821), puis une rép. indép. (1836). L'annexion par les È.-U. (1845) provoqua une guerre avec le Mexique (1846-1848).
Encyclopédie Universelle. 2012.