coton [ kɔtɔ̃ ] n. m.
• 1160; it. cotone; de l'ar. qutun
1 ♦ Matière végétale faite des filaments soyeux qui entourent les graines du cotonnier. Cueillette du coton. Coton d'Égypte. ⇒ jumel. Balle de coton égrené. Industrie (filature, tissage) du coton. Machine à filer le coton. ⇒ jenny. Coton cardé. Tissu de coton (batiste, calicot, cellular, coutil, cretonne, éponge, finette, futaine, linon, lustrine, madapolam, nansouk, oxford, percale, pilou, piqué, plumetis, satinette, tarlatane, vichy, voile, zéphyr). ⇒ cotonnade. Velours, voile, gabardine, tricot, jersey de coton.
♢ Étoffe de coton. Matelas, couverture de coton. Chemise de coton. Nappe en fil et coton.
♢ Fil de coton. Coton à broder, à repriser. Coton mercerisé, perlé.
2 ♦ Plante fournissant cette matière. ⇒ cotonnier. Champ de coton.
3 ♦ COTON HYDROPHILE, dont on a éliminé les substances grasses et résineuses, utilisé pour les soins. ⇒ ouate. Morceau de coton. Mettre un coton sur une plaie. Coton à démaquiller.
4 ♦ Loc. Fig. Élever un enfant dans du coton, en l'entourant de soins excessifs. « Cette éducation ridicule dans du coton » (Sarraute). (1846) Filer un mauvais coton : être dans une situation dangereuse (au physique : santé; ou au moral : situation, réputation). Avoir les jambes en coton.
5 ♦ Adj. inv. (1890; des loc. jeter un vilain coton « se cotonner », filer un mauvais coton) Fam. Difficile, ardu. C'est coton, ce problème ! « d'après ce que nous avons déjà vu ce sera sans doute coton » (Giono). Des problèmes coton.
● coton nom masculin (arabe quṭun, avec l'influence de l'italien cotone) Fibre textile cellulosique naturelle constituant les poils séminaux qui poussent à la surface des graines du cotonnier. Étoffe que l'on fabrique avec ces fibres. Le cotonnier lui-même. Morceau d'ouate, de coton hydrophile : Se mettre du coton dans les oreilles. Familier. Brouillard épais. Textiles Fil de coton plat ou tordu, mat ou brillant, vendu en pelotes ou en écheveaux, pour exécuter des travaux de couture ou de broderie. ● coton (expressions) nom masculin (arabe quṭun, avec l'influence de l'italien cotone) Avoir les jambes en coton, avoir de la peine à se tenir debout, se sentir très faible. Élever un enfant dans du coton, l'élever d'une manière trop douillette. Familier. Filer un mauvais coton, être atteint d'une maladie grave ou être dans une situation critique. Huile de coton, huile contenue dans les graines du cotonnier. (C'est l'une des huiles alimentaires les plus consommées dans le monde, surtout aux États-Unis.) Coton hydrophile, nappe homogène, formée des poils de la graine de diverses espèces de gossypium débarrassés des substances grasses et résineuses qui les imprègnent, et douée d'un grand pouvoir absorbant. Coton mort, fibre de coton qui n'est pas arrivée à maturité au moment de la cueillette. Coton de verre, masse formée par des fils de verre très fins qui ont l'apparence de fils de coton. ● coton (homonymes) nom masculin (arabe quṭun, avec l'influence de l'italien cotone) cotons forme conjuguée du verbe coter ● coton adjectif invariable Difficile, ardu : Un problème coton. ● coton (expressions) adjectif invariable Familier. C'est coton ou c'est pas coton, c'est difficile.
coton
|| Loc. Fam. (En parlant d'une étoffe.) Usé jusqu'au coton, jusqu'à la corde.
— (Personnes) Rendu au coton: complètement épuisé.
— Au coton: au maximum. Accélérer au coton.
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coton
n. m.
d1./d Matière constituée par les longs poils de cellulose fixés aux graines du cotonnier. V. encycl. ci-après.
d2./d étoffe fabriquée avec cette matière. Une robe de coton imprimé.
d3./d Fil de coton. Un écheveau de coton à broder.
d4./d Coton hydrophile, que l'on a débarrassé de ses substances graisseuses et résineuses.
|| Un coton: un morceau de coton hydrophile.
d5./d Loc. fig. élever un enfant dans du coton, en l'entourant de trop de soins.
|| Avoir les bras, les jambes en coton: ressentir une grande mollesse dans les membres.
|| Filer un mauvais coton: être dans une situation difficile, pénible (pour sa santé, ses affaires, sa réputation).
d6./d Coton de Tuléar: race de petits chiens blancs et frisés.
Encycl. On cultive le coton notam. dans le sud des È.-U., au Mexique, au Brésil, au Proche-Orient (égypte), en Chine, au Turkestan, au Pakistan, en Inde, en Afrique centrale et occid. On tire des graines du cotonnier une huile industrielle qui entre dans les margarines, savons, etc.; les tourteaux servent à l'alimentation du bétail. Le coton, qui est l'un des princ. textiles naturels du monde, connaît de nombr. autres utilisations pour sa richesse en cellulose.
⇒COTON, subst. masc.
I.— Matière végétale.
A.— Duvet végétal soyeux, entourant les graines du cotonnier et utilisé comme matière textile. L'industrie du coton, la plus vieille de toutes (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., XIXe et XXe s., t. 2, 1966, p. 556) :
• 1. ... le coton (...) [présente les] caractères morphologiques (...) d'un poil ou tube unicellulaire, comprenant deux membranes minces, (...), ou cuticule et une matière intercuticulaire...
L. VENNIN, G. CHESNEAU, Les Poudres et explosifs, 1914, p. 211.
SYNT. Balle de coton; blanchiment, tissage du coton; commerce, culture du coton; filature, plantation de coton.
1. Expr. fig., fam. [Avec une idée de mollesse]
a) [Mollesse physique] Avoir les jambes (bras) en/de coton. N'avoir plus de force dans ses membres. Il se plaignait d'avoir des guibolles de coton (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 516) :
• 2. Je sens en moi, sur mes jambes de coton, une petite allégresse de reprendre possession du pavé de Paris, ...
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1893, p. 391.
b) [Mollesse morale] Vivre dans du coton; élever un enfant dans du coton. — Oui, répondit Chiquita, qui n'était pas un enfant gâté élevé dans du coton, ce court sommeil m'a rendu mes forces (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 174). Mettre dans du coton. Une fois chez lui, sa mère l'a mis dans du coton; il s'y est accoutumé (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 118).
2. Argot
a) Pain (mou) :
• 3. Signifie aussi Le manger, comme Huile signifie Le boire, ainsi qu'en témoigne ce refrain (...) « Moi j'aim' mieux l'huil' que l'coton! »
DELVAU, Dict. de la lang. verte, 1867, p. 510.
b) Loc. fig. Avaler du coton. Être pris pour dupe :
• 4. « Je veux par mes propres yeux vérifier si oui ou non on m'a fait avaler du coton » (Saint-Patrice, Aventures de Nabuchodonosor Nosebreaker).
RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., 1881, p. 113.
B.— P. ext. Duvet recouvrant certaines parties de végétaux :
• 5. Son ventre était fleuri de blanc, comme de coton de clématite sur de l'herbe.
GIONO, Que ma joie demeure, 1935, p. 72.
C.— P. anal. Poil follet apparaissant sur les joues et le menton des jeunes garçons :
• 6. À peine adolescent, de son léger coton
La jeunesse en sa fleur ombrage son menton.
DELILLE, L'Énéide, 1804, p. 215.
— Fam. Brouillard épais :
• 7. Un moutonnement blanchâtre dévalait les pentes de l'Erdre, bourrait de coton les clairières cernées d'arbres frileux repliés dans leurs branches.
H. BAZIN, Qui j'ose aimer, 1956, pp. 137-138.
II.— P. méton.
A.— Étoffe fabriquée à partir du coton. Bas, molleton, flanelle de coton; des draps de coton. Le tissage des cotons (LAMART., Corresp., 1831, p. 215).
— En partic. Coton mort :
• 8. Certaines variétés de cotons renferment plus ou moins de filaments qui refusent la teinture (...). Les filaments connus sous le nom de coton mort...
A. WURTZ, Dict. de chim. pure et appliquée, t. 1, 2e vol., 1870, p. 784.
B.— Fil de couture obtenu à partir du coton. Les filatures de coton (L. BLANC, Organ. travail, 1845, p. 46).
— Loc. fig., fam. Filer un mauvais coton. Avoir ou donner des inquiétudes. — Vous filez un mauvais coton, reprit la sage-femme après un long silence (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1537).
— Loc. arg. C'est coton. C'est difficile. Mais pour retrouver un emploi? ça c'était coton! (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 679). Avoir un coton. Avoir du mal. J'ai eu un coton terrible pour la rattraper (CÉLINE, Mort à créd., 1936 p. 631).
C.— Spéc., MÉD. Coton hydrophile. Ouate obtenue par l'élimination des substances grasses et résineuses :
• 9. ... recouvrir de compresses stériles, puis de coton hydrophile, le tout maintenu à l'aide de bandes.
QUILLET Méd. 1965, p. 304.
— Expr. fig., fam. Avoir du coton dans les oreilles. Entendre mal. Et la lune a, bonne vieille, Du coton dans les oreilles (LAFORGUE, Poésies, 1887, p. 99).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1160 « duvet végétal » (Enéas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 7449); b) 1671 fig. mettre, élever dans du coton (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 2, p. 167); c) 1839 fig. jambes en coton (STENDHAL, Chartreuse, p. 366 : Ses jambes lui semblaient comme du coton); 1877 guibolles de coton (ZOLA, loc. cit.); d) 1846 fig. filer un mauvais coton (MONNIER, Scènes pop., II, 27 ds QUEM. Fichier), 2. ca 1165 cotun « fil, étoffe de coton » (B. DE SAINTE-MAURE, Roman de Troie, éd. L. Constans, 7907 [var.]); 3. 1680 « arbre qui porte le coton » (RICH.) — 1771 (Trév.), remplacé par cotonnier. B. 1. 1574 bot. « duvet de certaines plantes » (R. BELLEAU, Odes d'Anacréon, Œuvres, I, 26 ds IGLF); 2. 1916 arg. milit. « nuage » (CARTAULT, Feuillets de campagne ds ESN. Poilu 1919, p. 175); 3. 1890 adj. arg. « embrouillé, difficile » (ESN.). Empr. à l'ar. , « coton » par l'intermédiaire de l'ital. cotone (cf. lat. médiév. cutto à Gênes en 1156 et cutuneus en Sicile en 1144 d'apr. VIDOS 1939, pp. 336-338). La culture de cette plante a été introduite en Sicile et en Andalousie par les Arabes au XIIe s. (FEW t. 19, p. 102b, s.v. ). Fréq. abs. littér. :869. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1335, b) 1 698; XXe s. : a) 876, b) 1 118.
DÉR. 1. Cotoniser (se), verbe pronom. Devenir mou comme du coton. Oh! le XIXe siècle, à en juger du moins par la tête de la société et de la littérature, est bien peu le fils de son père le XVIIIe. Plus il avance en âge, plus il se cotonise et s'affadit. (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 11, 1863-69, p. 224). Néol. pour LITTRÉ et GUÉRIN 1892. Attesté également ds Nouv. Lar. ill., Lar. 20e et QUILLET 1965. — Seule transcr. ds LITTRÉ : ko-to-ni-zé. — 1res attest. a) 1829 cotonniser « façonner comme le coton » (BOISTE) — 1851 (LAND.), b) 1867 se cotoniser « devenir mou, fade » (SAINTE-BEUVE, loc. cit.); de coton, suff. -iser. 2. Cotonnerie, subst. fém. a) Plantation de cotonniers (cf. cotonnier1). b) Usine où l'on travaille le coton (cf. cotonnier2); v. LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., XIXe et XXe s., t. 2, 1966, p. 344. — []. — 1res attest. a) 1772 « champ de cotonniers » (RAYNAL, Histoire philosophique des Indes, XIII, p. 38 ds LITTRÉ); b) 1832 « lieu où l'on travaille le coton » (RAYMOND); c) 1832 « culture du coton » (ibid.); de coton, suff. -erie. — Fréq. abs. littér. : 2. 3. Cotonnette, subst. fém. Étoffe de coton bon marché. D'assez, point trop nombreux villages aux bonnes auberges crépies à la chaux, fenêtres aux rideaux d'cotonnette à grands carreaux roug'brique et blancs (...) sont riverains de droite et de gauche (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 121). — []. — 1re attest. 1755 (Registre notarial, 2742, 32, Archives cantonales du canton de Fribourg ds Pat. Suisse rom. t. 4, p. 360); de coton, suff. -ette.
BBG. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 212, 237. — GOUG. Mots. t. 2. 1966, pp. 125-126. — HOPE 1971, p. 35. — LAMMENS 1890, p. 264 (s.v. hoqueton). — ROG. 1965, p. 74. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 102. — VIDOS 1939, p. 337.
coton [kɔtɔ̃] n. m. et adj.
ÉTYM. V. 1160; ital. cotone, arabe quṭun.
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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I N. m.
1 Matière végétale douce, de la consistance de la bourre, formée de courts filaments soyeux, qui entourent les graines du cotonnier. || Cueillette du coton, à la main, aux ciseaux, à la machine (⇒ Picker). — Coton des Indes. || Coton d'Égypte. ⇒ Jumel. || Coton longue soie, courte soie. || Égrenage du coton. || Balle de coton égrené. || Filature du coton. ⇒ Battage, cardage, étirage, peignage, séchage. || Machine à filer le coton. ⇒ Jenny. — Pneumoconiose due à l'inhalation de poussières de coton. ⇒ Byssinose. — Tissage du coton. || Industrie textile du coton. ⇒ Batteur, cardeur; banc (à broches), étireuse, ouvreuse, peigneuse, réunisseuse. || Coton brut, cardé, épluché, filé. || Étoffe de coton. || Toile de coton. ⇒ Cotonnade; andrinople, batiste, bombasin, boucassin, calicot, cellular, circassienne, cotonnette, coutil, cretonne, éponge, finette, flanelle, futaine, guinée, jaconas, linon, lustrine, madapolam, nankin, nansouk, orléans, oxford, percale, percaline, pilou, piqué, plumetis, rouennerie, satinette, shirting, siamoise, tarlatane, tennis, vichy, voile, zéphyr. || Un tissu de coton (→ ci-dessous, 2., Du coton). || Velours de coton. ⇒ Moleskine, velvet. || Voile, gabardine de coton. || Tissu de coton très léger. ⇒ Tarlatane, voile. || Crêpe, mousseline, tulle de coton. || Rembourrer un vêtement avec du coton. ⇒ Ouate. || Fil de coton (→ ci-dessous, 3.).
1 Ils vont presque nus; leur vêtement ne consiste que dans une toile de coton qui les couvre depuis la ceinture jusqu'au milieu de la cuisse (…)
Buffon., Hist. nat. homme, Œ., t. V, p. 134.
2 Les plantes à coton du pays, renversant leurs capsules épanouies, ressemblent à des rosiers blancs.
Chateaubriand, Voyage en Amérique, 350.
♦ Plante fournissant cette matière. ⇒ Cotonnier. || Coton à longues, à courtes fibres. || Culture du coton. || Graines de, du coton. || Huile, tourteaux de coton.
3 Le coton est, à l'heure actuelle, la plus importante des plantes textiles (…) Le coton tend de plus en plus à remplacer dans nos pays non seulement le lin mais le chanvre (…) Il est le produit végétal textile dont la production est la plus considérable (…) En toutes les régions qui peuvent lui être propices, on tente de le cultiver.
Le coton est de la famille des Malvacées. La graine est contenue dans une capsule qui s'ouvre toute seule à maturité; elle est entourée de poils qui ont une longueur de 1 à 4 centimètres; et ces poils unicellulaires, d'un blanc tantôt éclatant, tantôt jaunâtre, sont utilisés pour fabriquer les tissus.
Jean Brunhes, la Géographie humaine, I, p. 361.
3.1 L'hybride fertile du Coton américain et du Coton asiatique a les longues fibres du premier et la maturation précoce du second (…)
J. Rostand, Idées nouvelles de la génétique, p. 58.
2 (V. 1165, cotun). Étoffe, tissu fabriqué à partir du coton. || Une pièce de coton. || Matelas, couverture de coton. || Bonnet de coton. || Chemise de coton, chemise pur coton. || Ruban de coton. — Du coton : des tissus de coton. ⇒ Cotonnade.
3.2 Les toiles qui composaient l'enveloppe de l'aérostat furent ensuite dégraissées au moyen de soude et de potasse obtenues par incinération de plantes, de telle sorte que le coton, débarrassé du vernis, reprit sa souplesse et son élasticité naturelles; puis, soumis à l'action décolorante de l'atmosphère, il acquit une blancheur parfaite.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 400.
3 Fil de coton. || Coton à broder. || Coton à repriser. || Coton plat; coton perlé; coton mercerisé.
4 Substance essentiellement formée de coton, utilisée en thérapeutique. || Coton cardé, servant aux enveloppements. || Coton hydrophile : coton blanchi dont on a éliminé les substances grasses et résineuses. ⇒ Ouate. || Boîte, tampon, plaque de coton aseptique.
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
♦ (Un, des cotons). Morceau de coton. || Mettre un coton sur une plaie. || Un coton imbibé d'alcool à 90o. — Coton hydrophile, souvent mélangé de fibres synthétiques. || Coton à démaquiller.
♦ ☑ Loc. fam. Avoir du coton dans les oreilles : être dur d'oreille, un peu sourd.
5 Loc. fig. a ☑ (1671). Élever un enfant dans du coton, dans une boîte à coton, l'élever trop mollement, en l'entourant de soins excessifs. || « J'ai été élevé dans du coton » (Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 245). || « Cette éducation ridicule dans du coton » (N. Sarraute).
4 Gouvernez-la bien, divertissez-la, amusez-la, enfin mettez-la dans du coton, et nous conservez cette chère et précieuse personne.
Mme de Sévigné, 20 sept. 1695.
♦ ☑ Avoir les bras, les jambes en coton, les sentir mous, sans force. ⇒ Faible.
b ☑ (1846, H. Monnier; de coton « fil de coton »). Filer un mauvais coton : être dans une situation dangereuse (en parlant de quelqu'un dont la santé donne de graves inquiétudes; et aussi de quelqu'un qui s'engage sur une pente dangereuse où il risque de perdre sa fortune, son crédit, sa réputation, ses qualités morales). → Macchabée, cit. 1, Zola.
4.1 Vous filez un mauvais coton (…) vous n'êtes pas seul, d'ailleurs. On croirait que ce maudit village est sous le coup d'un sort.
Bernanos, Monsieur Ouine, p. 222.
4.2 (…) les gens ont commencé à dire qu'il était fou. Pendant des années, on ne s'était aperçu de rien. Simplement : « Il file un mauvais coton », parce qu'il maigrissait (…)
F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 193.
♦ Rare (avec une autre construction). || « Sûr que tu vas à la catastrophe. Enfin, tu ne vois pas le coton que tu files ? » (Yanny Hureaux, la Prof, p. 239).
6 (1574). Duvet formé de poils courts et crépus (à la surface des fruits, des feuilles de certains végétaux).
5 Leurs fleurs tendres et délicates, et, durant l'hiver, enveloppées comme dans un petit coton (…)
Bossuet, Traité de la connaissance de Dieu…, V, 2.
♦ Poil follet (sur les joues et le menton des adolescents). ⇒ Duvet. || Menton qui commence à se couvrir de coton.
6 A peine adolescent, de son léger coton
La jeunesse en sa fleur ombrage son menton (…)
Delille, Énéide, IX.
7 (1847). || Coton-poudre : explosif obtenu en nitrant une cellulose de coton, préalablement blanchie. ⇒ Fulmicoton; pyroxyle. || Coton-poudre dissous dans un mélange d'éther et d'alcool. ⇒ Collodion. || Mélange de coton-poudre et de nitro-glycérine. ⇒ Dynamite (gomme). || Des cotons-poudre.
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II Adj. attribut, invar. (1890; des loc. jeter un vilain coton « se cotonner », filer un mauvais coton). Fam. Difficile, ardu. || C'est coton, ce problème !
7 Il faut faire plus vrai que le vrai, et cela, mon vieux, c'est coton, crois-moi.
J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 285.
8 Nous ne savons pas ce qui nous attend sinon que, d'après ce que nous avons déjà vu ce sera sans doute coton. Tâchons d'être à la hauteur des événements.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 321.
9 (…) ce voyage pèsera aussi lourd qu'un long hiver à Paris. Ça allait être coton de rentrer rue Jean-Jacques Rousseau.
Benoîte et Flora Groult, Il était deux fois, p. 237.
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DÉR. Cotonnade, cotonne ou cotonnette, cotonner, cotonnerie, cotonneux, cotonnier.
COMP. Coton-tige, fulmicoton, porte-coton.
HOM. Forme du v. coter.
Encyclopédie Universelle. 2012.