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THURINGE
THURINGE

THURINGE

Province historique, la Thuringe est constituée par le bassin sédimentaire et par la forêt du même nom. Le bassin de Thuringe est limité par le Harz au nord, la Forêt de Thuringe (Thüringer Wald) au sud. Il est composé de couches peu ondulées de grès bigarré et de calcaires coquilliers. Au centre se trouvent les couches les plus récentes datant du Keuper.

Des failles de direction hercynienne affectent les couches. Ces dernières sont affectées par des plissements peu prononcés (plissement saxonien). L’accident tectonique le plus important est celui de Gotha, un fossé qui s’étend de Eichenberg-Gotha-Arnstadt à Saalfeld. Un autre fossé, plus petit, court parallèlement au précédent de Weimar à Magdala. Le bassin est partiellement recouvert de lœss et constitue une riche région agricole. La Forêt de Thuringe est une crête allongée, mince, culminant à 982 mètres. Elle est constituée essentiellement de roches permiennes. L’aspect actuel lui a été donné par des mouvements tectoniques s’étendant jusqu’à la fin du Tertiaire. Les sommets sont des Härtlinge formés de porphyre (Grosser Beerberg et Inselsberg).

La région a été très tôt habitée par un peuple germanique apparenté aux Hermondures. Mais les Thuringiens ne sont bien connus que depuis le Ve siècle. Ils s’attaquent à la Norique, prennent Passau, s’étendent entre la Mulde et l’Elbe à l’est, l’Aller au nord, la Werra et la Forêt de Thuringe à l’ouest et au sud. Mais, en 531, les deux fils de Clovis, Thierri Ier, roi d’Austrasie, et Clotaire Ier, roi de Neustrie, battent leur souverain Hermanfried, et le royaume franc d’Austrasie annexe la Thuringe. Devant les attaques des Saxons et des Slaves, Dagobert Ier confie la défense du pays à un duc. Au début du VIIIe siècle, saint Boniface évangélise une partie de la région. Les évêchés de Würzburg et d’Erfurt sont créés, l’abbaye de Fulda fondée. À la mort de Pépin le Bref, c’est à Carloman (741-747) qu’échoit la Thuringe. Charlemagne met fin aux incursions saxonnes et, en 804, fait du pays une marche contre les Slaves. La Thuringe change, ensuite, fréquemment de main pour échouer entre celle des ducs de Saxe, d’abord Otton puis Henri Ier l’Oiseleur (912-936). Après de nombreuses vicissitudes successorales aux XIe et XIIe siècles, elle finit par être attribuée, en 1264, à Henri III de Misnie et perd son autonomie. Les margraves de Misnie obtiennent, en 1423, le titre d’Électeur de Saxe. À partir de la fin du Moyen Âge, la Thuringe se divise en une série de petites principautés relevant de la Saxe. Avec l’université d’Erfurt, créée en 1392, les villes de Weimar, de Gotha, d’Iéna, la Thuringe sera l’un des foyers de l’humanisme allemand au XVIIIe siècle. En 1918, lors de l’effondrement du Reich, la plupart des principautés s’érigent en républiques, puis constituent un État unique de Thuringe en 1920. Transformé ensuite en land, ce dernier a été supprimé en 1952 pour laisser la place à trois régions (Bezirke) : celles de Suhl (Forêt de Thuringe), de Gera et d’Erfurt (bassin de Thuringe). Le Land de Thuringe est rétabli en 1990 (2 684 000 hab.) à la suite de la réunification allemande et de la réintroduction dans l’est du pays de la structure fédérale de l’État. Les villes sont des centres industriels importants: Erfurt (207 200 hab. en 1990), Gera (128 000 hab. en 1990), Suhl. Les activités sont très variées: verre, optique (Iéna), électronique et électrotechnique, sidérurgie et chimie, constructions de machines, industries alimentaires, textiles, industries du jouet.

Le Rennsteig est une voie ancienne qui court le long de toute la chaîne. Près d’Eisenach, sur un éperon de la montagne, est situé le château de la Wartburg, où Luther traduisit la Bible en haut allemand.

Thuringe
(en all. Thüringen) Land d'Allemagne et région de la C.E.; 16 251 km²; 2 684 000 hab.; cap. Erfurt. Il est formé du bassin de Thuringe, zone de plateaux disloqués riches en sel et en potasse, et d'un massif, le Thüringerwald, la "forêt de Thuringe". Industrialisée, la rég. compte des villes fort anciennes (Weimar, Iéna, Erfurt, etc.).

Encyclopédie Universelle. 2012.