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ÉQUITATION
ÉQUITATION

ÉQUITATION

Si le cheval a fait longtemps partie de la vie de l’humanité — le superbe équidé peint sur les parois de Lascaux étant devenu l’instrument de déplacement, de guerre ou de trait, du nomade des steppes, du chevalier du Moyen Âge, du paysan ou du conducteur de diligences —, l’apparition du cycle, puis de l’automobile semblaient annoncer sa fin. La codification sportive, au contraire, lui a donné en quelque sorte une seconde existence.

On ne parlera pas ici des courses ni des paris auxquels elles donnent lieu, mais des différents types d’épreuves régis pour l’essentiel par la Fédération équestre internationale, ainsi que d’un certain nombre de jeux. Les sports équestres mettent en valeur, selon les disciplines pratiquées, la rapidité, la précision, l’endurance.

Le concours hippique — longtemps appelé «jumping» en hommage plus ou moins voulu à un certain style anglo-saxon, et aux « steeple-chases» campagnards d’antan, avec leurs obstacles artificiels érigés à l’intérieur d’une enceinte — donne lieu à des classements individuels et par équipes. Des cavaliers tels que les Allemands Winkler et Paul Schockemohle, les frères italiens d’Inzeo, le Brésilien Pessoa, le Français Pierre Jonquères d’Oriola (champion olympique en 1952 à Helsinki, puis en 1964 à T 拏ky 拏) multiplièrent les succès. Un calendrier de plus en plus touffu relie entre eux les concours internationaux du plus haut niveau (C.H.I.O.). Des championnats mondiaux, ainsi que la Coupe du monde créée en 1979, remportée notamment en 1982 par une femme: l’Américaine Melanie Smith, permettent de confronter les diverses écoles.

Le dressage est bien différent. Selon une codification et une durée bien précises, le classement résulte de la notation des figures effectuées aux différentes «allures» par le cavalier ou la cavalière, en parfait accord avec son compagnon équestre. Il faut y voir le prolongement d’un art dont La Guérinière fut dans la première partie du XVIIIe siècle l’un des initiateurs, cependant que l’Académie espagnole de Vienne et le Cadre noir de Saumur pérennisent également, à leur manière, la tradition.

Le concours complet , lui, exige une condition athlétique sans faille de l’homme et de l’animal. Les épreuves majeures comportent, échelonnées sur trois jours d’affilée: le dressage; un parcours complexe «en extérieur» («routier» pour l’échauffement, steeple, second «routier», cross); un concours hippique enfin. Cet équivalent du décathlon de l’athlétisme peut être marqué de péripéties émouvantes, voire dramatiques, telle la crue torrentielle de la rivière du «complet» d’Avandaro, qui vit le lieutenant français Jean-Jacques Guyon, monté sur Ange Pitou, s’adjuger la médaille d’or aux jeux Olympiques de 1968.

Si les concours d’attelage , particulièrement prisés en Hongrie, rappellent ce que pouvait être la maîtrise des équipages lorsque les véhicules hippomobiles faisaient partie des moyens utilitaires de locomotion, le polo fut de tout temps un jeu, pratiqué avec passion. De l’antique Perse aux Indes britanniques du XIXe siècle, puis aux matches actuels joués par deux équipes de quatre cavaliers cherchant à conduire la balle de 8,5 cm de diamètre jusqu’au but adverse en la frappant de leurs longs maillets de bois, la filiation est directe.

équitation [ ekitasjɔ̃ ] n. f.
• 1503; lat. equitatio, de equitare « aller à cheval »
Action et art de monter à cheval. Faire de l'équitation, du cheval. Exercices d'équitation ( équestre; cf. Basse, haute école) . École d'équitation ( manège) . Professeur d'équitation ( écuyer) . Équitation de cirque. voltige. Équitation de compétition. hippisme.

équitation nom féminin (bas latin equitatio, -onis) Art de monter à cheval et sa pratique. ● équitation (expressions) nom féminin (bas latin equitatio, -onis) Équitation savante ou académique, synonyme de haute école. ● équitation (synonymes) nom féminin (bas latin equitatio, -onis) Équitation savante ou académique
Synonymes :
- haute école

équitation
n. f. Art, action de monter à cheval. Faire de l'équitation.

⇒ÉQUITATION, subst. fém.
A.— Action de monter à cheval. Partie d'équitation; faire de l'équitation. Quant aux chevaux, depuis que j'ai vu mon meilleur ami, du Clinquant, se rompre l'épine dorsale en sautant une haie, j'ai renoncé à l'équitation (MÉRIMÉE, Deux hérit., 1853, p. 21). Il [d'Annunzio] me dit ne pas connaître l'insomnie (...). L'escrime et l'équitation l'en préservent (GIDE, Feuilles de route, 1896, p. 65).
B.— En partic.
1. Fait de monter à cheval selon certaines règles codifiées :
1. ... je forçai mon jeune compagnon de convenir que l'art de l'équitation se réduisait, aujourd'hui, à aller le plus vite possible, et que les innovations étrangères, dont quelques-unes avaient cependant leurs avantages, étaient faites aux dépens de la grâce, de l'élégance et de la solidité.
JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 97.
2. Cet art même. Leçon d'équitation (cf. acrobatie ex. 1); terme, traité d'équitation. Tout le talent est de savoir lui faire prendre les allures qu'on veut. Mais pour cela ne forçons point ses moyens, comme on dit en équitation (FLAUB., Corresp., 1846, p. 420). Il enseignait dans son école la piété, l'escrime et l'équitation aux jeunes fils des antiques familles (FRANCE, Île ping., 1908, p. 198) :
2. De Chateaubriand à Taine, les voyageurs français se sont moqués de l'équitation anglaise. Si d'Orsay n'avait pas mis à la mode la haute école, les Anglais auraient tout ignoré du manège, qu'ils continuent d'ailleurs à dédaigner.
MORAND, Londres, 1933, p. 120.
Rem. La docum. atteste a) Équiter, verbe trans. Monter. Hermine équite vaillamment un âne modèle (SAND, Promen. autour vill., 1860, p. 90). b) Équitomane, subst. masc. Personne passionnée d'équitation. Le nombre des passions est infini; on peut désirer passionnément un mouton rouge (...) on peut être duelliste, équitomane, etc. (STENDHAL, Journal, 1809-11, p. 412). c) Équitomanie, subst. fém. Passion pour l'équitation. Pour l'équitomanie, le domestique de M. de Courtivon (...) quitte son maître pour entrer chez Franconi, par amour pour les chevaux (ID., ibid., p. 413).
Prononc. et Orth. :[]; var. [], seule ds FÉR. Crit. t. 2 1787, LAND. 1834, GATTEL 1841, NOD. 1844, BESCH. 1845, LITTRÉ et DG; à côté de la prononc. mod. ds PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930; cf. équi-. Le mot est admis ds Ac. 1762-1932, jusqu'en 1878 avec la mention ,,l'u se prononce``. Étymol. et Hist. 1503 (G. DE CHAULIAC, Le Guidon en françoys, 276b, éd. 1534 ds Rom. Forsch., t. 32, p. 59). Empr. au lat. impérial equitatio, de même sens. Fréq. abs. littér. :99.

équitation [ekitɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1503; lat. impérial equitatio, du supin de equitare « aller à cheval », de eques, equitis « cavalier », de equus « cheval ».
Art de monter à cheval, technique du cavalier; sport qui consiste à monter les chevaux.
1 L'équitation est un sport dans toute l'acception du mot, car à la fois elle demande un effort physique et beaucoup de réflexion intellectuelle tout en présentant un certain danger.
Raymond Amiot, le Cheval, p. 71.
Pratique de l'équitation. || Il a fait beaucoup d'équitation dans sa jeunesse, de cheval. || Le médecin lui a recommandé l'équitation. || L'équitation nécessite un apprentissage pour l'acquisition des notions essentielles. Cheval (supra cit. 12).
2 Il décida aussi, tout en continuant à évoquer les ifs de Provence, qu'il allait se remettre à l'équitation, et s'acheter une grosse Mercédès (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, IV, p. 29.
Art (cit. 1) de l'équitation, équitation savante. || École d'équitation. Manège. || Leçon d'équitation. || Professeur d'équitation. Écuyer. || Formation de cavaliers d'élite rompus à tous les exercices d'équitation. École (haute école, basse école).Équitation de cirque. Voltige. || Écuyère faisant son numéro d'équitation.Équitation de compétition. Hippisme; hippique (concours), polo.Équitation militaire enseignée à l'École de Saumur. || Démonstration d'équitation donnée par le Cadre noir.
3 En quoi consiste donc l'équitation ? À apprendre d'abord à un jeune cavalier à se servir d'un cheval dressé; puis, cela acquis, à continuer le dressage d'un cheval déjà apte à être monté; ensuite à dresser totalement un cheval qui n'a jamais été monté; enfin, et ceci demande alors des années, à parfaire une éducation équestre dans les exercices les plus compliqués de l'équitation savante. Bien peu de cavaliers arrivent dans ce sens à la perfection qui n'est pas d'ailleurs nécessaire à qui veut faire couramment du cheval, mais qui donne à celui qui en approche les jouissances les plus fines et aussi les plus saines.
Raymond Amiot, le Cheval, p. 72.

Encyclopédie Universelle. 2012.