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routier

1. routier [ rutje ] n. m.
• 1573; « soldat aventurier » 1247; de l'a. fr. route « bande de soldats », de rout « rompu », a. p. p. de rompre
♦ VIEUX ROUTIER : homme expérimenté, habile. Un vieux routier de la politique, des affaires. routier 2. routier, ière [ rutje, jɛr ] adj. et n.
rotier « qui vole sur les routes » XIIe; de route
1(1539, repris 1834) Relatif aux routes, qui se fait sur route. Carte routière, indiquant les routes. Réseau routier. Transports routiers. Circulation routière. Sécurité routière. Gare routière.
2 N. m. (1593) Mar. Carte à petite échelle.
3 N. m. (1950) Conducteur de poids lourds effectuant de longs trajets. camionneur, tractionnaire. « un café de routiers au bord de la nationale » (Le Clézio).
Restaurant de routiers. Manger dans un routier.
4 N. m. (1896) Sport Coureur cycliste sur route. Routiers et pistards.
5 N. f. (1964) Une routière, une bonne routière : une voiture, une moto bien adaptée à la conduite sur route.

routier nom masculin Chauffeur spécialisé dans la conduite des camions à longue distance. Familier. Restaurant simple situé en bordure des routes à grande circulation. Autrefois, nom donné aux scouts âgés de plus de 16 ans. Carte à petite échelle, comprenant tout ou une grande partie d'un océan. Cycliste spécialiste des courses sur route. ● routier nom masculin (ancien français rote, bande) Homme faisant partie d'une bande de soldats irréguliers et pillards (XIIe-XVe s.). [Les derniers routiers furent dispersés au XVe s. par les compagnies d'ordonnance.] ● routier (citations) nom masculin (ancien français rote, bande) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 C'était un vieux routier, il savait plus d'un tour. Fables, le Chat et un vieux rat routier (expressions) nom masculin (ancien français rote, bande) Familier et vieux. Vieux routier, homme qui a beaucoup d'expérience et, assez souvent, rusé, retors : Un vieux routier des affaires.routier, routière adjectif (de route) Relatif aux routes : Réseau routier. Qui se fait sur route : Transports routiers.routier, routière (expressions) adjectif (de route) Carte routière, représentation cartographique privilégiant les voies de circulation et les agglomérations.

routier, ère
adj. et n.
rI./r adj. Qui a rapport aux routes, à la route. Trafic routier. Carte routière.
rII./r n.
d1./d n. m. Chauffeur de poids lourds qui effectue de longs trajets.
d2./d n. SPORT Cycliste spécialisé dans les épreuves sur route (par oppos. à pistard).
d3./d n. m. Scout âgé de plus de seize ans.
d4./d n. f. Automobile conçue principalement pour faire de longs parcours sur route (et non pour circuler en ville).
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routier
n. m. Un vieux routier: un homme qui a beaucoup d'expérience (souvent avec une idée de finesse retorse).

I.
⇒ROUTIER1, -IÈRE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — Qui se rapporte à la route, aux routes. Axe, carrefour, trafic, transport, tunnel routier; carte, police, prévention, sécurité routière. Au tourisme par chemin de fer s'adjoint à présent le tourisme routier (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 507). Dans les pays de vieille civilisation, les gouvernements avaient à cœur de maintenir un réseau routier (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 187).
B. — Qui se rapporte aux véhicules qui circulent sur les routes. Les transporteurs routiers auraient voulu généraliser la première formule de compensation (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 59).
Gare routière. V. gare1 C 2.
Parc routier. Nombre total de véhicules qui circulent dans un pays donné. Aux États-Unis (...) la composition du parc routier comprenait, en 1935, 25 % de semi-remorques et 75 % de camions (TINARD, Automob., 1951, p. 374).
II. — Substantif
A. — Subst. masc.
1. MAR. ,,Carte à petite échelle comprenant une partie d'un océan`` (GRUSS 1978).
2. SPORTS (cycl.). [P. oppos. à pistard] Coureur sur route. La moyenne générale (...) dépasse 39 kilomètres-heure. On n'attend pas moins des routiers modernes, qui disposent d'un matériel perfectionné et qui emploient des braquets gigantesques (Le Monde, 7 juill. 1981, p. 11).
3. TRANSP. Chauffeur qui conduit des poids lourds sur de longues distances. La SNCF comme les routiers commettraient une erreur s'ils pensaient que des mesures réglementaires suffisent pour opérer des transferts de trafic d'un mode de transport à un autre (PINEAU, S.N.C.F. et transp., 1950, p. 61).
P. méton. Restaurant fréquenté par des routiers où l'on sert des repas simples pour des prix modérés. Le conducteur d'un 38 tonnes mange le plat de crudités servi aux habitués du « routier » de G. à la sortie de la ville (L'Express, 24 juill. 1978 ds GILB. 1980).
4. SCOUTISME. Jeune homme qui fait du scoutisme. Synon. usuels compagnon, pionnier. Tu te plains que tes gars ne chantent pas. As-tu essayé sérieusement un soir de t'y mettre avec eux? Il y a bien un routier qui fait partie de « À Cœur Joie » et qui peut vous aider (Mon équipe et moi, Équipe nationale pionniers-scouts de France, 2e éd., 1964, p. 173).
B. — Subst. fém. [P. oppos. à voiture de ville] Voiture confortable et rapide faite pour effectuer de longs trajets. Roulez. Sa boîte 5 vitesses, ses 4 freins à disque servo-assistés, sa célèbre tenue de route, son moteur puissant, en font la plus sûre des grandes routières (L'Action automobile et touristique, mai 1979, p. 41).
Prononc.:[], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 [ms. XIIIe s.] adj. rotier « qui parcourt les routes (en volant) » (Les Loh., Richel. 1461, f ° 113a ds GDF.); 1re moit. XIIIe s. subst. (Dou conte Symon de Crépy, éd. E. Walberg, p. 46, vers 33), a suivi la même évol. sém. que route; a) subst. 1573 routier « celui qui sait bien les routes, pour avoir souvent voyagé » (DU PUYS); spéc. 1765 « conducteur de voitures publiques (en Hollande) » (Encyclop. t. 14); 1950 « conducteur de poids lourds » (Lar. mens., août); d'où 1970 « restaurant où se retrouvent ces conducteurs » (Autojournal, 8 oct. ds GILB. 1980); b) adj. 1829 « relatif à la route » carte routière (HUGO, Orient., préf., p. 5); 2. 1484 subst. masc. mar. routier « indicateur de navigation » (PIERRE GARCIE, Grant Routier [titre]); 3. 1928 scoutisme (J. DROIT, Le Loup bavarde, p. 210); 4. 1964 subst. fém. routière « voiture faite pour la route » (Lar. encyclop.). Dér. de route; suff. -ier, -ière. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 43. — QUEM. DDL t. 17.
II.
⇒ROUTIER2, subst. masc.
A. — [Au Moy. Âge] Soldat vagabond qui, en bande, se livrait au pillage. Jacques Callot maudit la guerre, mais il aime le soldat. Routiers maigres, habits râpés, piquiers, bottes tombantes, feutres en bataille et plumets dépenaillés, on dirait qu'il creuse le cuivre à la pointe d'une rapière (FAURE, Hist. art, 1921, p. 82).
B. — Fam. Vieux routier. Homme qui, dans un domaine particulier, possède une solide expérience, faisant de lui un homme fin et rusé. Synon. renard. Cette observation est d'un goût très sûr et d'un vieux routier en littérature (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1815, p. 81). Les vieux routiers de la démocratie ne parviennent pas à comprendre que l'on se donne tant de mal lorsqu'on n'a pas le dessein caché de diriger la classe ouvrière (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 51).
Rare au fém. Une vieille routière comme moi sait d'où ça tombe, ces accidents purement vocaux (COLETTE, Seconde, 1929, p. 203).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1245 « soldat organisé en bandes » (PHILIPPE MOUSKET, Chron., 17028 ds T.-L.), ne survit que comme terme de civilisation; d'où 2. fin XVe s. adj. « roublard, qui a de l'expérience » (Farce du Savetier qui ne répond que chansons, Rec. Cohen, n ° XXXVII, vv. 41-44 ds Kwart. neofilol. t. 3, p. 39). Dér. de route « bande, troupe » 1155 (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 12462) — 1671, POMEY mais répertorié comme terme anc. par la lexicogr.-, fém. subst. de rou(p)t « rompu » 1176 (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 854: Ja mes festuz n'an sera roz), anc. part. passé de rompre, qui continue le lat. ruptus « id. »; suff. -ier; cf. le lat. rutarius ca 1200 ds LATHAM.
STAT.Routier1 et 2. Fréq. abs. littér.:66.

1. routier [ʀutje] n. m.
ÉTYM. V. 1250; « valet d'armée », v. 1220; de l'anc. franç. route « bande », du p. p. substantivé au fém. rout « rompu » (XIIe), de rompre.
1 Anciennt. Homme de guerre faisant partie d'une bande de soldats d'aventure. Partisan, pillard. || Routiers et capitaines (→ Gerfaut, cit. 2, Heredia).
1 Les recettes de son domaine (de Philippe Auguste) lui fournissaient assez d'argent pour payer des bandes de soldats de profession appelés routiers (…)
Seignobos, Hist. sincère de la nation franç., VI.
2 (XVIe). Fig. || « Un vieux gentilhomme éprouvé (cit. 33), en divers hasards, et vrai routier de guerre » (Rabelais).
Vieux routier : homme expérimenté, habile (→ Apprenti, cit. 6). || Un vieux routier de la politique, des affaires.
2 C'était un vieux routier (le rat) : il savait plus d'un tour;
Même il avait perdu sa queue à la bataille.
La Fontaine, Fables, III, 18.
3 (…) existe-t-il dans le Parlement actuel (…) un rassemblement possible, des socialistes à la gauche du M. R. P. ? Les vieux routiers n'y croient pas, c'est un fait.
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 67.
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2. routier, ière [ʀutje, jɛʀ] adj. et n.
ÉTYM. 1834; rotier (XIIe) ou routier (XVe) « qui vole sur les routes »; de route.
———
I Adj. (1539; repris 1834).
1 Relatif aux routes, qui se fait sur route. || Carte routière, indiquant les routes de terre (→ Déployer, cit. 5; itinéraire, cit. 6, Chateaubriand). || Réseau routier. || Signaux routiers. || Transports routiers. || Transports routiers internationaux (T. I. R.). || Circulation routière, trafic routier. || Gare routière, pour les services d'autocars. || Sécurité routière. || Prévention routière. || Police routière.
2 Destiné à rouler sur route. || Moto routière. → ci-dessous III.
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II N. m.
A
1 (1484). Mar., vx. Carte marine à petite échelle (→ Portulan).
Mod. Carte marine à grande échelle qui permet de tracer la route d'un navire. || Le routier de l'Atlantique Nord.
1 Vous m'avez donné votre « routier » personnel de l'Atlantique et, surtout, vous avez été le seul marin à m'écrire, avant le succès : Vous réussirez. Scripta manent, amiral, vous le saviez, vous qui avez eu le geste de me dédicacer ma carte.
Alain Bombard, Naufragé volontaire, p. 151.
Dans un rallye automobile, etc., parcours sur route.
2 (Mil. XXe). Conducteur de poids lourds effectuant de longs trajets. Camionneur. || Les routiers sont sympas (slogan). || Les routiers roulent pour vous. || Restaurant de routiers (→ ci-dessous 4.).Par ext. Propriétaire, gestionnaire d'une entreprise de transports sur route.
2 Le vocable de « routier » recouvre, en fait, trois réalités différentes et antagonistes : les grandes entreprises de transport, une dizaine en France, possédant plusieurs centaines de camions; les artisans, qui, au prix de tous les sacrifices, essaient de s'en tirer avec leur propre matériel; les salariés, enfin, qui vivent de la même façon, mais n'ont que leurs bras et leur connaissance du métier. Au total, quelque 750 000 personnes.
l'Express, 29 mars 1971, in P. Gilbert.
3 (1886, in Petiot). Coureur cycliste spécialiste des épreuves sur route (opposé à pistard).
4 (1970). Restaurant fréquenté par les routiers, les chauffeurs de camions. || Un excellent routier. || Manger dans un routier.
B (1949; d'abord en appos. scout routier). Scout de la branche aînée ayant dépassé l'âge des éclaireurs. || Clan de routiers.
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III N. f. (Mil. XXe). || Une routière, une grande, une bonne routière : une voiture faite pour la route (plus que pour la ville).
Moto de route, pour la route. || « Aussi étonnant que cela paraisse, on se surprend non seulement à rouler comme une routière mais aussi à taquiner tout ce qui roule, caréné ou pas, avec une confiance véritablement insultante » (Moto-Revue, 6 mai 1981).

Encyclopédie Universelle. 2012.