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altérité

altérité [ alterite ] n. f.
• 1697; « changement » XIVe; bas lat. alteritas
Philos. Fait d'être un autre, caractère de ce qui est autre. « la communauté [...] ne serait rien si elle n'ouvrait celui qui s'y expose à l'infinité de l'altérité » (Blanchot). « L'altérité est le concept le plus antipathique au “bon sens” » (Barthes). ⊗ CONTR. Identité.

altérite nom féminin Formation superficielle issue de l'altération de la roche en place. ● altérite (synonymes) nom féminin Formation superficielle issue de l' altération de la roche en...
Synonymes :
- régolite

altérité
n. f. PHILO Caractère de ce qui est autre. L'amour ne détruit pas l'altérité de l'être aimé. Ant. identité.

⇒ALTÉRITÉ, subst. fém.
PHILOS. Caractère, qualité de ce qui est autre, distinct. Anton. identité :
1. Que l'on imagine quelque changement dans la forme ou la position de l'objet connu : en glissant sur lui avec sa rapidité ordinaire, le sens percevra tout de suite le changement, et s'arrêtera dans sa course; mais le rapport d'altérité suppose bien celui d'identité perçu auparavant.
MAINE DE BIRAN, De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1803, p. 93.
2. L'infinité et la réalité ne font qu'un. Toute aliénation, toute opposition finie disparaissent à présent, puisque l'homme se forme et se crée jusque dans l'altérité de la mort.
J. VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, p. 268.
3. L'amour ne détruit pas l'altérité, il l'intensifie au contraire, mais en la transformant (...) L'amour implique une certaine altérité, non pas une altérité de l'ordre du lui, qui est exclusion, mais une altérité de l'ordre de toi, qui est réciprocité de présence.
G. MADINER, Conscience et amour, pp. 96-97 (FOULQ.-ST-JEAN 1962).
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1. 1270 philos. « altération, changement » (Introd. d'astron., Richel. 1353, f° 10a ds GDF. : De la primordial, ce est la premiere matire, dient li philosophe, que ... ce est autresi matire senz forme comme Deus est forme senz matire, et ce est ce qu'il dient alterité, quar ele reçoit toute maniere de muance selonc la diversité des formes que ele reçoit en soi), attest. isolée; 2. 1697 id. « qualité de ce qui est autre » (BOSS., Ét. d'orais., I, 1 ds LITTRÉ : Quoi! l'ange saint qui est préposé à la conduite de cette âme, et les autres esprits bienheureux ne peuvent plus la distinguer de Dieu? elle ne connaît pas elle-même sa distinction, ou, comme parle cet auteur [Rusbroc], son altérité?).
Empr. au b. lat. alteritas « différence » attesté dep. le mil. du IVe s. (MARIUS VICTORINUS, Adv. Arrium, 1, 25, 1, 48 ds TLL s.v., 1751, 84 : in identitate, ... in alteritate).
STAT. — Fréq. abs. litt. :14.
BBG. — BATTRO 1966. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GOBLOT 1920. — LAFON 1963. — LAL. 1968. — PIÉRON 1963.

altérité [alteʀite] n. f.
ÉTYM. 1697; « changement », 1270; bas lat. alteritas, de alter « autre ».
Philos. Fait d'être un autre, caractère de ce qui est autre. || « L'amour ne détruit pas l'altérité » (G. Madiner, in Foulquié et Saint-Jean).
1 L'âme ne connaît pas elle-même sa distinction, ou, comme parle cet auteur (Ruysbroek) son altérité.
Bossuet, État d'oraison, I, 1, in Littré.
2 (…) la mythologie occidentale attribue au monde communiste l'altérité même d'une planète : l'U. R. S. S. est un monde intermédiaire entre la Terre et Mars.
R. Barthes, Mythologies, p. 42.
3 Car c'est l'un des traits constants de toute mythologie petite-bourgeoise, que cette impuissance à imaginer l'Autre. L'altérité est le concept le plus antipathique au « bon sens ».
R. Barthes, Mythologies, p. 44.
4 Si le groupe se sent en état d'altérité par rapport à l'un de ses membres, il en fait sa victime.
Jacques Laurent, les Bêtises, p. 398.
CONTR. Identité.

Encyclopédie Universelle. 2012.