Akademik

apeurer

apeurer [ apɶre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1854; apo(e)rir, en a. fr. (h. XIIIe); de peur
Littér. Effrayer. « Quand il les aurait bien apeurés » (Sand). pass. « apeuré déjà par ce soupçon qui pesait sur lui » (Maupassant).

apeurer verbe transitif Faire peur à quelqu'un, l'effrayer : L'obscurité l'apeurait.apeurer (synonymes) verbe transitif Faire peur à quelqu'un, l'effrayer
Synonymes :
- affoler
- effrayer
- épouvanter
- terrifier
Contraires :
- apaiser
- calmer
- rasséréner
- rassurer

apeurer
v. tr. Effaroucher, effrayer. Syn. (Québec) épeurer.

⇒APEURER, verbe trans.
Faire peur, effrayer. Apeurer le public. Anton. rassurer :
1. Cette sorte de mise en demeure que lui avait brusquement adressée l'abbé Gevresin, de clore ses litiges (...) l'affolait, en l'apeurant [Durtal].
HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, p. 343.
2. C'est peut-être vrai, qu'il n'y a de vrais lecteurs que chez les écrivains. Les autres, le public, cerveaux moutonniers, que la moindre nouveauté, la moindre hardiesse, dérange, trouble, apeure.
LÉAUTAUD, Journal littér., t. 1, 1893-1906, p. 317.
Emploi pronom., rare. Prendre peur. S'apeurer devant quelque chose, devant une image :
3. Les jeunes compagnes de Sarah commençaient à s'apeurer. Elle seule conservait son sang-froid et rassurait ses amies.
J. et J. THARAUD, L'An prochain à Jérusalem! 1924, p. 266.
PRONONC. :[]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe du mot. L'adj. apeuré est transcrit par plus de dict. que le verbe apeurer. Les dict. donnent la transcription : []. Seul Pt Lar. 1968 transcrit le mot avec [ø] fermé [].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1868 « effrayer » surtout au part. passé (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 433 : Le corps mal en train, apeuré de la minute qui va venir); 1895 forme pers. (J.-K. HUYSMANS, En route, t. 1, p. 146 : Elle aussi [...] a traité de cette « nuit obscure » qui vous apeure).
Dér. de peur; préf. a-1, dés. -er; la diffusion du part. passé a pu être facilitée par l'existence du suff. d'adj. -é.
STAT. — Fréq. abs. littér. :15.
BBG. — PLOWERT 1968 [1888].

apeurer [apœʀe] v. tr.
ÉTYM. 1854, in D. D. L.; apo(e)rir, en anc. franç., attestation isolée, XIIIe; de peur.
Effrayer.REM. Ce verbe est moins courant que l'adjectif apeuré; cf. cependant Huysmans, Léautaud, in T. L. F.; → aussi, au passif, Apeuré (cit.). — Pron. || S'apeurer.
0 — (…) Saint Jean (de la Croix) vous fait frissonner quand il s'écrie que cette nuit de l'âme est amère et terrible (…) Elle aussi (Thérèse d'Avila) […] a traité de cette « Nuit obscure » qui vous apeure (…) elle l'a qualifiée d'agonie de l'âme, de tristesse si amère qu'elle essaierait en vain de la dépeindre.
Huysmans, En route, I, VI.
DÉR. Apeuré.

Encyclopédie Universelle. 2012.