1. arbitre [ arbitr ] n.
• 1213; lat. arbiter
1 ♦ Dr. (rare au fém.) Personne désignée par les parties (particuliers ou États) pour trancher un différend, régler un litige (⇒ arbitrage). Le compromis autorise les arbitres à statuer comme « amiables compositeurs ». L'expert examine, constate et l'arbitre juge, décide.
♢ Cour. Personne prise pour juge dans un débat, une dispute. Prendre pour arbitre. « Je vous fais notre arbitre, et vous nous jugerez » (Racine).
♢ Personne qui est capable de juger, de décider de qqch. Elle est l'arbitre des élégances.
2 ♦ Personne que son autorité désigne pour concilier des intérêts opposés. ⇒ conciliateur, médiateur. « exercer en Europe un rôle d'arbitre pacificateur » (Martin du Gard). — (XVIIe) Poét. Arbitre du sort de qqn, de la vie et de la mort. ⇒ maître, souverain. « Il vous fait de mon sort arbitre souveraine » (Racine).
3 ♦ (1896) Personne désignée pour veiller à la régularité d'une compétition, d'une épreuve sportive, de manœuvres militaires. L'arbitre siffle la fin du match. Une arbitre indulgente. Juge-arbitre d'un tournoi de tennis. « Il faut à l'arbitre [...] plus d'esprit sportif qu'aux joueurs eux-mêmes » (J. Prévost).
arbitre 2. arbitre [ arbitr ] n. m.
• XIIIe franc arbitre; lat. arbitrium
♦ Vx Volonté. Mod. ⇒ libre arbitre.
● arbitre nom masculin (latin arbiter) Personne qui a pour mission de trancher un litige à la place d'un juge public ; membre d'un tribunal arbitral. Personne qu'on choisit pour trancher un débat ou apaiser une querelle (en ce sens, peut être aussi féminin) : Prendre un ami commun comme arbitre d'un conflit. Personne, groupe qui, du fait des circonstances, peut imposer sa volonté : Ce petit parti est l'arbitre de la consultation électorale. Personne chargée de diriger un match, de faire respecter les règles du jeu par les adversaires. ● arbitre (expressions) nom masculin (latin arbiter) Arbitre des élégances, celui qui donne le ton à la mode masculine. ● arbitre (synonymes) nom masculin (latin arbiter) Personne qu'on choisit pour trancher un débat ou apaiser une...
Synonymes :
- médiateur
Personne, groupe qui, du fait des circonstances, peut imposer sa...
Synonymes :
- maître
● arbitre
nom masculin
(latin arbitrium)
Libre arbitre, faculté qu'a la volonté de se déterminer (par opposition au serf arbitre) ; volonté non contrainte : Conserver son libre arbitre.
● arbitre (expressions)
nom masculin
(latin arbitrium)
Libre arbitre, faculté qu'a la volonté de se déterminer (par opposition au serf arbitre) ; volonté non contrainte : Conserver son libre arbitre.
arbitre
n. m.
d1./d Personne choisie d'un commun accord par les parties intéressées pour régler le différend qui les oppose. Prendre pour arbitre...
|| DR Tiers arbitre: arbitre désigné en cas de désaccord entre les deux premiers.
|| être l'arbitre des élégances: avoir le goût particulièrement sûr en matière d'habillement, de mode.
d2./d Maître souverain. Vous êtes l'arbitre de mon sort.
d3./d SPORT Personne qui veille à la régularité d'une compétition sportive. Arbitre d'un match de football, de tennis.
————————
arbitre
n. m. Vx Volonté.
|| Mod. Libre arbitre.
I.
⇒ARBITRE1, subst. masc.
A.— DR. Celui qui est agréé par les parties ou désigné par une autorité judiciaire ou consulaire pour juger et terminer un différend ou un litige :
• 1. Je suis juge-de-paix de mon canton, ou plutôt j'en suis l'arbitre et le conciliateur, ce qui est le véritable esprit de cette belle institution.
CRÈVECŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 2, 1801, p. 307.
• 2. ... il est bien clair que lorsque chez nous, par exemple, un tribunal renvoie à des arbitres, selon la prescription de la loi, le jugement d'une contestation qui s'élève entre des commerçants associés, les arbitres n'ont pas seulement mission de constater des faits, mais aussi d'apprécier les droits et les obligations réciproques entre les associés, tels qu'ils résultent des faits qui ont amené la contestation.
COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances, 1851, p. 433.
— Spécialement
♦ Arbitre-rapporteur. ,,Auxiliaire de la justice commerciale que le tribunal peut nommer pour concilier les parties, et sinon, donner un avis sur le litige. Se distingue des experts et des arbitres proprement dits.`` (CAP. 1936).
♦ Arbitre du commerce. ,,Personne inscrite sur une liste dressée par le tribunal de commerce, et que le tribunal charge d'instruire une affaire lorsqu'elle présente certaines difficultés.`` (LEMEUNIER 1969).
— P. ext., ARM., JEUX, SP. Personne chargée de veiller à la régularité de manœuvres militaires, de compétitions ou de jeux sportifs :
• 3. Les petits garçons et les petites filles qui jouent, sautent de joie en l'entendant venir [le vieillard].
Il les baise,
... il se mêle avec eux,
Il fait la paix, il est l'arbitre de leurs jeux,
Quand il y a une belle partie à la promenade, à l'ombre, on l'attend.
CHÉNIER, Élégies, 1794, p. 28.
— Péj. Jouer les arbitres. ,,« Ô celui-là, il s'y entend pour jouer les arbitres! » = se dit d'un dégonflé, d'un lâcheur, d'une lopette qui ne se mouille pas.`` (ÉD. 1967, s.v. arbitrer); cf. arbitrer IA.
— Au fig.
a) [En parlant de la conscience] :
• 4. Établissons une controverse solennelle, une recherche publique de la vérité, non devant le tribunal d'un individu corruptible, ou d'un parti passionné, mais devant celui de toutes les lumières et de tous les intérêts dont se compose l'humanité; et que le sens naturel de toute l'espèce soit notre arbitre et notre juge.
VOLNEY, Les Ruines, 1891, p. 144.
b) [En parlant d'une pers. ou d'une entité abstr.] :
• 5. ... le prêtre canadien n'est pas seulement le directeur de conscience de ses ouailles, mais aussi leur conseiller en toutes matières, l'arbitre de leurs querelles, et en vérité la seule personne différente d'eux-mêmes à laquelle ils puissent avoir recours dans le doute.
HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, p. 156.
♦ [En parlant de Dieu] :
• 6. La conscience fournit une seconde preuve de l'immortalité de notre âme. Chaque homme a au milieu du cœur un tribunal où il commence par se juger soi-même, en attendant que l'arbitre souverain confirme la sentence.
CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 237.
B.— P. ext.
1. Personne ou collectivité à qui son autorité naturelle ou sa puissance confère un grand pouvoir pour juger ou décider. Arbitre suprême, souverain; arbitre de la situation.
a) [En parlant d'un personnage officiel, ou d'une collectivité publ.] :
• 7. Assurément, moi, dans une telle situation, j'arriverais à Calais à temps fixe et par journées d'étape, et je m'y trouverais le maître et l'arbitre de l'Europe ...
LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 2, 1823, p. 277.
• 8. Si la bourgeoisie était demeurée non pas tant peut-être ce qu'elle était que ce qu'elle avait à être et ce qu'elle pouvait être, l'arbitre économique de la valeur qui se vend, la classe ouvrière ne demandait qu'à demeurer ce qu'elle avait toujours été, la source économique de la valeur qui se vend.
PÉGUY, L'Argent, 1913, p. 1108.
b) [En parlant d'un particulier] :
• 9. Philippe serait l'arbitre de ma destinée; il fallait que la solution vînt de lui seul.
MAUROIS, Climats, 1928, p. 174.
2. Celui qui oriente ou régente le goût et la mode. Arbitre des élégances :
• 10. Il n'y a plus de haute littérature en France depuis la mort de M. de Fontanes. C'était le dernier des Grecs. Lui seul soutenait la poésie et la belle prose sur le penchant de leur décadence. Il en était l'arbitre. Arbiter elegantiarum. Le goût, l'élégance, l'art des beaux vers, ont disparu avec lui, et personne ne se présente pour le remplacer.
CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1821, p. 108.
• 11. C'est seulement quelques mois après la parution, que Paul Souday, l'arbitre officiel des lettres, le redouté mentor du Temps, s'est occupé de moi.
R. MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques et littér., 1955, p. LIX.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1213 dr. « personne désignée pour régler un litige entre les parties » (Faits des Romains, 177, 23-25, cité par L. F. Flutre ds Romania t. 65, p. 482 : Cesar mist arbitres antre Espire et les citez qui domachiees estoient, que ce eussent de retor les citez); p. ext. 1654 « maître, souverain » (PERROT D'ABLANCOURT, Trad. de Lucien : le Navire ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3 : Il n'est rien de plus grand ni de plus divin que d'estre soi-même l'auteur et l'arbitre de sa fortune); 1902 sp. « personne désignée pour veiller à la régularité d'une épreuve » (TOULET, Mariage de Don Quichotte, 251 : Le capitaine ayant accepté tout de suite de jouer l'arbitre, on convint qu'il aurait l'air de suivre son propre mouvement).
Empr. du lat. arbiter attesté d'abord au sens de « témoin » (PLAUTE, Capt., 219 ds TLL s.v., 404, 25) puis terme de dr. « arbitre » (Loi des XII Tables, Fest. 273, ibid., 405, 15).
BBG. — BARR. 1967. — Bible 1912 (s.v. arbitrage). — BOUILLET 1859. — CAP. 1936. — Éd. 1913. — ÉD. 1967. — Foi t. 1 1968. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — Lar. comm. 1930. — LAVEDAN 1964. — LE CLÈRE 1960. — LEMEUNIER 1969. — MARCEL 1938. — MIQ. 1967. — NOËL 1968. — NOTER-LÉC. 1912. — PUCHEU (R.). Le Fr. « modéré ». Fr. Monde. 1971, n° 80, p. 46. — RÉAU-ROND. 1951. — SPR. 1967. — ST-EDME t. 1 1824.
II.
⇒ARBITRE2, subst. masc.
PHILOS., vx. ,,Volonté au sens le plus général du mot (...). Liberté morale, en tant que bonne volonté.`` (LAL. 1968).
♦ Libre arbitre ou, vx, franc arbitre. Pouvoir de choisir ou de ne pas choisir un acte, de choisir entre le bien et le mal; p. ext., absence de contrainte. Anton. serf arbitre. Avoir son livre arbitre, user de son libre arbitre :
• 1. ... l'homme est libre, il a en lui une puissance d'agir et de déterminer, de commencer une série de mouvements opposés à ceux des sensations et des passions. Le fatalisme des sensations est incompatible avec la croyance au libre arbitre.
MAINE DE BIRAN, Journal, 1815, p. 85.
• 2. La volonté est le siège du libre-arbitre en même temps que de l'amour; nous aimons par le même organe qui nous donne l'empire de nos actes, et qui nous impose avec cet empire la responsabilité de nous-mêmes.
LACORDAIRE, Conf. de Notre-Dame, 1848, p. 168.
• 3. Il ne serait pas impossible de montrer ce que sa [de Descartes] doctrine de la liberté doit aux spéculations médiévales sur les rapports de la grâce et du libre arbitre, problème chrétien par excellence.
GILSON, L'Esprit de la philos. médiév., t. 1, 1931, p. 14.
• 4. Nature équivoque et d'autant plus déroutante qu'il est à la fois notre « nature » et ce par quoi nous transcendons cette nature en la voulant, le libre-arbitre ne se laisse définir que par des couples de caractères contradictoires.
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 238.
Rem. 1. Libre arbitre ,,tend de plus en plus à s'opposer à liberté, par la prédominance du caractère arbitral ou même arbitraire d'une décision qui, comme le dit Descartes, ferait paraître un défaut dans la connaissance plutôt qu'une perfection dans la volonté.`` (M. BLONDEL ds LAL. 1968). 2. Puissance d'agir et de déterminer (ex. 1), attribut essentiel de toute nature intelligente, le libre arbitre requiert l'indépendance de la volonté où il a son siège (ex. 2), soustrait l'homme à l'emprise des sens ou d'une volonté étrangère, entretient une relation essentielle avec l'amour (ex. 1). Pour le théologien il prend tout son relief en posant le problème de ses relations avec la grâce divine (ex. 3). Au regard de la philos., la nature du libre arbitre demeure équivoque et se laisse définir par des couples de caractères antinomiques (ex. 4).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1265 franc arbitre « libre volonté de choisir » (PH. DE NOVARE, Quatre Ages de l'homme, 6 éd. M. de Freville, ds T.-L. : il ont franc arbitre de faire bien ou mal); 1267-68 « id. » (BRUNET LATIN, Trésor, 275, éd. Chabaille, ibid. : les œvres que li hom fait par sa propre volenté sont quant uns hom esmuet ses membres et son corage par son arbitre a aquerre les vertuz ou les vices); 1649 libre arbitre (DESCARTES, Passions de l'âme, part. III, art. 152 ds Dict. hist. Ac. fr. t. 3 : Je ne remarque en nous qu'une seule chose qui nous puisse donner juste raison de nous estimer, à savoir l'usage de notre libre arbitre et l'empire que nous avons sur nos volontés).
Empr. du lat. arbitrium (attesté dep. TÉRENCE, Haut., 25 ds TLL s.v., 410, 80; au sens de « décision, jugement », cont. non jur.); (au sens de « pouvoir de choisir entre le bien et le mal », dep. CICÉRON, Phil., 6, 4, ibid., 412, 69).
STAT. — Fréq. abs. littér. :717. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 345, b) 698; XXe s. : a) 630, b) 1 131.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — Foi t. 1 1968. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — FRANCK 1875. — GOBLOT 1920. — LAFON 1969. — LAL. 1968. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — MIQ. 1967.
1. arbitre [aʀbitʀ] n.
ÉTYM. 1213; lat. arbiter.
❖
1 N. m. Dr. Personne désignée par les parties (particuliers ou États) pour trancher un différend, régler un litige. ⇒ Arbitrage. || S'engager par un compromis à s'en rapporter au jugement d'un arbitre. || Le compromis autorise les arbitres à statuer comme amiables compositeurs. || Le juge de rigueur prononce suivant les règles du droit, l'arbitre peut décider d'après l'équité naturelle. || L'expert examine, constate, apprécie; l'arbitre juge, décide, règle. ⇒ Expert, juge. || Les arbitres ont rendu leur sentence. ⇒ Arbitral. || Le surarbitre ou tiers-arbitre départage les arbitres en cas de désaccord. — Anciennt. || Arbitre-rapporteur, arbitre du commerce, celui qui est nommé par le tribunal de commerce pour concilier les parties, et, à défaut, donner un avis sur le litige (fonction supprimée par le nouveau Code de procédure civile).
1 Il (le bœuf) cherche de grands mots, et vient ici se faire, au lieu d'arbitre, accusateur.
La Fontaine, Fables, X, 1.
2 Il n'est propre qu'à commettre (brouiller) de nouveau deux personnes qui veulent s'accommoder, s'ils l'ont fait arbitre de leur différend.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, XII.
3 Il faut prendre pour arbitre un peuple voisin qui ne soit suspect d'aucun côté (…) Il faut qu'un arbitre, choisi par les parties, vous accommode ou que le sort des armes décide (…) il fait des propositions, et on sacrifie quelque chose par ses conseils pour conserver la paix.
Fénelon, Télémaque, XVII.
♦ Cour. Personne prise pour juge sur une contestation, dans un débat, une dispute. || Prendre pour arbitre. || S'en remettre à l'avis, à la décision de l'arbitre. || Décider comme arbitre en quelque différend.
4 Je vous fais notre arbitre, et vous nous jugerez.
Racine, Britannicus, IV, 2.
2 N. m. Personne experte en une matière. ⇒ Expert. || Elle est l'arbitre des élégances. — REM. En parlant d'une femme, le mot s'emploie au masc., mais le fém. serait normal (une arbitre).
5 Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras.
Arbitre expert sur tous les cas.
La Fontaine, Fables, VII, 16.
6 On ne verra plus un homme (…) qui mange si bien; aussi est-il l'arbitre des bons morceaux.
La Bruyère, les Caractères, XI, 122.
3 N. (1654). Personne que son autorité désigne pour concilier des intérêts opposés, faire respecter ses décisions, imposer sa loi. ⇒ Conciliateur, médiateur. || Arbitre suprême, souverain : Dieu. || Arbitre de la situation. ⇒ Maître. — REM. Dans cet emploi, le mot est attesté (rarement) au féminin (→ ci-dessous, cit. 13).
7 Quand l'opinion force le gouvernement à agir dans le sens qu'elle désire, elle commet une injustice, car elle force un pouvoir qui devrait jouer le rôle d'arbitre et de conciliateur à favoriser une direction au détriment de toutes les autres.
Renan, Philosophie de l'hist. contemporaine.
8 (…) et gardât toute sa liberté d'action, afin de pouvoir exercer en Europe un rôle d'arbitre pacificateur.
Martin du Gard, les Thibault, VII, 45.
9 (…) entre les partis qui tous s'affrontent et dont aucun n'entend se sacrifier, il faut un arbitre, mais un arbitre à poigne, qui sache imposer le respect de ses arrêts.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, t. III, 3.
♦ Littér. || Arbitre de la paix et de la guerre. || L'arbitre du sort de qqn, de la vie et de la mort… ⇒ Maître, souverain.
10 Là se perdent ces noms de maîtres de la terre,
D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre.
Malherbe, Paraphrase du Psaume CXLV.
11 Entendez, ô grands de la terre, instruisez-vous, arbitres du monde.
Bossuet, Oraison funèbre de Henriette Anne d'Angleterre.
12 Ô vous, rois, qu'il voulut faire
Arbitres de notre sort (…)
La Fontaine, Fables, VIII, 20.
13 Il vous fait de mon sort arbitre souveraine.
Racine, Britannicus, V, 1.
14 De tous nos mouvements, c'est l'arbitre suprême.
La Fontaine, Disc. à Mme de la Sablière, 160.
15 Il s'enchantait de l'idée qu'il était l'arbitre de la France, qu'il pouvait à son gré, en frappant du pied, faire sortir de terre une république ou une monarchie.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, III, XV.
4 a (1896, in Petiot). Personne désignée pour surveiller une compétition ou une épreuve sportive et en contrôler la régularité. || L'arbitre d'un combat de boxe (angl. referee). || L'arbitre a ordonné un break. || Un arbitre femme; une arbitre. || Arbitre fédéral, international. — (Jeux de ballon). || Le coup de sifflet de l'arbitre (signalant les temps et les incidents d'un match). || L'arbitre a sifflé un arrêt de jeu, un pénalty, la fin de la rencontre… || L'arbitre juge le temps d'après sa montre (→ Siffler, cit. 7.2). || Le public a insulté l'arbitre à la fin du match. — Juge-arbitre. ⇒ Juge.
16 Il faut à l'arbitre, que la partie ne saurait amuser toujours, plus d'esprit sportif qu'aux joueurs eux-mêmes.
Jean Prévost, Plaisir des sports, p.145.
b N. m. Officier chargé de faire exécuter un exercice, une manœuvre militaire selon les ordres du commandant.
❖
DÉR. Arbitrage. — (Du latin arbiter) Arbitraire (sens jurid.), arbitral, 2. arbitre, arbitrer.
COMP. Sur-arbitre.
————————
2. arbitre [aʀbitʀ] n. m.
ÉTYM. XIIIe, arbitre et franc arbitre, lat. arbitrium.
❖
1 Vx. Volonté.
2 ☑ (1541; anciennt. franc arbitre). Mod. Philos. Libre arbitre : faculté de se déterminer sans autre cause que la volonté elle-même, « dans les choses où il n'y a aucune raison qui nous penche d'un côté plutôt que de l'autre » (Bossuet, Traité du libre arbitre). ⇒ Liberté.
0 (…) le libre arbitre, au sens habituel du terme, implique l'égale possibilité des deux contraires.
♦ Cour. Volonté qui n'est pas contrainte. || User de son libre arbitre. || Il n'avait pas son libre arbitre, il a agi sous la menace.
❖
CONTR. Déterminisme, serf-arbitre. — Contrainte.
Encyclopédie Universelle. 2012.