armoise [ armwaz ] n. f.
• XIIe; lat. artemisia, mot gr., plante d'Artémis
♦ Plante herbacée aromatique (composées), encore appelée artémise, dont plusieurs espèces ont des usages médicaux. Armoise commune ou herbe de la Saint-Jean, réputée abortive chez les Anciens. Armoise maritime, vermifuge puissant. ⇒ semen-contra. La grande absinthe, l'estragon, la citronnelle, le génépi sont des armoises.
● armoise nom féminin (latin artemisia, du grec artemisia, herbe d'Artémis) Nom générique commun à l'absinthe, l'estragon, le génépi et l'aurone. (Ce sont des plantes aromatiques, utilisées en liquoristerie, pharmacie ou comme condiments ; famille des composées.)
armoise
n. f. Plante aromatique des régions tempérées (Fam. composées).
⇒ARMOISE, ARTÉMISE, subst. fém.
A.— BOT. Plante herbacée odorante (artemisia), de la famille des composées, dont de nombreuses espèces possèdent des propriétés médicinales et aromatiques.
Rem. Plante connue également sous le nom sav. de artémise.
B.— Cour. Armoise commune (Artemisia vulgarie) ou herbe de la St-Jean, qui pousse dans les lieux incultes, au bord des chemins, autrefois employée en médecine sous forme de sirop ou tisanes pour ses propriétés apéritives, stimulantes, emménagogues :
• — Les mites! dit-il [Philippe], jamais les mites ne viennent ici. Nous glissons partout des plantes odoriférantes. Vous sentez bien le thym et la sariette et l'armoise et la tanaisie. Et puis, aux changements de saison, nous faisons brûler des herbes.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 142.
SYNT. Armoise absinthe (Artemisia absinthium), v. absinthe; armoise des glaciers (Artemisia glacialis) ou génépi, qui pousse en haute montagne; armoise maritime (Artemisia maritime), dont les capitules fournissent le semen-contra (vermifuge); armoise estragon (Artemisia dracunculus), dont les feuilles sont utilisées comme condiment; armoise aurone (Artemisia abrotanum) ou citronelle, cultivée dans les jardins pour son odeur agréable; armoise de Chine ou armoise moka (Artemisia sinensis), dont le parenchyme sert de combustible.
PRONONC. :[]; pour artémise, dernière transcription ds LITTRÉ : ar-té-mi-z'.
ÉTYMOL. ET HIST.
I.— XIIe s. hermoiz (Gloss. Tours, 331 ds T.-L.); av. 1285 ermoize (RUTEBEUF, Œuvres, éd. A. Jubinal, I, 257 ds T.-L. : Por la maladie des vers garir, a vos iex la veeiz, a vos piez la marchiez, la meilleur herbe qui soit elz quatre parties dou monde, ce est l'ermoize [ms. : iermoise]); 1372 armoise (Propriétés des choses, éd. G. Raynaud ds T.-L.).
II.— XIIe s. artemese (Gloss. Tours, 332, éd. Delisle ds T.-L.); XVe s. arthemeise (Ms. namurois du XVe s., 146, éd. J. Camus ds R. Lang. rom., t. 38, p. 155 : L'yawe de arthemeise souvent beute en jeun cuer, simple ou avecque vin collé, fait aux femmes ravoir leurs fleurs), attest. isolées; 1826 artémise (MOZIN-BIBER).
I du lat. artemisia (lui-même empr. au gr. ) littéralement « herbe d'Artémis » [herbe que, dans certaines représentations plastiques, Artémis tient à la main en tant que déesse de la végétation, et plus gén. de la fécondité] « armoise commune » attesté dep. PLINE, Nat., 25, 130 ds OLD; v. ANDRÉ Bot. 42. II empr. au lat. artemisia.
STAT. — Fréq. abs. littér. : Armoise. 14.
BBG. — ALEX. 1768. — BARB. Misc. 5 1928-32, p. 165. — BOUILLET 1859. — BRARD 1838. — Comm. t. 1 1837. — DUVAL 1959. — Lar. méd. 1970. — Lar. mén. 1926. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — Méd. Biol. t. 1 1970. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870. — TIMM. 1892.
ÉTYM. 1533-1534; taffetas armoisi, XVIe (Rabelais, II, 16 et V, 19) ou taffetas armoisin; ital. ermesino.
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♦ Vx, techn. Sorte de taffetas léger.
➪ tableau Noms et types de tissus.
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DÉR. (De armoise) Armoiseur.
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1. armoise [aʀmwaz] n. f.
ÉTYM. 1280, ermoize; du lat. artemisia, transcrit du grec « plante d'Artémis », n. propre.
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♦ Bot. Plante dicotylédone (Composées) herbacée, vivace ou annuelle, scientifiquement appelée artemisia (ou artémise), à odeur amère et aromatique, dont les nombreuses variétés possèdent des propriétés excitantes. || Armoise des glaciers. ⇒ Génépi. || Armoise absinthe. ⇒ Absinthe. || Armoise vulgaire, dite herbe aux cent goûts, herbe de la saint-Jean. || Armoise maritime, dont les capitules fournissent le semen-contra duquel s'extrait la santonine (vermifuge). || Armoise citronnelle, dite aussi aurone. || Armoise pontique ou petite absinthe. || Armoise dracunculus, connue sous le nom d'estragon, dont les feuilles sont employées comme condiment. || Armoise moxa (ou sinensis), qui fournit un duvet cotonneux. ⇒ Moxa. || Les armoises sont aromatiques, apéritives, digestives, emménagogues, excitantes et toniques.
0 Ce jour-là, l'ingénieur, ayant reconnu une certaine plante appartenant au genre armoise, qui compte parmi ses principales espèces l'absinthe, la citronnelle, l'estragon, le génépi, etc., en arracha plusieurs touffes et, les présentant au marin :
« Tenez, Pencroff, dit-il, voilà qui vous fera plaisir. »
Pencroff regarda attentivement la plante, revêtue de poils soyeux et longs, dont les feuilles étaient recouvertes d'un duvet cotonneux.
« Eh ! qu'est-ce cela, monsieur Cyrus ? demanda Pencroff. Bonté du Ciel ! Est-ce du tabac ?
— Non, répondit Cyrus Smith, c'est l'artemise, l'armoise chinoise pour les savants, et pour nous autres, ce sera de l'amadou. »
Et, en effet, cette armoise, convenablement desséchée, fournit une substance très inflammable, surtout lorsque plus tard l'ingénieur l'eut imprégnée de ce nitrate de potasse dont l'île possédait plusieurs couches, et qui n'est autre chose que du salpêtre.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 171.
➪ tableau Noms de plantes médicinales.
Encyclopédie Universelle. 2012.