assagir [ asaʒir ] v. tr. <conjug. : 2>
• fin XIVe, aussi intr. « devenir sage »; 1188 tr. « faire connaître (qqch.) à qqn »; de 1. a- et sage
1 ♦ Rendre sage (rare avec un sujet de personne). Le malheur assagit les hommes. Rien ni personne ne l'assagira.
♢ Par ext. Rendre plus calme, moins vif, moins exubérant. Le temps assagit les passions. ⇒ calmer, modérer, tempérer. Maurice Denis « assagit et tonifie ses harmonies » (A. Gide).
2 ♦ S'ASSAGIR v. pron. Devenir sage. Elle s'est bien assagie depuis son mariage. ⇒ se ranger. — (Choses) Le style de ce peintre s'est assagi. P. p. adj. Des passions assagies. — N. m. ASSAGISSEMENT , 1580 .
⊗ CONTR. Déchaîner. Dévergonder (se).
● assagir verbe transitif Rendre quelqu'un sage, moins impulsif : Cette expérience malheureuse l'a assagi. Rendre quelque chose moins violent, plus calme : L'âge assagit les passions. ● assagir (synonymes) verbe transitif Rendre quelqu'un sage, moins impulsif
Synonymes :
- apaiser
- calmer
- rasséréner
Contraires :
- débaucher
- dévergonder
- dissiper
Rendre quelque chose moins violent, plus calme
Synonymes :
- atténuer
- contenir
- diminuer
- modérer
- tempérer
Contraires :
- attiser
- aviver
- déchaîner
- exaspérer
assagir
v. tr. Rendre sage.
|| v. Pron. Devenir sage. S'assagir avec l'âge.
⇒ASSAGIR, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— [Le compl. d'obj. est un animé] Rendre sage, modérer, apaiser :
• 1. Et à la suite de cette scène, derrière laquelle elle masque son embarras, elle se fait tendre, me plaint de n'avoir pas une femme chez moi pour me modérer, pour m'assagir, me fait placer à côté d'elle à table, s'occupe gentiment de moi après dîner.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1891, p. 47.
• 2. Il sera bien temps de m'assagir, d'être sobre dans la mort.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 11, 1917-18, p. 303.
— Absol. :
• 3. L'expérience assagit, mais réjouit peu.
LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, p. 129.
B.— [Le compl. d'obj. est un inanimé désignant un sentiment, les idées, l'esprit, une activité, etc.] Calmer, contenir, tempérer :
• 4. Le réel eût assagi les idées; le spirituel eût, peut-être, ennobli les actes...
VALÉRY, Variété 4, 1938, p. 95.
• 5. Docile au commandement, la jument assagit son trot.
G. GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 110.
II.— Emploi pronom. Devenir sage :
• 6. Je lui rappelle que tu es très jeune, qu'il ne faut pas se plaindre de la fougue des jeunes gens et que tu t'assagiras...
GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 86.
PRONONC. :[], j'assagis []. BARBEAU-RODHE 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées : as/s/-. Pour [ss] cf. aussi LAND. 1834 et LITTRÉ. À ce sujet, cf. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 319 : le groupe ss ,,se prononce toujours [s]`` (cf. également MART. Comment prononce 1913, p. 322).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1188 assagir de « instruire de, faire connaître » (Florimont, Richel. 792, f° 34e ds GDF. : Drois est, fait elle, que taillier Sache amors et autre mestier; De maint mestier fait assagir Cellui cui elle vuelt nourrir) — XVe s. Chastellain ds GDF.; 2. fin XIVe s. « rendre sage » (J. FROISSART, Poésies, B.N. 830, f° 35 ds GDF. Compl. : Je senc ja que ton coer y tent, Car je voi ta couleur rougir Mes un peu te voeil assagir); fin XIVe s. intrans. « devenir sage » (E. DESCHAMPS, Poés. Mss p. 382, col. 2 ds LA CURNE : Se beau parler faisoit homme assagir) — XVIe s. ds HUG.; 1580 pronom. « devenir sage » (MONT., 1. III, ch. iii ds GDF. Compl. : J'estudiay jeune pour l'ostentation; depuis, un peu pour m'assagir); considéré comme ,,vieux mot`` ds la plupart des dict. gén. du XIXe s. (Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, LITTRÉ).
STAT. — Fréq. abs. littér. :26.
BBG. — BRUANT 1901.
assagir [asaʒiʀ] v.
ÉTYM. Fin XIVe; assagir de « instruire de », 1188; de 1. a-, sage, et -ir.
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1 Vieillir n'est pas assagir ni quitter les vices, mais seulement les changer en pires.
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II V. tr.
2 Cette tête, que ces cheveux qui tombent n'assagissent point, est tout aussi folle qu'elle l'était lorsque je te donnai l'être, fille aînée de mes illusions (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, IV, II.
2 (Le compl. d'objet est un inanimé). Rendre plus calme, moins vif, moins exubérant. || Le temps assagit les passions. ⇒ Atténuer, calmer, diminuer, modérer, tempérer.
3 Il (Maurice Denis) atténue les roses trop suaves de ses nuages, assagit et tonifie ses harmonies.
Gide, Journal, 9 janv. 1907.
♦ Assagir les cheveux, faire en sorte qu'ils tiennent, ne s'ébouriffent pas.
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s'assagir v. pron.
♦ Devenir sage. — (Le sujet est animé). || Elle s'est bien assagie depuis son mariage. || Il était plutôt turbulent, mais il s'assagit. ⇒ Ranger (se). — (Le sujet est un inanimé). Choses. || Le style de ce peintre s'est assagi.
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assagi, ie p. p. adj.
♦ Rendu, devenu plus sage, plus calme. || Des enfants assagis. — Un style assagi.
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CONTR. Débaucher, déchaîner, dévergonder, dissiper.
DÉR. Assagissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.