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assombrir

assombrir [ asɔ̃brir ] v. tr. <conjug. : 2>
• 1597, repris fin XVIIIe; de 1. a- et sombre
1Rendre sombre. Les nuages assombrissent le ciel. obscurcir. « Un bassin qu'assombrit le pin et le bouleau » (Hugo). Pronom. Le ciel s'assombrit. Un ciel assombri.
2Rendre triste. attrister. Les malheurs ont assombri son caractère. P. p. adj. « Subitement graves, les yeux assombris, les lèvres serrées » (France). Rendre soucieux. Cette nouvelle a assombri les assistants, les visages. rembrunir. Rendre inquiétant. De graves menaces assombrissent l'avenir. peser (sur).Pronom. Son front, son regard, son visage s'assombrit. se rembrunir. Une voix qui s'assombrit, qui devient grave. L'horizon politique s'assombrit.
⊗ CONTR. Éclaircir, éclairer. Égayer. Épanouir (s').

assombrir verbe transitif Rendre sombre, obscurcir un lieu : Ces rideaux assombrissent la pièce. Rendre moins gai, marquer par la gravité ou l'inquiétude quelqu'un, quelque chose : Un accident stupide a assombri nos vacances. Rendre quelque chose inquiétant, préoccupant : Des menaces qui assombrissent l'avenir.assombrir (synonymes) verbe transitif Rendre sombre, obscurcir un lieu
Synonymes :
- enténébrer
- obscurcir
Contraires :
- éclaircir
Rendre moins gai, marquer par la gravité ou l'inquiétude quelqu'un...
Synonymes :
- attrister
- chagriner
- peiner
- rembrunir
Contraires :
- dérider
- égayer
- ensoleiller
- ravir
- réjouir

assombrir
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre sombre. Ces couleurs assombrissent l'appartement. Ant. éclairer.
d2./d Attrister. Les soucis ont assombri son caractère.
rII./r v. Pron.
d1./d Devenir sombre. L'horizon s'est assombri.
d2./d Devenir triste, prendre une expression triste.

⇒ASSOMBRIR, verbe trans.
I.— Emploi trans.
A.— [En parlant de la luminosité] Rendre sombre :
1. ... une pluie fine assombrissait le ciel et la terre, ...
ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, p. 4.
2. D'épais rideaux de velours prune les rendaient [les fenêtres] un peu étroites et assombrissaient cette pièce [le salon] où tout avait un air de cérémonie.
GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, p. 13.
PEINT. Assombrir une toile : ,,Peindre avec des colorations plus éloignées de la lumière`` (HUGUES, Expressions d'atelier) :
3. ... il fallut à Titien l'ombre de la mort prochaine pour assombrir son coloris...
T. GAUTIER, Guide de l'amateur au Musée du Louvre, 1872, p. 49.
P. anal. [En parlant de sonorité] Rendre grave.
Spéc., MUS. :
4. Il est incontestable... que la sonorité claire et argentine de l'ancienne trompette s'est tant soit peu assombrie et alourdie sur l'instrument chromatique.
GEVAERT, Traité d'instrumentation, 1885, p. 279.
B.— Au fig.
1. Rendre triste, soucieux :
5. Louise, très souffrante, put à peine se traîner à la table. Cela acheva d'assombrir le repas, malgré les efforts de Pauline, qui souriait à chacun, avec le remords de laisser triste cette maison où elle avait mis, depuis des années, tant de gaieté sonore.
ZOLA, La Joie de vivre, 1884, p. 1077.
6. ... une expression de déconvenue, de tristesse assombrit son visage charmant.
GIDE, Si le Grain ne meurt, 1924, p. 561.
2. Obscurcir, brouiller, rendre confus :
7. ... il peut y avoir des accidents nerveux graves ou des complications hépatiques qui assombrissent le pronostic, ...
E. BRUMPT, Précis de parasitol., 1910, p. 347.
II.— Emploi pronom.
A.— [En parlant de la nature] Devenir (plus) sombre :
8. Le jardin s'assombrissait de plus en plus, mais dans l'obscurité on cherchait vainement la robe blanche, ...
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 188.
B.— Au fig. [En parlant de pers., de leurs comportements, projets etc.] Devenir triste, soucieux :
9. Oh! mon Dieu! dit Renée en s'assombrissant de plus en plus, parlez-vous donc sérieusement, monsieur de Villefort?
A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846 p. 66.
10. ... elle avait compris vaguement qu'il se tramait autour d'elle quelque chose d'équivoque et de mystérieux. Quoique d'un naturel ni défiant ni curieux, elle s'en était confusément préoccupée, surtout en voyant s'altérer et s'assombrir l'humeur de son père, ...
SANDEAU, Mlle de la Seiglière, 1848, p. 287.
PRONONC. :[], j'assombris []. BARBEAU-RODHE 1930 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe de l'infinitif.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1597 « rendre sombre » par image (Ph. BOSQUIER, Fouet de l'Acad. des pêcheurs, Ep. dédic. ds QUEM. : La mort importune te desrobant ton illustrissime Berlaymont obscurcit et asombrit comme d'un nuage et brouillas espais, la splendeur de la journee de ta liberté), attest. isolée; repris fin XVIIIe s. av. 1791 « id. » au fig. (MIRABEAU, Mémoire à son père, lettres originales, t. 1, p. 301 : Le passé me revint à l'esprit, et ces souvenirs assombrissoient beaucoup le tableau du présent).
Dér. de sombre; préf. a-1; dés. -ir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :434. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 189, b) 690; XXe s. : a) 904, b) 770.
BBG. — LE CLÈRE 1960.

assombrir [asɔ̃bʀiʀ] v. tr.
ÉTYM. 1597, repris fin XVIIIe; de 1. a-, sombre, et -ir.
1 (Concret). Rendre sombre. || Ces arbres assombrissent la maison. || Les nuages assombrissent le ciel. || Cette peinture trop foncée assombrit la pièce. Obscurcir.
1 Un bassin qu'assombrit le pin et le bouleau (…)
Hugo, la Légende des siècles, IX.
Peint. || Assombrir une toile, utiliser des couleurs moins vives.
Par anal. Rendre grave (en parlant de sonorité).
2 (Abstrait). Rendre sombre. Fig. Rendre triste. Attrister. || Les malheurs ont assombri sa jeunesse, son caractère. Rendre soucieux. || Cette nouvelle a assombri les assistants, les visages. Rembrunir; ombre (jeter une ombre sur).Rendre inquiétant, menaçant. || De graves menaces assombrissent l'avenir. Menacer, peser (sur).
2 Les soucis d'un amour maternel poussé jusqu'à la passion assombrirent son caractère et troublèrent sa santé naturellement bonne.
France, le Petit Pierre, I.
3 Il y a une bonté qui assombrit la vie, une bonté qui est tristesse, que l'on appelle communément pitié, et qui est un des fléaux humains.
Alain, Propos sur le bonheur, p. 173.
4 Tout conspire à la mélancolie de cette âme qu'assombrit le regret d'un songe mal vécu.
Francis Jammes, Almaïde d'Étremont, I.
5 Aimer la vérité, c'est ne consentir point à se laisser assombrir par elle.
Gide, Pages de journal, p. 78.
Obscurcir, rendre confus.
——————
s'assombrir v. pron.
1 (Concret). Devenir sombre. || Le ciel s'assombrit. Couvrir (se), obscurcir (s').
6 Le ciel s'était assombri subitement; un brouillard épais dansait sur le fleuve.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, p. 17.
2 (1791). Abstrait. Devenir triste, soucieux. || Son front, son regard, son visage s'assombrit. Rembrunir (se).Devenir inquiétant, menaçant. || L'horizon politique s'assombrit. || Tout sourit à la jeunesse, tout s'assombrit pour la vieillesse (Académie, d'après Mirabeau).
7 Tout à coup son humeur s'assombrit. Elle perdit ses couleurs. Ses yeux se cernèrent de noir. Elle maigrit.
France, la Vie en fleur, II.
8 (…) à la moindre allusion, même incertaine, il s'assombrissait, ne sachant s'il devait subodorer ou l'hommage ou la raillerie.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IV, 2.
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assombri, ie p. p. adj.
ÉTYM. (de assombrir).
1 (Concret). Obscur, sombre. || Couleur assombrie. Terni.
9 Le ciel assombri et bas se remplissait de grésil (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Douaniers ».
2 (Abstrait). Triste.
10 Pencher votre beau front assombri par instants (…)
Hugo, les Rayons et les Ombres, XXXIII.
11 Le regard assombri et comme rendu aveugle par ses pupilles dilatées (…)
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, p. 105.
12 (…) subitement graves, les yeux assombris, les lèvres serrées, en proie à cette colère sacrée, qui fait que l'amour ressemble à la haine, ils se reprenaient, se mêlaient et cherchaient l'abîme.
France, le Lys rouge, p. 255.
CONTR. Éclaircir, éclairer. — Égayer, ravir. — Épanouir (s').
DÉR. Assombrissant, assombrissement, assombrisseur.

Encyclopédie Universelle. 2012.