Akademik

peiner

peiner [ pene ] v. <conjug. : 1>
XIIIe; pener v. 980 sens II; de peine
I V. intr. Se donner de la peine, du mal. s'appliquer, s'efforcer, s'évertuer, se fatiguer; fam. galérer, 1. ramer. « J'avais peiné comme Sisyphe Et comme Hercule travaillé » (Verlaine). Elle a peiné toute sa vie. trimer. Il peinait pour s'exprimer. J'étais là « peinant sur cette composition latine » (Loti). La voiture peine dans les montées. fatiguer. II V. tr.
1(1671) Faire de la peine à (qqn). affliger, attrister, 1. chagriner, déplaire, désobliger, fâcher, navrer. « la crainte de peiner est une des formes de la lâcheté » (A. Gide). Cette nouvelle m'a beaucoup peiné. Ça me peine qu'il parte déjà. P. p. adj. « J'ai été vraiment peinée de la douleur de ma respectable amie » (Laclos).
2Vx Fatiguer, coûter de la peine à (qqn).
⊗ CONTR. Consoler. 1. Reposer (se). ⊗ HOM. Penné.

peiner verbe transitif Causer de la peine, du chagrin à quelqu'un : Ton refus nous a peinés.peiner (homonymes) verbe transitif penné adjectifpeiner (synonymes) verbe transitif Causer de la peine, du chagrin à quelqu'un
Synonymes :
- affliger
- attrister
- chagriner
Contraires :
- réjouir
peiner verbe intransitif Éprouver de la difficulté dans un travail : Il peinait à faire son problème. En parlant d'une machine, avoir à supporter un effort trop grand : Voiture qui peine en montée. Supporter une charge, une poussée trop forte, en parlant d'un membre d'architecture. ● peiner (citations) verbe intransitif Jean Giraudoux Bellac 1882-Paris 1944 La grandeur de l'homme est qu'il peut trouver à peiner là où une fourmi se reposerait. Supplément au voyage de Cook, scène 4, Mr. Banks Grasset Bible Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. Évangile selon saint Matthieu, XI, 28 peiner (homonymes) verbe intransitif penné adjectifpeiner (synonymes) verbe intransitif Éprouver de la difficulté dans un travail
Synonymes :
- ahaner
- s'échiner
- s'éreinter
En parlant d'une machine, avoir à supporter un effort trop...
Synonymes :
- fatiguer

peiner
v.
d1./d v. intr. Se fatiguer, éprouver des difficultés. Peiner à monter.
d2./d v. tr. Faire de la peine à (qqn), attrister. Vos paroles l'ont peiné.
Pp. adj. Un regard peiné.

⇒PEINER, verbe
I.Empl. intrans. [Corresp. à peine III]
A. —Faire un travail physique très pénible, travailler très durement. Synon. besogner; marner (pop.), trimer (fam.). Les quartiers les plus grouillants et les plus noirs où s'entassent et peinent les hommes et les femmes de Paris (FAURE, Hist. art, 1921, p.115). Nous regarderons avec émotion la foule anonyme des mineurs (...) qui (...) peinent au fond des galeries (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p.152). V. bricole ex. 8.
B.P. ext.
1. [Absol. ou constr. avec un compl. prép.; le suj. désigne une pers.] Avoir de grandes difficultés, beaucoup de mal à faire un travail, une activité quelconque. Synon. s'évertuer, se fatiguer, s'échiner (fam.). Peiner pour faire qqc. Du matin à la nuit, sans relâche et repoussant le repos, la main à la plume, il peinait sur le dernier livre qu'il devait signer (GONCOURT, Journal, 1870, p.551). Peinant et soufflant à chaque pas, il gravit les rampes qui escaladent le flanc de la vallée (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.197):
♦ Ceux qui sourient en voyant les novices patauger, et peiner, et perdre du temps à se débrouiller au milieu des inventaires, en négliger de précieux et en dépouiller d'inutiles, se disent qu'eux-mêmes ont passé jadis par des épreuves analogues.
LANGLOIS, SEIGNOBOS, Introd. ét. hist., 1898, p.16.
Peiner à (suivi d'un verbe à l'inf.). Synon. avoir de la peine à (suivi d'un verbe à l'inf.). Peiner à marcher. Je suis revenue atteinte d'un violent frisson, et depuis ce temps j'ai peiné à me remettre; mais ce ne sera rien (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p.225). L'esprit peine à enfermer dans une définition exacte les mots siècle, ou génération (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p.137).
2. P. anal. [Absol.; le suj. désigne un matériau, une machine] Fournir un effort trop grand. Synon. fatiguer. Poutre qui peine (Lar. Lang. fr.). Un autobus peinait dans la côte (GIONO, Gd troupeau, 1931, p.100). Ce cliquetis se produit généralement en abordant la fin d'une montée et, en règle générale, quand le moteur peine (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.340).
P. anal. [Le suj. désigne une partie du corps] D'après une statistique (...) [des soldats] auraient souffert du dos et des membres inférieurs, parce que les muscles de ces régions peinaient davantage au cours des opérations militaires (RAVAULT, VIGNON, Rhumatol., 1956, p.588). V. grimpette B ex.
II.Empl. trans. [Corresp. à peine II] Faire de la peine à quelqu'un. Synon. affliger, attrister, blesser, chagriner, contrarier, fâcher, contrister (littér.), navrer. J'ai trouvé à mon retour votre lettre du 6; elle m'a rassuré et peiné en même temps; car je ne m'habitue pas à vous savoir souffrante (LAMENNAIS, Lettres Cottu, 1820, p.98). Cette visite le peinait: il trouvait son ami déchu, amoindri, vidé (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p.167). V. amical ex. 38.
Prononc. et Orth.:[pene], [-], (il) peine []. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.A. Intrans. ca 980 «se donner du mal, faire des efforts» (Fragment de Valenciennes sur le prophète Jonas, éd. G. de Poerk, v ° 10, 1. 143). B. Ca 1050 réfl. se pener de «se donner du mal (à)» (Alexis, éd. Chr. Storey, 404); 1130-40 soi pener de + inf. «s'efforcer de» (WACE, Ste Marguerite, éd. E. A. Francis, 206 [ms. A, cf. aussi St Nicolas, 1240 etc. ds KELLER, p.153a]). C. Trans. 1. ca 1050 «tourmenter, soumettre à dure épreuve» (Alexis, éd. Chr. Storey, 162); 2. 1671 «causer de l'embarras, du chagrin à» (POMEY, p.676). D. Part. passé adj. 1. ca 1160 «très fatigué, exténué» (Eneas, 72878 ds T.-L.); 2. 1694 (Ac.: On dit, qu'Un ouvrage est bien peiné, qu'un tableau est bien peiné, pour dire, qu'On a pris beaucoup de peine en y travaillant); 3. 1699 «qui a du chagrin» (FÉNELON, Télémaque, éd. A. Cahen, Grands écrivains de la France, livre XI, t.2, p.154). Dér. de peine; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 244. Fréq. rel. littér.: XIXes.: a) 44, b) 94; XXes.: a) 522, b) 633.

peiner [pene] v.
ÉTYM. XIIIe; pener, v. 980, de peine.
———
I V. tr.
1 Faire de la peine à (qqn), causer du chagrin à. Affliger, attrister, chagriner, déplaire, désobliger, fâcher, meurtrir (par métaphore). → 1. Garde, cit. 26; méchamment, cit. || Cette nouvelle m'a beaucoup peiné (Académie).
1 Je m'en explique ce soir dans une lettre, qui peut-être la peinera et que j'ai peine à lui écrire; mais la crainte de peiner est une des formes de la lâcheté (…)
Gide, Journal, 30 mars 1928.
(Au p. p.). || Être peiné, très peiné (de qqch.).
2 (…) j'ai été vraiment peinée de la douleur de ma respectable amie; elle m'a touchée au point que j'aurais volontiers mêlé mes larmes aux siennes.
Laclos, les Liaisons dangereuses, XLV.
2 Vx. Fatiguer, coûter de la peine à (qqn).Pronominal :
3 J'aime à vivre aisément, et, dans tout ce qu'on dit,
Il faut se trop peiner pour avoir de l'esprit.
Molière, les Femmes savantes, III, 4.
———
II V. intr. (Fin XIe). Se donner de la peine, du mal. Appliquer (s'), efforcer (s'), évertuer (s'), fatiguer (et se fatiguer), gémir (fig.), trimer (fam.); → 1. Coût, cit. 27; élite, cit. 5. || Peiner comme une bête (cit. 11) de somme, comme un forçat… || Peiner jour (cit. 42) après jour.Élève qui peine sur une composition (cit. 8) latine (au sens III, 2, de peine). || Il peinait pour s'exprimer (→ Facilement, cit. 3).Par ext. || Respiration, souffle qui peine (→ Oxygène, cit. 3).
4 J'avais peiné comme Sisyphe
Et comme Hercule travaillé
Verlaine, Sagesse, I, II.
5 Que des milliers d'êtres aient peiné pour lui assurer le bien-être, voici ce qu'il a besoin d'ignorer pour pouvoir continuer d'être heureux.
Gide, Journal, Feuillets (1925).
Fam. || Ne pas peiner sur qqch., le faire volontiers.
6 — Il a bien mangé ? De bon appétit ? — Plutôt. Il peine pas sur la nourriture.
R. Queneau, Zazie dans le métro, Folio, p. 74.
(Choses). || Respiration, souffle qui peine (→ Oxygène, cit. 3). || La voiture, le moteur peine dans les montées.
CONTR. Consoler. — Reposer (se).
HOM. Penné.

Encyclopédie Universelle. 2012.