assoupissement [ asupismɑ̃ ] n. m.
• 1531; de assoupir
1 ♦ Le fait de s'assoupir; état voisin du sommeil. ⇒ somnolence; engourdissement, torpeur. L'assoupissement qui précède le sommeil. Un assoupissement profond. ⇒ coma, léthargie. « Il avait des assoupissements agités de songes, des somnolences épuisantes » (Loti).
♢ Par métaph. Le fait de s'endormir, de se calmer (mouvement, bruit). « l'assoupissement de la mer sur la grève » (Proust).
2 ♦ Rare Fig. Assoupissement des sens, d'une douleur, d'un chagrin. ⇒ apaisement, atténuation , 1. calme.
3 ♦ Vieilli État moral comparable au sommeil, indifférence extrême. ⇒ indolence, langueur, torpeur. « éveiller le genre humain d'un si prodigieux assoupissement » (Bossuet).
⊗ CONTR. Éveil, 1. réveil. Excitation; exaltation.
● assoupissement nom masculin Fait de s'assoupir ; état de quelqu'un qui est assoupi : Vieillard sujet à des assoupissements. Littéraire. Fait d'avoir perdu son acuité, sa violence, en parlant d'un sentiment, d'une sensation : L'assoupissement d'un chagrin avec le temps. Littéraire. Fait de perdre son dynamisme : L'assoupissement d'une entreprise. ● assoupissement (citations) nom masculin Bernard Le Bovier de Fontenelle Rouen 1657-Paris 1757 La langueur a ses usages ; mais quand elle est perpétuelle, c'est un assoupissement. Lettres galantes du chevalier d'Her… ● assoupissement (synonymes) nom masculin Fait de s'assoupir ; état de quelqu'un qui est assoupi
Synonymes :
- atténuation
- étouffement
- léthargie
- torpeur
Contraires :
- éveil
- réveil
Littéraire. Fait d'avoir perdu son acuité, sa violence, en parlant d'un...
Contraires :
Littéraire. Fait de perdre son dynamisme
Synonymes :
- apathie
- hébétude
- langueur
- stupeur
assoupissement
n. m. Fait de s'assoupir; état de demi-sommeil.
⇒ASSOUPISSEMENT, subst. masc.
A.— [En parlant d'un animé, parfois d'un coll.] État proche du sommeil, ou le précédant, ,,caractérisé par l'obnubilation progressive de la conscience`` (MOOR 1966), parfois signe de maladies et de fonctionnement imparfait ou de suspension des relations ou de la digestion. Léger, profond assoupissement :
• 1. ... le sommeil revient ordinairement chaque jour, à la même heure; (...); et l'on observe que plus il est régulièrement périodique, plus aussi l'assoupissement est facile, et le repos qui le suit, salutaire et restaurant.
CABANIS, Rapports du physique et du moral de l'homme, t. 2, 1808, p. 372.
• 2. ... elle posa sa main sur ma tête, dit encore : — Que Dieu vous garde, mes enfants! Que Dieu vous garde tous les deux, puis tomba dans une sorte d'assoupissement dont je ne cherchai pas à la tirer.
GIDE, La Porte étroite, 1909, p. 511.
— LITT. [En parlant d'un inanimé concr. ou d'un coll. personnifiés] :
• 3. Le volcanisme du Massif Central embrasse une énorme période; il a connu des assoupissements, puis de brusques réveils; ...
VIDAL DE LA BLACHE, Tabl. de la géogr. de la France, 1908, p. 288.
B.— P. ext. [En parlant d'un inanimé concr., etc.] État de ce qui est moins vif, moins violent. L'assoupissement du bruit, de la lumière.
C.— Au fig.
1. [En parlant d'un inanimé abstr.] État de ce qui est affaibli, apaisé, diminué; plus rarement action d'affaiblir, de diminuer. Assoupissement de l'intelligence.
♦ Assoupissement d'une affaire. Son étouffement :
• 4. ... il songeait d'une humeur douce et tranquille à l'assoupissement lent des scandales qui deux fois avaient dû emporter les têtes du parti.
A. FRANCE, L'Orme du mail, 1897, p. 109.
2. [En parlant d'une pers. ou d'une collectivité] État de celui qui est calme, inactif, sans énergie, endormi au point de vue moral, intellectuel; plus rarement, action de mettre dans ces états :
• 5. Puis, il s'expliquait les détentes fatales d'une vie réglée, l'usure des caractères par les soucis quotidiens du commerce, l'assoupissement de ces deux natures dans cette fortune gagnée en quinze années, ...
ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, p. 971.
Rem. Le compl. prép. de indique ordinairement ce qui est assoupi. Il peut except. indiquer l'orig. ou la nature de l'assoupissement :
• 6. Une constante fidélité au principe fondamental de la Religion chrétienne garantit l'Europe, pendant quinze siècles, non des scandales passagers de l'erreur, mais du mortel assoupissement de l'indifférence.
LAMENNAIS, Essai sur l'indifférence en matière de relig., t. 1, 1817-23, p. 54.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1531 « action de s'endormir » (DU GUEZ, Grammaire, 906, Génin ds R. Hist. litt. Fr. t. 2, p. 264 : The desyre to slepe, l'assoupissement); 1556 « état de celui qui est endormi » (LE BLANC, Cardan, f° 9 v° ds GDF. Compl. : En sautant, le grand assopissement est rompu); 1689, 12 oct. méd. « état voisin du sommeil » (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettres ds Dict. hist. Ac. fr. : La fièvre de ce pauvre chevalier s'est relâchée et lui a donné un jour de repos. Cela ôte l'horreur d'une fièvre continue avec des redoublements et des suffocations, et des rêveries, et des assoupissements, qui composent une terrible maladie); 2e moitié XVIe s. fig. (HATON, Mém. I, 44 ds GDF. Compl. : La France avoit prins ung peu d'assoupissement par le benefice de la treve faicte l'an passé).
Dér. du rad. du part. prés. de assoupir; suff. -ment1.
STAT. — Fréq. abs. littér. :180.
BBG. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MOOR 1966. — NYSTEN 1824. — PIÉRON 1963. — PRIVAT-FOC. 1870.
assoupissement [asupismɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1531; assopissement, 1556; de assoupir aux formes en assoupiss- (p. prés., etc.).
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1 Action de s'assoupir; état voisin du sommeil ou précédant le sommeil. ⇒ Appesantissement, endormissement, engourdissement, somnolence, torpeur. || Léger assoupissement. || Son débit monotone plonge l'auditoire dans l'assoupissement.
1 Quelque accès violent sans doute va la prendre,
Lequel sera suivi d'un assoupissement :
Ordonnez qu'on apporte un fauteuil vitement.
J.-F. Regnard, les Folies amoureuses, III, 10.
2 Je tombe soudainement (…) dans un assoupissement profond.
Fénelon, Télémaque, XII.
3 Il avait des assoupissements agités de songes, des somnolences épuisantes qui le baignaient de sueur.
Loti, Matelot, XLVIII.
♦ Spécialt. État analogue au sommeil. || Assoupissement pathologique profond. ⇒ Coma, sopor. || Assoupissement léthargique. ⇒ Léthargie. || Assoupissement narcotique. ⇒ Narcose.
♦ Par métaphore (en parlant des choses, d'un mouvement, d'un bruit). Fait de se calmer.
4 La vieillesse est le temps où la chrysalide entre dans l'assoupissement.
Joseph Joubert, Pensées, VII, XXXIII.
5 (…) l'assoupissement de la mer sur la grève par les nuits de clair de lune.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XI, p. 83.
6 Nul souffle ne pouvait plus rien contre l'assoupissement des feuilles.
F. Mauriac, Génitrix, p. 81.
2 Rare, fig. || Assoupissement des sens, d'une douleur, d'un chagrin. ⇒ Apaisement, atténuation, calme.
♦ Rare. || L'assoupissement d'une querelle, d'un différend, d'une affaire. ⇒ Étouffement.
3 Vieilli (personnes, facultés psychiques). Fig. État moral comparable au sommeil, indifférence extrême. || Assoupissement de l'esprit, de l'âme, de la conscience… ⇒ Indifférence, indolence, langueur, nonchalance, paralysie, paresse, torpeur. || Sortir de son assoupissement.
7 (…) un même homme, qui court la terre et les mers pour son intérêt, devient soudainement paralytique pour l'intérêt des autres; de là vient ce soudain assoupissement et cette mort que nous causons à tous ceux à qui nous contons nos affaires (…)
La Rochefoucauld, Maximes, 510.
8 Quelle puissance fallait-il pour éveiller le genre humain d'un si prodigieux assoupissement ?
Bossuet, Hist. nat. de l'homme, II, 12.
9 Ô Christ ! ô soleil de justice,
De nos cœurs endurcis romps l'assoupissement;
Dissipe l'ombre épaisse où les plonge le vice (…)
Racine, Hymnes traduites du Bréviaire romain.
10 (…) l'âme tombe dans une espèce de léthargie et dans un profond assoupissement sur tout ce qui regarde ses devoirs (…)
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CONTR. Éveil, résurrection, réveil. — Exaltation, excitation.
Encyclopédie Universelle. 2012.