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attribut

attribut [ atriby ] n. m.
XIVe; lat. attributum « chose attribuée »
1Ce qui est propre, appartient particulièrement à un être, à une chose. caractère, caractéristique, manière (d'être), 1. marque, particularité, propriété, qualité, signe (distinctif), 1. trait. « Savoir, Vouloir, Pouvoir, les trois attributs de l'Esprit Angélique » (Balzac). « Le droit de grâce était un des attributs du droit divin » (France). La raison est un attribut essentiel de l'homme. Spécialt Partie du corps propre à un être animé. Attributs féminins, attributs virils. organe.
Philos. Propriété essentielle (d'une substance). « La compréhension d'un terme embrasse tous les attributs des termes supérieurs » (Goblot).
2Emblème caractéristique qui accompagne une figure mythologique, un personnage, une chose personnifiée. Le caducée est l'attribut de Mercure, le sceptre celui de la royauté. emblème , symbole. Il était revêtu de tous les attributs de sa fonction. signe.
3Log. Ce qui s'affirme ou se nie du sujet d'une proposition. prédicat.
4Gramm. Terme relié au sujet ou au complément d'objet par le verbe être, un verbe d'état (sembler, paraître, devenir). Attribut du sujet, du complément. Appos. Adjectif, nom attribut.

attribut nom masculin (latin médiéval attributum, chose attribuée) Ce qui appartient en propre à quelqu'un, à quelque chose : La parole est un attribut de l'homme. Signe symbolique d'une fonction, d'un métier : La balance est l'attribut de la justice. Accessoire, emblème servant à caractériser une figure mythologique ou allégorique. (Zeus a pour attributs le foudre et l'aigle ; l'Amour, l'arc, les flèches et la torche ; saint Matthieu, l'homme ailé ; saint Laurent, le gril ; etc. Séparé du personnage auquel il est lié, l'attribut devient symbole.) Terme indiquant une manière d'être ou une qualité attribuée au sujet ou à l'objet par l'intermédiaire d'un verbe. Dans la philosophie classique, ce que l'on sait de la substance en général. ● attribut (synonymes) nom masculin (latin médiéval attributum, chose attribuée) Ce qui appartient en propre à quelqu'un, à quelque chose
Synonymes :
- apanage
- caractère
- caractéristique
- particularité
- prérogative
- privilège
- propriété
Signe symbolique d'une fonction, d'un métier
Synonymes :
- symbole

attribut
n. m.
d1./d Caractère particulier d'un être, d'une chose. "La faculté de voler est un attribut essentiel de l'oiseau" (Buffon).
|| PHILO Caractère essentiel d'une substance.
d2./d LOG Ce qu'on affirme ou ce qu'on nie du sujet dans une proposition. Syn. prédicat.
d3./d GRAM Mot exprimant une qualité, une manière d'être, attribuée à un nom (sujet ou complément d'objet direct) par l'intermédiaire d'un verbe comme être, sembler, paraître, trouver, nommer, etc.
d4./d Emblème, signe distinctif d'une fonction, d'un personnage allégorique. La couronne est l'attribut de la royauté.

⇒ATTRIBUT, subst. masc.
A.— B.-A., LITT., ANTIQ., etc. Signe distinctif conventionnel, souvent peint, sculpté ou brodé et utilisé à des fins artistiques, qui accompagne une figure mythologique ou allégorique, un personnage, une chose personnifiée, etc. Synon. emblême, symbole.
[En parlant d'un personnage de la myth. ou d'une figure allégorique, ou encore d'un saint, d'un martyr, d'un apôtre, etc.] :
1. Elles [Les Muses de Le Sueur] regardent doucement (...) se donnant une contenance par l'attribut qu'elles tiennent : masque, lyre (...) comme par un éventail dont on jouerait négligemment...
T. GAUTIER, Guide de l'amateur au musée du Louvre, 1872, p. 168.
2. ... si ces attributs [des saints] étaient généralement destinés à rappeler l'art dans lequel ils excellèrent de leur vivant, c'était aussi parfois l'image de l'instrument par quoi ils périrent...
PROUST, Pastiches et mélanges, 1919, p. 97.
[En parlant d'un art, d'une fonction] :
3. Un peintre d'attributs, qui était occupé au haut de son échelle à peindre l'enseigne d'un charcutier, voit l'accident...
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 6, 1863-69, p. 142.
B.— Ce qui appartient en propre à quelqu'un ou à quelque chose.
1. PHILOS. (métaphys.). Propriété essentielle d'une substance :
4. Trois est la formule des Mondes créés. Il est le signe spirituel de la création comme il est le signe matériel de la circonférence. En effet, Dieu n'a procédé que par des lignes circulaires. La ligne droite est l'attribut de l'infini; aussi l'homme qui pressent l'infini la reproduit-il dans ses œuvres. Deux est le Nombre de la génération. Trois est le Nombre de l'existence, qui comprend la génération et le produit. Ajoutez le Quaternaire, vous avez le sept, qui est la formule du ciel. Dieu est au-dessus, il est l'Unité.
BALZAC, Louis Lambert, 1832, p. 213.
5. En métaphysique, le sujet devient la substance ou l'être, abstraction faite de ses qualités ou manières d'être, qui sont les attributs de la substance. Puis, parmi les qualités de la substance, on distingue ses attributs ou qualités essentielles, sans lesquelles elle ne pourrait pas être, et ses modes, ou qualités accidentelles.
GOBLOT 1920.
THÉOL. Les attributs de Dieu. Les perfections qui sont de son essence :
6. Dans l'homme, la justice et la charité sont des vertus; en Dieu ce sont des attributs.
COUSIN, Du Vrai, du beau et du bien, 1836, p. 410.
2. PHILOS. et lang. cour.
a) [En parlant de l'être hum.] Qualité, faculté propres :
7. Le principal attribut, le trait signalétique de notre espèce, après la Pensée, est la croyance, et avant toutes choses, la croyance en Dieu.
PROUDHON, Les Confessions d'un révolutionnaire, 1849, p. 57.
b) [En parlant d'un être animé, homme, animal] Partie, élément de son corps qui lui est propre. Les attributs féminins, les attributs virils :
8. Le chant, le plumage, ces deux hauts attributs de l'oiseau, préoccupent ordinairement, et empêchent d'observer leur vive et originale pantomime.
MICHELET, L'Oiseau, 1856, p. 244.
c) [En parlant d'une collectivité, d'un groupe] Ce qui lui est propre :
9. ... la fabrication du fer et des métaux n'est-elle pas l'attribut d'une société plus élevée?
MICHELET, Journal, 1834, p. 125.
d) [En parlant d'un métier, d'une fonction] Objet (concret) essentiel à l'exercice de ce métier, de cette fonction :
10. On ne voyait, du reste, sur ces murs ou sur la cheminée aucun attribut de son ministère. Ni bréviaire, ni crucifix, ni images de saint ou de sainte, ni vêtements sacrés.
LAMARTINE, Les Confidences, 1849, p. 348.
11. Vêtu de la redingote qu'il considérait alors comme un attribut de la profession médicale, coiffé du chapeau de soie, haut de forme, qu'il mettait assidûment pour aller voir ses pratiques, mon père venait soudain d'apparaître dans le terrain vague.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 133.
C.— LOG. Tout caractère en tant qu'il est affirmé (ou nié) d'un sujet.
Rem. LAL. 1968 : ,,(...) il est bon de distinguer l'attribut (ce qui est relié au sujet par la copule est, au sens classique d'implication) du prédicat, entendu généralement par les logiciens modernes en un sens plus large (ce qui est affirmé du sujet) (...)``.
P. ext., GRAMM. Fonction grammaticale d'un adjectif ou d'un substantif relié à un substantif par le verbe être ou un verbe équivalent (dit « verbe attributif ») :
12. Malade dans Il est malade, Il devient malade, est un attribut. Il y aussi des attributs de compléments d'objet. Dans Je le crois riche, Riche est l'attribut de le.
Ac. 1932.
13. ... la fonction des adjectifs et des participes (...) apparaît clairement si on dit que l'attribut est le mot qui désigne une caractéristique spécialement et délibérément choisie entre toutes celles qui peuvent permettre de distinguer quelqu'un ou quelque chose.
DAGN. 1965.
Spéc., HÉRALD. ,,(...) épithète qui, jointe au nom d'une pièce héraldique, marque en quoi elle diffère des autres pièces de la même espèce. Ainsi, quand on dit de l'écu qu'il est parti, coupé, burelé, fretté, etc., on énonce des attributs`` (BACH.-DEZ. 1882).
PRONONC. ET ORTH. :[]. FÉR. Crit. t. 1 1787 indique : ,,on ne pron. point le t`` et propose la graph. atribut. LITTRÉ souligne que ,,le t ne se lie que dans le parler soutenu; [qu'] au pl. l's se lie`` (cf. aussi GUÉRIN 1892 et DG).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. XIVe s. « qualité, manière d'être considérée comme propre à qqn » (Nat. à l'alch. err., 77 ds GDF. Compl. : Homs ont l'estre comme metaulx, Vie et augment des vegetaulx, Instinct et sens comme les brutes, Esprit comme ange en attributs); p. ext. 1704 (Trév. : [...] la massuë est l'attribut d'Hercule; et la palme l'attribut de la victoire); 2. 1680 gramm. (RICH.).
Empr. au lat. médiév. attributum (part. passé neutre subst. de attribuere au sens de « donner en propre », v. attribuer) « id. » terme gén. (840-912 NOTKER LE BEGUE [?] Epist., éd. Pez, Thes. anecd. VI 1 p. 108 ds Mittellat. W. s.v., 1162, 44) devenu terme de philos. (1243-48, ALBERT LE GRAND, Eth. 1, 2, 2, p. 19b, 29, ibid., 1162, 56). Ce sens de « propriété, qualité » est rendu en lat. class. par attributio (v. attribution).
STAT. — Fréq. abs. littér. :836. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 958, b) 968; XXe s. : a) 487, b) 1 072.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BOUILLET 1859. — BOUYER 1963. — CHABAT t. 1 1875. — DAGN. 1965. — DUVAL 1959. — Foi t. 1 1968. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — FRANCK 1875. — GOBLOT 1920. — Gramm. t. 1 1789. — JOSSIER 1881. — LAFON 1969. — LAL. 1968. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — MIQ. 1967. — PERRAUD 1963. — PIÉRON 1963. — PIGUET 1960. — ROS.-IOUD. 1955. — SPRINGH. 1962. — Symboles 1969, p. 14. — Théol. cath. t. 1, 2 1909. — VIOLLET 1875.

attribut [atʀiby] n. m.
ÉTYM. XIVe; du lat. médiéval attributum, de attribuere. → Attribuer.
1 Ce qui est propre, appartient particulièrement à un être, à une chose et qui permet de le, de la distinguer. Caractère, caractéristique, manière (d'être), marque, particularité, propriété, qualité, signe (distinctif), trait. || Les attributs de la divinité. || La raison est un attribut essentiel de l'homme, un élément essentiel, inhérent à la nature de l'homme. || Le droit de grâce est un attribut du chef de l'État. Prérogative.
1 Ces divins attributs (de Dieu) paraissent-ils mieux dans les cieux qu'il a formés de ses doigts, que dans ces rares talents qu'il distribue comme il lui plaît aux hommes extraordinaires ?
Bossuet, Oraison funèbre du prince de Condé.
2 L'univers, selon Platon, est un exemplaire de la divinité : le temps, l'espace, le mouvement, la matière sont des images de ses attributs.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Système de la reproduction.
3 Être intelligent, n'est-ce pas Savoir, Vouloir et Pouvoir, les trois attributs de l'Esprit Angélique.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 513.
4 Si l'on veut définir le citoyen des temps antiques par son attribut le plus essentiel, il faut dire que c'est l'homme qui possède la religion de la cité.
Fustel de Coulanges, la Cité antique, p. 227.
5 Le droit de grâce (…) était un des attributs du droit divin. Le roi ne l'exerçait que parce qu'il était au-dessus de la justice humaine comme représentant de Dieu sur la terre.
France, le Mannequin d'osier, p. 360.
Spécialt. Partie du corps propre à un être animé. || Attributs féminins, attributs virils. Organe.
Ce qui est propre à un groupe.
Philos. Propriété essentielle (d'une substance). || « La compréhension d'un terme embrasse tous les attributs des termes supérieurs » (Goblot).
2 Par ext. Emblème caractéristique qui accompagne une figure mythologique, un personnage, une chose personnifiée. || Le caducée est l'attribut de Mercure, le sceptre celui de la royauté, la marotte celui de la folie. Emblème, symbole. || Il se revêtit de tous les attributs de sa fonction, de son rang. Accessoire, décoration, signe (représentatif).
6 Il ne faut pas confondre attribut avec symbole : car l'attribut accompagne le personnage, tandis que le symbole est une abstraction qui le remplace.
Louis Réau, Dict. d'art et d'archéologie, p. 35.
7 (…) il fut retenu un instant par les panneaux tendus de velours vert, chargés d'attributs et d'encadrements dorés.
Zola, Son Excellence Eugène Rougon, t. I, p. 3.
3 Log. et ling. Ce qui s'affirme ou se nie du sujet d'une proposition. || Dans cette proposition : tout homme est mortel, mortel est l'attribut (Littré). Prédicat, propos.
4 (1680). Gramm. Terme relié au sujet ou au complément d'objet par le verbe être, un verbe d'état (paraître, devenir). || Adjectif, nom en position d'attribut. || Attribut du sujet, du complément.Appos. || Adjectif, nom attribut.
8 Une variété extrême d'éléments linguistiques peuvent se construire derrière les verbes en qualité d'attributs du sujet (…) La construction de l'attribut est tantôt directe, tantôt indirecte.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 620-621.
9 Quant aux adjectifs en position d'épithète, ils sont construits, par des transformations généralisées, à partir des adjectifs en position d'attribut.
Nicolas Ruwet, Introd. à la grammaire générative, p. 406.

Encyclopédie Universelle. 2012.