aubade [ obad ] n. f.
• 1432; albade déb. XVe; provenç. aubada → 1. aube
♦ Concert donné, à l'aube ou dans la matinée, sous les fenêtres de qqn. Donner une aubade à sa belle. — Abusivt Sérénade.
● aubade nom féminin (provençal aubada) Littéraire. Concert donné à l'aube sous les fenêtres de quelqu'un. ● aubade (difficultés) nom féminin (provençal aubada) Sens et emploi Ne pas confondre ces mots qui désignent l'un et l'autre « un concert donné en l'honneur de quelqu'un sous ses fenêtres ». 1. Aubade (provençal aubada) = concert donné le matin (à l'aube). 2. Sérénade (italien serenata, de sera, soir) = concert donné le soir.
aubade
n. f. Concert donné à l'aube sous les fenêtres de quelqu'un pour l'honorer.
⇒AUBADE, subst. fém.
A.— Concert de voix ou d'instruments donné à l'aube en l'honneur de quelqu'un, sous ses fenêtres ou à sa porte; air composé pour ce concert. Courir les aubades :
• 1. Ils sortent au-devant du député de gauche, et vont à sa rencontre avec musique, violons, flûtes, fifres, hautbois. Les gentilshommes de la garnison (...), résolus de troubler la fête, attaquent les donneurs d'aubade, croyant ne courir aucun risque.
COURIER, Pamphlets pol., 1824, p. 58.
• 2. Le lendemain, cette aubade de trompettes qu'on appelle la diane dans les régiments réveilla Leuwen à cinq heures, mais il se mit à se promener gravement dans sa chambre.
STENDHAL, Lucien Leuwen, t. 2, 1836, p. 57.
• 3. Te souvient-il de l'aubade que les gondoliers te donnèrent l'an passé sous les fenêtres de ta belle? Tu l'entendis dans le demi-sommeil, au fond du grand lit ancien tout parfumé des songes d'Annalena assoupie.
MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, p. 207.
B.— P. anal., plais. et p. iron., fam., vx ou région. Vacarme produit dans l'intention d'insulter, de faire une avanie, charivari (d'apr. Ac. 1835).
PRONONC. :[obad]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syll. du mot, BARBEAU-RODHE 1930 pour la 1re.
ÉTYMOL. ET HIST. — Début XVe s. albade (Myst. de S. Bern. de Menthon, 1923 ds GDF. Compl. : Une albade bien gracieuse); 1432 aubade (Hist. du chevalier Paris et de la belle Vienne, f° 4 r°, ibid.).
Empr. à l'a. prov. albada « aubade », prov. mod. aubada, attesté dep. 1458 (d'apr. PANSIER t. 3, p. 7), dér. de alba « aubade » (dep. début XIIIe s., H. de La Bachelerie ds RAYN.), d'abord « aube », du lat. alba, subst. fém. tiré du lat. albus « blanc » (aube1). Cette hyp. est préférable à celle de MARTY t. 1, p. 183, pour qui aubade est empr. à l'esp. albada, car le Myst. de S. Bernard de Menthon est un texte appartenant au domaine fr.-prov., et P. de La Cépède, aut. de Paris et Vienne, est d'orig. marseillaise.
STAT. — Fréq. abs. littér. :29.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BALDINGER 1950, p. 109. — FRANCE Suppl. 1907. — LE ROUX 1752. — LEW. 1960, p. 22. — ROUGNON 1935, p. 163.
aubade [obad] n. f.
ÉTYM. 1432; albade, déb. XVe; anc. provençal albada « aubade », provençal mod. aubada. → Aube.
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1 Concert donné, à l'aube ou dans la matinée, sous les fenêtres de qqn. || Donner une aubade à une jeune fille. Air composé pour ce concert.
1 À peine étais-je endormi, qu'une suave musique vint m'éveiller; une vieille aubade d'autrefois, une mélodie gaie et orientale, fraîche comme l'aube du jour, des voix humaines accompagnées de harpes et de guitares.
Loti, Aziyadé, II, 5.
♦ Abusivt. Musique jouée en l'honneur de qqn, devant chez lui (quelle que soit l'heure). ⇒ Sérénade.
1.1 Un bruit confus se fit devant la grille : les jeunes gens de l'orphéon nouvellement créé à Saint-Bernard venaient donner l'aubade aux habitants du château. C'était dans le programme.
Louise Michel, la Misère, t. II, p. 354.
2 Plais. (Vx ou régional). Tapage fait dans l'intention de se moquer de qqn, de le huer. ⇒ Charivari, insulte, vacarme.
2 Qu'il aille au diable avec sa sérénade;
Je vais songer à lui donner l'aubade.
J.-F. Regnard, la Sérénade, I.
3 Lefranc fait bien tout ce qu'il peut pour m'attirer cette aubade (les sifflets).
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CONTR. Sérénade.
DÉR. Aubader.
Encyclopédie Universelle. 2012.